Chap-5 - Charlotte Bellon PDF

Title Chap-5 - Charlotte Bellon
Course Macro-économie approfondie
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
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Charlotte Bellon...


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Chapitre 5 : L’inflation Quand il y a une baisse des prix on parlera de déflation, et d’inflation quand il y a une augmentation des prix. La politique monétaire est du ressort de la BCE. «!Officiellement, la zone euro est sortie de la déflation, jeudi. Après quatre mois de baisse des prix, l’inflation a été nulle (0!%) au mois d’avril selon l’agence Eurostat. La Banque centrale européenne ( BCE) s’est félicitée de ce retournement, elle qui a démarré, début mars, un vaste programme de 1.000 milliards d’euros d’achats d’actifs (le «  Quantitative Easing ») pour contrer ce phénomène de déflation. L’économiste de la banque Berenberg est plus réservé. «  C’est la forte hausse des prix alimentaires et les effets de l’euro faible qui explique le modeste rebond  observé en avril  ». D’autant que l’inflation de base (hors produits volatiles) est stable à 0,6!%. D’autant que le chômage continue de peser négativement sur les salaires et donc sur l’inflation. […] la décrue du chômage est « beaucoup trop lente pour peser sur les salaires dans un avenir prévisible », résume Jonathan Loynes, de Capital Economics"# « La zone euro sort officiellement de la déflation!»C. Chatignoux, L’express, 30/5/2015 J.Rueff qualifie le XXè siècle comme l’!«!âge de l’inflation!». On se demande ce qu’il en est du XXIè siècle. Introduction : Inflation, radioscopie d’un phénomène L’inflation = processus de hausse cumulative et auto-entretenue du Niveau Général des Prix (NGP). La désinflation = c’est le ralentissement de l’inflation. Les prix augmentent mais de moins en moins vite. La déflation = la chute des prix. Le taux de variation est négatif ici. Inflation forte dans les années 50 en raison de l’après guerre, puis elle est maitrisée jusque dans les années 70, grâce à une intervention forte de l’Etat. Dans les années 70 on a un choc important en raison du premier choc pétrolier. On arrive à partir de 1982 à un nouveau pallier, avec un taux d’inflation inférieur à 2%. EN 2012, on semble sortir de la déflation, puis on voit réapparaitre la déflation en 2014, puis en 2015 l’inflation revient.

Les différentes formes d’inflation : —> inflation rampante : c’est une hausse des prix durable et modérée (entre 2 et 5%). C’est une inflation maitrisable. —> inflation galopante : inflation au delà de 8/10 %, l’augmentation des prix est autoentretenue : plus elle est importante, plus l’année suivante elle sera importante. —> hyperinflation : inflation hors de contrôle : lorsque l’augmentation des prix est supérieure à 50%. Cas de l’Allemagne en 1923/1924. En 1992, l’inflation était de 682% dans les pays d’Europe de l’Est. —> stagflation : période à faible croissance et forte inflation. —> inflation sous-jacente : c’est l’inflation où on exclut les produits dont le prix est fixé par l’Etat, et on exclu les prix volatiles (produits frais et énergie) car ce sont des prix qui perturbent la tendance de fond de l’économie. On voit de manière structurelle si l’économie a une inflation ou pas.

I.

L’inflation : un phénomène qui commence bien et qui finit mal ? 1. Transferts entre prêteurs et emprunteurs 1.1. La dévalorisation des encaisses ou «!l’euthanasie des rentiers!» selon Keynes —> Perte de la valeur de la monnaie. Exemple: Argent de poche!: 50 euros en 2006 2013!: 50 euros!? Augment° des prix entre 2006 et 2013 de 7,3% —> 107,3 Calcul réel = Valeur nominale/indice des prix * 100 = 46,6 euros en 2006.

—> Baisse du PA Pour garder le même pouvoir d’achat! —> indexer l’argent de poche reçu sur le coût de la vie —> «!ajouter!» ∆ Prix aux 50 euros! de départ 50 euros + inflation = 50 x CM = 50 * 1,073 = 53,65 50 euros en 2006 53,65 euros en 2013 Application à l’argent thésaurisée : On réfléchi sur deux périodes T0 et T1. Ceux qui placent leur argent quand il y a de l’inflation perdent leur épargne si cette épargne n’est pas rémunérée. Entre to et t1 Epargne thésaurisée = 100.000 € Inflation = 15 % (indice 115) En t1 (100 000/115)*100 = 86.956,5 € constants perte de pouvoir d’achat = 13.043,5 € Si l’épargne est placée Il faut prendre en compte la rémunération de l’épargne Entre to et t1 - Rémunération à 10% -Inflation = 15 % (indice 115)

Bilan : 8.695,65 (gain) < 13.043,5 (perte PA de la mise initiale) —> perte: 4.347,85 euros 100.000 en T0 —> 95.652,15 en T1 Calcul du taux d’intérêt réel!: r = (V1-VO)/ V0 = (V1/V0) – 1 = (CM-1) = 0,96-1 = - 4% Dès que je place de l’argent dans cet exemple, je perd 4% de la mise initiale

r = i -p / 1 + p

Un e ma ni èr e ra pi de ( mai s mo in s rigoureuse) pour calculer r: r = taux d’intérêt nominal (i) – taux d’inflation (p) = i – p

Le rentier perdra de l’argent quand le taux d’intérêt est inférieur à l’inflation.

