Cours sur Montaigne et les Essais PDF

Title Cours sur Montaigne et les Essais
Course Littérature Française - Mythe Et Littérature
Institution Université de Bourgogne
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Prise de notes portant sur le contenu d'un cours portant sur la biographie de Montaigne et une analyse de son oeuvre Les Essais, pratique pour les lycéens, les étudiants à l'université et ceux en classe préparatoire...


Description

Montaigne (Michel Eyquem de) I- Biographie 1) Une éducation humaniste  naissance : 28/02/1533 en Dordogne  famille : → noblesse récente → père :  riche commerçant  a combattu auprès de François Ier en Italie  Montaigne l'admire et l'affectionne beaucoup  éducation :  Montaigne, enfant, envoyé chez une famille de paysans, dans un village à proximité pour qu'il apprenne la simplicité  une fois revenu au domaine, ses précepteurs lui parlent uniquement en latin  il apprend également le grec  1539-1546 : Montaigne est au collège de Guyenne, assez récent et qui s'appuie sur les principes humanistes. Il a les meilleurs maîtres et assimile brillamment l'enseignement humaniste  études de 2 ans de philosophie à la Faculté des Arts de Bordeaux  Montaigne étudie le droit à Toulouse

2) Engagement politique et rencontre de La Boétie  1554 : Montaigne nommé conseiller à la Cours des Aides de Périgueux  1557 : conseiller au Parlement de Bordeaux → rencontre d'Etienne de la Boétie → amitié exceptionnelle décisive qui influence sa vie et son œuvre  Fréquentation des rois de France et de la cour  rencontre de François II en 1559  participation au siège de Rouen en 1562  gentilhomme du roi de Navarre (futur Henri IV) en 1577  1563 : tragédie pour Montaigne : mort de La Boétie  Implication dans les conflits religieux de cette époque :  1572 : Massacre de la Saint Barthélémy : Montaigne, médiateur entre protestants et catholiques (lui même catholique modéré pour la paix)  1581 : il apprend qu'il est élu maire de Bordeaux  1583 : il réélu avec sa volonté et en profite pour se faire le négociateur entre Henri de navarre et le roi Henri III)  Montaigne est même embastillé mais est libéré quelques jours plus tard sur ordre de Catherine de Médicis

3) Retraite et écriture des Essais  1568 : mort du père de Montaigne. → Prise de conscience de la fragilité de la vie → Héritage du domaine familial => éloignement de la vie publique : installation de sa « librairie » dans une tour de son château, contenant tous ses livres ainsi que ceux que la Boétie lui a légués à sa mort

 1570 : renoncement à sa charge de magistrat  Montaigne se consacre dès lors à l'étude de textes anciens et à la réflexion  1572 : début de l'écriture des Essais  1580 : 1ère édition des Essais (tomes I et II) il entame un voyage en Europe pour se faire soigner de son mal de pierres. Il écrit durant cette période un Journal de voyage ainsi que de nombreuses réflexions  1588 : 2ème édition des Essais à Paris, avec de nombreux ajouts ainsi que le 3ème tome → rencontre de Marie de Gournay, qui devient sa fille d'adoption  1592 : Mort de Montaigne (maladie des pierres)  1595 : édition posthume des Essais par Marie de Gournay

