Camilo Torres PDF

Title Camilo Torres
Course Espagnol Continuation 1
Institution Université Rennes-II
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Summary

Exposé sur Camilo Torres...


Description

Camillo Torres Restrepo : L’évolution paradoxale d’un homme d’église "Les voies légales sont épuisées. Pour que le peuple puisse posséder éducation, toit, nourriture, vêtement et, surtout, dignité, la voie armée est l'unique voie qu'il reste » affirme Camilo Torres Restrepo au début de l’année 1966. Si cette déclaration peut paraître paradoxale de la part d’un homme de Dieu, elle constitue le parfait exemple du combat que mena Camilo Torres tout au long de sa vie : déçu par la vie politique, il mit de cotés les principes de la foi pour se consacrer pleinement à la défense des intérêts du petit peuple. Ainsi, on peut se demander en quoi Camilo Torres représente t’il un exemple inédit de leader révolutionnaire / dans quelle mesure peut on affirmer que Camilo Torres est il un homme aux multiples facettes ?

I)

De l’enfance aisée à l’homme de foi : Un croyant en la justice sociale

A) L’enfance dorée d’un leader révolutionnaire Né le 3 février 1929 au sein d’une famille bourgeoise de Bogota, rien ne destinait Camilo Torres Restrepo à l’incroyable destin qu’il connu. En effet, son père, le docteur Calixto Torres- Umana, célèbre pédiatre, deviendra doyen de la faculté de Médecine tandis que sa mère, Isabel Restrepo-Gaviria, descend d’un des grands hommes des premières années de la république, José Félix de Restrepo. Le jeune Camilo vécu ses premières années en Europe puis, après la séparation de ses parents, retourna en Colombie pour intégrer l’Université National de Colombie et suivre des études de droit, filière très prisée par les enfants issus des familles aisées du pays. Doté de grandes qualités rédactionnelles et passionné par le journalisme, il collabore également durant ses jeunes années au journal La Razon. Il mène alors l’existence de tout jeune bogotano de bonne famille : sorties, soirées, réceptions et courtise même l’une des filles de José-Antonio Montalvo, l’un des principaux leaders du parti conservateur, futur vice-président de Colombie de 1962 à 1966.

