Aspremont-Formes nominales du verbe-ss PDF

Title Aspremont-Formes nominales du verbe-ss
Course Français | Philosophie
Institution Université Paris Dauphine
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Summary

Formes nominales du verbe (infinitif, forme en -ant, participe passé)
dans Aspremont. (syntaxe)
Voir :
Queffélec Ambroise (1996). L’infinitif en ancien français : position-seuil et continuum
nomino-verbal. L’information grammaticale 69, 12-15.
Queffélec Ambroise & Roger...


Description

Préparation Agrégation de Lettres 2019-2020

Formes nominales du verbe (infinitif, forme en -ant, participe passé) dans Aspremont. (syntaxe) Voir : Queffélec Ambroise (1996). L’infinitif en ancien français : position-seuil et continuum nomino-verbal. L’information grammaticale 69, 12-15. Queffélec Ambroise & Roger Bellon (2010), Linguistique médiévale. Paris : A. Colin.

Introduction Ces formes verbales n’ont pas toutes les caractéristiques des verbes : du point de vue morphologique, les catégories flexionnelles qui leur font défaut sont la personne et le temps, mais non l’opposition aspectuelle ± accompli, ni l’opposition entre actif et passif, avec la forme active qui prend parfois un sens passif ou pronominal. Elles restent néanmoins des formes verbales dans la mesure où elles permettent l’expression des arguments du verbe comme le sujet-agent, l’objet-patient et d’autres compléments. Ces formes verbales ont par ailleurs des caractéristiques nominales : elles peuvent remplir des fonctions caractéristiques du substantif pour l’infinitif, et de l’adjectif pour le participe. Elles partagent donc des caractéristiques avec le verbe et le nom/l’adjectif et peuvent être placées sur une échelle allant du + verbal au + nominal.

1. L’infinitif Tout comme en latin et en français moderne, l’infinitif est la forme substantive du verbe. Le latin possédait trois formes substantives : - l’infinitif, limité aux fonctions correspondant au nominatif (sujet, attribut) et à l’accusatif non prépositionnel (complément d’objet direct) ; - le gerundium, utilisé pour l’accusatif prépositionnel, et les fonctions autres que le sujet et l’objet ; - le supin, ayant une valeur de but avec des verbes de mouvement et avec un certain nombre d’adjectifs (eo lusum ‘je viens jouer’, Puer difficilis doctū ’un enfant difficile à éduquer’) L’infinitif de l’ancien français va annexer les fonctions auparavant assurées par le gerundium et le supin et est notamment utilisé après préposition. En comparaison avec l’infinitif latin, l’infinitif a des caractéristiques nominales supplémentaires : - du point de vue de la morphologie, il peut porter les marques flexionnelles du cas et du nombre (-s) ; - du point de vue morphosyntaxique, il peut être précédé de l’article (défini ou indéfini) ou par un déterminant possessif, démonstratif ou indéfini (par ex. nul), qui lui confèrent le statut du nom ; par ailleurs, il est utilisé après préposition, contrairement à l’infinitif latin. -1-

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- du point de vue de la syntaxe, il peut être accompagné d’un adjectif ou d’un complément adnominal en de, voire d’une relative ; - il a accès à toutes les fonctions nominales : non seulement le sujet ou l’objet direct, mais aussi l’objet indirect ou le complément circonstanciel ou le complément du nom L’infinitif de l’AF conserve pourtant des propriétés du verbe - du point de vue morphologique : • il fait partie intégrante de la conjugaison (tout verbe a un infinitif) ; • il oppose la forme simple (aspect inaccompli) à la forme composée (aspect accompli) ; • il oppose la forme active à la forme passive (aimer – être aimé) ; mais la voix active a parfois un sens pronominal ou passif. p. 190 Dejoste lui l’a aseoir mené p. 142 Les anfanz fait et baignier et laver - du point de vue syntaxique : • il a un agent implicite ou explicite dans la plupart des cas ; • l’infinitif d’un verbe transitif appelle un COD (chanter une romance), celui d’un verbe copule un attribut (devenir silencieux) ; • il admet tous les adverbes et les CC qu’admettent les formes personnelles (travailler beaucoup, vivre en France, y naître, en partir) ; • il supporte la négation verbale à deux éléments (ne pas voir, ne rien entendre, ne jamais écouter) ; • il remplit certaines fonctions verbales (prédicat des phrases indépendantes, prédicat complexe avec les auxiliaires, prédicat dans la proposition infinitive). On parle de mode « quasi-nominal ».