II- La personnalité et l’œuvre de Montaigne 1) L'homme  Physionomie morale : Montaigne, passionné d'indépendance et avide de plaisirs  l'indépendant : Montaigne était un féru d'indépendance et il s'appliquait à préserver jalousement sa liberté : → refus de vivre à la cour → refus des contrats le plaçant sous la tutelle d'un roi et des grands  le voluptueux : Montaigne recherche le plaisir et fuit le tracas : → sa jeunesse lui a appris à aimer la vie et à la cultiver → il savoure avec délice toutes les voluptés → il s'arrange pour augmenter leur intensité, en faisant participer l'esprit et non plus uniquement le corps (cf : « De trois commerces »)  L'intellectuel : Montaigne se présente comme un fervent humaniste et un dilettante :  L'humaniste : Montaigne est extrêmement cultivé : → la lecture est une grande joie dans sa vie : il jouit quotidiennement de sa « librairie ». Il emporte des livres partout de tout temps (cf : « De trois commerces ») → Il lit des auteurs latins (Sénèque, Plutarque etc) et les cite très régulièrement dans ses Essais  Le dilettante : Montaigne est toutefois loin d'être pédant malgré son savoir : → il méprise royalement les gens qui étalent vaniteusement leurs savoirs → il haït les spécialisations, qui limitent à une étude particulière, empêchant ainsi la vérité humaine, et ainsi le spectacle mouvant des choses (le chapitre « Des coches » abordent de façon assez symbolique cette société en mouvement dans laquelle Montaigne vit) → Montaigne recherche les plaisir intellectuels, c'est un homme paradoxal  L'honnête homme : bien qu'il aime la solitude (dans sa « librairie » notamment, Montaigne goûte aussi aux joies de la société :  l'hôte : → quand il ne voyage pas, Montaigne vit dans son domaine, parmi sa famille → il aime recevoir des invités (famille, amis, voisins) et passe du bon temps avec eux, écartant les étiquettes et les règles afin que chacun puisse être lui-même (« De trois commerces »)  Le causeur : « Mais de tous les plaisirs de la vie de société, il n'en est pas de plus délicat que la conversation » (« De l'art de conférer ») → Montaigne est un homme naturellement langagier → il a pour passion les discussions intelligentes et piquantes face à des gens qui ont de la réparti et du mordant → il voit la conversation comme un moyen d'exercer son esprit → il établit des règles précises lors de ses conversations : - s'adapter à ses interlocuteurs sans être pédant (« De trois commerces »)

- éviter les étalages de science - respecter les opinions d'autrui - rechercher la contradiction => Montaigne préfigure ainsi l' « honnête homme » du XVIIe siècle

2) Le penseur  Montaigne ne peut être véritablement défini comme un philosophe puisqu'il n'adopte pas une idéologie fixe et figée : sa doctrine est changeante, mouvante au gré de son expérience. Il apporte cependant un art de vivre et des idées quant à plusieurs sujets.  L'art de vivre : grand problème de Montaigne, héritier de la sagesse antique : celui du bonheur. → cherche à le résoudre pour lui :  L'homme devant la mort : → les stoïciens pensent que pour se préparer à la mort, il faut y songer sans cesse = erreur selon Montaigne → il préfère écouter la leçon de la nature : elle enseigne que la mort n'a rien d'effroyable et constitue un bout et non un but de la vie. Inutile donc de s'y préparer → il préfère donc s'appliquer à utiliser au mieux le temps qu'il passe sur terre  L'homme devant la vie : → cependant, l'utilisation de ce temps ne doit pas être livrée au hasard : elle doit répondre à la raison et au jugement. → se connaître soi-même devient alors primordial afin de se soumettre à la nature qui nous guide et nous dit que faire. → Montaigne s'analyse donc afin de mieux cerner ses goûts, ses besoins et ses imperfections → Pourtant, selon lui, aucune règle de conduite n'est universelle : il en existe mille, qui nécessitent de s'adapter aux situations changeantes du monde → Montaigne prône la régulation des passions  Le philosophe :  Montaigne et le stoïcisme : → Montaigne commence par admirer la doctrine stoïque, notamment à travers Sénèque → il se persuade que la vertu demande effort et discipline et croit à l'efficacité d'une règle rigide et stricte pour se préserver du malheur → il croit que la volonté triomphe de la douleur, que le sage sait se préparer à la mort en y songeant constamment  Des notes d'épicurisme → Puis Montaigne pense que pour être heureux, il faut profiter de la vie dans l'instant présent tout en régulant les passions qui sont mauvaises conseillères → le plaisir n'est pas dans l'excès mais dans la modération et la mesure → le corps participe comme l'esprit à l'acquisition des plaisirs (hygiène de vie)  La réaction sceptique : → Montaigne s'éloigne peu à peu de l'austère discipline stoïque et s'inscrit peu à peu dans une attitude sceptique → les sens sont trompeurs, sources d'illusions, ils nous aveuglent → il doute de tout : il faut douter de tout tout le temps car rien n'est jamais acquis et le monde est changeant et en constant mouvement. Il faut soi-même tenter l'expérience (ce qu'il fait avec ses Essais) → aucune loi humaine n'est universelle : il ne souhaite pas en changer car l'ordre maintenu est un moindre mal → grâce à ses expériences (magistrat, voyage en Europe, guerres civiles et religions), il a une