C’est également à cette époque que Camilo commence à s’intéresser de plus près à la religion, participant notamment aux retraites annuelles organisées par les Jésuites. La famille Montalvo, très croyante et pratiquante, le met en rapport avec des dominicains français et c’est ç cette occasion que Camilo Torres sent naitre en lui la vocation religieuse. A l’époque, La Colombie connait une période de stabilité politique lui permettant de se consacrer à son développement économique via notamment l’exploitation des gisements de pétrole et la culture du café. Néanmoins à partir de 1945, l’aile la plus radicale du parti libéral, dirigée par Jorge Gaitan, qui s’opposait à la politique d’union nationale du président Camargo devint de plus en plus populaire. Le 9 avril 1948, l’assassinat de Gaitan déclencha une sanglante révolte contre le gouvernement conservateur à Bogota et dans les principales villes du pays. Cette insurrection populaire déclencha le début d’une guerre civile que l’on nommera « La Violencia » et qui marquera durablement l’esprit de Camilo Torres. En réaction à ce climat de violence politique, dés les années 1950, certains paysans, influencés par l’émergence du communisme, constituèrent, sur leurs terres, des « zones d’autodéfense » pour lutter contre les exactions des militaires et des groupes armées conservateurs. Ce mouvement sera rapidement relayé par des guérillas organisées : Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), créées en 1966, qui lancèrent plusieurs campagnes d’attentats et L’Armée de libération nationale, groupe auquel se joindra ensuite Torres. B) Un homme de foi progressiste Se sentant appelé à devenir prêtre, Camilo entre au séminaire de Bogotà. Après sept ans d’etude, Camilo Torres est ordonné prêtre en 1954, en pleine « Violencia », guerre civile qui provoquera la mort de près de 300 000 colombiens et part pour Louvain afin d’entreprendre des études de sociologie et de sciences politiques. Dés lors, Camilo Torres s’intéresse particulièrement aux nombreuses inégalités frappant la Colombie, en témoigne son mémoire intitulé « Approche statistique des problèmes socio-économiques de la ville de Bogota », consacré à la réforme agraire, la misère dans les bidonvilles des grandes cités et la structure sociale du pays. Le résultat de ses recherches est rendu public par ses cours, ses conférences, ses articles et les communications qu’il fait à divers congrès scientifiques. En tant que sociologue, Camilo Torres acquiert des connaissances scientifiques de la réalité qui le conduisent à la conviction qu’il n’est pas possible de parvenir à des solutions techniques et efficaces sans révolution.La préoccupation pour la justice sociale de Camilo Torres se développe également auprès de François Houtart, professeur de sociologie de l’époque utilisant L’Université de Louvain pour parler haut et fort en faveur des groupes sociaux exploités et marginalisés, particulièrement les peuples indigènes et les ouvriers agricoles d’Amérique Latine. Inspiré par le marxisme, Houart aida ces groupes à analyser leur situation, à décider les orientations à donner à leurs propres luttes sociales et eu une influence considérable sur le combat futur de Torres. De passage à Paris Torres collabore également avec l’Abbé Pierre lors du terrible Hiver 1958 , participant à l’une des campagnes des « Compagnons d’Emmaüs ». A son retour en Colombie, Torres est nommé professeur à la faculté de sociologie et devient aumônier des étudiants, mais son implication dans les affaires politiques du pays devient de plus en plus évidente. Par exemple, Torres lance un mouvement d’universitaires et de membres des professions libérales pour le développement communal, ce qui lui vaut de participer à l’élaboration d’un projet de loi relatif à l’action communale. Sa personnalité sympathique, son esprit ouvert et son dynamisme valent rapidement une grande popularité parmi les étudiants. En 1958, le Pacte de Benidorm, accord de cogestion du pays entre les deux principaux partis, le parti conservateur et le pays libéral, prévoyant l’alternance du pouvoir, interdit les partis

tiers notamment le Parti communiste colombien de présenter des candidats sous leurs propres couleurs aux élections et irrite Camilo Torres au plus haut point. L’État intervient de plus en plus dans l'économie, représentant jusqu'à 20 % du PIB, qui augmente en moyenne de 10,6 % par an entre 1946 et 1956, en partie imputable au haut niveau des cours du café. Toutefois, les inégalités sociales restent fortes et, bien que la période de guerre civile massive prenne fin, une grande partie des combattants de gauche refuse de déposer les armes. Les factions libérales acceptent le compromis alors que les socialistes se radicalisent, prennent le maquis dans le sud du pays, principalement dans les régions de Huila et Tolima. L’activité universitaire de Camilo prend fin en 1962 à la suite du conflit opposant le recteur et les étudiants. A l’origine de ce conflit, une manifestation d’étudiants qui avait dégénéré en troubles assez sérieux sur la voie publique. Comme sanction, le recteur décida d’annuler l’inscription de deux étudiants membres du parti communiste, sans enquête enquête préalable et les considérant de son propre chef come responsables des troubles ; Les étudiants ripostèrent par une grève et une série d’actes de violence dans l’enceinte de la Cité universitaire. Camilo Torres, tout en condamnant de pareils actes, prit le parti des étudiants et demanda avec l’appui du doyen et des professeurs de la faculté de sociologie que le recteur revint sur sa décision et, après enquête, n’appliquat les sanctions qu’aux étudiants convaincus d’avoir participé activement aux troubles. Le recteur rejeta son intervention et Camilo Torres apparut dés lors aux yeux de l’opinion publique comme le porte drapeau des étudiants et le conflit lui-même comme un duel entre le recteur et l’aumonier de l’Université. L’archevêque de Bogota, désirant que le clergé se tint à l’écart de toute activité politique, ordonna à Torres de quitter sa charge d’aumônier et sa chaire de professeur. Obéissant à la discipline ecclésiastique, Camilo Torres remit donc sa démission. Les milieux gouvernementaux et l’Archevêché virent, dés cet époque en lui un allié des communistes. Torres alors devient vicaire à Veracruz et occupe également par la volonté du cardinal Concha, un poste à l’Institut d’Administration sociale. L’engagement de Torres reste intact, ce dernier créant notamment plusieurs coopératives dans un quartier ouvrier de Bogota .A la suite de la révolution cubaine, Torres se rapproche encore davantage du communisme et des guérillas marxistes. On peut dés lors affirmer que c’est véritablement à l’Université de Bogota que Torres connut une sorte de conversion à la lutte révolutionnaire.