1.1. L’infinitif substantivé En AF, tout infinitif est susceptible de devenir un substantif (alors qu’en FM, la classe des infinitifs substantivés est finie, car cette construction s’est fossilisée). 1.1.1. Caractère nominal de l’infinitif substantivé 1.1.1.1. Déterminants et modifieurs de l’infinitif substantivé - article défini (pouvant être contracté avec la préposition à ou de qui précède) p. 222

Moie est la terre ou l’avoir porterez,/ Miens est l’avoirs ou que vous le metez.»

p. 192 p. 212 p. 232

Au departir la reïne a ploré. Par tans sont il legier au repartir. Au revenir me trouverois bien fier. -2-

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p. 168

Nus chevaliers ne pot tant esgarder /Qui dou veoir se poïst saouler.

- déterminant possessif v. 1780 p. 200 p. 228 p. 216

N’est de tenir son avoir covoitous ‘il n’est pas avoir de ses biens’ Que on ne saiche noient de nostre errer, «Signour, dit il, or oés mon penser ! Et il ne puet aconplir son voloir,

- déterminants démonstratif et indéfini p. 190 p. 204

p. 210 p. 212 p. 194

En bacins d’or, d’argent anchaeri/ A li dus Naymes a cel mengier lavé. Corrons lor sus tost et isnellement,/ Si lor tolons ce pain et ce froment,/ Et cel avoir, cel or et cel argent, ‘Courons les attaquer immédiatement. Enlevons-leur ce pain et le froment, les richesses, l’or et l’argent’ A icest poindre en font .x.m. cheïr ; A icel poindre i ot grant batillat Toz cest avoirs vos soit abandonez !

Mais l’infinitif n’est pas précédé d’un déterminant dans les contextes où le substantif ne serait pas déterminé non plus : - quand il est complément d’un verbe support ou d’une locution verbale : avoir pouoir, avoir loisir, etc. p. 78 Car amprés Deu a il sor toz pooir .» (hors extrait) p. 610 Ja avron bon loisir / De nos vengier et de Jhesun servir, (hors extrait) - dans un SN prépositionnel (ce cas est difficile à distinguer par rapport à l’infinitif en fonction nominale, étant l’absence de déterminant en tant que marqueur nominal, mais la présence d’un adjectif ou la coordination avec un substantif conduit à l’analyse comme infinitif substantivé) p. 124

Alez vos reposer/ Jusqu’a demain aprés messe chanter.

p. 158

Se Damedeu l’avoit ja porveü / Que moi et vos an fussiens revenu, / Ja (mais) n’esteroiz angaigiez ne venduz,/ Ne por avoir donez ne despenduz.» Il contremoie l’espiet par grant savoir, Il cuidoit bien tout le monde valoir/ Et trespasser de force et de savoir.

p. 216 p. 216

- en fonction syntaxique attribut : pas d’occurrence dans l’extrait - nom à valeur générale ou abstraite ou indéterminée p. 216 Ains en sa vie n’ot mais tant chier avoir. p. 216 Onc an sa vie n’ot mais avoir tant chier - avec un indéfini, un adjectif interrogatif ou exclamatif : pas d’occurrence dans l’extrait -3-

