Cas-BBM - Notes de cours 4 PDF

Title Cas-BBM - Notes de cours 4
Author Anonymous Person
Course Certification I Évaluation des contrôles
Institution HEC Montréal
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cas bbm...


Description

Bonne Bouffe Montréal Cas rédigé par Marc-André MALO, stagiaire sous la supervision de Sophie TESSIER, professeure agrégée.

Simona et Selma, deux sœurs issues d’une famille où la préparation des repas était un moment rassembleur et festif, ont décidé de fonder Bonne Bouffe Montréal (BBM) selon le concept de prêtà-cuisiner. La façon de faire est plutôt simple. Les clients vont sur le site internet de BBM et choisissent parmi une variété de repas chaque semaine selon leurs préférences alimentaires. Ensuite, les ingrédients des repas sélectionnés sont emballés dans des paniers réfrigérés et livrés chaque semaine gratuitement. Il ne reste aux clients qu’à exécuter la recette le soir venu. L’entreprise a été créée dans le but d’offrir une alternative simple et santé à la préparation des soupers. Les fondatrices de BBM ont à cœur le bien-être de leurs clients, mais également le bienêtre de l’environnement. C’est pourquoi l’entreprise priorise les ingrédients locaux, frais et biologiques. La majorité des ingrédients sont donc sans additif ni agent de conservation. BBM s’assure également de choisir des viandes et des poissons provenant d’élevages écoresponsables. La fraîcheur des ingrédients fait la renommée de BBM. En effet, les ingrédients passent directement du producteur à BBM, qui les expédie à leurs clients souvent dès le lendemain. L’entreprise a su se positionner comme un des leaders de l’industrie. Après quatre années d’activité, l’entreprise est maintenant considérée comme une des grandes entreprises de livraison de paniers prêts à cuisiner au Québec au même titre que Good Food, Miss Fresh et Cook it. En 2018, BBM comptait plus de 70 employés passionnés et a livré en moyenne 30 000 repas par mois dans la grande région de Montréal, son territoire d’activité. Les ventes de 2018 ont été plutôt bonnes pour BBM. En effet, le chiffre d’affaires de l’entreprise s’établit à 2,88 M$ pour l’année. En moyenne, les ventes dégagent une marge sur coût variable de 5,50 $ par repas (MP, MOD et FGFV). La force de vente prévoit des ventes assez stables pour les prochaines cinq années. Le taux d’imposition de l’entreprise en 2018 était de 25 %. Projet Lors de la création de l’entreprise, Simona et Selma ont procédé à l’acquisition d’une flotte de camions de livraison. Cette flotte arrivera en fin de vie dans environ cinq ans. Toutefois, les clients sont de plus en plus préoccupés par l’impact des gaz à effet de serre. En effet, le département du service à la clientèle vous a informé que certains clients plus écosensibles se sont plaints du fait que BBM utilise des camions à essences alors que des alternatives moins polluantes sont disponibles sur le marché. La contradiction qu’ils font ressortir est la suivante : ils sont d’avis qu’avec la publicité de bon citoyen corporatif que l’entreprise met de l’avant, le fait qu’elle émette

Bonne Bouffe Montréal près de 55 tonnes de gaz carbonique dans l’atmosphère avec ces livraisons est incohérent. Ils se disent même prêts à abandonner le service de l’entreprise si rien n’est fait à ce sujet. Une rapide estimation vous permet d’évaluer à environ 1 % du volume des ventes qui serait perdu si rien n’est fait. Travail à faire Le directeur des opérations aimerait donc que vous analysiez la possibilité de remplacer dès maintenant la flotte de camions pour des véhicules plus verts. Vous avez recueilli l’information relative à la flotte actuelle et au financement des activités de BBM (Annexe I). La première option est celle d’un camion entièrement électrique fabriqué et développé par une entreprise lavalloise du nom d’Elesla (Annexe II). La deuxième option est celle d’un camion de livraison alimenté au gaz naturel comprimé (GNC) fabriqué par Kenbilt, une compagnie du Texas (Annexe III). Faites les analyses individuelles des deux projets (analyses quantitatives et qualitatives) et l’analyse comparative. Ensuite, faites votre recommandation à la direction. Note aux étudiants : veuillez noter que les analyses quantitatives pour le projet des camions GNC ont déjà été effectuées et sont fournies à l’Annexe III.