expérience humaine qui le rend hostile à toute affirmation dogmatique. Sa devise devient « que saisje ? » → pour lui, l'Homme est incapable d'atteindre la vérité : le savoir est illimité => il se garde dès lors d'affirmations universelles ou de règle de vérité et se contente d'apporter une réflexion basée sur ses expériences personnelles, pensant que dans un monde changeant, tout est relatif (« Sur des vers de Virgile »)  Les idées politiques et religieuses : Montaigne n'applique cependant pas son principe de soumissions à la nature à tous les problèmes.  Le conservateur : → Montaigne n'est pas forcément favorable au changement → il ne croit pas à une forme idéale de gouvernement ou à la vérité absolue du dogme → le changement apporté serait-il meilleur que la situation précédente ? → Montaigne sert ainsi fidèlement son souverain et reste un catholique modéré  Le réformateur : → il sait toutefois défendre avec fougue et hardiesse les causes qui lui semblent nécessaires → il s'est ainsi positionné en médiateur entre protestants et catholiques lors des guerres de religions → il a protesté contre les cruautés de la justice, en particulier de la torture au nom de l'humanité → il s'est insurgé de la colonisation barbare du Nouveau-Monde par les conquistadores notamment (cf « Des coches ») → il se démarque de ses contemporains en voyant les « sauvages » comme des personnes naturelles, aux mœurs non corrompues comme celles des Européens, et non pas comme des barbares comme la plupart de ses congénères (cf « Des cannibales »)  Les idées pédagogiques : → il parle dans ses Essais de souvenirs de sa propre éducation (« De l'expérience » et « De l'institution des enfants ») → il y formule aussi des idées pédagogiques, notamment dans le chapitre « De l'institution des enfants » → il reproche aux collèges et aux scolastiques de privilégier un enseignement encombré de pédantisme encore trop axé sur la mémoire plutôt qu'un enseignement où la réflexion et la morale primeraient → il préfère favoriser l'esprit critique, le développement et l'épanouissement individuels dans la discussion etc → il est contre le savoir pour le savoir, la science pour elle-même. Pour lui, l'apprentissage doit servir à tirer quelque chose. → il s'oppose aux méthodes pédagogiques des scolastiques et à leur violence : il est contre les châtiments corporels. → reniant les techniques vieillottes du Moyen-Age, il préfère former un homme à l'esprit ouvert et réfléchi et au jugement clair et équitable plutôt qu'un érudit, appartenant à l'élite « La tête bien faite plutôt que bien pleine »

3) L'artiste  Malgré une apparence de laisser-aller et de naturel, Montaigne retravaille sa langue et étudie son art  La langue : Les Essais sont la 1ère œuvre à portée philosophique rédigée en français, elle est ainsi accessible à tous → la langue de Montaigne est très riche mais est très scrupuleuse sur le choix des mots → il aime les tournures du langage populaire → il utilise des mots très sûrs, tirés du fonds national français → il utilise de même des mots latins francisés pour enrichir son propos

→ il utilise avec discrétion des mots de patois (gascon) → il rejette les mots savants => Montaigne est à la fois conservateur et novateur en matière de langue  Le style  le naturel : → les Essais ont le ton d'une conversation familière car Montaigne dit aimer « le parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche » → Montaigne garde le désordre pour principe dans son œuvre : - mimétisme : l'écriture suit les mouvements de la pensée, d'où les nombreux ajouts (éditions de 1588) et les nombreuses digressions dans les chapitres (amplifications) - didactisme : les reprises sont un moyen de convaincre - inachèvement : l’œuvre reste ouverte et peut ne pas être considérée comme achevée → ce naturel ne l'est toutefois pas tant que cela puisque les nombreux manuscrits retrouvés témoignent d'un soi méticuleux à améliorer et à retravailler son style  Le mouvement : → la phrase de Montaigne suit sa pensée : elle s'achemine après bien des détours pour nous mener vers le but : associations imprévues, phrases à rallonge, rebondissements capricieux → le style est vif, clair et concis  la couleur: → Montaigne traduit souvent ses idées par des images concrètes, souvent métaphoriques → il apporte ainsi couleurs et images originales à sa langue, en utilisant des métaphores juxtaposées pour illustrer son propos  la poésie : → le style de Montaigne peut également être très poétique → des passages entiers de chapitre s'apparentent à de la poésie en prose basée sur des rythmes explicites, des assonances, des allitérations, des paronomases, des rimes internes etc → Montaigne veut faire passer une éthique, il argumente mais ne se détache pas d'une volonté ferme de bien écrire. → amateur de poésie latine et française

