Title | CM7 Violence et maladie mentale |
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Author | Léa Cuvelier |
Course | Psychopathologie |
Institution | Université de Lille |
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Psychopathologie
CM7 Violence et maladie mentale
Introduction des notions de la maladie mentale et de la violence Définir la violence : ●
Selon Webster, Douglas, Eaves et Hart (1997) (travaille dans le domaine de la gestion du risque) “Tout acte causant des blessures à une autre personne et toute tentative ou menace d’acte de même nature… tout comportement qui peut provoquer la crainte chez une personne ordinaire…” “... actes qui sont assez sérieux qu’ils pourraient faire l’objet de sanctions criminelles ou civiles…”
●
Les comportements agressifs ne résultent pas nécessaires en blessure à autrui
●
Présence de difficultés de gestion à cause des risques ou des menaces pour autrui
●
Les comportement agressifs
-
problèmes d’intégration sociale : résidence, travail, contact social
-
problème de gestion et de traitement
-
conséquences pour les victimes
-
augmentation des victimisations et judiciarisation
●
Lire les chiffres, les comprendre avant de les diffuser
-
Définir : -
la terminologie employée (violence)
-
la population étudiée (diagnostics par exemple)
-
méthode d’identification (données officielles, auto rapportées, rapportées par la famille)
-
durée d’observation
-
conséquences du comportement agressif
●
La mesure la plus objective possible : -
Documents officiels : rapports médicaux, dossiers criminels, audition de la victime, casier judiciaires, ...
-
Observation directe : intervenants, familles, amis, …
-
Auto-déclaratif, auto-rapporté
●
Selon vous : ○
La majorité des crimes sont commis par des délinquants ? ■
Présentant une pathologie mentale OU
■
Ne présentant pas de pathologie mentale ?
●
Avant les années 1980 -
Dangerosité et maladie mentale : notions confondues
●
Durant les années 1980 -
Les “malades mentaux” (personnes qui présentent des troubles mentaux) ne représentent pas toujours la sécurité du public un groupe plus dangereux que l’ensemble de la population générale (Monhan et Steadman, 1983)
-
Les personnes atteintes d’une maladie mentale ne sont pas plus à risque de réaliser un crime que les autres membres de la population générale (National Mental Health Association, 1987)
●
Violence et maladie mentale : relation modeste mais significative -
Dangers de diffuser cette relation : stigmatisation (désignation négative et honteuse de quelqu’un sur la base de caractéristiques réelles ou supposées), étiquettes, droits individuels -
-
Emploi, logement, ressources, estime de soi, désespoir
Dangers d’ignorer cette relation : ignorer le besoin individuel et sociétal
●
Société actuelle : Prévention et gestion des risques
Quelques chiffres (Côté et Crocker, 2007) Prévalence des troubles schizophréniques : -
Prisons canadiennes : 7%
-
Population générale : 2%
Prévalence de la dépression majeure : -
Prisons canadiennes : 17%
-
Population générale : 5%
Opinion publique ●
Aux USA : 61% des américains pensent encore qu’une personne présentant un trouble schizophrénique agressera une autre personne très probablement.
●
En France, dans les enquêtes d’opinion publique, la schizophrénie est associé à un danger ou un passage à l’acte.
Quelques chiffres : Image de la schizophrénie auprès du grand publiques (enquêtes IPSOS) : ●
Représentation spontanée ○
Maladie et folie : 69% ■
○
(folie, démence, cinglé, barjot)
Violence : 16% ■
(crainte, peur, danger, agressivité, crime, serial)
○
Soins : 14%
○
Souffrance : 12%
○
Troubles du comportement : 6%
○
Enfermement : 5%
●
Connaissances : ○
86% : maladie mentale
○
5% : maladie physique
○
66% : maladie qui peut se soigner
○
22% : maladie qu’on ne peut pas soigner
●
Stigmatisation : ○
65% : peuvent mener des activités normales
○
48% : sont dangereux pour les autres
○
68% : sont dangereux pour eux
Différentes recherches déjà anciennes pour illustrer la prévalence de violence ! ●
Swanson et al., 1990 ○
○
114 H et F Schizophrènes ■
Schizophrènes sans abus de substances : 8,4%
■
Schizophrènes avec abus de substances : 30,3%
282 H et F EDM ■
Résultats similaires
→ Ont rapporté de la violence envers autrui l’année dernière ●
Lindqvist et Al Beck, 1990 ○
644 Schizophrènes H et F comparés à la population générale ■
8,5% schizophrènes
■
3,3% population générale
→ Dossier criminel pour acte violent avec autrui Dangerosité psychiatrique : étude et évaluation des facteurs de risque de violence hétéro agressive chez les personnes ayant des troubles schizophréniques ou des troubles de l’humeur. Recommandation de la haute autorité de la santé en France, 2011 Objectif (HAS) : Aborder la dimension psychiatrique de la dangerosité et son évaluation pour aider la prise en charge de patients dans un objectif de prévention des passages à l’acte et violent pour une meilleure prise en compte de la clinique. HAS : -
Notion de dangerosité psychiatrique et son contexte
-
L'épidémiologie et les facteurs de risques généraux et spécifiques
-
L'évaluation de la dangerosité et les premiers recours en cas de signe d’alerte
Dangerosité psychiatrique : étude et validation des facteurs de risque de violence hétéro agressive chez les personnes ayant des troubles schizophrénique ou des trouble de l’humeur. Concept de dangerosité ou de risque de violence ●
Dangerosité : notion complexe qui s’est développée à la fin du XIXème siècle (GOrofalo 1885) et qui a repris vigueur dans les années 80, en lien avec le sentiment d’insécurité sociale, politique et juridique.
