Catégories Sociales CM PDF

Title Catégories Sociales CM
Author Auriane Lemaistre
Course Approfondissement En Sciences Humaines Et Sociales
Institution Université Le Havre Normandie
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Catégories Sociales CM 1 Définition : Ensemble d’individus partageant une caractéristique commune. Ex : nationalité, sexe, âge, CSP... Les catégories sont des outils pour comprendre la réalité. Différents acteurs sociaux peuvent inventer des catégories : -

Journalistes Personnel politique Administrations Professions

Peut-on utiliser les catégories ordinaires ? Durkheim : « L’Homme ne peut vivre au milieu des choses sans s’en faire des idées d’après lesquelles il règle sa conduite. » « Ces idées sont comme un voile qui nous masque d’autant mieux les choses qu’on le croit transparent. »

Problèmes pour le sociologue : 1) Les catégories ordinaires, formées par les agents sociaux, contiennent des préjugés et des prénotions. 2) Les catégories ordinaires sont fragiles. Pour les sociologues, les catégories sont des constructions sociales. Une double approche : * Description sociologique de la jeunesse, des catégories de sexe ou de CSP. * S’intéresser aux conditions d’émergence, de construction, de transformation de ces catégories. La sociologie des âges  1er courant = vieillesse/jeunesse  2e courant = différence de classe plus importantes.  même âge mais différents parcours, différentes conditions de vie selon le milieu social etc...

Livre à lire : la sociologie de la bourgeoisie (2003) des Pinçon Pinçon-Charlot

CM 2 Pierre Bourdieu : « La jeunesse et la vieillesse ne sont pas des données, mais sont construite socialement. » « Faire la biographie d’un agent social, c’est faire l’histoire de l’ensemble de ses actions passées. »

5 étapes des âges de la vie sociale : 1) 2) 3) 4) 5)

Naissance - entrée dans le champ scolaire = univers social : limité à la famille. Entrée – sortie du champ scolaire = univers bipolaire : Famille/école. De la sortie de l’école au mariage. Du mariage à la retraite = Famille/travail. De la retraite au cimetière...

Critique de Mauger : (sociologue dont ses recherches ont porté sur la jeunesse, la déviance, les pratiques culturelles et les intellectuels) Les notions famille, école, travail sont formelles Positions occupées et âges d’accès aux différentes institutions dépendent de la classe sociale  Les bornes (entrée, sortie) ne sont pas forcément déterminantes (ex : patrimoine)  

 On ne peut construire un objet « jeunesse » que pour une classe sociale déterminée et une époque déterminée. Pour les sociologues, la jeunesse (ou vieillesse) n’est pas qu’une question d’âge biologique. Notion de champ social = un espace de la vie sociale régi par des règles, une logique qui lui sont propres. La sociologie de la jeunesse : Selon l’INSEE, la jeunesse = 15-29 ans. 18e siècle : promotion de l’enfance, essor du capitalisme 19e siècle : essor de l’éducation 20e siècle : invention de l’adolescence 1) Une ou plusieurs jeunesses ? 2) Comment entre-t-on dans la vie adulte ? Une jeunesse = - une identité, des comportements juvéniles - une culture, des modes de consommation, des goûts... - augmentation de l’accès aux études (80% au bac)

Plusieurs jeunesse = - des modes de vie différents en fonction du milieu social - une jeunesse ouvrière, une jeunesse bourgeoise L’entrée dans la vie adulte = pour les sociologues : 3 étapes : 1) Départ de la famille d’origine 2) Entrée dans la vie professionnelle 3) La formation du couple *Modèle ouvrier = modèle de l’installation  passage de l’enfance à l’adulte = instantané.  Les 3 étapes concordent. *Modèle bourgeois = le « dilettantisme »  franchissement des étapes progressivement.  Tout en ayant une certaine indépendance. Depuis les années 80, l’entrée dans la vie adulte est retardée. Car = 1) Inflation des diplômes 2) Nouvelles attitudes des filles 3) Juvénilisation de la société (= les jeunes sont valorisées)

CM 3 La prolongation scolaire provoque un recul mécanique de l’âge d’entrée dans l’âge adulte.  Âge d’entrée dans la vie active  Âge de décohabitation  Formation du couple  Apparition d’un « nouvel âge de la vie » : la jeunesse  Pour Olivier Galand = la jeunesse est l’âge des expérimentations. L’individu se définit progressivement comme adulte. Le modèle de l’expérimentation remplace le modèle de l’identification.