III- Les Essais : l'invention d'un genre 1) Peindre l'Homme à travers le moi : le projet des Essais  Montaigne décide d'écrire les Essais à la mort de son meilleur ami La Boétie : il souhaite en quelque sorte lui rendre hommage et c'est ainsi qu'il intègre des poèmes de ce dernier dans son tome I. Il éprouve également un désir de combler ce vide d'un ami avec qui il pouvait converser de tout.  En intitulant son ouvrage ainsi, Montaigne songeait tout d'abord à ce sens : « tentative », « expérience », « épreuve » etc  Montaigne s'est retiré de la vie publique pour écrire ses Essais (cf I) : en écrivant ce livre, il s'est découvert au fur et à mesure  Les Essais ont pour ambition la peinture exacte, naturelle, sincère et lucide afin de se montrer et de se dévoiler tel qu'il est vraiment → cette peinture du « moi » trouve une raison philosophique qu'il tire de Socrate et de son « connais toi toi-même », il s'agit là de l'ambition de Montaigne → il dit au lecteur dans son prologue « C'est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit, dès l'entrée, que je ne m'y suis proposé aucune fin, que domestique et privée » → il écrit également dans son prologue « je suis moi-même la matière de mon livre »  Montaigne a pour but de se décrire lui-même, espérant ainsi trouver une valeur universelle à

l'analyse de sa personne : un exemple qui deviendra valable pour tout le genre humain  Les expériences de Montaigne sont la matière même de ses Essais et permettent de faire avancer sa pensée. Ainsi grâce à son expérience de magistrat, sa rencontre avec des cannibales, son voyage en Europe entre 1580 et 1581, sa maladie, la mort de son ami le plus cher etc, il peut porter un regard critique sur sa société et discourir sur des sujets très variés (variété thématique des Essais)  Il n'exclut toutefois pas les relations avec les autre, auxquels il s’intéresse beaucoup → il apprécie tout particulièrement la conversation avec l'autre (cf II- 1) ) → fréquenter les autres permet de grandir selon lui => Montaigne invente ainsi un genre nouveau, à portée autobiographie, à la fois imprégné des pensées antiques et du nouvel idéal humaniste

