Chap 5 - Le rivage des Syrtes - copie PDF

Title Chap 5 - Le rivage des Syrtes - copie
Course Littératures Plurielles
Institution Université de Toulon
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Commentaire composé - Le rivage des Syrtes...


Description

Le rivage des Syrtes Commentaire : Chapitre 5

«!Un nouveau clivage social prenait vie sous son regard! ». Cette citation de Julien Gracq met en lien le thème du regard qui prend une grande place dans le roman Le rivage des Syrtes. Né en 1910 et mort en 2007, Julien Gracq est un écrivain français qui a suivi une formation classique contrairement à Montherlan. La vie de Gracq n’est pas romanesque mais plutôt littéraire. Le Rivage des Syrtes est sa deuxième oeuvre et la connue, publiée en 1951, qui lui permettra d’être nommé lauréat du Prix Goncourt, prix qu’il a refusé car il trouve absurde le fait d’avoir une notoriété avec un prix. Dans ce roman, nous avons affaire à la vie d’un jeune homme prénommé Aldo qui décide de rejoindre les Syrtes. Il vit alors dans une forteresse dirigée par le capitaine Marino qui est le surveillant de la mer qui sépare Orsenna du Farghestan avec lequel Orsenna est en guerre depuis prés de trois siècles. De plus, Aldo entretient une relation amoureuse avec la jeune Vanessa Aldobrandi qui est l’arrière petite fille d’un traître ayant rejoint les Farghiens, ce qui va engendrer des complications par la suite. Sans le vouloir, Aldo va être en quelque sorte celui qui déclenche la guerre entre Orsenna et Farghestan. Ainsi, l’extrait étudié est celui du chapitre cinq «!Visite! ». Aldo se sent trahi par le fait que Vanessa et Marino s’entende bien. En rentrant à la chambre des cartes, ce dernier voit Vanessa qui a alors abandonnée ses invités d’une fête à Maremma. Elle lui propose de venir avec elle et de l’accompagner à la fête. Une fois arrivé au palais Aldobrandi, Aldo se sent compressé à la fois par les invités mais également par l’odeur des eaux mortes et l’ambiance assez étrange qui règne dans le palais. Nous nous demanderons alors en quoi cet extrait exhibe-t-il une ambiance étrange qui «! envoûte! » le personnage d’Aldo. Nous évoquerons un lieu où règne une atmosphère étrange, suivi d’un portrait singulier d’une femme à laquelle Aldo fait face, tout en étant déraisonner.

Tout d’abord, nous pouvons constater que ce chapitre 5 et cet extrait, notamment, sont basés sur un lieu où règne une atmosphère assez étrange. En effet, nous remarquons que le personnage d’Aldo fait face à un lieu délabré où se déroule la fête de Vanessa. Une fête qui, d’après cette dernière, est pour Aldo. Cette fête se déroule donc dans le palais des Aldobrandi, et donc chez Vanessa. Palais qui ce situe à Maremma qui est une ville morte. Ainsi règne le thème du déclin à travers cette ville. Maremma est ironiquement surnommé «! Venise de Syrtes! » de part le fait qu’à présent c’est une ville flottante, une ville morte, «!une main refermée, ridée, lépreuse et crispée!» sur de mauvais 1 sur 4