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L’infinitif peut être déterminé par un adjectif épithète, un complément du nom, une relative (uniquement avec le verbe fere). Il peut aussi être coordonné à un syntagme nominal. p. 192 Tant bel avoir trover i poïssiez,/ Tant granz mantiax et tant pailes ploiez,/ Tant clers haubers, tant clers hiames vergiez, / Tant cler vaisel de neve ovre et de viez. p. 216 Ains en sa vie n’ot mais tant chier avoir. p. 216 Onc an sa vie n’ot mais avoir tant chier p. 204 Corrons lor sus tost et isnellement,/ Si lor tolons ce pain et ce froment,/ Et cel avoir, cel or et cel argent, ‘Courons les attaquer immédiatement. Enlevons-leur ce pain et le froment, les richesses, l’or et l’argent’ p. 170 Il cuidoit bien tout le monde valoir/ Et trespasser de force et de savoir. Attention à ne pas confondre l’article avec le pronom personnel régime ou un adverbe locatif distal la : p. 168 «Riches rois, sire, faites li delivrer !» p. 186 Veez vos la ester cel chevalier,/ Qui dist qu’il n’a vaillessant .i. denier,/ poi de terre li dona on l’autre ier ? Attention à ne pas confondre l’emploi déterminant du démonstratif avec le pronom démonstratif à la forme neutre objet de l’infinitif ou avec l’adverbe locatif proximal ci : p. 128 «Di va, Girart, voudras tu ce vïer / Que ne voudras Damedeu aorer, Ne vers païens la soe loi garder ? p. 180 Prenez cest mes que veez ci ester 1.1.1.2. La flexion de l’infinitif substantivé La forme de l’infinitif substantivé peut varier en cas et en nombre (sur le modèle de la flexion de mur ou roi). Dans l’extrait -s au CSS, hors extrait -s au CRP: p. 222 Moie est la terre ou l’avoir porterez,/ Miens est l’avoirs ou que vous le metez.» p. 498 Dist Uliiens : «Nos dex nos ont traïz : Toz lor savoirs et lor pooirs failliz, (hors extrait) 1.1.1.3. Les fonctions syntaxiques de l’infinitif substantivé Ce sont celles de n’importe quel substantif : - sujet p. 222 Miens est l’avoirs ou que vous le metez.» - objet direct p. 204 Corrons lor sus tost et isnellement,/ Si lor tolons ce pain et ce froment,/ Et cel avoir, cel or et cel argent, ‘Courons les attaquer immédiatement. Enlevons-leur ce pain et le froment, les richesses, l’or et l’argent’ p. 216 Et il ne puet aconplir son voloir, p. 222 Moie est la terre ou l’avoir porterez,/ p. 228 «Signour, dit il, or oés mon penser ! -4-

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- objet indirect et complément circonstanciel p. 168 Nus chevaliers ne pot tant esgarder /Qui dou veoir se poïst saouler. p. 190 En bacins d’or, d’argent anchaeri/ A li dus Naymes a cel mengier lavé. p. 192 Au departir la reïne a ploré. p. 210 A icest poindre en font .x.m. cheïr ; p. 212 A icel poindre i ot grant batillat p. 232 Au revenir me trouverois bien fier. - complément du nom ou d’un adjectif : p. 200 N’i laissons ja cors ne greille soner/ Que on ne saiche noient de nostre errer p. 212 Par tans sont il legier au repartir. (le dernier exemple est passible d’une double analyse : ‘facile à faire partir’/’agiles au moment de repartir’ ; dans le dernier cas, au repartir est à analyser comme un compl. circ.) - noyau d’une phrase nominale (pas d’occurrence dans l’extrait) Dans le tour syntaxique « or del/dou + infinitif », phrase nominale exclamative, valeur de constatation ou valeur jussive. Pas dans l’extrait. 1.1.2. Caractère verbal de l’infinitif substantivé Il peut régir des compléments verbaux, comme des objets directs ou indirects ou des compléments circonstantiels. C’est pourtant rarement le cas dans l’œuvre au programme. p. 124

Alez vos reposer/ Jusqu’a demain aprés messe chanter.

1.1.3. Les deux types d’infinitifs substantivés C. Buridant distingue deux types d’infinitif substantivé, l’infinitif essentiellement substantivé et infinitif accidentellement substantivé. On peut identifier plusieurs différences entre ces deux types : - du point de vue de la syntaxe : • les infinitifs accidentellement substantivés sont caractérisés par le fait que l’objet est de construction directe, alors que les infinitifs essentiellement substantivés construit son objet sous forme d’un complément en de D’une manière globale, il y a peu d’occurrences d’infinitifs substantivés construits avec un complément dans l’extrait. • pour les infinitifs accidentellement substantivés la caractérisation se fait au moyen d’un adverbe, alors que pour les infinitifs essentiellement substantivés la caractérisation de l’infinitif se fait au moyen d’un adjectif. Voici quelques exemples où l’infinitif est précédé d’un adjectif : p. 192 Tant bel avoir trover i poïssiez,/ Tant granz mantiax et tant pailes ploiez,/ Tant clers haubers, tant clers hiames vergiez, / Tant cler vaisel de neve ovre et de viez. p. 216 Ains en sa vie n’ot mais tant chier avoir. p. 216 Onc an sa vie n’ot mais avoir tant chier On repère pourtant des cas où l’infinitif sans être essentiellement substantivé est précédé d’un adjectif : -5-

