Chapitre 6 Les caractéristiques et les causes de sous développement PDF

Title Chapitre 6 Les caractéristiques et les causes de sous développement
Author Hugo Rivelon
Course Économie générale + Économie d'entreprise
Institution Université Catholique de Lille
Pages 6
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Chapitre 6 : Les caractéristiques et les causes de sousdéveloppement Cette discipline s’est notamment développé lorsque les anciens pays colonisés ont retrouvé leur indépendance. Parfois on parle pays sous-développés, de pays en voie de développement, de pays du tiers-monde. La plupart des pays en voie de développement présentent les mêmes caractéristiques économiques. On s’est aperçu que dans les travaux sur les différences de croissance économique on a adopté pour les pays avec peu de croissance l’appellation pays en voie de développement.

Section 1 : Une tentative d’élaboration des critères du sous-développement Yves Lacoste, en 1965 dans Géographie du sous-développement avais mis en évidence 16 critères du sous-développement :  fort taux de natalité  fort taux de mortalité  espérance de vie à la naissance faible  forte mortalité infantile  grande activité primaire  industrialisation restreinte voire inexistante  importance très forte et parasitisme du secteur tertiaire  absence quasi-totale de classe moyenne  faiblesse du PIB/habitant  urbanisation croissante et démesurée, problème des transports et de la pollution  ampleur du chômage et du sous-emploi et travail des enfants  situation de subordination économique avec des échanges inégaux  très violente inégalité sociale et prise de conscience du caractère de pauvreté par les habitants  faiblesse du taux d’épargne  forte proportion d’analphabètes  faible productivité

Section 2 : Les caractéristiques actuelles du tiers-monde Les pays en voie de développement peuvent être regroupé sous cette dénomination de tiers-monde. Il y a un aspect un petit peu « dramatique » avec les remarques faites il y a 50 ans qui peuvent toujours être faites aujourd’hui. Ainsi, cela signifie que les choses ne se sont pas améliorées.

§1. La distorsion entre la croissance démographique et la croissance économique

Malthus disait que les richesses disponibles du monde s’accroissent selon une progression arithmétique, elles s’additionnent. En même temps la population croit de façon exponentielle. Elle se multiplie sur long terme. Il n’y aura donc plus assez de richesse au niveau global pour nourrir l’ensemble de la population et le monde court le risque d’une famine généralisée. Il y a donc une distorsion entre croissance économique et démographique. L’ONU prévoit qu’à l’horizon 2050/2100 la population mondiale pourrait atteindre 10 milliards d’individus. 90% de la population habiterait dans les pays en voie de développement. Seulement ils ont accès à 20% des richesses mondiales. La situation risque de ne pas être viable. §2. L’explosion urbaine On assiste à une explosion urbaine massive dans les payes en voie de développement. La situation était la même il y a un siècle pour les pays développés. Cependant ce même phénomène se reproduit cycliquement pour les pays en voie de développement. Les villes augmentent à peu près d’un milliard 500 millions d’habitants tous les 7-8 ans. Ces villes voient aussi leur population doubler en 10 ans alors que par exemple Londres a vu sa population doubler en 2 siècles. Depuis 2005, la population mondiale résidant en zone urbaine est majoritaire. En 2015 l’ONU a publié des chiffres sur la population dans les agglomérations : sur les 10 plus grandes agglomérations seules 2 appartenaient aux pays développés (Tokyo et New York). Il y aussi Séoul. Les autres villes sont : Jakarta, Lagos, Delhi, Karachi, Le Caire, Shangaï, Manille, Mexico, Sao Paulo. L’ordre de grandeur de ces villes est de plus de 20 millions d’habitants. Plus un pays est pauvre plus l’exode rural apparaît important. Dans un pays très pauvre le fait de vivre dans une zone rurale favorise la mortalité : problèmes d’eau, les terres sont pratiquement incultivables, pas d’électricité, mauvaises conditions sanitaires, dangers liés à la faune. On considère que l’exode rural vers les zones urbaines fait gagner 10 ans d’espérance de vie. De plus, même dans un pays développé lorsqu’il y a un afflux massif vers les centres urbains cela est compliqué à gérer. Dans les pays en voie de développement l’urbanisation se fait en dehors de règles élémentaires d’urbanisme (constructions dans zones dangereuses, pas d’assainissement…). La ville de Mexico est emblématique de tous ces problèmes. Mexico a organisé la coupe du monde 1970 ainsi que les JO. Or à l’époque le stade se trouve à la périphérie de la ville. En 1986, lors de la deuxième Coupe du monde le stade est considéré comme étant en centre-ville. On peut ainsi se demander si la situation sera viable un jour. §3. La dépendance alimentaire La plupart des pays en voie de développement sont confronté à un problème majeur : la malnutrition. Le XXème siècle a vu un nombre important de famines : Sahel (1970, Mozambique (1980), Ethiopie (1992), Somalie… Aujourd’hui nous sommes sur une planète qui permet de nourrir correctement l’ensemble de la population. Pourquoi des pays connaissent-ils la famine ?