2) Le parcours des Essais : de la 1ère édition à la version finale  Les Essais de 1580 :  Après avoir résigné sa charge de magistrat, Montaigne s'exile dans sa tour pour lire et penser  Il accumule les chapitres et en 1578, il en dénombre 94 qu'il répartit en 2 livres.  Cette première version paraît en 1580. Mais ce n'est là qu'une ébauche de la version finale des Essais.  La plupart des sujets qu'il aborde sont restreints et les chapitres sont maigres.  La plupart du temps, l'auteur groupe auteur d'un exemple ou d'une idée des anecdotes, des sentences empruntées aux Anciens, et conclut en dégageant une règle générale.  Quelques sujets sont très étoffés et abordent des questions d'un intérêt plus vaste  La pensée de Montaigne n'est pas encore fixée à cette époque.  Les nouvelles expériences et la deuxième édition des Essais : 1580-1588  Souffrant de la gravelle, Montaigne trouve ce prétexte pour entreprendre un long voyage en Europe de 1580 à 1581. Il visite la France, l'Allemagne, l'Italie (où il obtient la citoyenneté romaine) et la Suisse. → durant son périple, Montaigne a tenu un Journal de voyage, dans lequel il note les détails des façons de vivre et des mœurs qu'il découvre dans ces autres pays. → Montaigne se révèle être passionné et intéressé par tout : loin de s'effaroucher des mœurs divergent des siennes, il observe avec passion ces mœurs et croyances locales, qui apportent un éclairage nouveau sur sa connaissance de l'Homme  Montaigne apprend pendant qu'il est en Italie qu'il a été élu maire de Bordeaux en 1581: → la gestion municipale le rend riche d'une nouvelle expérience de même → il s'implique ainsi dans la vie politique, prend une position modérée et neutre dans le conflit religieux de l'époque auquel il participe en tant que médiateur => Ces 2 expériences nouvelles ont donné à Montaigne la connaissance des pays étrangers et des événements contemporains  Fort de cette expérience nouvelle, Montaigne revient à sa « librairie » en 1586 où il s'adonne de nouveau à ses Essais → il modifie et complète les chapitres des 2 livres déjà publiés, d'une façon qui vient parfois contredire la pensée initiale → il compose 13 nouveaux chapitres, denses et étoffés, qu'il groupe en un 3ème livre → c'est en juillet 1588 qu'il édite à Paris cette nouvelle version des Essais, renforcée d'un 3ème livre et de 600 ajouts aux deux premiers.  Les nouveaux chapitres sont particulièrement riches en réflexions personnelles et l'opinion des Anciens n'apparaît plus qu'à titre d'exemple ou d'illustration. → Histoire de ses mœurs : il raconte sa vie, ses expériences, (« Du repentir »), les plaisirs qu'il a goûtés dans l'amitié, l'amour et les livres (« De trois commerces »), ses habitudes et ses maladies

(« De l'expérience »). → Histoire de ses actions aussi : il passe en revue les récents événements qu'il vient de vivre : son voyage, sa gestion municipale, le rôle qu'il a joué dans la guerre civile et la peste (« De la physionomie »)  Ces réflexions personnelles sont cependant le point de départ d'une philosophie sur l'Homme et sur la vie : → sa pensée a gagné en gravité et en profondeur. Montaigne aborde des questions d'un plus large intérêt → il tend à se décrire sous son aspect le plus général afin de fournir au lecteur des éléments permettant de philosopher sur lui-même et sur la vie → il assume pleinement cette peinture impudique qu'il fait de lui : « Le premier, je me communique au monde par mon être universel... Tout homme porte en soi un exemplaire de l'humaine condition. »  Dernière édition des Essais :  Les dernières années de Montaigne sont marquées par la sérénité et la présence de Marie de Gournay, qu'il considère comme sa « fille d'alliance »  il continue à s'intéresser aux affaires publiques mais y intervient de moins en moins, à cause de sa maladie.  Retiré dans sa tour, il lit abondamment des historiens et philosophes latins tels que Platon, Tite-Live, Hérodote...  Parallèlement, il modifiait encore son œuvre, l'augmentait, et ajoutant des réflexions encore plus personnelles en vue d'une réimpression.  Sa maladie le tue malheureusement en 1592.  Marie de Gournay publie à titre posthume une nouvelle édition de son œuvre, enrichie de ses dernières modifications en 1595.

3) Une œuvre humaniste  Les Essais sont une œuvre profondément humaniste car porteuse de ses idéaux :  Montaigne y donne son avis sur l'éducation (cf II-2) )  il met également en avant la connaissance et les livres, sans toutefois tomber dans la pédanterie  il a pour but de se connaître lui même et de se peindre le plus fidèlement possible afin de faire de son portrait une universalité de l'Homme car tous les Hommes sont pareils  Montaigne s'inspire énormément des Antiques : il les lit avidement, les cite sans modération et s'appuie sur leurs philosophies, allant du stoïcisme au scepticisme en passant par l'épicurisme.  Il apporte dans son œuvre une éthique : Montaigne souhaite transformer, changer l'Homme. Il désire régler son comportement social, l'art de conférer, de bien lire etc, il cherche également à enseigner aux hommes renaissants l'importance de la « bonne foi » : être naturel et honnête avec soi même dans un monde vicié et corrompu par ...


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