C) Un homme politique de gauche Malgré les menaces de destitution, l’engagement de Torres pour le progrès social et les droits des opprimés se poursuit. En 1963 il organise le premier congrès national de sociologie de Bogota au cours duquel il présente une étude portant un titre évocateur : « La violence et les changements socioculturels dans les régions rurales colombiennes. ». Dés 1964, Camilo Torres décide de s’engager de plein pied dans la vie politique colombienne en participant à la mise en place d’un mouvement politique regroupant différents milieux progressistes. Tissant des liens avec les représentants de différents courants politiques, tous acquis à des réformes, il est amené à s’opposer de plus en plus au gouvernement et à la hiérarchie catholique. Ses prises de position le font se heurter aux milieux gouvernementaux, aux dirigeants de l’économie , et surtout à la hiérarchie ecclésiastique qui observe d’un œil noir les « incartades » de Camilo Torres ,qui subit de fortes pressions pour qu’il y soit mis fin. Par ailleurs, à la suite de la répression par le gouvernement de l’éphémère « République de Marquetalia » constitué par des groupes de guérillas, Les FARC, menés par Manuel Vélez, constitués essentiellement de paysans et l’ELN (Armée de libération nationale), fondée en 1965 dans le département de Santander et bénéficiant initialement du soutien ces communismes au travers des syndicats des ouvriers et du pétrole, accentuèrent leurs actions. Rapidement, des tensions se font jour entre les deux groupes, reflet en Colombie des tensions entre Moscou et La Havane : tandis que les castristes, selon la théorie foquiste, croient que la guérilla peut mener à la révolution même si toutes les conditions objectives n'en sont pas réunies, les communistes « orthodoxes » jugent que dans la situation de la Colombie de la fin des années 1960, la priorité doit être donnée à l'action de masse au travers du Parti communiste et des syndicats. Convaincu de l’efficacité d’une action révolutionnaire par voie légale, Torres est quant à lui, chargé de rédiger le manifeste de ce projet visant à fédérer l’opposition progressiste, intitulé Plate-forme pour un mouvement d’unité populaire et approuvé par une assemblée à Medellin le 12 mars 1965. L’accord qui s’est réalisé permet de créer un rassemblement du Front uni du peuple colombien que soutiennent le Parti social-démocrate chrétien, le Mouvement révolutionnaire libéral, l’avant-garde nationaliste révolutionnaire, le Parti marxist-léniniste (pro chinois), l’Alliance nationale populaire du général Rojas Pinilla et le Parti communiste. Ce rassemblement prône une ouverture commerciale avec tous les pays , l’établissement de nouvelles relations avec Cuba, le développement du mouvement coopératif, le rétablissement des libertés individuelles et publiques. Le succès du Manifeste est foudroyant. Le texte est diffusé dans tout le pays. Tous les mouvements progressistes s’y rallient et l’accueil des masses est aussi favorable que peut être hostile celui des milieux dirigeants et de la hiérarchie écclésiastique de Bogota qui, dés lors, entre en conflit ouvert avec Camilo Torres. Le Frente Unido se dote d’un journal du même nom dans lequel Torres écrit plusieurs articles et tente de répondre à l’attente des Colombiens qui attendaient un renouveau politique. Néanmoins, ce mouvement ne connait pas le succès escompté, les défections des différents groupements furent aussi rapides que leurs adhésions. Le succès impressionnant de certaines manifestations n’était pas sans éveiller des jalousies parmi les alliés Camillo Torres et il était également difficile de constituer des comités locaux en l’absence de dirigeants capables « d’encadrer » la base. Le manque d’organisation, les jalousies internes et les réactions des défenseurs de l’ordre établi (interdiction des manifestations ou leur dispersion, emprisonnement de Camilo pendant quelques heures) contribuèrent également à l’échec du front uni.