1.2. Les emprunteurs privilégiés Entre to et t1 emprunt de 100 000 € à un taux de 10 % I°= 15 % En t1 somme due par l’emprunteur = 100 000 + (100 000 * 0,1) = 110 000 € = somme remboursée en € constants = (110 000/115)*100 = 95652 € Gain pour le débiteur = (100 000 – 95 652) = 4348 € L’emprunteur à emprunter 100 000, mais il ne rembourse en € constants que 95 652 €. Il a donc gagné de l’argent en empruntant, en raison de l’inflation. Soit Taux débiteur = CM -1 = 0,9562-1= - 0,4348 Donc, qui s’endette s’enrichit, à chaque fois que le taux d’intérêt réel est négatif. L’inflation est donc favorable aux emprunteurs. 1.3. Intérêt pour l’Etat L’Etat est lui même un emprunteur. Le déficit public est lorsque les recettes de l’Etat sont inférieurs aux dépenses, et donc que l’Etat s’endette. S’il y a de l’inflation, la charge de la dette diminue. En période inflationniste, l’Etat a intérêt à s’endetter, car le poids de sa dette va diminuer. En se désendettant, il y a un risque que les agents créent une sphère déflationniste. Le barème de l’IRPP est indexée sur l’inflation. Mais s’il y a un gel de ces barèmes, l’Etat perçoit plus d’impôts en raison d’inflation. 1.4. Intérêt pour les entreprises Il y a un effet de levier. Pour avoir un effet de levier, il faut que l’intérêt réel soit inférieur à la rentabilité économique . Il y a effet de massue si c’est le contraire. Comme l’inflation fait diminuer l’intérêt réel, elle fait bénéficier les entreprises d’un effet de levier.

L’inflation génère ainsi des transferts de richesses. Tout le monde a ainsi intérêt à s’endetter et ne pas épargner. 2. Solde extérieur et inflation Solde extérieur : différence entre exportation et importations. Il est excédentaires si les exportations > importations.

Si augmentation de l’inflation, les prix augmentent, et donc moins compétitifs sur le marché international. On exporte donc moins, et on importe plus, car les produits étrangers sont moins chers. Le déficit extérieur augmente. L’inflation peut avoir un effet négatif sur le solde extérieur. C’est l’une des raison que dans les années 90 la France s’est lancée dans la désinflation compétitive.

3. Effet sur le calcul économique Puisque le processus est cumulatif, il est difficile d’anticiper l’augmentation des prix. La prise de décision peut être erronée, et entrainer une mauvaise allocation des ressources, en raison de la difficulté d’avoir des anticipations réelles. La spirale inflationniste joue si on anticipe une nouvelle hausse de l’inflation. Si les prix augmentent demain, je stocke la production pour la revendre demain. Mais si on ne vend pas, il y a une raréfaction de l’offre. Les prix augmentent alors, et cela génère une augmentation des prix encore plus forte que prévu. Les consommateurs préfèrent acheter maintenant que le lendemain au contraire, ce qui entraine une augmentation de la consommation. Cela crée un déséquilibre entre l’offre et la demande, ce qui crée une spirale inflationniste : l’inflation génère de l’inflation. Mais «!Il est plus facile d'augmenter les salaires de 3! % avec une inflation de 4! % que de les baisser de 1! %", Philippe Weber, économiste à CPR-AM. Les ajustements vont être plus faciles grâce l’inflation. Les ajustements des prix sont plus faciles en période inflationniste. Le FMI demande à ce que l’Allemagne relance sa consommation pour augmenter son inflation. 4. Effets sur les fonctions de la monnaie Les fonctions de la monnaie —> Unité de compte : cela simplifie les conversions. —> Intermédiaire dans les échanges : on peut séparer l’acte de vente et l’acte d’achat. On peut vendre, garder l’argent, et acheter autre chose avec cet argent. On n’est plus obligé de faire du troc. —> Réserve de valeur : on peut conserver la monnaie sans qu’elle perde de la valeur. Or, l’inflation peut perturber les fonctions de la monnaie, ce qui peut dans des cas extrêmes conduire à la disparition de la monnaie. Qu’est-ce qu’une monnaie?

