Chapitre 3, Apollon PDF

Title Chapitre 3, Apollon
Author Léa Rommelaëre
Course Mythologie antique
Institution Université Toulouse-Jean-Jaurès
Pages 10
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Summary

Cours de mythologie grecque autour du dieu Apollon...


Description

APOLLON Apollon est le fils de Zeus et de Léto, elle-même fille des Titans Coios, représentant la voûte du ciel, et Phoibé, « la brillante ». Il est le frère d’Artémis, souvent considérée comme sa sœur jumelle, bien que l’Hymne homérique passe sous silence la naissance de cette dernière. Apollon a plusieurs enfants : Asclépios (avec la mortelle Coronis), honoré à Épidaure comme dieu guérisseur, Aristée (avec la nymphe Cyrène), inventeur de l’apiculture ; le musicien Orphée est parfois également considéré comme son fils ; avec Thalie, l’une des Muses, il engendre les Corybantes, démons du cortège de Dionysos. Les Grecs rapprochaient son nom du mot apellai, qui désigne l’enclos dans lequel étaient enfermés les troupeaux ; ils faisaient d’Apollon un dieu d’abord pastoral. Les modernes ont émis l’hypothèse d’une origine asianique de son nom (Asie Mineure), le rapprochant de l’étrusque Aplu, du hittite Apulunas, deux noms de dieux ; de même, Létô serait le nom lycien lada, signifiant « dame », nom d’une déesse mère honorée en Asie Mineure ; Artémis serait elle aussi une divinité d’origine lydienne, honorée sous le nom d’Artimus. Quelle que soit la langue à laquelle ce nom a été emprunté, le dieu, lui, a toute sa place dans le panthéon grec : dieu archer (Toxophoros, « porteur d’arc »), solaire (Phoibos « le brillant »), dieu révélant la parole de son père Zeus à travers l’oracle de Delphes, dieu de la poésie, dieu de la purification, il a conservé quelques traits archaïques : il accroît les troupeaux, patronne l’initiation des jeunes garçons. Dieu particulièrement complexe, ses différentes fonctions trouvent une cohérence dans l’image de la corde de l’arc et de la lyre. L’hymne homérique qui lui est consacré semble composé de la réunion de deux parties : l’Hymne Délien, le plus ancien (fin VIIIe début VIIe siècle avant J.-C.), relate l’accouchement de Léto sur l’île de Délos, et la Suite Pythique rapporte la fondation de l’oracle d’Apollon à Delphes par le dieu lui-même.

1) Représentation d’Apollon On le reconnaît sur les vases à la présence d’une lyre, d’un arc ou d’un trépied. Il est appelé Hécaergos « qui frappe au loin », ou Hécatebolos, « l’archer », adjectif dont on ignore le sens précis et qu’on traduit parfois par « dont les traits percent le lointain » ; la racine hekas se retrouve dans le nom d’Hécate. Il a l’apparence d’un kouros (jeune homme), aux cheveux longs, blonds, sans barbe ; l’or (chrysos) lui est associé : c’est la couleur de ses cheveux et de la lumière du soleil, le nom de son prêtre : Chrysès, le premier élément de son épithète Chrysaor « au glaive d’or ». Les animaux qui l’accompagnent sont le loup, l’âne, le cygne, le dauphin, le corbeau. Le loup (lukos) intervient dans la légende de Létô, qui, pour échapper à Héra, avait pris la forme d’une louve, et s’était enfuie chez les Hyperboréens (peuple mythique vivant à l’extrême nord dans une sorte de monde idéal : ils ne travaillent pas, ignorent les maladies et la vieillesse : ils vivent dans la félicité de l’âge d’or). C’est ainsi que les Grecs expliquaient les épithètes Lukogénès « né du loup » et Lycien ; dans l’Antiquité l’image du loup était souvent associée à Apollon sur les monnaies. Une autre explication antique ferait du premier élément luko- le nom de la Lycie, le « pays du loup », parce que ce serait là que Léto serait allée après avoir accouché. SERGENT a quant à lui rapproché luko- de la racine indoeuropéenne *leuk- « brillant. Lukogénès signifierait ainsi « né de la lumière », et le dieu serait comparable au dieu gaulois Lug ; toutefois cette étymologie ne semble pas probable aux linguistes contemporains.