souvenirs ancestrales. Nous apprenons plus tôt dans le chapitre que Maremma a la forme d’une main de Delta et que le palais de Vanessa à l’extrémité d’un des doigts de cette main ouverte et à l’extrémité du canal qui faut traversé pour rejoindre ce palais. Ainsi, pour se rendre à la fête, il faut donc traverser une sorte de canal dans lequel Aldo fait d’innombrables découvertes, montrant les ruines et l’abandon de Maremma. Ils naviguent sur une eau gluante et fiévreuse dans laquelle ressort une odeur nauséabonde ; c’est une sorte de cimetière d’eau morte. De plus, c’est un lieu assez insalubre pour organiser une fête, dans lequel le lecteur comprend peu à peu qu’il se situe sous des rochers : «!Cependant, au milieu de cet éveil de grotte marine […]!» ; «!Ce qui peut bondir de la vie des profondeurs de plus tapi et de plus nocturne […]! » ; «! l’ensemble décollait des profondeurs sous une pression énorme […]. Nous comprenons alors que Maremma est en ruine, et que pour Vanessa, les Syrtes sont très a la mode Orsenna ; comme son palais est tombé en ruine, elle a donc essayé d’arranger tout cela pour redonner une seconde vie à Maremma. Ainsi, à travers tous ces aspects, il y a un sentiment d’irréalité qui est diffusé. Ainsi, le lecteur ne sait pas vraiment si ce que vit Aldo est une réalité ou bien un rêve. Gracq joue beaucoup sur les aspects imaginaires dans ces oeuvres. Pour lui, le roman est comme la transformation d’une rêverie imaginaire en une situation romanesque. À travers ce lieu délabré, nous pouvons comprendre que l’atmosphère est assez pesante. En effet, Aldo se retrouve dans une salle où règne une atmosphère étrange, insolite, qui le fait divaguer en quelque sorte. Il n’y a pas beaucoup de monde dans cette pièce, mais un phénomène étrange le frappe: les personnes présentes dans cette salle se sont disposé en groupe, chose qu’Aldo trouve curieux. Il est également surprit par l’attitude de ces gens. En effet ils ont une conversation assez particulière ; ils discutent à propos de fumerie d’opium et de cérémonie clandestine. Ainsi, au vu de tout cela, on peut comprendre qu’Aldo se sent compressé, qu’il n’est pas dans son monde. On a l’impression qu’il divague, il n’a pas l’air dans son état normal : «! […] les parfums absorbent me dépaysaient! ». De plus, on a l’impression qu’il ne se contrôle plus, qu’il est déconnecté du monde : «!Il me sembla que je reprenais lentement mes sens, comme si j’étais tombé là par une trappe, et que je les reprenais seulement un à un!». De plus, Aldo se sent comme un intrus dans cet soirée : «! J’étais frappé de nouveau par la liberté d’attitude et de gestes des couples qu’avait attirés là, comme on pouvait s’y attendre, la promesse d’un relatif isolement!». Comme évoqué précédemment, il n’est pas dans un état normal, il divague dans l’ambiance singulière qui règne dans le fête de Vanessa. Cette ambiance pèse sur lui : «!J’avais beau recourir aux alcools violents et me laisser rouler par la foule vers les points les plus éveillés de la fêté, je ne me remettais que lentement!»; «!Il le sembla que je reprenais lentement mes sens.!» Ainsi, dés les premières lignes de l’extrait, nous pouvons retrouver une synesthésie qui est liée à l’atmosphère qui règne dans cette pièce, mais aussi à l’état d’Aldo. En effet, nous retrouver dans un premier temps l’ouïe avec : «! La musique très lourde et très sombre! », «!musique envoutante! » ; puis dans un second temps la vue avec :!«! l’éclairage voilé! » , «! Je commençais à mieux voir dans la salle! » ; puis l’odorat avec :! «! les parfums absorbants me dépaysaient ; et enfin le touché avec : «!presque à me toucher!». A travers cette synesthésie, nous pouvons remarquer que le choix des adjectifs pour qualifier les 2 sur 4

éléments de la fête que sont «! musique! », «! éclairage! », «! parfums! » etc, sont assez significatifs de la pesanteur qui règne dans l’atmosphère et donc de la fête. On retrouve donc des termes comme : «! très lourde! », «! voilé! », «! envoutante! », «! fiévreuse! », «!absorbante!» … Cette atmosphère singulière est d’autant plus liée à la fumée d’opium qui s’évapore dans la salle et qui fait divaguer l’esprit d’Aldo et des invités.

