CM1. Attribution causale et LOC (cours ecrit) copie PDF

Title CM1. Attribution causale et LOC (cours ecrit) copie
Author Carabacom Gomis
Course Psychologie Sociale
Institution Université d'Aix-Marseille
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Summary

Cours sur l'attribution causale...


Description

HPS3U02 Licence 2 – Psychologie sociale CM. Attribution causale

1. L’attribution causale ............................................................................................... 2 1.1 Introduction ......................................................................................................... 2 1.2 Illustration expérimentale : l’étude de Storms et Nisbett (1970) ......................... 4 2. Les théories de l’attribution ................................................................................... 4 2.1 L’attribution selon Heider (1958) ......................................................................... 5 2.2 Le modèle des « inférences correspondantes » de Jones et Davis (1965) ........ 9 2.3 Le modèle de la co-variation de Kelley (1967) .................................................. 13 3. Quand fait-on des attributions ? .......................................................................... 19 4. Le locus of Control ................................................................................................ 24 4.1 Présentation du locus of Control ....................................................................... 24 4.2 Le besoin de contrôle ........................................................................................ 28 Besoin de contrôle et contrôle effectif ................................................................ 28 Besoin de contrôle et sentiment de contrôle ...................................................... 29 5. Distinctions entre attribution causale et Locus of Control ............................... 31

1. L’attribution causale 1.1 Introduction L’explication causale est un des domaines de prédilection de la psychologie sociale. Les expériences remontent des années 70-80. On a tenté d’étudier la façon dont les gens : ¾

comprennent le monde ;

¾

comprennent ce qu’ils font ;

¾

ce qui leur arrive ;

¾

ce qui arrive à autrui.

Imaginez que vous êtes assis dans un fauteuil, vous êtes en train de vous demander pourquoi vous n’avez pas répondu au bonjour de votre voisine. Est-ce parce qu’elle est agaçante ? Ou bien parce que vous n’étiez pas dans un bon jour ? Il est vrai que ces temps-ci vous êtes rarement dans un bon jour... Voilà l’objet de la théorie de l’attribution. Les théories de l’attribution (qu’il s’agisse de la théorie de Heider, de Jones et Davis ou encore de celle de Kelley) postulent toutes que : ¾

Nous recherchons à donner un sens au monde dans lequel nous vivons ;

¾

Nous attribuons souvent les actions des gens à des causes environnementales, i.e. liées à l’environnement, ou personnologiques (i.e. liées à des caractéristiques de la personne, à des traits de caractère) ;

¾

Nous nous comportons de façon relativement logique.

Par conséquent, les jugements que nous portons sur une cible dépendent étroitement des explications que nous donnons de son comportement. Par exemple, selon l’explication donnée, tuer une personne peut être considéré comme : ¾

un meurtre ;

¾

un cas de la légitime défense ;

¾

du patriotisme.

Quelle que soit l’explication, l’acte reste le même. Cependant, en fonction de l’explication fournie, les comportements, les jugements et les attitudes diffèrent. C’est une raison pour laquelle l’attribution causale se trouve être un domaine d’étude important en psychologie sociale. L’attribution est le fait d’aller au-delà de ce qui est observable pour rendre sens à cet observable. Plus concrètement, il s’agit d’aller au-delà du comportement pour en trouver une explication, pour lui donner sens. 2

Le processus d’attribution, selon Moscovici (1972, p. 60), « consiste à émettre un jugement, à inférer « quelque chose », une intuition, une qualité, un sentiment sur son état ou sur l’état d’un autre individu à partir d’un objet, d’une disposition spatiale, d’un geste, d’une humeur ». L’attribution causale revient donc à expliquer des événements quotidiens, c’est-à-dire ce que nous faisons, ce qui nous arrive, ce que les autres font et ce qui arrivent aux autres. L’attribution causale constitue un champ majeur de la psychologie sociale puisque nous essayons constamment d’expliquer les évènements et les comportements. Pourquoi les psychologues sociaux s’intéressent tant à l’explication causale ? Plusieurs raisons à cet intérêt : § Les explications que nous donnons des événements, des comportements, ont un impact direct sur ce que nous pensons et faisons. Autrement dit, l’attribution causale a un impact sur nos attitudes et nos comportements. § Par ailleurs, la façon dont les sujets, les gens en général, expliquent les événements nous renseigne sur la façon dont les individus se représentent le monde. Par exemple, certaines personnes pensent que le monde est juste, à savoir qu’on a ce qu’on mérite. En revanche, d’autres personnes pensent que le monde est injuste. Les premiers pour expliquer les événements de la vie de tous les jours auront plus tendance à recourir à des causes personnologiques qu’environnementales, contrairement aux individus qui pensent que le monde est injuste. § Et enfin, comprendre les processus explicatifs permet également de mieux cerner les stratégies auxquelles ont recours les individus. Exemple 1. Penser que l’on a raté son examen parce que le sujet était dur, n’a pas les mêmes implications que penser que l’on a raté parce qu’on n’est pas assez intelligent. Dans le premier cas, on peut envisager de revenir l’année suivante ; dans le second, on peut envisager de changer d’orientation. Exemple 2. De la même façon, attribuer la responsabilité d’un accident du travail à un employé implique que l’on puisse le sanctionner. Par contre, l’attribuer à un défaut de l’appareillage n’aura pas les mêmes conséquences.