L’âne est l’animal que les Hyperboréens lui offrent en sacrifice chez Pindare, ce qui ne va pas sans poser de problèmes puisque l’âne, animal originaire d’Asie Mineure, n’était jamais offert en sacrifice dans la religion grecque. Le cheval en revanche, animal de Poséidon, ne se trouve jamais associé à Apollon, qui combat « à pied » contre Leucippos « à cheval » comme si les aires d’influence des deux dieux étaient strictement délimitées : les cavales piétinent la source de Telphousa, qui conseille à Apollon d’installer son temple en un lieu où il n’y aura pas de chevaux. Pourtant, certains éléments du mythe montrent que les deux dieux sont très proches : avant d’arriver à Delphes, Apollon passe par Onchestos, le bois consacré à Poséidon, dans lequel ont lieu des courses de char ; par ailleurs, Apollon et Poséidon, le dieu du cheval, concourent ensemble à la construction des murailles de Troie. Peut-être les hécatombes d’ânes, des équidés, sacrifiés par les Hyperboréens sont-elles l’équivalent des sacrifices de chevaux réservés à Poséidon. Le long passage sur Onchestos dans la Suite Pythique se justifie par le souci de montrer qu’Apollon n’empiète pas sur le domaine de Poséidon, tout en lui étant proche : Poséidon disposait d’un sanctuaire à Delphes, ainsi qu’un autel dans le temple même d’Apollon. Une autre explication avancée est que le temple fut plusieurs fois détruit par des tremblements de terre, et qu’on estima nécessaire de se concilier l’Ébranleur du sol. Le cygne est un oiseau réputé pour son chant (Hymne II « c’est toi que chante le cygne ») qui accompagne le dieu de la musique ; Zeus lui aurait offert un char attelé de cygnes. Les autres oiseaux (corbeau, vautour, milan) étaient pour les Anciens des interprètes de la volonté divine : on examinait leur vol ou leur appétit (voir la prise d’auspices de Romulus et Rémus). Coronis, « la corneille », est le nom de la mère d’Asclépios ; alors qu’elle était enceinte des œuvres d’Apollon, elle épousa un mortel, Ischys, et c’est une corneille qui aurait annoncé au dieu son infidélité ; pour punir l’animal, le dieu aurait changé la couleur de l’oiseau de blanc en noir. Dans ce mythe, Coronis est non pas une corneille, mais peutêtre une prêtresse d’Apollon, portant le nom d’un oiseau divinatoire, et elle aurait dérogé à son serment de chasteté, ce qui serait la cause de la colère du dieu. Les jeunes filles jouent en effet un rôle particulier dans le culte d’Apollon : la Pythie à Delphes, Cassandre à Troie, la Sibylle à Cumes. C’est par leur bouche que s’exprime le dieu. Dans la Suite Pythique, Apollon se transforme en dauphin et bondit sur le pont d’un navire de commerce crétois, le détournant jusqu’à Delphes ; c’est un prodige, devant lequel les marins sont épouvantés, et qui vaut au dieu l’épithète d’Apollon Delphinien. Le rapprochement avec le dauphin est fondé sur un jeu de mots : en grec, le dauphin se dit delphis, et la ville de Delphes Delphoi. Le culte de cet animal était très répandu dans le monde minoen, d’où vient le navire marchand. La légende de Daphné , rapportée par Ovide dans les Métamorphoses, explique pourquoi le laurier est la plante préférée d’Apollon. Daphné était la fille du fleuve Pénée (en Thessalie), aimée d’Apollon qui la poursuivit ; elle refusa ses avances et demanda à son père de la faire échapper à l’étreinte du dieu : elle fut transformée en laurier (daphné en grec). Pour manifester son amour, Apollon se ceint d’une couronne de laurier. Cet arbre joue un grand rôle dans la divination à Delphes, que l’on interprète la volonté du dieu à travers le bruissement de ses feuilles ou que l’on en jonche le sol du temple ; selon les traditions locales, Apollon aurait ramené cette plante du pays des Hyperboréens. La vallée de Tempé, à côté de Delphes, était couverte de laurier que l’on allait chercher en procession, tous les huit ans, lors du septerion, pour le ramener dans le temple.