Critiques de la théorie de Galand : 1) 2) 3) 4)

Progressivité des étapes Modèle non universel Définition normative de l’âge adulte Différences selon les milieux sociaux

CM 4 Les échelles d’analyses de la jeunesse : 1) 2) 3) 4)

Comparaison des milieux sociaux Analyse microsociologique de fractions de la jeunesse Comparaison internationale Analyse en termes de génération

Aspiration à l’autonomie partagée par tous les jeunes, mais les moyens pour y parvenir sont inégaux.  Les jeunes de milieux populaires accèdent difficilement à l’autonomie. En 2010, 71% des enfants de cardes vivent plus chez leurs parents, 3 ans après leurs études contre 43% des enfants d’ouvriers.

Fraction de la jeunesse = catégorie de la jeunesse - lycéens, étudiants, jeunes des cités HLM, ruraux, urbains....

François Dubet = les lycéens : catégorie homogène ou hétérogène ?  Livre -

Les « vrais » lycéens = quelques prestigieux/parisiens Les « bons » lycéens = traditionnels de province Les nouveaux lycéens = en périphérie Les futurs ouvriers = lycées professionnels

Grille d’observations pour analyser l’expérience lycéenne* :    

Rapport à la culture et aux études Projet Attente par rapport au professeur Vie juvénile

*Expérience lycéenne = système scolaire tel qu’il est vécu et interprété par les lycéens. * variée au sein du groupe de lycéens. * homogène comparée à d’autres fractions de la jeunesse

Typologie des jeunes d’une cité HLM par Eric Marlière       

Les vétérans Les galériens Les musulmans pratiquants Les invisibles Les conformistes Les délinquants Les post-adolescents

Cécile Van de Velde : Devenir adulte  sociologie comparée de la jeunesse  « la jeunesse est une construction sociale et culturelle répondant à des normes et des agencements sociaux scientifiques. »

La jeunesse dans différents pays ; Rôle structurant : -

Des politiques publiques Du modèle familial Du lien formation/emploi

4 logiques :    

« se trouver » = logique du développement personnel (Danemark) « s’assumer » = logique d’émancipation individuelle (Angleterre) « se placer » = logique de l’intégration sociale (France) « s’installer » = logique de l’appartenance familiale (Espagne)

Le milieu social et le sexe sont effacés par le poids des caractéristiques nationales.

CM 5 Comparaison des générations Distinction : Génération Familiale : qui représente un degré dans la filiation (rapports enfants/parents)  Génération Sociale : ensemble des individus ayant à peu près le même âge.



Christian Beaudelot : « la jeunesse n’est plus ce qu’elle était. Les difficultés d’une description... » Situation des jeunes = résultat de plusieurs détermination mêlées (= économique, culturelle, sociale, éducation...) * Chaque détermination a son propre calendrier : - scolarité = 19e siècle - Chômage = plus récent - Mœurs = reconnaissance de la sexualité juvénile au cours du 20e siècle La combinaison de ces calendriers varie dans l’histoire et selon les groupes sociaux.

Exemple de la jeunesse entre les deux guerres mondiales :  La jeunesse populaire = - Les jeunes ne vont plus à l’école (14 ans) - Ils travaillent - Ils ne sont pas encore mariés - Ils vivent chez leurs parents  Fin de la jeunesse = service militaire + mariage.

Beaudelot = « Une génération est une unité à la fois homogène et hétérogène ;  homogène si on réfère à d’autres générations  hétérogène dès lors qu’on l’examine en soi »

CONCLUSION :

1) Multiplicité des déterminations  multiplicité des déterminations de la condition des jeunes = milieux sociaux, niveau de revenus, configurations nationales, origines, urbain/rural... 2) Consistance sociologique  Caractère éphémère de l’appartenance à un groupe d’âge. « Comment une conscience collective peut naitre dans un groupe qui perd d’une année à l’autre la totalité de ses membres » 3) Une ou Des jeunesses ? * Homogénéisation culturelle - massification de l’enseignement - normes de consommation convergente * Fragmentation de la jeunesse * Polarisation sociale de la jeunesse.  Les différentes fractions de la jeunesse unies dans certaines conjonctures historiques : la jeunesse, groupe social latent ? Latent désigne une chose qui ne serait pas visible à l'œil nu, qui serait dissimulée ou tapie dans l'ombre, mais qui pourrait se présenter à tout moment ou se dévoiler par intermittence, comme par surprise.