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Bonne Bouffe Montréal Annexe I : Situation actuelle de BBM Financement des activités BBM finance actuellement ses actifs à partir d’un emprunt auprès de la Banque de développement de Montréal et à partir de l’investissement initial des deux fondatrices. Le montant de la dette qui porte intérêt à 6,7 % est de 1 240 000 $ alors que le capital-actions de l’entreprise s’élève à 770 000 $ et demande un rendement de 18 %. Flotte actuelle En ce moment, BBM utilise quatre camions à essences pour effectuer les livraisons. Après vérification avec les livreurs, ils vous indiquent qu’ils parcourent en moyenne 90 kilomètres par jour chacun, soit 360 km par jour au total, et ce, six jours par semaine à l’année. Puisqu’aucune expansion géographique n’est prévue à moyen terme vous croyez que cette distance demeurera stable pour les années à venir. De plus, cette distance vous semble cohérente avec l’information que vous avez sortie des registres comptables de BBM. En 2018, les factures d’essences s’élèvent à 22 745 $ et le prix moyen à la pompe était de 1,35 $. Selon les analystes du marché, les prix à la pompe devraient augmenter d’environ 5 % par année. Après consultation de la fiche technique des camions, ces derniers devraient consommer en moyenne 15 litres par 100 kilomètres parcourus. Vous remarquez que les frais d’entretien au cours du dernier exercice ont explosé par rapport à 2017. Ils sont passés d’une moyenne de 1 200 $ par camion en 2017 à près de 3 000 $ en 2018. Selon les indications du personnel de l’entretien, cela est dû à un évènement anormal concernant l’un des camions impliqué dans un accident durant l’année. Cet accident a obligé le remplacement de certaines pièces de la suspension. De façon générale, les frais devraient être autour de 2 000 $ par camion pour 2019 et devraient augmenter de 10 % par année. Dans leur état actuel, la valeur des camions de BBM à l’encan est d’environ 12 500 $ chacun. Comme les camions actuels ont déjà un certain âge, il est entendu que ces camions seront vendus si l’une des deux options est acceptée et que quatre nouveaux camions seront rachetés. Le taux d’amortissement fiscal pour ces camions est de 30 %. On niveau comptable, chaque camion a une charge d’amortissement annuelle de 3 000 $. État des résultats prévisionnels pour 2019 Ventes

2 880 000

Coûts variables

900 000

Marge sur coûts variables

1 980 000

Coûts fixes (note 1)

1 550 000

Résultat

430 000

Note 1 : Comprend l’essence. En effet, comme la dépense d’essence dépend de l’étalement géographique des livraisons et que celle-ci est assez stable d’une année à l’autre, l’essence est considérée comme une dépense fixe.

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Bonne Bouffe Montréal Annexe II : Le camion électrique de la société Elesla Elesla développe, fabrique et vend des moteurs électriques pour véhicules de livraison. C’est donc dire qu’à partir de plateforme de camion existante, l’employé d’Elesla retire le groupe motopropulseur du véhicule et le remplace par leur technologie entièrement électrique. Ce faisant, ils fonctionnent sans émettre de gaz à effet de serre (GES). Une entreprise qui désire convertir ses camions de livraison en modèle électrique doit fournir à Elesla un camion neuf de modèle Ford E350. Le prix de détail suggéré par le fabricant pour ce modèle est de 30 000 $. Même si les véhicules électriques n’émettent pas de gaz à effet de serre, les piles utilisées dans ces véhicules nécessitent beaucoup de lithium. Or, comme le pétrole, le lithium est une ressource non renouvelable et polluante. L’exploitation de ce minerai participe à l’augmentation de la pollution de l’air, à l’assèchement des cours d’eau situés à proximité des mines, à la baisse des nappes phréatiques et à une transformation des écosystèmes et des terres agricoles. Les groupes environnementaux s’entendent toutefois pour dire que cette option bien qu’elle ne soit pas sans conséquence pour l’environnement est préférable à l’utilisation de véhicules à combustion. Les véhicules électriques font souvent les manchettes, en bien ou en mal. Il y a environ 10 ans, la ville de Québec a investi dans des minibus électriques, mais ces autobus se sont fait remarquer pour les mauvaises raisons (autobus en flammes à cause des batteries qui surchauffent, touristes qui poussent les autobus à cause de pannes, frais d’entretien plus élevés que prévu, remplacement prématuré des batteries, etc.). De plus, l’autonomie des véhicules électriques semble grandement affectée par le froid, ce qui entraîne beaucoup de frustration et d’incertitude chez les consommateurs. Par contre, la technologie ne cesse de s’améliorer et certains succès, comme les voitures Tesla ou la Nissan Leaf, ont redoré l’image de ce type de véhicules et repoussé les limites de leurs capacités. Les problèmes liés à ces véhicules ont grandement diminué et plusieurs experts considèrent l’électrification du réseau comme LA solution de l’avenir. Preuve que cette technologie intéresse les consommateurs, les marchés des véhicules électriques usagés est en plein essor et la valeur de revente est nettement plus avantageuse pour ce type de véhicule que pour un véhicule à essence. Le représentant d’Elesla vous a transmis la fiche technique du véhicule pour votre analyse. x x x x x x x x x x

