Devoir Histoire et Images PDF

Title Devoir Histoire et Images
Course Histoire
Institution Université Le Havre Normandie
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MORGANTI Ava.

Option : Histoire et Images.

M. Jean-Noël CASTORIO.

American History X, Tony Kaye.

American History X est un film américain sorti en 1998 et réalisé par Tony Kaye. Ce film est le premier film du réalisateur londonien et, semblerait-il, le plus retentissant de sa carrière. Les acteurs sont Edward Norton qui a notamment joué dans Fight Club en 1999 et Peur Primale en 1996. Il joue le personnage principale, une figure fraternelle, paternelle mais aussi une figure vivante de la haine croissante des Etats-Unis envers des population immigrées aux yeux de son cadet joué par Edward Furlong. American History X est tourné alors que de nombreuses guerres se jouent dans des pays d’Orient et africains tels que la guerre du Congo de 1998 à 2002. Une guerre dans laquelle les Etats-Unis ne sont pourtant pas impliqués. Le film est donc tourné dans un contexte économique plus que favorable et où le seul scandale est celui de l’infidélité du président Bill Clinton avec sa stagiaire Monica Lewinsky. Cependant, la haine raciale croît, la couche de la classe populaire américaine ne se sent pas écoutée. Cette haine raciale croît notamment à cause de nombreux événements : une plus grande immigration de Mexicains ou de Puerto-ricains. Mais aussi le premier attentat au World Trade Center en 1993 par Ramzi Yousef, condamné à la perpétuité en 1997 ou encore deux lois passées par Clinton en 1996 : Illegal Immigration Reform and Immigrant Responsibility Act qui vise à réduire l’immigration et punir plus sévèrement l’immigration illégale et Antiterrorism and Effective Death Penalty Act qui expulse tout émigré ayant commis un crime montrent le contexte tendu aux Etats-Unis et donc la montée en puissance de groupuscules racistes. Ces lois, et ce contexte social montrent donc comment et pourquoi le film a été réalisé. L’action prend place aux Etats-Unis, à Venice Beach en Californie en une journée. Nous suivons Daniel surnommé « Danny » Vinyard, jeune skinhead rattaché au mouvement nazi qui retrouve son frère Derek, libéré après trois ans d’emprisonnement pour meurtre aggravé. Daniel est pris entre trois feux : l’endoctrinement et les idéaux du groupuscule nazi auquel lui et son frère appartiennent, Derek dont le passage en prison lui a fait changé sa vision des choses et du monde et le directeur Sweeney qui au lieu de le virer du lycée décide de le prendre sous son aile dans le but de le faire changer. Daniel doit donc rédiger un premier devoir sur la vision qu’il a de son frère et comment ils ont fini par appartenir à un mouvement d’extrême-droite. La classe d’histoire du principal Sweeney se nomme « American History X », un nom possède un sens profond puisqu’il englobe toutes les faces de l’Histoire américaine, même les plus sombres dont le Ku Klux Klan fondé en 1886. Le « X » signifie le tabou, ce qui n’est pas ou peu abordé dans les classes d’histoire traditionnelles. C’est la rédaction de ce devoir et l’influence de son frère qui vont amener Daniel à changer. American History X un film, cru, franc et qui ne mâche pas ses mots et l’accueil fut bon, Edward a été nominé pour l’Oscar du meilleur acteur. Encore aujourd’hui, c’est un film qui à l’instar de la Vague (Die Welle), plaît beaucoup, il ne provoque pas de débats houleux mais plutôt une réflexion sur ces groupes nationalistes.

MORGANTI Ava.

Option : Histoire et Images.