●
Dangerosité, dangereux, danger : -
Le danger est une menace ou compromet la sûreté, l’existence de quelqu’un ou de quelque chose.
-
Dangerosité : -
Perception subjective qui connaît des évolutions en fonction des temps et des lieux, au regard des exigences variables du droit pénal et des attentes de la société en terme et de protection
-
Violence, risque de passage à l’acte, condamnations pour actes violents
●
Violence (OMS) : Usage délibéré ou menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autres personne ou contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque d'entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mauvais développement ou une carence.
●
Agression : Attaque contre les personnes ou les biens, attaque violente avec altération chez le victime de l’intégrité des fonctions physiques ou mentales
●
Agressivité : Intention agressive sans acte agressif
●
Dangerosité psychiatrique : manifestation symptomatique liée à l’expression
directe de la maladie mentale ●
Dangerosité criminologique : prend en compte l’ensemble des facteurs environnementaux et situationnels susceptibles de favoriser l’émergence du passage à l’acte
●
Pour rappel :
-
Il convient de souligner que les comportements violents ne concernent comme acteur qu’une petite minorité de personnes souffrant de troubles mentaux.
-
Ces personnes sont plus fréquemment victimes de leurs faits ou de ceux d’autrui.
●
Violences exercées sur elles mêmes
○
Autostimulations
○
Suicides : ■
12 à 15% des personnes souffrant de troubles schizophréniques ou bipolaires se suicident, mais il existe de rares occurrences de suicides précédés d’un homicide
●
Violences subies ○
Survictimisation des personnes souffrant de troubles mentaux graves ■
7 à 17 fois plus que la population générale
●
Les personnes souffrant de troubles mentaux ○
Rarement impliquées dans une violence envers des tiers
○
Tous types de violence : 3 à 5% par ces personnes
○
Augmentation du risque de violence chez ces personnes/population générale non malade, or celles qui ont commis des actes violents sont en nombre absolu très peu nombreuses
○
Comportements hétéroagressifs envers : famille, proches, autres patients, professionnels de la santé et exceptionnellement des personnes sans aucun lien
●
Quelque soit les données ○
La prise en charge thérapeutique demeure une préoccupation singulière, individuelle
○
Chaque patient dans son individualité est porteur d’une clinique qui lui est propre avec ou sans risque de violence
Recommandations ●
Faire savoir que les comportements de violence grave sont exceptionnels chez les personnes souffrant de troubles mentaux et qu’elles en sont plus souvent les victimes principales
●
Respecter la dignité de ces personnes en ne les réduisant pas à leur maladie : terminologie de schizophrénie ou de malades dangereux dans les médias
personnes souffrant de troubles schizophréniques, moment de violence au cours d’une maladie mentale… ●
Biens que les facteurs de risque de violence aient été identifiés, aucun n’est absolu. La présence de facteurs de risque ne doit pas faire perdre de vue que la violence s’inscrit dans l’histoire évolutive des troubles de la personne entre des périodes critiques et des période de stabilisation.
Facteurs de risque généraux et spécifiques de violence hétéroagressive ●
Les facteurs qui participent à la genèse des comportements violents : multiples et intriqués
●
La relation entre maladie mentale et violence : complexe, ne peut se réduire à un simple lien de causalité
●
Chez une personne souffrant de troubles mentaux, la présence de facteur de risque de violence ou de facteurs associés à la violence ne suffit pas à prédire la survenue d’un passage à l’acte
Facteurs de risque ou facteur associés à la violence hétéroagressive commune aux troubles schizophréniques et de l’humeur ●
Antécédents de violence et trouble des conduites dans l’enfance et l’adolescence
●
Comorbidité psychiatrique ○
Addictions
○
Personnalité psychopathique
●
Présence de troubles neuropsychologiques
●
Facteurs liés aux soins ○
Insight, déni des troubles
○
Alliance thérapeutique
○
Capacité à demander de l’aide
Facteurs de risque spécifiques aux troubles schizophréniques ●
Être attentif : ○
Aux idées de persécution, de contrôle, de grandeur
○
Aux hallucinations auditives impérative
○
A l’existence d’une personnalité psychopathique**
○
A l’existence d’atteintes cognitives
○
A l’arrêt du traitement et du suivi
○
A des projets irréalisables
○
A l’exposition à des facteurs déstabilisants, à l’absence de soutien social
○
A la prise d’alcool, de substances psychoactives
●
La personnalité psychopathique (cette partie sera développé en 3ème année) Certains patients récidivent non pas à cause de leur psychose mais du fait de l’association à un TPA sous-jacent (cf. Hodgins) 47% des meurtriers atteints de schizophrénie présentent un TPA associé et un abus d’alcool. Dans ces cas, l’histoire de violences précède la psychose (cf. Joyal)
Facteurs de risque spécifiques aux troubles de l’humeur ●
Être attentif ○
La violence n’est pas exceptionnelle au cours des troubles de l’humeur
Conclusion Quels soins ? ●
Désinstitutionnalisation
●
Certains diront plus on institutionnalise, moins on criminalise
●
La question de l’hospitalisation sous contrainte
●
Nécessité d’une clinique précise et évaluée longitudinalement dans ses dimensions psychopathologiques et violences pour ne pas focaliser sur les dimensions criminologiques
●
○
Type de trouble
○
Consommation de substance associée
○
Antécédents de violence
/ Idées antérieures ○
Stigmatisant OU
○
Déstigmatisant...