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p. 214 Sis fu bons Charle, molt ot bon gerroiier - du point de vue morphosyntaxique : les infinitifs essentiellement substantivés admettent le pluriel marquant le passage au comptable et concrétisation), contrairement aux infinitifs accidentellement substantivés ; p. 498 Dist Uliiens : «Nos dex nos ont traïz : Toz lor savoirs et lor pooirs failliz, (hors extrait) - du point de vue sémantique : distinction entre l’acte (accidentellement substantivé) et le résultat ou l’objet (essentiellement substantivé) : processus de concrétisation qui fait passer du procès à l’objet ou au résultat concret (avoir) ou abstrait (savoir). Dès l’AF, les verbes à l’infinitif qui sont essentiellement substantivés sont ceux qui désignent les modalités fondamentales de l’existence (être et avoir), les modalités épistémiques et déontiques (penser, cuidier, savoir, voloir, plaisir, pooir, devoir), les activités de base de la vie humaine (mangier, boivre, disner, soper, vivre, manoir, seoir, parler, baisier, lever, couchier, veoir, etc.). Utilisés en tant que circonstants, les verbes à l’infinitif indiquent souvent la position du soleil (poindre, lever, coucher) ou l’arrivée et départ (revenir, departir, repartir)

1.2. L’infinitif en fonction nominale L’infinitif est non substantivé (jamais de déterminant) mais il a des propriétés nominales : il occupe les fonctions syntaxiques du nom et il peut être pronominalisé. - sujet p. 188

Jou vos dirai, car dire le vos doi,/ Mesage ocire n’est pas evre de roi ;

- complément d’un nom ou d’un adjectif : le sujet de l’infinitif est le sujet du verbe conjugué p. 176 Se de plus faire avez la volenté ,/ Je vos an jur la moie lealté/ Que ja par moi ne sera refussé.» p. 170 p. 170 p. 212

N’est de tenir son avoir covoitous : De lor novelles oïr sont covoitos. Desarmé erent et hatif de ferir

- objet direct du verbe. • Dans le cas des verbes vouloir, croire, le sujet de l’infinitif est le sujet du verbe conjugué. p. 128 «Di va, Girart, voudras tu ce vïer / Que ne voudras Damedeu aorer, Ne vers païens la soe loi garder ? p. 138 Ha Dex ! dist Girarz, miauz voldroie morir. p. 140 Or voudra il aprés Charlë aler, p. 168 Ou s’il voudra Mahomet aorer.» p. 178 Oïr voir, sire, ja celer nou vos quier.

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Le verbe vouloir peut s’analyser de deux façons, comme un verbe semi-auxiliaire ou avec un sens lexical plein, et dans ce cas l’infinitif est COD de voloir (voir si le verbe voloir a son sens plein ou bien s’il a une valeur plus temporelle de futur proche, dans les quatre occurrences ci-dessus vouloir a bel et bien son sens lexical plein). p. 200 p. 188

Onques n’osames ceste engarde monter, Mesage ocire fait on par traïson.

p. 216 p. 232

Il cuidoit bien tout le monde valoir Je cuit molt bien aconplir mon talant,

p. 212

Dient : «Baron, pensés de l'esploitier !

Notez que dans le dernier exemple l’infinitif objet direct est introduit par la préposition de (la préposition à pouvant également être utilisée dans ce cas de figure, ex. apprendre qqch, apprendre à nager) •

Dans le cas des verbes de commandement, le sujet de l’infinitif est l’objet direct ou indirect du verbe conjugué. L’exemple suivant présente un cas où le sujet de l’infinitif est COI du verbe rova. p. 180

A vos meïsmes me rova demander/ Confaiz pechiez vos a fait si errer,/ Sa gent ocire et sa terre gaster.

Cette construction est en concurrence avec la construction à complétive et forme verbale conjuguée, avec ou sans subordonnant : p. 114 «Il me manda j’alasse a lui parler, (hors extrait) - objet indirect ou complément circonstanciel p. 188 De vos servir ne penrai mais conroi.» p. 192 Dame, dist il, tant m’avez honoré,/ De vos respondre me faites esgaré.» p. 126 p. 134 p. 138 p. 150 p. 164 p. 168

