CM7 Psychologie de la prévention PDF

Title CM7 Psychologie de la prévention
Course Psychologie
Institution Université Savoie Mont Blanc
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Psychologie des conduites à risques : comorbidité ......


Description

C. Comportements à risques 1. Sexualité à risque Les comportements sexuels ne sont pas des comportements à risque. Qu’est-ce qu’un comportement sexuel à risque ? - Rapport non protégé ⇨ MST ⇨ Grossesse non désirée - Multi-partenariat ⇨ Peut générer de la détresse psychologique parfois - Pornographie ⇨ Premier contact avec la sexualité, risques pour le psychisme… - Conduites subies : rapport non désirés, viols… ⇨ Risques pour le psychisme - Homosexualité ? ⇨ Comorbidité forte avec des pathologies comme la dépression (Jouvin et al., 2008) mais aussi l’alcool, le tabac, les drogues…

Infections sexuellement transmissibles (MST ou IST) On a un paradoxe avec un changement de paradigme sur les croyances associées au SIDA et aux MST. On a un « relâchement » c’est-à-dire une tendance globale à penser que le risque n’est pas si important ou pas si grave, et l’idée que ce n’est pas un risque majeur comme il y a 50 ans. On a aujourd’hui des traitements contraignants mais qui permettent de vivre avec le SIDA, et cela a eu l’effet que l’on a « oublié » le SIDA et on observe une augmentation et/ou réapparition des autres MST comme l’hépatite B, l’herpès de type 2, le papillomavirus, la syphilis, la chlamydia… Certaines de ces MST sont souvent asymptomatique (comme la chlamydia). Qu’est-ce qui explique ce relâchement ? - Un effet « backlash » (=retour de bâton) dû à la sur-information du VIH - La sous information des autres IST - Forme de déni - Comorbidité avec l’alcool : augmentation du risque de comportements sexuels non protégé

La chlamydia En 2012, les plus touchés par la chlamydia sont les 20/24 ans. La séropositivité à la chlamydia a été multipliée par 2 en 12 ans.

La pornographie. Puglia et Glowacz (2015) ont montré qu’il y a une majorité de personnes qui sont «

lucides» quant à la pornographie mais 1 tiers à 1 quart des personnes pensent que la pornographie reflète la réalité des comportements sexuels (les femmes aiment cela, il y a des sentiments…). Ils ont aussi montré qu’il y a un impact direct de la pornographie sur la représentation sociale de la sexualité.

Les usages de la pornographie, les conceptions de la sexualité, ne sont pas être très différents chez les adultes et chez les adolescents (Peter et Valkenburg, 2011). Cependant, on ne va pas parler d’addiction sexuelle chez les adolescents car il y a souvent une absence de consultation, un état uniquement transitoire, etc. On retrouve une association avec des variables de type recherche de sensation et avec une diminution de la satisfaction de vie.

Grossesse adolescente 3,3% des d’adolescentes sont tombées enceintes en 2017 suite à un rapport non protégé (dont 72% vont faire une IVG, 16% une fausse couche, et 12% vont aller au

terme). Cela est très fortement influencé par le milieu d’origine et par des facteurs tels qu’une faible estime de soi, une dévalorisation, une baisse du sentiment de contrôle (Boden et Horwood, 2006). Cette comorbidité génère un risque dépressif majeur (Morvan et al., 2008).

2. Comportements « extrêmes » : sport, conduite…

Conduites motorisées à risque C’est la 1ère cause de mortalité des 15-24 ans car elle est responsable de 26% des tués sur la route de cette classe d’âge et (13% de la population). Le sexe ratio est de 3 à 4 hommes pour 1 femme. On a une prédominance forte des deux roues. Gramboulan (2017) a distingué 3 types d’accidents chez les adolescents : - Sans erreur et sans cause évitable : fatalité - Pour donner suite à une erreur, imprudence : conduite à risque - Recherche délibérée du danger, suicide déguisé : conduite de risque Facteurs comorbides : - Manque d’expérience - Véhicule défectueux - Vitesse excessive - Alcoolémie - Non-port de la ceinture

Un autre facteur explicatif est un sentiment de contrôle maintenu, de déni du danger (Finn, 1990). Il y a aussi la croyance d’être moins dangereux que ses pairs (Finn et Braggs, 1986). Il faut distinguer la prise de risque volontaire du risque ignoré (Pérez-Diaz, 2002).

