CM Les Aveugles-Maurice Maeterlinck LLCE PDF

Title CM Les Aveugles-Maurice Maeterlinck LLCE
Course Littérature et civilisation francophones
Institution Université de Tours
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Description

Les Aveugles-Maurice Maeterlinck 1862-1949

Dramaturge belge de la fin 19°, très important parce qu’il est le théoricien du théâtre symboliste. LE symbolisme est un courant littéraire qui émerge à la fin du 19° notamment dans les pays francophones, dont le chef de file est le poète français Stéphane Mallarmé. C’est un courant qui vient en réaction au courant réaliste (Zola, Balzac, Maupassant, les Goncourt) qui s’attache à rendre la réalité sous forme sociale et économique. Ce qui donne naissance à un théâtre dans le même état d’esprit, du coup c’est un théâtre un peu limité précisément car il ne rend compte que d’un versant de la vie humaine : son côté matériel, social, économique, etc. Le théâtre réaliste laisse tout un côté de la vie et de la littérature dans l’ombre, c’est assez imperméable à la poésie. Ne rend pas compte de la vie de l’âme, de la vie de l’esprit. LE théâtre symboliste réagit et ouvre la scène théâtrale à la représentation de la vie de l’âme. Qu’est-ce ? –Des émotions et des sentiments, de la pensée, des idées, de la réflexion, imagination, des rêves. Toute cette vie c’est ce que le théâtre symboliste se donne pour tâche de représenter : défis à la mise en scène : il va falloir inventer des choses, écrire des textes qui en parlent. Maeterlinck va essentiellement tenter d’inventer une nouvelle écriture dramatique qui tente de transcrire les intuitions, les savoirs intuitifs qui échappent à l’appréhension rationnelle. Il va mettre en scène les énigmes de la condition humaine, tel que la vie, la mort, le temps, l’amour, ces coordonnées d’expériences humaines dans lesquelles nous vivons. Il interroge les notions de destinée, de fatalité. Par conséquent il va s’attacher à dresser un théâtre de l’inconscient. -3 grands principes dans sa nouvelle conception du théâtre : 1° le drame statique : personnages immobiles et passifs, mais cependant réceptifs à l’inconnu. 2° personnages oniriques et/ou allégoriques. 3° le tragique du quotidien : sans héros ni héroïsme. Il reçoit le prix Nobel en 1911. Les Aveugles Les personnages sont désignés par leurs nombres, par leurs tranches d’âges. On part de l’extrémité de la vie humaine à l’autre. Ils forment deux groupes : hommes et femmes. La seule chose qui les réunit c’est leur cécité. Ils sont douze aveugles et le prêtre, le bébé sur les genoux de l’aveugle folle. Le début et la fin de la vie ne sont pas comptabilisés. On ne sait pas où ils sont et en même temps le plus d’indications présentes sont à propose du lieu. Ils sont immobiles et assis. Les personnages sont définis que par ce qu’ils n’ont pas. Ils ne peuvent rien faire, pas bouger, ils ne savent pas où ils sont, etc. Ils ne peuvent pas se toucher : il n’y a pas d’interaction ni d’action possibles. Ils sont totalement anonymes et impersonnels, ils sont dans la plus grande généralité possible, on donne juste le sexe et la tranche d’âge. Cela permet une projection d’autant plus grande qu’on n’est pas limité dans l’imagination du personnage. Moins on en sait plus la projection est facile. L’anonymat favorise l’universalité du personnage. La seule chose qu’on sait c’est qu’ils sont perdus dans la forêt et qu’ils veulent rentrer à l’hospice (tenu par des religieuses). Le personnage central : le prêtre. A droite six (hommes) et à gauche six autres (femmes) → les apôtres et leur guide, référence religieuse qui ne peut manquer de frapper. La description du prêtre dans la première didascalie fait référence au Christ. –Intemporalité= éternité : dépasse la temporalité de la vie humaine. Métaphore Christique : femmes à l’enfant et magnifique jeune femme : La Vierge Marie et Marie-Madeleine. Forte connotation religieuse à côté de laquelle on ne peut pas passer. Champs lexical dominant : les ténèbres, il fait très sombre. Cet espace est connoté par l’obscurité, toute la végétation connote la mort, la maladie et l’extrême vieillesse. La nature la plus pétrifiée : nature minérale, nature morte, nature stérile qui sépare les personnages et les empêche de se réunir. Le silence est présent, ils sont sur une île qui de plus est menacée par la mer.

L’autre grand paradoxe est que la scène s’ouvre sur la description d’un mort, de ce qui n’est plus, d’une non-action : on sait donc ce qui ne peut pas se passer puisque le personnage principal est mort. L’action se réduit à attendre : ils attendent quelque chose dont ils ne savent pas quand ça viendra. Il y’en a même (au moins deux) qui dorment de façon récurrente. Le nombre d’interlocuteurs réels se réduit à 5. Sur douze personnages plus de la moitié ne sont pas réellement là : folie, transe litanique (prière) et sommeil. Il n’y en a que cinq qui attendent et veillent vraiment. Ces aveugles peuvent être une métaphore l’humanité, on comprendrait du coup pourquoi Maeterlinck nous donne le moins d’informations possibles sur les personnages. Nous sommes des aveugles dans le sens où nous ne savons pas d’où l’on vient ni où on va. C’est aussi donner corps à une tournure d’esprit qui est celle d’attendre un guide. Lorsqu’ils découvrent le cadavre du prêtre grâce au chien ils décident de se regrouper et de retourner à l’hospice : il faut reformuler la communauté. A la fin il y’a une « non fin » qui relance tout, qui relance la peur devant l’inconnu, l’appelle à l’aide. Ce drame d’aveugle est une allégorie de l’aveuglement humain devant notre ressort. Métaphore christique : à la fin, le bébé envoyé à l’humanité et en même temps il faut arrêter d’attendre le guide. Mise en scène vue en cours: Obscurité, noir absolu, on aperçoit seulement le visage des personnages, continuité spatiale dans la mesure où cette pièce était diffusée dans le noir complet, aucune direction entre la scène et le public. Effet : moulage de la tête des personnages, et il y a donc eu des projections de leurs visages : aucun acteur sur scène, respect de la volonté de Maeterlinck pour qui l’acteur était toujours en dessous de la valeur réelle du personnage : il créé un théâtre pour marionnette....


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