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François Yelle...

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1 COM 345- été 2018

L’analyse narrative du contenu 1- Analyse structurale du récit 1. Fondements de l’analyse structurale Issue du structuralisme (linguistique, ethnographie, anthropologie) Chercheurs : Ferdinand de Saussure, Claude Lévi-Strauss, Todorov, Roland Barthes, Umberto Éco 1.1 Deux notions fondamentales développées par le structuralisme de Lévi-Strauss : 1- Universaux: in Tristes tropiques, L-S développe l’idée que les universaux se déploient dans les cultures/sociétés à travers et par des processus que nous pouvons nommés communicationnels: (On ne peut pas comprendre pourquoi ils existent)  la communication des femmes : système de parenté  la communication des biens et services : économie  la communication des messages : la linguistique Exemples:  tabou de l’inceste;  opposition Nature/Culture;  Bien vs Mal;  structure fondamentale: opposition binaire 2- Mythe: une réponse des cultures/sociétés à leur propre incompréhension, afin de faire sens du monde et de la réalité. Toute les sociétés possèdent des mythologies (récit sur nous-même... ex émissions)  processus de communication  pensée objectivée des cultures/sociétés > STRUCTURE  doivent être interprétés en rapport aux autres (pas seul), car ils se transforment les uns les autres (écono; politique; religieux; rituels)

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Comme le disait Saussure :  « Nous sommes gouvernés par des structures qui nous échappent, mais auxquelles nous n’échappons pas. » (Paul Attallah, p. 270)  « L'homme ne parle pas la langue, la langue parle l’homme. » Saussure, 1914. Tu ne joues pas aux échecs comme tu voudrais jouer aux échecs, tu joues aux échecs selon les règlements des échecs. Résumé : - La structure détermine les cultures, les sociétés et donc les individus (“règles”, comme jeu d’échec) - Nos civilisations reposent sur des structures profondes et anciennes qui sont reproduites par les mythes. 1.2 Utilisation et applications dans le champ des études en communication L’analyse structurale des récits « L’Art ne connaît pas le bruit: c’est un système pur; il n’y a pas, il n’y a jamais d’unité perdue. » Barthes, 1965, p.7 L’analyse structurale s’évertue à monter qu’il n’y a rien de gratuit, d’innocent, dans la structure narrative des récits, tout comme pour les contes. Les récits incarnent les valeurs dominantes Les différents modèles (3) 1. Le modèle Indiciel/ Fonctionnel, présenté par Barthes dans Introduction à l’analyse structurale du récit (1966) 2. Le modèle Actanciel de A. J. Griemas (Sémantique structurale, 1966) 3. Le modèle formaliste de V. Propp (1928) repris par U. Éco (1966)

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2- Le modèle Actantiel de A.J. Greimas (1966) 3 grand axes sémantiques et de communication: a) Communication: Sujet/ Objet b) Désir/ quête: Donateur/ Destinataire c) Épreuve: Adjuvant/ Opposant Ceci n’est pas comment écrire, mais plutôt comment on a écrit depuis plusieurs siècles. On peut appliquer ce modèle à tous les films à grand déploiement. DONATEUR (bénéficiaire) (“M”/ Reine) SUJET(héros) Bond ADJUVANT Celui qui aide

DESTINATAIRE Bien/ société OBJET Femme OPPOSANT Méchant

3- Les recherches de Vladimir Propp : Morphologie du conte (folklore russe) (1928) Les 31 fonctions des personnages selon V. Propp

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Application faire par Umberto Éco sur aux récits James Bond de Ian Fleming «James Bond: une combinatoire narrative», 1966, Communications N°8 Structure de base: l’opposition des caractères et des valeurs: (voir les fonctions de Propp) 1) Bond Devoir envers

“M” = Roi/Rêne Autorité donne crédibilité au rôle de Bond

2) Bond Beauté/ virilité

Méchant Monstrueux/ impuissant Caractéristiques raciales et ethniques (p. 86): Dr. No: chinois/allemand Travaille pour URSS / organisation ennemie Nature de sang