Ja ne l’estuet en Aspremont aller/ Por granz batailles ne por granz cops doner. Por vos garder somes ci .x. venuz ; Si va am Puille por Damedeu servir ! Outre Aspremont covenra chevauchier,/ Por bien savoir et por bien ancerchier /Se auques sont pres icil chevalier/ Qui de ma terre volent estre eritier. Deça Calabre furent Sarrazin tant,/ Et por atendre le fort roi Boïdant, Icist avra nos tresors an baillie/ Por tost confondre Charle et l’ost qu’il guie,

- complément d’un verbe de mouvement intransitif (venir, (s’en) aller, saillir) (fonction du supin en latin, l’infinitif instancie la position syntaxique du complément directionnel) p. 122 Que ne li viegne tot maintenant aidier, -7-

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p. 126

«Filz a putain, con l’osastes penser/ Qui tel mesaige venistes aporter/ Del plus felon dont on oït parler ?

p. 124 p. 124 p. 124 p. 134 p. 138 p. 138 p. 146 p. 166 p. 168 p. 186 p. 200 p. 152

Alez vos reposer/ Jusqu’a demain aprés messe chanter. Girart va querre tant qu’il le puist trover. Lai moi aler mon mesaige noncier Car alons ore parler a cest portier Dex ne me doinst puis jor terre tenir/ Que o s’enseigne irai an champ ferir ! En mon demaigne irai France saisir. Nostre ampereres son mestre grelle sone / Por aler querre la pute gent grifonne : Li quiex de vos s’an ira adouber Et s’il vos plaist, a Charle irai parler,/ Et lui meïsmes anquerre et demander/ S’il se larra issis deseriter/Ou s’il voudra Mahomet aorer.» Desor l’espaule li va dou doi touchier, Enz an l’oreille li ala conseillier : A .i. conseil en sont alé parler. Devant le roi se vet agenoillier

p. 178

A lui servir saillirent plus de .c.

L’infinitif combiné avec aller / venir est parfois appelé complément de progrédience car il indique la finalité du mouvement dénoté par le verbe conjugué. Dans le cas de aller, on peut parfois aussi considérer qu’il s’agit d’un auxiliaire temporel et classer cet infinitif dans les constructions « auxiliaire + verbe à l’infinitif ». Il faut regarder avant tout si le verbe conserve son sémantisme plein de verbe de mouvement (si c’est le cas, ce n’est pas un auxiliaire, il convient toutefois de noter que l’infinitif combiné à un verbe de mouvement n’a pas de correspondant pronominal, ce qui l’écarte de l’emploi semi-nominal). - complément d’un verbe de mouvement transitif : le sujet de l’infinitif correspond à l’objet du verbe mener. p. 190

Dejoste lui l’a aseoir mené

- complément d’un verbe impersonnel p. 126 p. 150 p. 158 p. 172

Ne vos chaut mie vers l’arcevesque irer. Outre Aspremont covenra chevauchier «Hé Dex ! dist Naymes, ci fait mal converser. Qant voit Gorhanz ne li vaut rien tencier,

- l’infinitif apparaît dans des constructions à valeur exceptive du type «il n’(i) a que (de), il n’(i) a fors (que) (de) : p. 214

Hyaumonz s’en va, n’i ot que cour[e]cier ;

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Les traits verbaux de l’infinitif en fonction nominale : au plan sémantique, il indique un procès, au plan syntaxique il peut régir des compléments verbaux : - objet direct p. 126 Ja ne l’estuet en Aspremont aller/ Por granz batailles ne por granz cops doner.» p. 134 Por vos garder somes ci .x. venuz ; p. 138 Si va am Puille por Damedeu servir ! p. 140 Si vos voudrai de mes honors donner.» (constituant partitif, de entre préposition et déterminant) p. 148 Nostre ampereres son mestre grelle sone Por aler querre la pute gent grifonne p. 188 De vos servir ne penrai mais conroi.» p. 170 De lor novelles oïr sont covoitos. p. 188 Jou vos dirai, car dire le vos doi,/ Mesage ocire n’est pas evre de roi ; p. 200 Onques n’osames ceste engarde monter, - objet indirect, complément circonstanciel p. 192 De vos respondre me faites esgaré.» p. 138 Dex ne me doinst puis jor terre tenir/ Que o s’enseigne irai an champ ferir ! Queffélec met au compte de ses traits nominaux la forme et position du pronom personnel régime : alors que le pronom personnel est employé sous sa forme clitique devant le verbe fini (en position non initiale de proposition), avec l’infinitif il est : - soit antéposé sous sa forme tonique : p. 178 La ou Gorhanz devant le tref dessent,/ A lui ser...


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