2) L’Hymne Délien : la naissance d’Apollon a) Résumé :

Alors que Létô cherche un endroit pour accoucher, toutes les terres lui refusent l’hospitalité, par peur de la colère d’Héra. L’île de Délos, que Létô supplie, s’inquiète à l’idée d’accueillir le « glorieux Phoibos » : « Je tremble en songeant aux rumeurs effrayantes qui courent au sujet de ton fils, le seigneur archer. On dit qu’Apollon sera d’un orgueil implacable, sans limites, et qu’il voudra tyranniser les mortels sur la terre qui porte le blé ». Et en effet, Apollon Phoibos est un dieu qui provoque l’effroi (phobos) : lorsqu’il paraît sur l’Olympe (début de l’hymne), les dieux « tremblent de crainte respectueuse » et se lèvent tous, ne se rasseyant que lorsque Létô a débandé son arc et l’a accroché. Le dieu est en effet ombrageux et ses flèches ont provoqué la perte de nombreux mortels : Coronis (tuée par Artémis sur la demande d’Apollon), les enfants de Niobé, le satyre Marsyas (voir plus loin). Létô promet qu’Apollon ne méprisera pas Délos et qu’il y construira un sanctuaire, et l’île accepte de la recevoir. Mais Héra, jalouse, a éloigné sa fille Ilythie, la déesse de l’enfantement, sans laquelle la délivrance ne peut avoir lieu. Ilythie n’entend pas les plaintes de Létô qui souffre pendant neuf jours et neuf nuits (chiffre symbolique, à rapprocher de l’errance de Déméter cherchant sa fille Perséphone). Les autres déesses, apitoyées, envoient chercher Ilythie, et lui donnent en récompense un collier d’or de neuf coudées. La déesse accouche alors au pied d’un palmier (qui n’est pas un arbre qui poussait spontanément dans cette île dans l’Antiquité, preuve que cette légende est importée d’Orient). Les déesses donnent à Apollon le nectar et l’ambroisie, il ne tète pas le lait de sa mère (cela signifie qu’il est déjà adulte). Il demande son arc et sa lyre : « le moment est venu de révéler, dans mes oracles, les desseins infaillibles de Zeus ». Il parcourt alors l’île et « elle se couvre d’or ». Auparavant, cette île était errante sur la mer, les hommes hésitaient à y aborder, d’autant plus qu’elle était stérile et caillouteuse. Grâce à Apollon, elle fixe ses racines dans le fond de la mer et les hommes y construisent un sanctuaire d’Apollon, source d’or et de richesses qu’apportent les hommes pour offrir les sacrifices. b) Délos 

Le culte d’Apollon

L’hymne délien justifie par le mythe de la naissance d’Apollon le choix de Délos comme île où était honoré ce dieu : le mythe justifie une tradition religieuse. Historiquement, cette île, située dans les Cyclades, a été très prospère depuis que le culte d’Apollon y est attesté, dès le VIIIe siècle av. J.-C. C’est le centre religieux des Ioniens. Son nom signifie en grec « la brillante », et est à mettre en relation avec le côté lumineux d’Apollon. Les Grecs y viennent porter des offrandes au dieu (animaux, objets précieux). L’île était sacrée : il fut interdit, à partir du VIe siècle (sous Pisistrate) d’y naître ou d’y mourir. L’île comprenait plusieurs édifices religieux, des temples consacrés à Apollon, mais aussi à d’autres dieux comme Héra, le palmier contre lequel avait accouché Létô, qu’Ulysse affirme avoir vu, le tombeau des trois vierges hyperboréennes (cet élément n’est pas mentionné dans l’hymne), qui passaient dans d’autres traditions pour avoir élevé le dieu ; elles avaient apporté d’Hyperborée en cadeau des objets sacrés, cachés dans un bouquet de paille de blé. Elles s’appellaient Opis/Oupis (nom d’une déesse archaïque à laquelle Artémis fut substituée), Hékaergé (épithète d’Artémis), et Loxo. Ce dernier nom est sans doute à l’origine de l’épithète Loxias attribuée à Apollon, et souvent traduite par « l’oblique ». Les cérémonies déliennes consistaient en actions de grâce, sacrifices, avec des festivités rituelles : chœurs, danses, concours poétiques, joutes sacrées. Il n’y avait pas d’activité oraculaire comme à Delphes. L’hymne délien commémore donc, à l’époque historique, la fondation du sanctuaire d’Apollon, sur décision du dieu lui-même. L’hymne explique ainsi, par le mythe, la raison de rites anciens encore observables et le choix de ce site, qui peut sembler curieux

à cause de son aridité même. Mais le rôle central de cette île dans la religion des Ioniens trouve peut-être sa justification dans sa position géographique, au centre de la mer Égée. 