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1.2 Illustration expérimentale : l’étude de Storms et Nisbett (1970) L’importance des processus d’attribution a été mise en exergue au travers de l’effet inverse du placebo. Cet effet a été mis en évidence Storms et Nisbett (1970). Plus précisément, ils ont mené une étude auprès d’insomniaques, donc auprès de personnes souffrant de troubles du sommeil. Tous les sujets ingéraient une pilule qui ne contenait en fait aucune drogue, mais seulement du lait en poudre. 1. A une moitié des sujets, cette pilule était présentée comme étant un excitant qui

provoquerait chez eux un état d’éveil. 2.

A l’autre moitié, cette même pilule était présentée comme étant un calmant sensé les décontracter.

Les résultats montrent que les sujets qui avaient avalé une pilule soit disant excitante déclaraient s’endormir plus tôt que les sujets ayant avalé la pilule soit disant relaxante. Ca peut paraître étrange, mais en y regardant bien, cela est parfaitement logique : Dans le premier cas, les sujets attribuaient leur état d’excitation d’anxiété au médicament, à la pilule qu’ils venaient tout juste d’ingérer : ils s’endormaient plus tôt que d’habitude ; dans le second cas, les sujets ne pouvaient qu’attribuer leur anxiété, leur énervement qu’à euxmêmes, puisqu’ils venaient tout juste d’avaler une pilule supposée les calmer. On peut supposer qu’ils se livraient à un raisonnement du genre : « oh là là ! je dois être particulièrement énervé ou anxieux, puisque même un calmant n’arrive pas à me calmer ! ». En d’autres termes, ces sujets ne pouvaient plus attribuer leur agitation à autre chose qu’à leur état d’anxiété. Et ils mettaient encore plus longtemps à s’endormir que de coutume. Autrement dit, cette expérience nous montre qu’en fonction de l’explication que les sujets émettent à propos de leurs troubles du sommeil nous obtenons des résultats différents.

2. Les théories de l’attribution Les théoriciens de l’attribution perçoivent l’homme de la rue comme un homme actif qui organise son univers de tous les jours de façon à le comprendre et à le contrôler. L’attribution serait donc le processus par lequel l’homme : ¾

Appréhende la réalité ;

¾

Prédit les événements ;

¾

Maîtrise la réalité.

C’est à partir du processus d’attribution que "l'homme appréhende la réalité, peut la prédire et la maîtriser" (Heider, 1958, p. 79). A cette fin, il va rechercher des relations de causalité entre

différents objets, i.e. qu’il va inférer des causes à partir des effets observables. 4

2.1 L’attribution selon Heider (1958) Heider (1946) est l’auteur de la première théorie de l’attribution. Il a été fortement influencé par la psychologie de la forme, i.e. du courant gestaltiste. Il envisage le comportement comme un tout et non comme une succession de réactions plus ou moins indépendantes les unes des autres. Pour lui, le comportement n’est pas une série d’actions, mais un tout.

Heider a eu l’originalité de proposer une conception nouvelle de l’être humain. Il considère l’homme comme un scientifique spontané (que l’on dit aussi intuitif ou naïf). En ce sens où l’homme de la rue contiendrait toutes les possibilités de la science, et s’en servirait. Il s’en servirait notamment pour développer une psychologie naïve ou encore de sens commun, qui n’a (presque) rien à envier à la psychologie scientifique ou académique. Cette psychologie naïve permettrait au sujet d’inférer les causes des événements auxquels il est confronté, et donc d’élaborer sa conception des structures relationnelles. L’analyse naïve de l’action traite de la façon dont le comportement observable est lié à des causes inobservables. Selon Heider, il s’agit là d’une activité humaine fondamentale, qui permet aux individus de créer une organisation à partir du chaos et de mettre en rapport des stimuli qui changent continuellement avec des propriétés stables du milieu. Pour résumer, dans son analyse des relations interpersonnelles, Heider part de l’idée selon laquelle les individus possèdent une psychologie naïve qui permet de développer une vue cohérente de leur environnement. En somme, l’individu cherche une cohérence, un équilibre cognitif. Et cet équilibre passe par le processus d’attribution. Qu’est-ce que l’équilibre cognitif ? Tout d’abord qu’est ce qu’une cognition ? Selon Festinger (1957, p. 3), une cognition est « une connaissance, une opinion, une croyance concernant le milieu, soi-même ou son propre comportement ». Imaginons les trois cognitions suivantes : Pierre aime Paul, Paul aime Jacques et Jacques aime Pierre (cas 1). Ce cas illustre le fameux adage : les amis de mes amis sont mes amis. On a à faire à une triade équilibrée.