Durant cette période, la fibre révolutionnaire de Torres semble en plein développement comme en témoigne le fait que Torres, prône à l’occasion de l’élection présidentielle de mars 1966 : « une abstention active, belligérante et révolutionnaire ». Ainsi, à l’inverse d’autres leaders révolutionnaires comme Fidel Castro, Camilo Torres n’est pas un militaire mais un homme de lettre et surtout un homme de dieu progressiste. Camilo Torres fait figure d’un cas quasi unique à l’époque, la plupart des hommes d’église étant favorables à des régimes particulièrement conservateurs.

II)

Un curé-guérillero héroifié

A) Le leader révolutionnaire C’est véritablement à la suite de cette élection que l’engagement révolutionnaire de l’homme d’église se fait le plus virulent. En effet, dés lors, il multiplie les conférences dans plusieurs grandes villes de Colombie et appelle à la révolution non-violente en s’inspirant notamment de l’action de Gandhi en Inde. Il prononce notamment un discours qui révèle toute la complexité et les multiples facettes de l’homme qu’il est alors : « Je suis révolutionnaire en tant que Colombien, en tant que sociologue, en tant que chrétien et en tant que prêtre. » Par ce discours on voit bien là toute l’évolution du personnage passant de sociologue à prêtre puis à prêtre révolutionnaire. Nourrit par l’amour envers le prochain, l’homme de foi est convaincu que ce n’est que par la révolution que l’on peut obtenir le bien-être de la majorité des gens . Il justifie son statut de prêtre révolutionnaire en arguant que la révolution exige un sacrifice complet de soi en faveur du prochain et que c’est là une exigence de charité fraternelle indispensable pour pouvoir réaliser le sacrifice de la messe, offrande de tout un peuple, par l’intermédiaire du Christ. Entrant en conflit avec l’archevêque de Bogota, ainsi qu’avec la majorité des ecclésiastiques, il demande à être relevé de ses fonctions de prêtre ce qui est chose faite le 26 juin 1965. Bien qu’il n’exerce plus aucune fonction sacerdotale, Torres ne demande pas la laïcisation afin de conserver ce statut unique de prêtre révolutionnaire. Alors que jusqu’ici, l’action légale et pacifique était la seule option retenue par Camilo Torres, le