Consommation énergétique du véhicule : 30 kWh / 100 km Durée de vie de la pile : 12 ans Vitesse maximale : 100 km/h Autonomie : 250 km Temps requis pour la recharge de la batterie: 4 heures Coût de conversion du véhicule : 25 000 $ Coût d’une borne de recharge : 1 500 $ (on prévoit acheter une borne par camion) Coût annuel d’entretien d’un camion : 900 $ (augmentation annuelle de 10 %) Plan d’entretien annuel des bornes : 2 400 $ par année pour le parc complet Valeur résiduelle après 5 ans : 30 000 $ par camion, 0 $ par borne

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Bonne Bouffe Montréal Selon ce que vous avez récupéré comme information, le coût par kilowattheure payé en 2018 par BBM est de 0,1026 $/kWh. La régie de l’énergie a limité l’augmentation des tarifs par HydroQuébec à 2 % par année pour les cinq prochaines années soit environ l’inflation prévue. Dans le but de faire la promotion des transports électriques, le gouvernement québécois a mis sur pied Le Plan d’action en électrification des transports. Selon ce plan, le gouvernement offre des subventions à l’achat de véhicules électriques et des bornes. Selon l’agent du ministère, si BBM va de l’avant avec l’achat des camions électrique et des bornes, elle recevrait une subvention non imposable de 8 000 $ par camion et 500 $ par borne. En ce qui concerne le traitement fiscal, vos recherches vous ont permis de constater que le montant de la subvention doit être retiré du coût d’acquisition aux fins du calcul de l’amortissement fiscal. Les véhicules (incluant le coût de conversion) et les bornes ont un amortissement fiscal de 30 %, mais sont admissibles à la passation en charges intégrale. Pour ce qui est de l’amortissement comptable, il est linéaire sur 12 ans sans valeur résiduelle. L’impact du remplacement des camions sur le fonds de roulement est minime. Étant donné l’incertitude face à cette nouvelle technologie, on estime qu’une prime de risque de 5 % est de mise.

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Bonne Bouffe Montréal Annexe III : Le camion au GNC de Kenbilt Kenbilt est un fabricant américain de camions neufs en tout genre. Elle propose plusieurs modèles fonctionnant au gaz naturel. Déjà plusieurs transporteurs de marchandises ont emboîté le pas vers le gaz naturel parce qu’il est économique. L’utilisation d’un camion au GNC (pour l’utilisateur final) permet de réaliser jusqu’à 30 % en économie de carburant en plus de contribuer à l’environnement grâce à la réduction de 18 % des émissions de GES. De plus, la production du gaz naturel en tant que tel engendre moins d’émissions de carbone que les autres carburants. Par conséquent, du puits au moteur, c’est-à-dire sur tout le cycle de production-consommation, le gaz naturel permet de réduire les émissions de carbone d’environ 20 à 25 % par rapport aux carburants classiques utilisés dans les véhicules de transport. Enfin, la technologie a fait ses preuves. En effet, il s’agit d’une technologie fiable et éprouvée depuis plus de 15 ans. Le ravitaillement se fait ainsi à une station de ravitaillement publique au gaz naturel situé sur la Route Bleue. La Route bleue est un réseau de stations de ravitaillement public de gaz naturel comprimé (GNC) et de gaz naturel liquéfié (GNL). Les systèmes à GNC doivent être inspectés régulièrement pour détecter les fuites et/ou le mauvais fonctionnement du système. Cette inspection annuelle coûte 550 $ par année et augmente selon l’inflation. En cas de problème avec le véhicule, Kenbilt réfère ses clients canadiens à un partenaire basé à Brampton en Ontario qui s’occupe d’honorer la garantie du fabricant et d’effectuer les réparations. Le représentant de Kenbilt vous a transmis la fiche technique du véhicule. x x x x x

Durée de vie du moteur : 550 000 km Vitesse maximale : 120 km/h Coût du véhicule : 35 000 $ Coût annuel d’entretien d’un véhicule : 1 200 $ (augmentation de 10 % par année) Autonomie : 1 000 km par plein