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De la même manière, la triade Pierre déteste Paul, Paul déteste Jacques et Jacques aime bien Pierre (cas 2) est également une triade équilibrée. Elle illustre là aussi un vieil adage : les ennemis de mes ennemis sont mes amis.

Par contre la triade suivante est déséquilibrée : Pierre aime Paul, Paul aime Jacques, Jacques n’aime pas Pierre (cas 3) Est également déséquilibrée la triade 4.

En fait, pour Heider, les seules triades équilibrées sont celles dont le produit des signes est positif, ce qui est le cas des triades 1 et 2. Les triades déséquilibrées ne constituent pas une bonne forme pour l’esprit. Lorsque cela se produit, l’individu est mu par un besoin, une motivation à restaurer de l’équilibre.

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Pour Heider, le sujet cherche à avoir un équilibre dans la sphère cognitive. En matière d’attribution, l’individu devrait être cohérent dans ses jugements comme dans ses attitudes. S’il y a déséquilibre, il va chercher à retrouver un état d’équilibre, soit en modifiant son environnement soit en modifiant un certain nombre de croyances et d’opinions relatives à cet environnement. Pour Heider, l’attribution causale interviendrait essentiellement lorsqu’il y a une incohérence dans le déroulement des événements. L’individu va par conséquent se livrer à une recherche des causes pour expliquer les situations inhabituelles, les situations surprenantes. Le processus d’attribution causale consisterait, à partir des effets provoqués d’un événement, à remonter la chaîne causale afin de rendre compte de la cause qui a provoqué les effets.

Pour ceci, l’individu va : ¾ Observer les effets des comportements ; ¾ Déduire ou inférer les facteurs à l’origine des effets. Tout se passe donc comme si l’attributeur (c’est-à-dire celui qui s’engage dans cette recherche attributionnelle) commençait par observer les actions, les comportements d’une personne donnée (soit elle-même, soit autrui), puis en déduisait les facteurs qui doivent avoir été présents pour que l’action ait pu être accomplie.

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Par ‘causes possibles’ sur le schéma, Heider entend aussi bien la motivation et l’habileté (qui relèvent toutes deux des forces personnelles) que la difficulté de la tâche (qui relève des forces environnementales). Intention et effort relèvent de la motivation, alors que la capacité (‘can’) relève à la fois de l’habileté et de la difficulté de la tâche. Enfin, l’action (ou le comportement observé) serait la résultante de l’effet, de l’intention et de la capacité. L’interprétation causale du monde social est faite selon une sorte « d’analyse factorielle implicite ». Dans cette analyse, certains facteurs se rattachent aux personnes, d’autres facteurs se rattachent à l’environnement de ces personnes. A partir de là, on peut se poser la question suivante : Dans quelle circonstance un observateur assigne-t-il à l’acteur la cause de son acte ? En somme, quel facteur fait que nous faisons un lien direct entre les effets du comportement de l’acteur et l’acteur ? Pour répondre à ces questions, voici ce que l’on sait. Un observateur peut assigner à un acteur la responsabilité de son acte : ¾ Si l’action peut être associée à l’acteur : la connexion est alors globale et la personne est tenue pour responsable de tout effet ayant un lien avec elle (un individu peut par exemple tenu pour responsable des actes de ses ancêtres). ¾ Si l’acteur est une condition nécessaire à la production de cet acte. C’est ce qui correspond à la responsabilité « objective » chez Piaget (1932). ¾ Si l’acteur avait la possibilité de prévoir ou d’empêcher l’action. ¾ Si l’action a été commise intentionnellement par l’acteur. C’est ce qui correspond à la responsabilité « subjective » chez Piaget (1932). ¾ Si l’action commise ne doit pas pouvoir être interprétée comme produite par l’environnement. En somme, pour cet auteur, l’intention est le facteur primordial pour que l’individu émette une explication causale en termes de causalité personnelle.

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2.2 Le modèle des « inférences correspondantes » de Jones et Davis (1965) Suite au modèle proposé par Heider, un courant de recherches impressionnant sur l'attribution va se développer. Le premier est celui de Jones et Davis (1965) dans lequel il est question de la perception des causes des actions d’autrui, i.e. des « hétéro-attributions ». Chez Jones et Davis, la préoccupation majeure est la perception par un individu (i.e. d’un observateur) des causes du comportement d’autrui. En somme, Jones et Davis se proposent d’étudier la façon dont les individus, ici les observateurs, tentent de connaître autrui, i.e. les acteurs. Hasard ? Observateur

Acteur

comportement

Acteur ? Environnement ?