... ce qui renforce la croyance dans l’existence d’UNE jeunesse. 4) Brouillage des frontières d’âge * Atténuation des seuils marqués par l’éducation, le travail, la retraite. * Allongement des âges de la vie (Jeunesse/Vieillesse)  déplacement des seuils.  Brouillage des frontières. 5) Définition de la jeunesse Qu’est-ce qu’être adulte ? * Définition statuaire = avoir un statut d’indépendance et de stabilité. * Définition identitaire = se sentir autonome, être responsable, être mûr...

Les points essentiels = 1) En quoi les catégories sont-elles des constructions sociales ? 2) Qu’est-ce qu’être adulte pour les sociologues ? 3) Que signifie « la jeunesse n’est qu’un mot » ? 4) La décohabitation : Quelle différence entre autonomie et indépendance ? 5) Transformations du passage l’âge adulte qui donnent naissance à un nouvel âge de la vie = la Jeunesse. 6) Comment expliquer les différences de l’âge de décohabitation en Europe ? 7) Qu’est-ce qui surdétermine la condition des jeunes dans les différents pays ? 8) En quoi les lycéens forment-ils une catégorie homogène et hétérogène ? 9) Les catégories d’âge ont-elles une consistance sociologique ? (même âge = même conditions ?) 10) Définition statuaire, définition identitaire de la jeunesse.

CM 6

Les catégories liées au sexe

 Catégorie plus naturelle que la catégorie d’âge  Les sociologues vont dénaturaliser cette catégorie  

Travaux des neurobiologistes (Catherine Vidal) Travaux des anthropologues (Françoise Héritier) -

Plasticité cérébrale = le cerveau se construit à 90% après la naissance.

Sur 100 milliards de neurones à la naissance, seulement 10% sont connectés. « La structure de la matière cérébrale est le reflet intime de l’expérience vécue. »

Le biologique et le culturel : -

Les différences physiques entre hommes et femmes sont construites. Le régime alimentaire conditionne le développement du squelette. Le corps humain n’est pas un pur donné biologique : il est travaillé par la société. (Bourdieu)

Travaux par anthropologues : Sexe et genre :  Chez les inuit (Arctique) ; sexe et genre sont dissociés.  L’identité et le genre ne sont pas fonction du sexe anatomique, mais du genre de l’âme-nom de l’ancêtre. exemple : fille (de sexe apparent) mais de genre masculin (socialement)

 Chez les nuer ; une femme stérile peut épouser une femme pour avoir des enfants car elle est considérée comme un homme.  Chez les sambia ; on ne naît pas homme, on le devient... (formule très spéciale à partir de l’âge de 7 ans....) Comment expliquer les différences sociales entre hommes et femmes ? -

Pas de fondement biologique. Les explications des différences sociales hommes/femmes par la nature sont invalidées par les recherches scientifiques. Les différences sont d’origine sociale = construction sociale des différences entre les sexes.

CM (avant le contrôle) L’articulation biologique et sociale Les différences biologiques constituent la base de la différence entre les sexes. Les catégories de sexe sont des constructions culturelles en plus de la socialisation différenciée. Guionnet et Neveu : - socialisation des garçons =    

Méfiance pour le féminin Crainte de perdre la face (ce qui lui est cher) « tu me cherches ? » Etre le chef

Le cahier des charges de la masculinité a un coût =   

Crainte = anxiogène Comportements à risque Surinvestissement = stress

 Norme hégémonique de masculinité.  fait social et a un pris en terme de santé.