À plus long terme, il faut également savoir que les moteurs au gaz naturel pourront fonctionner avec du gaz naturel renouvelable (GNR) dérivé du biogaz que produisent les déchets de la biomasse. Selon Ressources naturelles Canada, un fonctionnement à 100 % au gaz naturel renouvelable représente une réduction de 85 à 90 % des émissions de carbone sur le cycle de vie du carburant. Le biogaz ou « gaz vert » n’en est qu’à ses balbutiements en Amérique du Nord, mais des projets en cours en Californie prévoient de faire fonctionner les autobus, les camions d’ordures et les camions de livraison de lait avec du biogaz. À noter que l’un des livreurs vous a clairement fait savoir qu’il n’a pas l’intention de conduire un camion au gaz naturel. Il vous a expliqué qu’il a une phobie du gaz comprimé et qu’il craint que le système ait une défectuosité menant à une explosion. Toutefois, une recherche plus poussée des risques associés à ce type de véhicules ne semble pas soulever de risque d’explosion, comme l’indique l’extrait suivant1 : 1

http://fr.viadeo.com/fr/questions/repondre/?questionId=002fyis6ddgb27h, 10 janvier 2019.

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Bonne Bouffe Montréal

« Un réservoir GNC possède des parois six fois plus épaisses qu’un réservoir essence ou diesel. Entièrement étanche, un réservoir GNC résiste à des pressions supérieures à 30 bars, alors que la pression d’utilisation n’excède pas les cinq bars. Les tests ont également montré qu’en cas d’incendie, un réservoir GNC résistait aux flammes pendant plus d’une demi-heure là où un réservoir d’essence explosait après seulement cinq minutes. » De plus, la gestion d’une flotte de camion au GNC est régie par des codes, des normes et des règlements très stricts pour assurer la sécurité des véhicules. Au Canada, le gaz naturel sert de carburant dans les transports routiers depuis plus de 25 ans. Le dossier de sécurité des véhicules qui l’utilisent est solide et l’industrie travaille de concert avec les autorités locales pour assurer la sécurité des manipulations et de la distribution du gaz naturel comme carburant. Le coût d’acquisition élevé de ces camions à l’état neuf combiné avec l’essor de ce type de camion exerce une pression à la hausse sur le marché secondaire (usagé), de sorte que l’on prévoit une valeur résiduelle de 25 000 $ par camion après 5 ans. Selon l’ensemble des données que vous avez recueilli ci-dessus, voici les analyses financières pour ce projet : x x x x x

VAN (sur 5 ans) : 62 589 $ Délai de récupération : 4 ans et 2 mois Délai de récupération actualisé : plus de 5 ans Indice de rentabilité : 1,70 Impact sur le point mort : diminution de 1 122 repas

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Sommaire exécutif À: De : Objet :

1. L’analyse des camions électriques

1

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2. L’analyse des camions au GNC

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D’un point de vue non financier (voir annexe 2), le projet représente un potentiel de réduction des GES de 30%. De plus, à moyen terme, ce potentiel pourrait être encore plus grand lorsqu’il sera possible d’utiliser le gaz naturel renouvelable. Du point de vue sécurité et fiabilité, ces camions doivent respecter des normes très strictes et sont reconnus comme sécuritaires. De plus, c’est une technologie qui est utilisée depuis plus de 15 ans et qui a fait ses preuves. Malgré la bonne réputation de cette technologie, un de nos employés est réticent à conduire ce type de camion. Il faudra donc donner de la formation et s’assurer de bien gérer le changement. L’autonomie de ces camions est excellente pour nos besoins (1 000 km pour 90 km par jour par camion) et nous permet d’élargir notre territoire journalier sans problème. Certains aspects sont toutefois moins intéressants. Premièrement, le fournisseur n’est pas local, mais plutôt américain. De plus, l’entretien devra se faire en Ontario. Enfin, comme cette technologie requière encore un combustible fossile, le changement pourrait ne pas être suffisamment important pour nos clients. En terminant, je n’ai pas d’information sur l’emplacement des postes de ravitaillement de la route bleue. Il faudra vérifier le poste le plus près de notre usine pour s’assurer que le ravitaillement ne sera pas un problème.

4

2. L’analyse comparative

5

3. Recommandations

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Annexe 1 : Analyses projet camion électrique

Taux d’actualisation

FM investissements (éléments uniques)

7

FM annuels (exploitation)

Année

0

1

2

3

4

5

VAN :

8

Autres outils

9

10

Annexe 2 : éléments non financiers Camions électriques Environnement

Camions au GNC + réduit GES de 30% + potentielle encore plus grand bientôt GNR (85%-90%)

Fiabilité

+ Fiable (normes strictes) + Sécuritaire Entretien en Ontario : + vs US; - vs Québec

Changement

- Résistance (peur)

Autonomie

+ 1 000km versus 90km - Route bleue seulement

Client

- Impact moins important pour les clients

Social

- Pas local

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