Les six livres de la république de Jean Bodin PDF

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Les six livres de la république de Jean Bodin (1576) Pourquoi les six livres de la république ? Parce qu’il est divisé en six livres, Bodin y répond aux critiques protestantes du modèle absolutiste. Pour lui, la théorie de Théodore de Bèze est inacceptable pour les doctrines absolutistes, pour au moins trois raisons : • Il est impossible dans la théorie absolutiste que le roi est un tyran. Le roi se comporte dans ces théories nécessairement en faveur du bien commun. • Ensuite le pouvoir n’a pas d’origine contractuelle, il a une origine dynastique et divine. • Aucun organe ne peut remettre en cause le pouvoir du roi : Aucun organe ne peut démettre le roi. L’ouvrage de Bodin est contesté par les théories protestantes et brille particulièrement de ce seul fait. Né en 1530 et mort de la peste en 1596. Naturellement, c’est un juriste mais on est assez mal renseignés sur les éléments de la vie de Bodin, notamment de ses opinions religieuses. Il a eu un petit rôle politique : Député aux Etats généraux en 1576. Bodin a publié un certain nombre d’ouvrages, c’est un érudit féru d’ouvrages antiques, des auteurs antiques, de l’histoire antique. Bodin a publié notamment une dé monomanie des sorciers. Son ouvrage le plus célèbre est les six livres de la république, paru en France et traduit par Bodin lui-même, ouvrage imprégné de culture antique mais le propos est contemporain et se veut comme une défense du système absolutiste français. Le plan de l’ouvrage : Le premier livre est concerné à ce que Bodin appelle la république, l’état en lui-même la souveraineté. Le deuxième livre traite des différents régimes politiques. Le troisième livre : Les personnes politiques. Le quatrième livre : La manière de changer de régime. Le cinquième livre : La manière de légiférer. Le sixième livre : Le meilleur régime politique. I – La république souveraine Il s’agit de l’analyse de la souveraineté. Ce n’est pas une analyse d’un régime politique en particulier, ce que propose Bodin ici ce sont les critères de tout régime politique. A. La définition de la république « La république est un droit gouvernement de plusieurs ménages et ce qui leur est commun, avec puissance souveraine ». On retrouve trois éléments : • Un droit de gouvernement • De plusieurs ménages

• Avec une puissance souveraine Ce que définit Bodin est la nature même du pouvoir politique. Pourquoi droit de gouvernement ? Le pouvoir politique est un droit gouvernement, un gouvernement droit signifie qu’il est gouverné dans l’intérêt commun, ce qui fait toute la différence avec la famille, la famille est aussi un gouvernement de ce qui est propre, néanmoins la famille si elle agit dans l’intérêt du groupe c’est uniquement dans l’intérêt de la famille, et non pas la communauté en général. L’état est en fait une agrégation de différentes familles. C’est une conception qui traversera l’histoire politique jusqu’au milieu du XXème siècle. On considèrera qu’assurer l’autorité du père de la famille dans la famille est d’assurer l’autorité du chef de l’Etat dans l’é tat : Assurer le principe d’autorité dans toutes les sphères de la société. L’idée d’un droit de gouvernement est l’idée que le pouvoir est nécessairement exercé en vue du bien commun. Les caractères de la souveraineté : ce qui est caractéristique de l’Etat, outre le droit de gouvernement, c’est qu’il y a puissance souveraine. La définition de la souveraineté par Bodin est célèbre : « La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d’une République ». Bodin ne fait que synthétiser un héritage médiéval en reprenant l’idée de souveraineté mais il lui donnera une clarté si précise que tout le monde s’inspirera de sa dé finition, qui jouit d’un succès également du fait de son caractère juridique. La souveraineté a deux caractères : • Elle est absolue. • Elle est perpétuelle : perpétuelle ne signifie pas de difficulté particulière, simplement, il ne peut pas y avoir d’état si c’est un pouvoir qui est provisoire. La souveraineté est nécessairement perpétuelle. C’est le deuxième caractère qui est le plus célèbre, le caractère absolu : La souveraineté n’est limitée, conditionnée par rien. Elle n’a pas de limites a priori juridiquement. Il n’y a pas de souveraineté si on conçoit un pouvoir qui aurait juridiquement des limites. Le souverain ne peut recevoir aucun commandement extérieur d’autrui, en principe le pouvoir de l’état est un pouvoir absolu. Par exemple, le prince est exempt des lois de ses prédécesseurs, il n’est même pas tenu par ses propres lois. Bodin évoque deux limites tout de même juridiques :

• Les lois divines et naturelles : Cela vise les préceptes de nature religieuse. Bodin ne donne aucune précision par la suite de ce pouvoir-là. Mais cela laisse penser que la loi doit se soumettre aux préceptes religieux. Ce n’est pas une véritable limite juridique. • Le prince est engagé par sa parole et donc s’il s’est engagé lui-même, s’il a juré de conserver des droits et d’appliquer certaines règles, il est tenu par sa propre parole. Cela est relatif. Ensuite, Bodin va énumérer ce qu’il appelle les marques de la souveraineté, les attributs du souverain, au nombre de cinq et qui sont simplement ce que l’on appelle aujourd’hui des pouvoirs régaliens, des pouvoirs caractéristiques de l’état qui pour Bodin appartiennent nécessairement à tout état : • « La puissance de donner des lois à tous en général et à chacun en particulier » : Le pouvoir législatif en général et sans limite. • « Décerner la guerre ou traiter la paix ». • « Instituer les principaux officiers » : Instituer les agents de l’état. • « Le dernier ressort » : Le pouvoir judiciaire. • Le droit de grâce : « Puissance d’octroyer grâce aux condamnés pardessus les arrêts, et contre la rigueur des lois »....