CM 7

Les catégories liées aux sexes (3) Quelques concepts pour analyser les différences entre hommes et femmes : -

Les rôles masculins/féminins Le patriarcat (études féministes) Habitus sexués, spécialisation différenciée, domination masculine (Bourdieu) Le genre

Le terme « gender » (gendre) = d’abord utilisé pour les études anglo-saxonnes – 1970 En France on utilise pour : - « les rôles sexuels » et les « catégories de sexes » ANN OAKLEY (sociologue féministe – 1972) = « le mot ‘sexe’ se réfère aux différences biologiques entre mâles et femelles, à la différence visible entre leurs organes génitaux et à la différence corrélative entre leurs fonctions procréatives. »

« Le genre, par contre, est un terme qui renvoie à la culture = il se réfère à la classification sociale entre ‘masculin’ et ‘féminin’. » Le terme « genre »a été critiqué par les féministes : * il diluerait la dimension subversive en renonçant au terme « féministe » * il gommerait les rapports de pouvoir * il validerait une dichotomie (= une division) nature/culture 

2 définitions successives du terme « genre » : * Genre = sexe social * Genre = rapport social hiérarchique divisant l’humanité en deux parties égales : - le sexe  construction sociale et – le genre  précède le sexe...



Le genre comme principe de division qui institue les sexes ° hommes et femmes ne sont pas définis en tant que tels, comme des groupes préconstitués. ° A partir d’une différence anatomique, la société construit une différence (travaux de F. Héritier) ° Distinction par anatomie, chromosomes...



Les études de genre / gender studies ° Diversité des points de vue, pas de corpus unique... ° Accent sur 4 dimensions

1) Approche constructive * S’oppose aux discours sur les fondements naturels des différences * Déconstruction sociale du sexe biologique 2) Approche relationnelle * Rapports sociaux de sexe * « Le genre désigne le système qui produit une bipartition hiérarchisée et les sexes renvoient aux groupe et catégories produites par le système » 3) Existence d’un rapport de pouvoir * Hiérarchie entre hommes et femmes ; entre masculin et féminin * Répartition inégales des ressources au profit des hommes * Valorisation systématique du masculin 4) Imbrication des rapports de genre avec d’autres rapports de pouvoir * Inter-sectionnalité  Nécessité de croiser le genre avec d’autres rapports de pouvoir L’égalité Hommes-Femmes 

Selon F. Héritier :  l’égalité H-F ne peut être pensée - ni en terme de complémentarité - ni en terme de mixité au sein de chaque individu

 « Tous les phénomènes sociaux sont en partie organisés par la réalité sociale du genre »

CM 8

Les catégories liées au travail  Classes sociales  Catégories socioprofessionnelles  Castes, ordres, classes : définitions

Castes = groupes sociaux strictement délimités et hiérarchisés  Appartenance héréditaire  Mariage endogame  Mobilité sociale nulle Ordres =  Appartenance héréditaire  Cloisonnement relatif = mariage, anoblissement  Mobilité sociale faible Classes =  Appartenance définie par rapport aux moyens de production  Reproduction sociale  Endogamie = pas de règle, mais une situation de fait

MARX ET WEBER

* Weber : Classe = groupe d’individus : * Partageant une dynamique probable similaire * Pas forcément de conscience de classe * La classe n’est pas plus que la somme des individus  Conception Nominaliste * Marx : * Place des individus dans le rapport de production * Définit des groupes structurés * Conscience de classe  Conception Réaliste

 Classe en soi = définie par des critères objectifs = ensemble d’individus partageant une même condition

 Classe pour soi = membres qui ont conscience des conditions et vont se mobilisés pour défendre leurs droits et leurs intérêts... Louis CHAUVEL : classes sociales = des catégories inégalement situées et dotées dans un système productif.  Marquées par une forte identité de classe qui se décline en 3 modalités : * Identité temporelle * Identité culturelle * Identité collective

 Le langage des classes sociales

* des classes aux intérêts antagoniques * les groupes sociaux sont inégaux * rapports de domination Stratification = représentation de la société en couches sociales empilées, hiérarchisées, formant un continuum. Les CSP sont une représentation stratifiée. Disparition des classes sociales ?    

Transformation des modes de vie = homogénéisation Moindre importance à l’appartenance professionnelle Recul du sentiment d’appartenance à une classe Les conflits sociaux classiques changent et laissent place à de nouvelles manifestations = les jeunes, les femmes, les homosexuels, les écologistes...

Brouillage des classes sociales. Maintien des classes sociales ?    

Depuis les années 2000, retour du concept de classe social Polarisation de classe : des riches de + en + riches et des pauvres de + en + pauvres... Persistance des luttes revendicatives opposant salariat et patronat Des univers culturels qui demeurent très différenciés...


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