Mythologie comparée

« Tout à coup, voici qu’impatient tu t’élances. (…) Aux déesses assemblées tu adresses ces paroles : « Qu’on me donne ma lyre et mon arc recourbé ! Le moment est venu de révéler, dans mes oracles, les desseins infaillibles de Zeus ». Et sur ces mots, devant les déesses frappées d’étonnement, tu secoues les boucles de ta chevelure vierge et tu te mets en marche, car déjà, tu veux parcourir la terre aux larges routes. Et Délos tout entière, à cet instant, se couvre d’or, contemplant le fruit des amours de Zeus et de Létô, tout en joie que le divin archer l’ait élue pour sa demeure, la préférant aux autres îles et à la terre ferme. La voici qui se couvre de fleurs éclatantes comme les coteaux les plus riants à la saison du renouveau. » DUMEZIL, dans Apollon sonore et autres essais (1982), analyse les pouvoirs et les fonctions d’Apollon tels qu’ils sont évoqués dans cet hymne, en les rapprochant de ceux d’une divinité de l’Inde ancienne, Vac, « la parole », à laquelle un hymne est dédié dans le Rig Véda. La Parole est une divinité dont les fonctions se répartissent ainsi : -

Fonction religieuse, c’est la parole sacrée (hymnes, formules rituelles) Fonction guerrière, c’est la rumeur de la bataille et la clameur des guerriers, mais aussi le sifflement de la flèche (l’arc « chante ») Fonction nourricière, car la communication verbale entre les hommes permet les échanges commerciaux, mais aussi toute la vie économique (agriculture, élevage).

En Grèce, Apollon, dès sa naissance, proclame qu’il va « chanter les desseins de Zeus » (parole oraculaire, religieuse) ; il réclame son arc (fonction guerrière), et enrichit l’île grâce aux offrandes des pèlerins, symbolisées par l’or dont se couvre l’île (fonction nourricière). Il y avait donc, selon DUMEZIL, une doctrine de la voix héritée de l’époque indo-européenne, qui accordait une grande importance à l’énonciation et à la mémorisation, en ces temps où l’écriture n’existait pas encore. L’importance de la mémoire au détriment de l’écrit est encore attestée chez Platon (Phèdre, mythe de Theuth, ci-dessous), chez les Gaulois, qui refusaient d’écrire leurs textes sacrés, et chez les Grecs mycéniens, qui ont fait de même.

3) Fonctions d’Apollon : a) Dieu pasteur : C’est un dieu solaire, lumineux. Il est Apollon-Phébus. Il fait pousser l’herbe qui nourrit les troupeaux. Mais il n’est pas le soleil (c’est Hélios). Marie DELCOURT : « c’est un dieu qui enlève la souillure mais pas la végétation ». Il fait accroître les troupeaux pour la souillure. Quand l’humain fait quelque chose de mal, il est souillé. C’est l’exemple d’Œdipe qui a tué son père et épousé sa mère, dans l’histoire, les troupeaux meurent à cause de cette souillure. Apollon permet de purifier quelqu’un qui a commis une faute. Il enlève la souillure. Oreste est aussi souillé par le meurtre de sa mère Clytemnestre qui elle-même avait tué son mari qui avait sacrifié sa fille Iphigénie. Oreste a fait ça car il était coincé. Il devient fou de son acte. Il va alors voir Apollon qui le libère de sa responsabilité morale. Il est ensuite jugé par un tribunal humain. Apollon accorde la prospérité des troupeaux et à ceux qui ne sont pas souillés. Bernard SERGENT pense que ce récit est à lire en fonction de l’initiation des jeunes garçons. Il y avait des rites de passage de l’enfance à l’âge adulte. Les enfants devaient connaître un rite de passage. Cette initiation précédait l’intégration des enfants dans la

société. Les mythes ont lieu dans des marges du territoire grec car les enfants étaient éloignés de la société lors des rites de passage. L’initiation signifie que l’enfant doit mourir pour que renaisse un jeune adulte, un citoyen : c’est la mort de l’enfance. Apollon Lycien est le dieu qui fait les initiations. Lycien car la mère d’Apollon s’est transformée en loup pendant l’accouchement. Il fait l’initiation chez Admète (=l’indompté), dans le lointain. Admetos est une épithète d’Hadès. Apollon doit aller chez Hadès pour faire son initiation : mort de l’enfant puis renaissance du jeune homme. Le mythe des Danaïdes est aussi un mythe de rite de passage : elles tuent leurs maris pendant la nuit de noces : elles ne le font pas pour de vrai mais pour un rite de passage car elles ont pu se remarier ensuite dans le mythe donc comme elles ont des prétendants malgré leur « meurtre », c’est que les maris n’ont pas vraiment été tués.