http://dessinemoileco.com/bitcoin-il-monnaie-les-autres/ Exemple : cas du Zimbabwe en 2008 : le taux d’inflation est en 2008 de 2,2 millions de %. Ce n’est plus une réserve de valeur, car la monnaie ne vaut plus rien, et ce n’est pas une unité de compte car les prix changent tous les jours. Des monnaies de substitution apparaissent : comme le dollar. Synthèse :

http://dessinemoileco.com/la-creation-monetaire-un-juste-equilibre/ II- Les théories de l’inflation 1. Détour par la création monétaire 1.1 Quelques notions utiles La monnaie peut prendre différentes formes (fiduciaire, scripturale et divisionnaire). fiduciaire : ce sont les billets : elle est fondée sur la confiance. Il y a écrit 50€ sur le billet, donc on croit que ce billet vaut 50€. scripturale : c’est la monnaie sur le compte en banque. divisionnaires : ce sont les pièces Les moyens de paiement ne sont pas la monnaie. C’est un moyen de faire circuler la monnaie (carte bancaire, chèque…). Il ne faut pas confondre la monnaie avec la monnaie banque centrale, qui est la base monétaire de la banque centrale. La banque centrale est une banque de premier rang. Elle contrôle les banques de second rang que sont toutes les autres banques. Ces banques de second rang ont besoin de se fournir en monnaie banque centrale pour créer de la monnaie scripturale. Cette base monétaire est constituée de billets, pièces et aussi de tous les comptes que les banques ont à la banque centrale en monnaie banque centrale.

1.2. Qui crée la monnaie et comment ? Si une banque crée un crédit de 100.000 € à une entreprise La banque a ajouté 100 000€ à l’économie à partir de rien, mais elle a une contrepartie. La cr éance est tr ansfor m ée en monnaie.

C’est essentiellement sur les créances à l’économie que l’on crée de la monnaie. Les banques ne peuvent plus financer directement un Etat aujourd’hui. Les banques ont la possibilité d’acheter des obligations de la dettes en revanche. L’extérieur, c’est lorsque l’on transforme des devises en monnaie nationale. Dans ce cas, elle va crée de la monnaie, car

Mais attention ! Tous les crédits ne génèrent pas de la création monétaire. Il n’y a que les banques qui peuvent créer de la monnaie. Les prêts des assurances ne créent pas de la monnaie. La création monétaire ne résulte pas uniquement des opérations de crédits, comme avec la transformation de de devises.

Augmentation de la masse monétaire = création - destruction :

On supprime de la monnaie quand on rembourse des crédits. Donc il faut créer des nouveaux crédits pour conserver une masse monétaire.

Pourquoi les banques n’acceptent pas toujours de prêter de l’argent ?

Les limites de la création monétaire : - La banque de second rang doit acheter une partie du crédit qu’elle fait en billets pour pouvoir transformer ces crédits en billets. - Il y a des transferts de comptes auprès d’autres banques —> opérations de compensations. La banque sait qu’en créant de l’argent elle va avoir un cout. La banque de second rang va devoir se financer à la banque centrale ou sur le marché interbancaire.

Plus le refinancement est peu cher, plus les banques vont créer de la monnaie, et vice versa. 2. L’inflation par la monnaie Il y a de l’inflation car la monnaie augmente, car il y a trop de création monétaire. C’est la théorie de Friedman. «! La cause de l’inflation est toujours la même partout: un accroissement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de production! » M. Friedman, Inflation et systèmes monétaires, Calmann-Lévy, 1976, p. 65 L’augmentation de cette masse monétaire accroît plus vite que le PIB, alors on a de l’inflation. Cette théorie vient de Fisher. M = offre de Mo P = NGP T = volume de transactions (beaucoup d’échanges ou pas) V = vitesse de circulation de la Mo Le volume de transaction et la vitesse de circulation sont des variables stables. On a donc une relation proportionnelle entre P et M. L’augmentation de prix a toujours comme seule cause l’augmentation de la masse monétaire.

T fixé V fixé! T indépendant de M : c’est pas parce qu’il y a plus de monnaie que l’on consomme plus selon Friedman (V/T) constant soit P = α. M ΔP = αΔM —> ΔP et ΔM sont proportionnels. —> Toute variation de la quantité de monnaie en circulation dans l’économie ΔM implique une variation proportionnelle du niveau général des prix ΔP. Implications : - neutralité de la monnaie : elle n’influence pas les valeurs réelles (comme la consommation, les exportations, l’investissement …) - pas d’illusion monétaire : les agents économiques résonnent en termes réels, et ne sont pas victimes de l’inflation.

- augmentation de la masse monétaire entraine une augmentation des prix, et non l’inverse. - la politique monétaire aura pour objectif d’agir de telle manière que l’augmentation du PIB soit égale à l’augmentation de la masse monétaire. Limites : - Dichotomie sphère réelle/monétaire : préférence pour la monnaie, et il y a une demande de spéculation. La séparation entre sphère réelle et sphère monétaire n’existe pas. - Hypothèse stabilité V et T pas vérifiée : il n’y a aucune vérification. Validation empirique ?

On pourrait presque faire une droite. S’il y a une droite, c’est qu’il y a une relation proportionnelle. La difficulté de cette corrélation est de savoir dans quel sens cette relation marche : on ne peut pas savoir quelle est la cause et quelle est la conséquence. Les néo-keynésiens vont eux dire que c’est l’augmentation des prix qui va augmenter la masse monétaire.

3. L’inflation par les coûts...


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