Ensuite, nous pouvons retrouver dans cet extrait le portrait singulier et ambiguë d’une femme que Aldo évoque. Le thème du regard est très présent dans le roman, en effet, presque tout le roman est basé sur le regard. A travers le regard d’une personne, Aldo arrive à comprendre certains points et certains aspects de cette personne. Ainsi, Aldo a une certaine complicité avec les autres personnages du roman grâce notamment au regard. Il y a une sorte de puissance du regard à travers tout le roman, et à travers cela, Aldo ressent des émotions qui resurgissent en lui, comme la peur, la crainte, les angoisses, les doutes, la joie, mais aussi l’amour. De plus, il comprend ce que la personne désir à travers un simple regard : «! Et je compris, […], qu’il n’était plus question de me détourner de ces yeux.» Dans cet extrait, nous pouvons remarquer que Aldo joue beaucoup avec l’aspect visuel. Ainsi, nous pouvons retrouver l’isotopie de la vision avec de nombreux termes : «! l’éclairage voilé! » , «! je commençais à mieux voir dans la salle! », «!un regard trop lourd! », «! à peine perceptible! », «! pour l’oeil! », «! je jetais rapidement les yeux autour de moi! », «! le visage d’une jeune femme était tourné vers moi! », «! il n’était plus question de me détourner de ces yeux! », «! ses prunelles! », «! ses yeux! », … et bien d’autres encore. Nous remarquons très rapidement que l’aspect visuel, dans cet extrait, est basé notamment sur le visage d’une jeune femme. Le regard est aussi basé sur l’aspect de l’amour. Ainsi, un jeu de regard se hisse entre Aldo et cette jeune femme. Au premier abord, on ne sait pas qui est cette femme, ni même Aldo car il a du mal à voir clairement autour de lui. Or, Vanessa est la seule figure féminine du roman. Donc nous pouvons conclure que cette jeune femme est Vanessa. Ainsi, les yeux de Vanessa saisissent brusquement ceux d’Aldo : «! Et je compris, au happement nu avec lequel ils s’emparaient des miens, dans un au-delà souverain du scandale, qu’il n’était plus question de me détourner de ces yeux! ». Les yeux de cette jeune femme tiennent une place importante dans cet extrait. En effet, Aldo n’évoque pratiquement que ces yeux. On a l’impression que seules les yeux de cette femme l’intéresse. Il est absorber par ses yeux : «! ces yeux ne cillaient pas, ne brillaient pas, ne regardaient même pas! » ; «! il n’était plus question de me détourner de ces yeux! »; «! Les yeux qui m’avaient regardé étaient sans juge. Ils témoignaient! » ou encore «! Ces yeux marchaient auprès de moi! » ; «! ils faisaient tanguer doucement la fête sur un fond de cauchemar!» : on retrouve alors une certaine forme de personnification à travers les yeux si exceptionnels de cette femme, pour Aldo. On a l’impression que ces deux êtres sont fait pour être rapproché et être liés ensemble : «! Une subtile atmosphère de provocation, un magnétisme sensuel insidieux me paraissent soudain s’allumer çà et là à la courbe d’une nuque trop complaisamment affaissée […]!». 3 sur 4

À travers ce regard qui envoûte Aldo, nous pouvons faire face à une description ambiguë et insolite de cette femme. Au vue de cette femme à la description étrange, Aldo est tout de même fasciné par la vision presque monstrueuse qu’elle dégage à ses yeux. En effet, déjà à plusieurs reprises nous pouvons retrouver des termes qui montrent qu’il ne voit pas clairement ce qui se déroule dans la salle; il ne voit pas clairement les gens autour de lui, dont ce visage de femme qui l’intrigue : «!éclairage voilé!», «!je commençais mieux à voir dans la salle! », «! des mouvements légers s’éveillaient, ébauchés seulement et à peine perceptibles, mais qui soudain bougeaient plus purement que d’autres pour l’oeil […]! ». On peut retrouver par ailleurs une description assez étrange, assez surprenante que Aldo fait à propos de la jeune femme. On retrouve ainsi l’isotopie du corps liée à cette femme avec des caractères ambiguës «!yeux!»,«!cheveux!»,«!bouche!», «!doigts!»,!«!tête!»,!«!épaule!», «!bras!» … L’idée d’étrangeté, d’univers étranges dans le roman, est très présent. L’endroit même où se déroule la fête est étrange, et l’esprit d’Aldo divague sur l’étrangeté que dégage ce physique. Aldo est alors dépaysé par le visage de cette femme «! tête de méduse! » qui s’apparente au décor et donc à l’étrangeté de Maremma : «! […] plutôt qu’au regard leur humidité luisante et étale faisait songer à une valve de coquillage ouverte toute grande dans le noir, simplement ils s’ouvraient là, flottant sur un étrange et blanc rocher lunaire aux rouleaux d’algues! » ou bien encore : «! La bouche aussi vivait comme sous les doigts, d’un tremblement rétractile, nue, un petit cratère bougeant de gelée marine! » ; «! La tête était encochée au creux d’une épaule d’étoffe sombre. Deux bras lui faisaient une étole, un collier engourdie d’aise pantelante […]!». Ainsi, malgré ce physique insolite, destiné à une certaine rêverie et divagation, Aldo entre dans une sorte d’attirance amoureuse. En effet, il parle d’ailleurs de «! très intime liturgie amoureuse!».

Pour conclure, cet extrait du Rivage des Syrtes montre bien l’aspect étrange qui règne dans la salle de fête. L’étrangeté est l’un des principaux thèmes de ce roman, à travers notamment l’exploration des forces intérieurs, des rêves etc, Julien Gracq emporte son lecteur mais aussi son personnage Aldo. Aussi, presque tout le roman est basé sur le regard. L’envoûtement lié au regard que portent les personnages du roman et notamment celui de Vanessa à Aldo, suffit à faire ressortir les émotions et les sensations de ce dernier.

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