Loyauté Mesure anglo-saxonne 3) Méchant

4) Femme 5) Monde libre 6) Grande-Bretagne 7) Devoir 8) Cupidité 9) Amour 10) Risque 11) Faste

Femme a) fille belle et bonne b) frigide et malheureuse depuis adolescence c) cala l’a préparée à servir le méchant d) rencontre avec Bond: plénitude personnelle e) Bond la possède puis la perd (abri de la contamination anglo-saxonne) Bond Union soviétique Pays non anglo-saxons Sacrifice Idéal Mort Programmation Privation

5 COM 345- été 2018 12) Nature exceptionnelle 13) Perversion 14) Loyauté

Mesure Candeur Déloyauté

Ces polarités peuvent également se retrouver chez Bond: le personnage n’est pas équivoque, ni parfait: il hésite et faute à l’occasion... La structure (Éco s’inspire encore de Propp) La structure des romans de Fleming repose sur des “situations de jeu”. Ces situations suivent des règles de combinaison des couples d’opposition, et se déroulent comme dans une partie (les coups), avec des codes précis, selon un schéma parfaitement réglé: Voici le schéma structurel des James Bond: (9 coups) A. “M” (grand patron) joue et confie une mission à BOND B. Le Méchant joue et apparaît à BOND (éventuellement sous une forme substitutive). Le méchant est souvent d’origine ethnique incertaine. C. BOND joue et inflige un premier échec au Méchant OU le Méchant inflige un échec à BOND D. La Femme joue et se présente à BOND. Cette femme est associée au méchant /connue par le méchant. E. BOND souffle la Femme : il la possède ou entreprend la possession, ce qui habituellement libère la femme de son passé trouble. F. Le Méchant prend BOND (avec ou sans la Femme, ou en des moments divers) G. Le Méchant torture BOND (avec ou sans le Femme) H. BOND bat le Méchant (il le tue ou en tue le substitut ou assiste à sa mort) I. BOND convalescent s’entretient avec la Femme, qu’il perdra par la suite (Pour pas qu'il y a de contamination de l'Empire Anglo-saxon...) On peut également constater une variation du schéma par : - multiplication des étapes (reprises) comme avec GOLDFINGER: BCDEACDFGHEHI - inventions collatérales Note : Lire le résumé d’Éco, p. 96.

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4- L’utilité des oppositions binaires : Liste d'observation des stéréotypes

Pour établir ce tableau, Broverman et autres (1972) ont formé deux groupes : l'un composé exclusivement d'hommes, l'autre de femmes. Un trait de personnalité était par la suite proposé aux deux groupes et pour que celui-ci soit retenu comme un stéréotype, 75 % des hommes et 75 % des femmes devaient l'associer au même sexe. Les chercheurs pouvaient ainsi conclure que le trait agissait comme un stéréotype sexuel assez répandu.

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Tableau des traits dits masculins ou féminins TRAITS DITS MASCULINS

TRAITS DITS FÉMININS

Accomplissement (attirant via les) Physique (attirant via le) Actif

Passif

Agressif

Pacifique

Ambitieux

Satisfait

Analytique

Intuitif

Athée

Religieux

Autonome

Dépendant

Aventureux

Prudent

Bruyant

Tranquille

Cache ses émotions

Exprime ses émotions

Calme lors d’une crise

Agité lors d’une crise

Compétitif

Coopératif

Comprends le monde et ses réalités

Ne comprends pas le monde et ses réalités

Confiant

Timide

Courageux

Peureux

Direct

Cachotier

Dominant

Soumis

Fort

Faible

Grossier

Poli

Habile en affaires

Peu habile en affaires

Intéressé par la science

Désintéressé par la science

Intransigeant

Conciliant

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Laconique

Volubile

Leadership

Peu de leadership

N’apprécie pas l’art ni la littérature

Apprécie l’art et la littérature

Ne pleure jamais

Pleure souvent

Objectif

Subjectif

Orienté vers le travail

Orienté vers la maison

Parle facilement de sexualité

Ne parle pas facilement de sexualité

Peu conscient des sentiments des autres

Conscient des sentiments des autres

Rationnel

Irrationnel

Violence physique

Agression verbale (sarcasme, insultes)