M. Jean-Noël CASTORIO.

Le film possède tout de suite un esthétique frappante, elle n’est pas révolutionnaire, mais elle marque l’œil et l’œuvre. L’ouverture se fait sur une plage puis dans une voiture, elle est tournée en noir et blanc, donne un effet de plan séquence. On ressent tout de suite une atmosphère lourde, la musique rappelle celle des films de guerre, comme ceux sur le débarquement du 6 juin 1944. Tandis que le plan dans la voiture avec la même musique rappelle les films noirs mais aussi les films de gangsters ou ceux sur la mafia. Tournée en noir et blanc avec pourtant un film bleu pour la plage, cette ouverture est suivie par la scène du crime et la présentation succincte des personnages de Stacey, Derek et Daniel. Daniel avertit son frère que deux hommes noirs vandalisent la voiture de leur père. Une des victimes est tuée sur le pas de la porte et la scène se termine par Edward Norton qui s’avance le bras levé vers sa dernière victime qui marque la scène par la violence du geste et de sa mort. Les scènes tournées en noir et blanc représentent le passé, la violence, le regret mais aussi les regards des personnages, la façon dont ils ont été perçus, dont ils se sont perçus. Les scènes tournées en couleur représentent alors le présent, le changement, la rédemption mais aussi le pardon. Ajoutons que le changement entre plans en noir et blanc et plans en couleur peuvent surprendre si on porte peu attention au film, on peut donc ne pas remarquer le changement de couleur de l’image, selon moi, cela peut aussi être intéressant. En effet, si l’on ne remarque pas le changement de couleur, cela peut donner l’impression que la transformation est impossible, coincée dans la représentation par la couleur. Le grain de la caméra est aussi très visible, granuleux, sableux par instants, il peut donner une impression de scénario fantasmé dans un contexte pourtant si réel. En ce qui concerne la caméra, elle est immobile presque rigide la majeure partie du film même lorsque Daniel court pour rejoindre son frère dans leur maison. Cependant, il y a des instants où la caméra change, capte l’œil par des mouvements erratiques lors de scènes de violences. La scène où Derek choisit de définitivement quitter Cammeron et son groupe, la caméra est sans cesse en mouvement, elle bouge surtout lorsqu’il y a des échanges de regards entre les personnages ou lorsqu’elle se focalise sur les yeux. Les yeux jouent d’ailleurs un rôle très important, ils sont les témoins de la violence globale mais aussi les acteurs de cette folie. Ils fixent, s’expriment et montrent la colère, la fascination ou encore la subordination. Le regard le plus intéressant, le plus important est bien sûr celui de Daniel. De nombreux messages politiques sont véhiculés dans ce film tous par le biais de la violence physique, visuelle ou verbale. Le premier afro-américain que Derek tue fait référence à la photo « mort d’un soldat républicain ». L’aspect presque paradisiaque de Venice Beach crée un choc visuel avec le concert nazi, l’acte de violence dans la supérette ou dans une des scènes coupées où les deux amis de Daniel agressent une sans-abri afro-américaine. L’œil est aussi choqué par la violence autant en noir et blanc lors de l’agression de la supérette ou du meurtre de Daniel. La violence verbale est entendue dans les insultes racistes comme le « N word », « macaque » ou même « Tupac ». On devine donc que la violence possède une place plus que prépondérante au sein du film et le message de Tony Kaye. Il a réalisé un pamphlet contre la violence sociale et la haine raciste mais aussi contre le port d’arme légal et le deuxième amendement des Etats-Unis : chaque citoyen peut posséder ou porter une arme. Mais aussi et surtout constituer une milice bien organisée afin de protéger un « Etat libre ». Le personnage de Seth est celui qui porte toujours une arme sur lui et les nazis et autres skinheads qui accompagnent Derek forment une sorte de milice qui s’en prend à ceux considérés comme mettant en danger les Etats-Unis : les immigrés. Il souhaite donc que moins d’armes soient en