Avant la WW2 les pays en voie de développement exportaient leurs céréales. Ils avaient la capacité de produire des denrées alimentaires de bases et apparaissaient plus ou moins auto-suffisants. Cependant, les pays développés leur ont proposé de substituer une partie de leur production de céréale pour produire des produits exotiques dans un but d’exportation. Or l’augmentation de la population n’avait pas été anticipée. En conséquence les produits alimentaires de base ont fini par manquer. On peut ajouter à cela les guerres, les problèmes logistiques, les problèmes climatiques. Ce sont les pays développés qui ont ensuite fournit une aide alimentaire mais les famines ont tout de même causé un grand nombre de morts.

§4. La dépendance commerciale Cette dépendance est aussi inquiétante que la dépendance alimentaire. La plupart des pays les moins avancés ont une caractéristique commune en matière de commerce international. Ils n’exportent qu’un ou deux produits. L’immense majorité des recettes d’exportation sont liées à un ou quelques produits. C’est par exemple le cas de la Zambie avec le cuivre ou encore le Niger avec l’uranium. L’Ouganda exporte majoritairement du café comme le Burundi. La Somalie exporte majoritairement du bétail. Cuba exporte majoritairement de la canne à sucre. Le Ghana exporte majoritairement du cacao. Il y a l’aspect optimiste qui est dire que ces pays exportent quand même. Cependant, tous les produits qui sont exportés par les pays en voie de développement appartiennent au secteur primaire (produits agricoles et minéraliers). Or le cours du prix de ces produits varie fortement. Les chutes de cours peuvent être considérables. On peut prendre pour exemple le Venezuela dont le prix du pétrole impacte fortement son développement. Ensuite, à force d’exporter il faut produire de plus en plus sauf que les réserves de minéraux finissent par se tarir. On peut prendre comme exemple la Bolivie. En 1978 ce pays était le premier exportateur d’étain sauf que les réserves se sont épuisées. Ainsi, les pays en voie de développement sont vulnérables aux variations de prix. De plus ils n’ont pas les moyens d’influer les cours mondiaux car ils ne peuvent pas stocker leur production. On peut ainsi évoquer le phénomène de croissance appauvrissante (Bhagwati). La dégradation des termes de l’échange empêche ces pays d’acheter des produits leur permettant de se développer. De plus, la plupart de ces pays sont confrontés à des régimes politiques s’éloignant du modèle démocratique.

Section 3 : Les causes du sous-développement Elles sont au nombre de 4 : -

Le déterminisme physique et socio-culturel

-

Le retard

-

Le dualisme

-

L’impérialisme

§1. Le déterminisme physique et socio-culturel

A) Le déterminisme physique Le premier à mettre en évidence le déterminisme physique est Toynbee en 1935. Il affirme que la plupart des pays en voie de développement étaient tous situés dans des zones géographiques marquées par des conditions climatiques extrêmes ne favorisant pas le développement des cultures concourant parfois une certaine indolence de la population. Cette explication est exacte pour certains pays même si elle se fragilise sur le long terme. Pour les pays d’Afrique proche du désert cette explication fait sens. Cela explique pourquoi un grand nombre d’associations œuvrent pour favoriser l’accès à l’eau des ces pays. Ainsi, la chaleur et la sécheresse nuisent à la culture. La situation est aussi complexe pour les zones tropicales avec la pluie et les inondations. C’est aussi le cas pour les zones montagneuses. Les pays les plus développés ont des conditions climatiques qui favorisent leur développement. Sur le long terme, cette théorie se fragilise. En effet, il sous-entend que le sous-développement est lié à des mauvaises conditions climatiques. 