«Afin d'établir un tableau présentant des traits en opposition, j'ai recensé un certain nombre de traits de personnalité via plusieurs sources de divers domaines de recherche : analyse de contenu dans les films d'horreur (Smith, Pieper et Granados, 2010), analyse de contenu des stéréotypes sexuels dans les livres pour enfants (Taylor, 2003), les sentiments et les traumatismes chez l'homme dans le cinéma (Bainbridge, Yates, 2005), revue de littérature sur la représentation des hommes et des femmes dans les publicités télévisées (Furnham, Paltzer, 2010), les stéréotypes sexuels dans la Prime-Time Television (Downs, 1981), la reproduction des stéréotypes via la discussion (Smith, Postmes, 2011), la construction sociale de la virilité (Reynaud, 1983), les sens que prennent la masculinité et la féminité (Macionis, 2001) et les stéréotypes sexuels via les adjectifs (Williams, 1975). À partir de ces textes, j'ai pu construire le présent tableau qui illustre la polarisation « stéréotypée » de certains traits de personnalité.» *Extraits tirés du mémoire de maîtrise de Patrick Arseneau-Poirier, 2015.

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RÉSUMÉ : La découverte des structures du récit : nos récits sont ainsi limités par les structures! Ces structures favorisent les idéologies manichéennes  «Le plaisir du lecteur consiste à se trouver plongé dans un jeu dont il connaît les pièces et les règles, et même l’issue à part des variations minimes.» Umberto Éco, p. 96  « (…) la consommation répétitive de fictions romantiques semblables comme étant un acte de réaffirmation rituelle de croyances culturelles et d’aspirations collectives fondamentales.» Éco La structure des récits, constamment répétée, reproduite, favorise l’apprentissage et la reproduction de l’idéologie dominante. Bibliographie : ATTALLAH, P. (1989) Théories de la communication. Histoire, contexte, pouvoir. Québec: Presses de l'Université du Québec. ATTALLAH, P. (1992) Théories de la communication. Sens, sujet, savoir. Québec: Presses de l'Université du Québec. BARTHES, R. (1957) Mythologies. Éditions du seuil, 268 p. BARTHES, R. (1964) Le degré zéro de l’écriture/ Éléments de sémiologie. Paris: Éditions Gonthier BARTHES, R. (1964) Rhétorique de l’image, Communications, 4, Paris BARTHES, R. (1966) L’analyse structurale du récit, Communications, 8, Paris BERGER, A.A. (1991a) Media Analysis Techniques. Revised edition, Sage. BERGER, A.A. (1991b) Media Research Techniques. Sage. BERGER, A.A. (1995) Essentials of Mass Communication Theory. Sage. CHARRON, D. (1989) Une introduction à la communication. PUQ, Télé-Université. ÉCO, Umberto (1988 [1973]) Le signe. Éditions Labor. FISKE, John (1989) Television Culture. Routledge. FISKE, John (1990) Introduction to Communication Studies. Routledge. GENETTE, G. (197X) Figues III. Seuil. KIENTZ, Albert. (1975) Pour analyser les médias. L'analyse de contenu, Montréal: HMH ROBERT, A.D. & A. BOUILLAGUET (1997) L’analyse de contenu. Coll Que sais-je ?, PUF, 126 p. ROSS, Line (1992) “Signe et communication”, WILLETT, G. (Dir.) (1992) La communication modelisée. Une introduction aux concepts, aux modèles et aux théories. Montréal: Éditions du Renouveau pédagogique. SARFATI, G-E. (1997) Éléments d’analyse du discours. Nathan. SILVERMAN, Kaja (1983) The Subject of Semiotics. Oxford : Oxford University Press ; 304 p....