Demain dès l\'aube analyse linéaire du poème PDF

Title Demain dès l\'aube analyse linéaire du poème
Author ilef zaafrane
Course littérature française
Institution Université de Carthage
Pages 3
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Summary

Victor Hugo est, pour divers lecteurs aujourd’hui, le vieillard à la barbe fleurie qui écrivit L’art d’être grand-père, un ouvrage qui dépeint les rapports entre générations sous une lumière assez valorisante. Toutefois, il est surtout connu pour ses Contemplations, recueil de poésie écrit en hommag...


Description

« Demain dès l’aube », Victor Hugo Analyse linéaire Introduction : Présentation de l’œuvre et de l’auteur et du poème: Victor Hugo est, pour divers lecteurs aujourd’hui, le vieillard à la barbe fleurie qui écrivit L’art d’être grand-père, un ouvrage qui dépeint les rapports entre générations sous une lumière assez valorisante. Toutefois, il est surtout connu pour ses Contemplations, recueil de poésie écrit en hommage à sa défunte fille Léopoldine, décédée en 1843 noyée dans la Seine suite à un accident tragique. « Demain dès l’aube » est extrait du livre IV des Contemplations, intitulé « Pauca Meae », dédié à la représentation de la douleur lancinante du poète et au deuil de Léopoldine. Sujet du texte/poème/scène : (s’il s’agit d’une pièce de théâtre ou d’un roman il faut situer avant le passage à analyser dans l’ensemble de l’œuvre et donner un très bref résumé de ce qui précède le texte à analyser.) En effet, c’est à la veille du quatrième anniversaire de l’accident, que Victor Hugo compose ces trois strophes en alexandrin qui constituent le poème. Dans une tonalité élégiaque, le poème décrit le cheminement du poète vers la tombe de son enfant. Il s’agit dans une certaine mesure d’un poème à chute dans la mesure où les deux derniers vers révèlent qu’il ne s’agit pas d’un rendez-vous amoureux comme le laisse entendre le début du poème. Mouvement du texte et critère du découpage : (selon quels critères peut-on découper le texte : selon le lieu/ le temps/ les personnages/ ou un critère thématique c'est-à-dire le sujet de chaque paragraphe/ strophe.) Nous procédons à un découpage selon un critère thématique. Première strophe (4 premiers vers) : le cheminement du poète Du vers 5 jusqu’au vers 8 : le mutisme / indifférence du poète face à la nature Les vers 9 et 10 : Analyse du poème : (il faut s’attarder sur chaque vers/ phrase) I)

Première partie :

Le poème s’ouvre sur une triple évocation du cadre temporel « demain », « dès l’aube », « à l’heure où blanchit la campagne ». Cette référence temporelle assez précise et exhaustive inscrit le poème d’emblée dans le futur. Le terme « aube » fait échos au verbe blanchir (aube = albus en latin qui signifie blanc). Ainsi, s’installe dans le poème une dimension de pureté, d’innocence et de nouveauté renforcée par ces deux termes.

Le verbe « partir » (je partirai), placé en rejet, implique une trajectoire et un déplacement. Les verbes du mouvement sont omniprésents dans tout le poème « partirai », « irai », « marcherai », « arriverai ». L’adresse à l’interlocuteur par le biais du pronom personnel « tu » introduit une sorte de faux dialogue dans le poème. Hugo semble s’adresser à une présence humaine concrète et vivante et qui semble à son tour l’attendre. L’alternance entre la première personne du singulier « je » et la deuxième personne du singulier « tu » appuie cette idée. Le parallélisme « j’irai par la forêt », « j’irai par la montagne » évoque dans un premier temps une certaine musicalité mais aussi une représentation du trajet et du chemin qu’empruntera le poète. Nous y voyons une amplification du désir du poète pour partir et sa détermination à franchir toutes les frontières et à surmonter toutes les difficultés auxquelles il sera confronté. La progression du poète est donc à la fois temporelle et spatiale. Le voyage du poète semble être motivé par le désir de revoir l’être aimé. Leur séparation lui paraît insurmontable et insupportable. Cet aspect apparaît à travers le recours à la négation « je ne puis » ainsi que l’adverbe « longtemps ». Ce premier quatrain semble évoquer l’idée d’une rencontre amoureuse dans la mesure où la première strophe semble constituer un discours qui s’adresse à une femme aimée. II)

Deuxième partie :

Le champ lexical de la sensation « les yeux » « voir » « entendre » « bruit » traverse la deuxième partie du poème. Chaque référence est, cependant, précédée par une préposition exprimant la négation « sans rien voir », « sans entendre ». Le poète est alors insensible au monde et à la nature qui l’entourent et choisit de se refermer au monde extérieur. En effet, le sujet qui s’exprime semble être replié su soi « les yeux fixés sur mes pensées », « les mains croisés ». Le rythme saccadé des vers 7 et 8 traduit la douleur du poète et semble mimer un sanglot étouffé. Il met en emphase également les adjectifs « triste », « inconnu » et « seul » qui semblent condenser à eux seuls l’état du poète. D’un autre côté, l’analogie « le jour […] comme la nuit » souligne l’indifférence du poète et son incapacité à s’émouvoir devant les paysages qui l’entourent. Cette interchangeabilité entre le jour et la nuit rappelle la monotonie et l’aspect tragique et funeste du sort auquel se trouve condamné le poète. La métaphore « l’or du soir » que l’on peut considérer dans une certaine mesure comme un oxymore insiste sur l’indifférence du sujet qui s’exprime face à la beauté de la nature. Le terme « voiles », synecdoque du bateau, rappelle le blanc du linceul et préfigure le terme « tombe » à la fin du poème. III)

Troisième partie :

Les deux derniers vers permettent enfin au lecteur de saisir le sens du poème qui s’avère être un texte qui chante la douleur de la perte et non pas la description du trajet entrepris pour retrouver l’être aimé. La polysémie du terme « tombe » au niveau des vers 11 et 9 appuie l’ambiguïté du poème. Ce syntagme nominal installe dans le poème la présence effective et non plus suggérée de la mort. En effet la frontière entre la vie et la mort n’est plus étanche ou facile à tracer. Les rimes « tombe/tombe » et « Harfleur/ fleur » ainsi que les rimes internes « j’arriverai/ je mettrai » et « houx vert/ bruyère » procurent au poème une certaine musicalité. Conclusion : Dans « Pauca meae » Hugo semble osciller dans l’évocation du souvenir de sa fille bienaimée Léopoldine entre réminiscences heureuses et plaintes douloureuses. Ainsi, nous retrouvons dans d’autres poème comme « Elle avait pris ce pli » l’évocation d’un souvenir plutôt joyeux qui permet à l’auteur de dépasser sa douleur....


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