Il y a une culture ancienne du risque routier.

3. Conclusion L’adolescence est une période de transition. Cela va avoir des conséquences et notamment la difficulté de distinguer le normal du pathologique. Il faut donc établir des critères de discernement : - Isolement social - Danger vital - Danger pour les autres - Danger pour la société - Comorbidité importante avec la dépression, anorexie, TS - Importance d’un suivi régulier : évolutions rapides (il ne faut pas se fier à un unique bilan)

III. Les conduites à risque chez l’adulte : du risque à l’addiction A. Typologie des CAR de l’adulte : enjeux sanitaires et sociaux Terminologie Souvent dans la littérature, « conduite à risque » est plutôt réservé à l’adolescence et chez les adultes on a plutôt tendance à parler d’addiction. Ce découpage est-il pertinent ? S’il y a une attention particulière portée à l’adolescence c’est parce que c’est une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte sachant qu’il y a plus de rupture entre l’enfance et l’adolescence qu’entre l’adolescence et l’âge adulte. On a une poursuite d’un certain nombre de CAR à l’âge adulte (sexuelles, substance, tabac).

Distinction adulte – adolescent (Desrichard, 2004) • Ce qui est sanctionné par les adultes (la première cigarette, le binge drinking…) • Ce qui est sanctionné par les deux groupes (drogues dures, comportements sexuels à risque…). • Ce qui est sans sanction sociale directe (alimentation, sport…) • Ce qui est propre à l’adulte : chronicité (s’étale sur 10-15 ans), CAR spécifiques (jeu, bronzage…)

Un enjeu social et sanitaire majeur Si on prend l’alcool, en France, cela représente 800 000 décès prématurés depuis 2000 (environ 40 000 décès par an directement imputables à l’alcool). Les opiacés, aux USA,

représentent environ 40 000 morts par an. Le tabac est responsable de 80 000 morts par an en France. Ce plus, cela peut engendrer un absentéisme au travail et aussi une vie de famille altérée.

Différences CAR adultes – adolescents • Facteur personnalité : joue un rôle chez l’adolescent et chez l’adulte dont pas spécifique à une catégorie d’âge • Contexte social : joue un rôle chez l’adolescent et chez l’adulte dont pas spécifique à une catégorie d’âge • Rite de passage / ordalie : elles existent aussi chez l’adultes mais elles sont beaucoup plus rares chez l’adulte que chez l’adolescent donc plus spécifique à l’adolescence • Sexe ratio : joue un rôle chez l’adolescent et chez l’adulte dont pas spécifique à une catégorie d’âge (plus de conduites à risque chez les hommes que chez les femmes à l’adolescence et à l’Age adulte) • Temporalité : elle sera plus longue, plus chronique chez les adultes et plus restreinte chez l’adolescent

Conduites spécifiques chez l’adulte vs l’adolescence • Accès (légal, financier, autonomie) • Groupe sociaux différents • « Être addict » (les appellations autour de l’addiction sont d’avantage une spécificité de l’âge adulte)

Addict – addiction (addictus : esclave pour une dette) Parfois on retrouve une certaine connotation positive derrière « je suis addict », « je suis accro ».

Rappel : Goodman (1990) • • • •

Impossibilité de résister à l’impulsion du passage à l’acte Sensation de tension précédent le comportement Plaisir ou soulagement durant le passage à l’acte Sensation de perte de contrôle pendant l’acte + 5 critères parmi 9 : ✓ Monopolisation de la pensée ✓ Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitée à l’origine ✓ Tentatives pour réduire contrôler ou abandonner le comportement ✓ Temps important à préparer les épisodes et à s’en remettre ✓ Survenue pendant des obligations professionnelles, scolaires, familiales ✓ Activité sociales, familiales, professionnelles sacrifiées ✓ Perpétuation malgré la connaissance des problèmes ✓ Besoin d’augmenter l’intensité

✓ Agitation, irritabilité si non réalisation On a un problème de terminologie : il est difficile de trancher entre addiction, dépendance et CAR d’autant plus que ces trois termes peuvent se recouper (on a un overlapse)....


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