b) Dieu de l’initiation : On n’a plus de rite d’initiation. Le BAC peut être vu ainsi, tout comme les bizutages. Dans l’Antiquité, et dans encore certaines sociétés, les idées principales sont les suivantes : -



L’initié se sépare de l’ordre auquel il été attaché, de la société à laquelle il appartenait. Il est envoyé seul, au loin, faire ses preuves. Quand il a réussi, il est réintégré dans la société en tant qu’adulte. C’est une mort de l’enfant et la naissance de l’adulte. Mythe de Cyparissos :

Cyparissos était un jeune garçon aimé d’Apollon, avec des relations homosexuelles. Il avait un animal favori : un cerf apprivoisé avec qui il jouait. Au cours d’une chasse, Cyparissos tue par mégarde son cerf. Il est désespéré et veut mourir. Il demande à Apollon de le tuer et de faire couler ses larmes éternellement pour qu’il puisse toujours pleurer son cerf. Apollon le transforme alors en cyprès. C’est un arbre que l’on plante dans les cimetières. Apollon a donc bien respecté le vœu de Cyparissos.



Mythe de Hyacinthos :

Apollon joue au disque et tue accidentellement Hyacinthos, son ami. Le jeune homme a la tête qui tombe sur l’épaule comme les fleurs fanent quand on les coupe. Le jeune homme est alors transformé en fleur, la jacinthe, sur les pétales de laquelle les grecs voyaient le mot AIAI = hélas. Des fêtes ont lieu chaque année en son honneur, comme la jacinthe repousse chaque printemps. Les deux mythes se ressemblent : deux jeunes hommes morts par hasard, sans qu’on le veuille et qui sont transformé en végétaux. L’initiation consistait à tuer un gros animal : Cyparissos tue le cerf. Le cyprès est un symbole d’éternité car son bois ne pourrit pas et ses feuilles ne tombent pas. Hyacinthos a participé à un concours qui s’est mal terminé. La métamorphose dans ces deux mythes est une métaphore de la mort de l’enfant pour la naissance de l’adulte. On rapproche des rites initiatiques l’institution de la cryptie qui a lieu à Spartes, ville très conservatrice. On envoyait des jeunes hommes nus dans les montagnes. Ils ne devaient être vus par personne. Pour se nourrir, ils devaient voler. Ils devaient se transformer en loup pour survivre. A la naissance, les bébés étaient trempés dans le fleuve : s’ils survivaient ils étaient dignes d’être guerrier mais sinon c’est qu’ils étaient trop faibles pour la cité. Si les enfants survivaient à la cryptie, ils étaient soldats.

c) Le dieu archer :

Apollon est le dieu qui tire à l’arc. Il se sert de son art pour tuer les monstres, les humains et punir les hommes. 

Le combat contre Python, Hymne Homérique à Apollon :

L’hymne raconte la fondation de Delphes par Apollon qui s’arrête à la source de Telphouse à qui il parle et qui le dissuade d’implanter son sanctuaire chez elle mais lui propose la vallée de Crissa, vers le mont Parnasse. Il y va et trouve le dragon (drakon en grec = python, gros serpent) nommé Python. Apollon tue le serpent. Le dieu prend alors l’épithète Pythien qui signifie « vainqueur du Python ». Le cadavre du serpent se putréfie (pytho = je me putréfie). Après l’avoir tué, il se rend compte que la source Telphouse s’est moquée de lui alors il se venge en la bouchant par des rochers. D’après le mythe, Python était vénéré et après le combat et la mort du serpent, le sanctuaire est dédié à Apollon et plus à Python. Le serpent qui rampe sur la terre avait un pouvoir oraculaire, de prédiction de l’avenir. La prêtresse de Delphes est appelée la Pythie. Dans d’autres textes, le serpent est appelé Delphinè (rapport avec la ville de Delphes et avec la source Telphousa : Delphousa, racine de « matrice », naissance des êtres). Selon DELCOURT, l’omphalos de Delphes est le nombril, il a la forme d’un nombril de femme enceinte. C’est donc logique pour une divinité qui est une divinité Terre mère, qui donne naissa...


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