pouvoir conservateur s’oppose de plus en plus aux manifestations qu’il organise. Le prêtre décide alors d’abandonner les formes de luttes intégrées dans le système légal et choisit la révolution violente en rejoignant l’Armée de libération national, organisation armée figurant encore aujourd’hui sur la liste des organisations terroristes aux Etats- Unis, au Canada et dans les pays de l’Union Européenne et bénéficiant d’une importante couverture médiatique à l’époque a la suite d’actions à fort impact comme le dynamitage d’un train dans le département de Santander. B) Le guerrillero Au début de l’année 1966, Camilo Torres annonce sa décision et devint le premier prêtre à participer de plein pied à la lutte armée : "Les voies légales sont épuisées. Pour que le peuple puisse posséder éducation, toit, nourriture, vêtement et, surtout, dignité, la voie armée est l'unique voie qu'il reste." Le prêtre, tourné vers l’avenir et convaincu que son combat ne pourra qu’aboutir a un succès, rejoint alors l’Armée de Libération nationale, d’orientation castriste. L’Armée de libération nationale acquiert alors, grâce à sa figure emblématique un prestige et une popularité considérable par rapport aux autres organisations armées. Torres gagne le maquis dans la région de San Vincente de Chucuri, au nord-est de Bogota, dans le département de Santander. A l’arrivée de Torres, les chefs de l’ALN, Fabio Vasquez et Victor Medina , n’ont qu’une influence locale et l’arrivé de Camilo Torres, leader national accroit beaucoup leur prestige. Au siein de cette organisation, Camilo s’occupe essentiellement des contacts avec les paysans, jouant le rôle d’une sorte de commissaire politique de la guérilla. Sa qualité de prêtre augmente encore son audience auprès des Colombiens des campagnes. Le 15 février 1966, à San Vicente de Chucuri un accrochage a lieu entre l’armée et des éléments de l’ALN. Camilo Torres se trouve là par hasard. Il aurait du partir en mission avec les autres dirigeants du maquis. Au moment où il veut s’emparer des armes d’un soldat tué, comme l’exige la discipline de la guérilla, Camilo Torres est atteint de deux balles, la seconde lui est fatale. Les autorités militaires sont embarrassées. L’annonce de sa mort provoque des émeutes u peu partout dans le pays. Un service religieux, célébré à l’église San Diego de Bogota est suivi d’une énorme manifestation. Deux ans plus tard, dans les maquis colombiens, un groupe de guérilleros réunis dans le « Front Camilo Torres » continuèrent le combat. On ignore où le religieux a été enterré et les recherches faites pour retrouver son corps n'ont pas abouti. Nul doute qu’il a sans doute était dissimulé et enterré dans un lieu tenu secret afin que la tombe de Camilo Torres ne deviennent pas un lieu de pèlerinage pour ses admirateurs ce qui aurait contribué à élever Torres, au rang de martyr. C) Une bataille pour un mythe Aujourd’hui Camilo Torres est devenu l’incarnation même du « curé guérilléro ». Les courants d’extrême gauche ont mis en place un processus d’héroïsation si bien que Torres est aujourd’hui est devenu un véritable mythe à l’image particulièrement positive de prêtre humaniste. C’est notamment pour jouir de cette image positive que le régime castriste et les communistes en général en ont fait un héros communiste, ce que Torres s'est toujours défendu d'être, même s'il se disait proche du combat de ceux-ci. Hugo Chávez et certains milieux pancolombiens ont également essayé d'en faire une figure de rassembleur, à l'image de Simón Bolívar véritable icône en Amérique du Sud. A l’inverse les anti-communistes les anticommunistes en ont fait un héros anti-communiste, un héros catholique qui a infiltré et

converti les guérilleros. Il n'a jamais été cela non plus, s'étant engagé dans une guérilla très proche des milieux catholiques d'extrême-gauche il n'a pas eu à y convertir grand monde. En réalité, force est de constater que Torres était bien loin de ce type de préoccupation même s'il ne cachait pas son opposition à la politique des États-Unis, alors en pleine guerre du Viêt Nam.Certains, tous milieux confondus, font de lui un leader de la révolution, un meneur d'homme, un « commandante ». Son activité dans la guérilla limitée à quelques mois et très réduite, sa mort dès son premier engagement armé, font apparaître qu'il n'a jamais eu de rôle de commandement. Cette confusion est due à son assimilation avec le curé Manuel Perez, qui fut chef de l'ELN. La confusion va parfois jusqu'à faire de Torres un espagnol, ce que Perez était. De manière plus ordinaire dans les milieux catholiques étudiants Torres était perçu, audelà des idéologies révolutionnaires, comme un chrétien qui dans sa générosité évangélique est allé jusqu'au bout de son engagement au service du peuple colombien, et cela au prix de sa vie. Si la bataille pour l’appropriation du mythe que constitue Camilo Torres fait toujours rage, force est de constater que la figure de Camilo a acquis une dimension héroïque . Ce processus d’héroïsation fut relativement long.. Mort dans l'obscurité, Torres revient dans l'actualité au courant des années 1980 dans des journaux comme le Monde ou el País. C'est alors la figure du curé-guérillero qui est mise en avant. La chanson a également contribué à la d...


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