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circulation au sein des Etats-Unis qu’elles soient légales ou illégales et donc un meilleur contrôle sur celles-ci. American History X est la représentation presque parfaite de la phrase du philosophe arabe Averroès : « L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l'équation ». American History X est un film politique parce que tout d’abord il aborde un sujet d’actualité : la résurgence des groupuscules et des idéologies d’extrême-droite, nazi et néo-nazi qui se constituent en communautés puissantes et violentes aux Etats-Unis et ce dans tous les états. Aujourd’hui, les néonazis sont très souvent proches de certains mouvements skinheads, nationalistes et conservateurs. Avec les extrémistes et les nationalistes augmentent donc les violences raciales, homophobes et religieuses. Avec ce film, un autre message politique est passé : l’éducation. Toute cette haine, cette rancœur envers les autres races et les autres religions passent par l’éducation et par nombreuses figures paternelles, fraternelles, professorales. Chacun a une influence et les enfants subissent l’éducation. Derek est influencé par son père alors qu’il admire la figure professorale, rédemptrice et protectrice qu’est Sweeney. Daniel quant à lui est influencé par Cammeron, un nouveau Führer qui souhaite fonder un nouvel empire nazi. Mais aussi et surtout par son frère, objet de son devoir, nouvelle figure paternelle après la mort de leur père. Les enfants sont influencés par les mots des adultes, les parents sont les premiers à faire leur éducation, alors bien sûr et souvent, ils suivent leurs préceptes à la lettre. Daniel déteste « tout ce qui n’est pas un protestant blanc » et Cammeron est fier qu’il est rendu comme résumé de lecture à un professeur juif Mein Kampf. Avec Cammeron, on trouve la politique de l’éducation par haine, il accueille des gens en perdition sociale, il les forment à devenir de parfaits racistes, antisémites et misogynes. Tandis que le directeur Sweeney représente l’éducation par la douceur, l’acceptation et la compréhension de l’autre. L’élève doit faire son introspection sur sa situation et sa manière de pensée, avec Cammeron il doit laisser sa haine de l’autre s’exprimer. Ces deux figures représentent deux formes d’éducation parentales en somme. En plus de l’éducation qui fait partie de la politique, vient ensuite la politique sociale que l’on remarque par deux clans dans l’école et dans Venice Beach : les afro-américains et les nationalistes. Ces deux groupes se déchirent bien sûr par une haine mutuelle mais aussi pour des territoires comme lors de la scène pour la possession du terrain de basket ou lorsque Seth en compagnie de Cammeron dans la scène coupée « Chez Ben » se comportent comme s’ils étaient encore dans un état appliquant la ségrégation raciale. Ils représentent ainsi un chœur de société déchiré par des conflits internes mais aussi des partis politiques : les Républicains contre les Démocrates. Enfin et surtout, la film est un traité sur la politique et le danger d’élire des extrêmes, de suivre une personne pour son charisme et ses idées sans les questionner ou parce qu’on écoute une haine que l’on ne comprend. Une haine inculquée depuis même la naissance, il n’y a qu’à voir le petit garçon, habillé en nazi qui pendant le concert où des « Sieg Heil » sont hurlés par-dessus de la musique metal, fait un salut nazi. Nous connaissons les raisons de la haine de Derek : le meurtre de son père pompier en plein service par un dealer. Cependant, pour Daniel, Stacey, Seth et les deux amis de Daniel qui hurlent tout le temps, on ne connaît pas le motif de leur haine. Stacey et Seth sont toujours en admiration face à Derek, elle valide toujours ce qu’il dit ou ce qu’il fait et Seth envie énormément la place qu’a Derek auprès de Cammeron. La mort de Daniel nous laisse alors sur une déclaration assez pessimiste : la haine est un cercle vicieux dans lequel nous ne pouvons nous extraire, le pardon, la rédemption est impossible. Et enfin sur une question : Derek, encore

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stigmatisé notamment à cause de ses tatouages pourra-t-il pardonné le meurtre de son frère perpétré par un afro-américain ou retournera-t-il auprès de Cammeron ? Un film est très souvent tourné en lien avec un contexte social et un contexte historique. La Bataille du rail, tourné en 1946 relate la résistance de cheminots français de la SNCF. Mais ce film est réalisé dans un contexte de mémoires mais aussi de négation de crimes, de déportation et de collaboration durant l’Occupation. American History X s’inscrit donc dans le contexte historique où le racisme ne fait que grimper autant aux Etats-Unis qu’en France. En effet, le film a beau se dérouler en Californie, la situation se répète partout, notamment en Europe épicentre du fascisme. Des groupes nazis ou néo-nazis ne font que grandir. Si dans la description de ce film je n’ai pas nommé Derek ou Daniel des néo-nazis, c’est parce qu’on ne connaît pas le fond de leur pensée puisque les néo-nazis nient le crime de plus de 6 millions de personnes dans des camps, dans des ghettos ou même dans des champs ou des forêts. Le film s’inscrit dans un contexte où les violences ne font que croître, où les esprits se rétractent malgré la fin de la ségrégation par exemple. Ce film s’inscrit pourtant dans un contexte tellement plus actuel : aux Etats-Unis, Daniel Burnside élève ses enfants pour qu’ils deviennent des antisémites, des xénophobes et des nationalistes, il les félicite lorsqu’ils font le salut. En France, le groupe « Génération Identitaire » gagne en puissance. Leurs idées ? Tout ce qui n’est pas blanc catholique, français et contre l’avortement devrait être exclus de France. Enfin en Allemagne, le NPD gagne en force tout comme Alternativ für Deutschland. Jamel, en Allemagne un hameau est un recueil pour les néo-nazis. Enfin, à la frontière de la Pologne, un festival néo-nazi a lieu tous les ans pour un festival de Rock. En Pologne, à Auswitch-Birkenau, les monuments aux morts, les lieux de mémoires et de recueillement sont souvent tagués de croix. En 1998, sort La vie est belle de Roberto Benigni. Ces deux films sont sur et aussi contre le racisme et l’antisémitisme. Dans l’histoire du cinéma, American History X se situe dans le cinéma social et politique commencé en 1968 en Italie pendant des mouvements sociaux ouvriers et étudiants. Ce film s’inscrit de plus dans un cinéma de combat contre l’obscurantisme et le fascisme mais aussi pour amener une réflexion sur une situation encore trop présente, c’est un cinéma de dénonciation mais aussi afin de provoquer un changement. C’est un film qui combat et dénonce la haine pure et aveugle....


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