Premièrement, les pays développés sont passés par une phase de développement



notamment en 1950 et elle n’est liée à un changement des conditions climatiques. Deuxièmement, si on regarde la plupart des produits que l’on consomme on s’aperçoit qu’ils



proviennent majoritairement des pays en voie de développement. Troisièmement, certaines anciennes civilisations étaient très prospères dans des pays



aujourd’hui en voie de développement (Mayas, Incas, Aztèques, etc.). Quatrièmement, le climat est une contrainte mais on a aujourd’hui les moyens techniques



pour atténuer ces dernières et permettre un développement des terres. Enfin, si un paysan est arrivé à avoir des hauts rendements dans les pays développés cela résulte d’une bonne culture des terres sur le long terme. Il faut ainsi prendre le temps de bien cultiver les terres.

B) Le déterminisme socio-culturel Il s’agit d’une approche à la fois sociologique et culturel. Weber avait mis en évidence un certain nombre d’éléments permettant d’expliquer pourquoi les pays restent en voie de développement. Il va mettre en avant le phénomène religieux. Il affirme que les pays développés sont imprégnés du protestantisme tandis que les pays marqués par le catholicisme sont moins développés. Pour les pays à majorité musulmane cela empêcherait selon Weber le développement de ces derniers. Il faut souligner que l’approche de la richesse diverge entre le protestantisme et le catholicisme. La religion catholique à l’inverse du protestantisme est marquée par une incompatibilité entre la richesse et le fait d’être croyant. Le seul courant catholique à ne pas être hostile à la richesse à l’Opus Dei. Le second élément concerne la classe moyenne. Un pays très développé est un pays qui a une classe

moyenne très importante. C’est dans cette situation que l’esprit d’entreprise se développe le plus. Une partie de la classe moyenne chercher à atteindre la classe supérieure. Or dans un PVD la classe moyenne ne représente que 15% de la population contre 80% dans les pays développés. Enfin, certains affirment que des pays se développent plus que d’autre car leur population a un plus grand esprit de conquête. §2. Le sous-développement comme retard Il s’agit d’une approche libérale du sous-développement que l’on va retrouver aux EU en 1960. Walter Rostow a mis en évidence 5 étapes du développement économique en 1960. Il affirme qu’un pays en voie de développement se situe à un niveau moins avancé mais qu’il finira par devenir un pays développé. Les 5 étapes sont les suivantes : 

la société traditionnelle : pour la France c’est la société qui existe jusqu’en 1750. Il s’agit d’une société rurale avec une absence d’industrie.



la société en transition : pour la France c’est la société qui s’étend de 1750 à 1830. Elle commence à se transformer avec l’apparition du progrès technique mais elle n’est pas encore en voie de développement.



la société en décollage (takeoff) : cette étape correspond à la révolution industrielle. Il y a une augmentation des investissements, l’esprit d’innovation se développe, la mécanisation et l’industrie se développent également.



la société en voie de maturité : il s’agit de la France jusqu’au milieu des années 50. C’est un pays qui se développe de plus en plus mais dont on ne peut pas dire que c’est une société très développée.



la société de consommation de masse

Ce modèle de croissance souffre d’un certain déterminisme. Il fonctionne pour certains pays mais pas pour d’autres.

§3. Le sous-développement comme produit du dualisme On doit cette théorie à Arthur Lewis. Pour lui le sous-développement s’explique par le dualisme présent dans la population des pays en voie de développement. Il y d’un côté un secteur moderne et de l’autre une société très traditionnelle qui ne voit pas le développement, notamment capitaliste, comme une bonne chose. Les pays en voie de développement souffrent ainsi d’un problème de cohésion interne. L’exemple majeur est l’Iran. Il y a eu une révolte de la population plus traditionnelle envers la population plus moderne.

§4. Le sous-développement comme produit du mode de production capitaliste Le principe est de dire que s’il y a du sous-développement cela est la faute des pays développés qui continuent d’avoir des attitudes néo-colonialistes avec leurs anciennes colonies. Cette explication n’est pas dénuée de tout fondement. Par exemple le RU et la France, même s’ils

ont accordé l’indépendance à leurs colonies notamment en Afrique, continuent d’avoir une influence très forte. Cependant, il s’agit d’une solution de facilité de tout rejeter sur les anciennes puissances coloniales. En effet, on peut constater que la Chine a une grande influence en Afrique....


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