L’idée centrale de cette théorie est que l’observateur pense que le comportement de l’acteur est causé par un des traits de caractère de l’acteur. Autrement dit, le postulat central de cette théorie est le suivant : les observateurs tentent de connaître autrui en partant de l’idée que si autrui émet telle conduite c’est parce que cette conduite est directement liée à leur personnalité. Il s’agit d’une conception du déterminisme personnologique des conduites. Pour qu’un observateur puisse accéder aux intentions sous-jacentes d’un acteur, il faut tout d’abord que l’observateur repère les effets de l’action. A partir de là, deux conditions doivent être nécessairement remplies pour que l’observateur attribue les effets de l’acte à l’acteur et non pas au hasard ou à des facteurs environnementaux. 1. Les effets repérés doivent être voulus par l’acteur. Il faut donc que l’observateur suppose que l’acteur soit conscient des effets de son action (sinon on ne peut rien inférer). 2. L’acteur soit capable d’agir de façon à provoquer les effets observés (aptitude à la réalisation des effets). De ces deux conditions, les personnes en déduisent l’intention. Et c’est parce que l’action est réalisée intentionnellement que l’on en déduit qu’elle est due à un facteur dispositionnel. Il faut donc lire le modèle ci-dessous de droite à gauche comme indiqué par la flèche. 9

Ce modèle a été nommé par Jones et Davis (1965) : le paradigme action-attribution.

Le paradigme action-attribution (Jones et Davis, 1965) A ce schéma, les auteurs ajoutent deux autres notions sur lesquelles repose l’attribution : 1. L’acteur doit être libre de ses choix et donc doit avoir plusieurs choix disponibles. 2. Il faut ajouter qu’un acte peut avoir plusieurs effets différents, mais que plusieurs actes peuvent avoir des effets communs. Le sujet observateur se basera alors sur les effets non communs (effets discriminants) à deux actes et ces effets qui correspondent à une intention spécifique.

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Les effets 2 et 3 sont des effets communs à l’acte A et B, alors que l’effet 1 est un effet spécifique à l’acte A et les effets 4, 5 et 6 sont des effets spécifiques à l’acte B. Jones et Davis illustrent le paradigme de l’action-attribution de la façon suivante : Quelles sont, pour un observateur les intentions sous-jacentes au choix du docteur X, jeune et brillant psychologue, entre un poste à l’université de Yale et un poste à l’université de Harvard ? Les choix de Yale et Harvard ont de nombreux points communs non discriminants § Même Etat. § Même prestige. § Même salaire.

Par contre l’effet spécifique de chaque choix est discriminant : § A Yale l’accent est mis sur l’expérimentation § A Harvard l’accent est mis sur l’interdisciplinarité. Et c’est l’effet spécifique de chaque choix qui va permettre d’attribuer une intention et audelà de cette intention une disposition spécifique au docteur X. Plus précisément, si ce jeune docteur choisit l’université de Yale, c’est qu’il a l’intention de s’y rendre et au-delà de cette intention c’est parce qu’il préfère l’expérimentation à l’interdisciplinarité.

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En somme, une fois la liberté de choix reconnu, le processus d’attribution se déroulerait de la façon suivante, vous allez : 1. Repérer les effets d’une action. 2. Faire la différence entre les effets spécifiques de l’action et les effets communs avec d’autres actions possibles. 3. A partir des effets spécifiques de l’action (effet discriminant), vous allez établir une correspondance entre l’action, l’intention de l’acteur et une disposition personnelle de l'acteur

Ex : Imaginez que votre voisine de palier ait 3 soupirants : Henri, Robert et Marcel. § Henri est blond, riche et séduisant.

eut des enfants.

§ Marcel est brun, pauvre mais séduisant et c’est un poète.

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Si on se conforme au modèle de Jones et Davis, vous allez attendre qu’elle choisisse 1 des 3 soupirants § Si votre voisine a choisi Henri, c’est parce qu’elle a un faible pour les blonds. § Si elle a choisi Robert, c’est parce qu’elle veut des enfants. § Si elle a choisi Marcel, c’est parce qu’elle préfère la poésie à l’argent.

2.3 Le modèle de la co-variation de Kelley (1967) La théorie de Jones et Davis porte essentiellement sur les attributions qu’un individu effectue à partir du comportement d’autrui (hétéro- attributions). On peut se demander ce qu’il en est pour les auto-attributions, i.e. les attributions que l’on fait sur soi. Kelley (1967) nous propose une théorie de l’attribution dont un des buts est de rendre compte à la fois de l’hétéro-attribution et de l’auto-attribution. Kelley distingue les attribution...


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