Exposé, Intérieur de Paysan, de Louis Le Nain, 1645 PDF

Title Exposé, Intérieur de Paysan, de Louis Le Nain, 1645
Course Histoire de l'art contemporain
Institution Université de Nantes
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Exposé du mardi 9 février 2016 en Histoire de l’Art Moderne Les Frères Le Nain, Intérieur de paysan, dit aussi Repas de Famille, ou autrefois Le Bénédicité flamand. Huile sur toile , 55,6 x 64,7 cm. Washington, National Gallery of Art.

Fiche technique de l’œuvre (Nawel) L’œuvre que nous allons analyser et commenter aujourd’hui fut réalisée dans la seconde moitié du XVIIème siècle par les célèbres peintres français, les frères Le Nain en 1645. De dimension relativement modestes (55,6 x 64,7 cm) cette huile sur bois, ayant appartenu un temps aux collections du Duc de Leed, fut léguée à la National Gallery of Art de Washington en 1952 par la Samuel H. Kress Foundation qui avait rachetée la toile en 1946. Aujourd’hui encore conservée au sein de ce musée, l’œuvre fut porteuse de divers titres au cours de son histoire, puisqu’initialement elle portait le titre de « Bénédicité flamand » conformément à l’inscription qui fut gravée au dos de l’œuvre au XVIIIème siècle par Catherine Elise Lempereur, mais il lui fut également attribué par la suite les titres « Repas de Famille » ou d’« Intérieur paysan », ce dernier constituant le titre usuel actuel de l’œuvre. Nous verrons par la suite que ces trois titres ne sont pas anodins et insistent sur des points différents de l’œuvre qui constitueront en quelque sorte l’armature de notre commentaire. 1

Les frères Le Nain étaient trois frères d’origine picarde nés près de Laon dans un environnement proche de celui des paysans et des vignerons auquel ils seront toujours attachés : Antoine (1588-1648), l’ainé, Louis (1593-1648) le cadet et Mathieu (1607-1677), le plus jeune. Ils furent particulièrement célèbres pour l’atelier qu’ils ouvrirent dans les années 1620 dans le faubourg de Saint-Germain-des-Prés, près de Paris et qui fut particulièrement actif, produisant aussi bien des portraits, des tableaux religieux ou mythologiques que de ces scènes paysannes telle Intérieur paysan qui ont fait leur réputation. Tous les trois membres fondateur de l’Académie de peinture crée en 1648, on distingue bien dans la production des Le Nain des mains différentes, sans que l’on puisse pour autant les attribuer avec certitude puisque même lorsque ces derniers signent, ils signent de leur nom uniquement sans indiquer leur prénom (« Le Nain fecit »), ce qui complique considérablement la tâche des historiens de l’art. Ainsi on connait aujourd’hui soixante tableaux qui leur sont attribués sans que les historiens n'arrivent à les répartir avec certitude entre les trois frères, cependant pour l’œuvre qui nous concerne il semble qu’elle fut attribué au vue du sujet et du traitement pictural, au cadet de la famille, Louis, ce qui constituerait une œuvre assez tardive dans sa carrière puisque la date entérinée par le musée de Washington est celle de 1645, soit trois ans avant sa mort en 1648.

Description & Analyse plastique (Mélanie) L’œuvre est d’une composition relativement simple, le cadrage très restreint met en avant au sein d’un intérieur de paysan sommairement meublé, le groupe des trois personnages disposé au premier plan, installée autour d’une table de fortune improvisée avec le cul d’une grande tinette drapée à la hâte d’une nappe blanche et sur laquelle fut disposé une assiette remplit probablement d’une bouillie de céréales. Au centre de la composition se trouve figurée une femme d’âge mur, le regard perdu, les mains tranquillement posées sur ses jambes elle retient entre son bras un fuseau ; à sa droite se trouve un vieillard au cheveux, barbe et moustache blanche, revêtu d’une longue cape piquetée de trous, tenant son chapeau à bords usées entre ses mains ; et à sa gauche un jeune garçon tenant de la main gauche un pichet de vin avec lequel il vient de remplir le verre qu’il tient de l’autre main. Ce groupe de trois personnages fut interprété par certains historien de l’art comme une représentation des Trois âges de la vie avec la jeunesse figurée par le jeune garçon, l’âge mure par la femme et la vieillesse par le vieil homme. Le fuseau de la femme représenterait ainsi selon une vielle symbolique remontant à l’Antiquité (les trois Moires), l‘axe organisateur autour duquel s’enroule le fil des existences humaines. L’arrière-plan de la toile, reste quant à lui, plongé dans la pénombre, et l’on en distingue que la silhouette de l’âtre d’une cheminée dans laquelle se consume un feu dont les ombres viennent baignées le visage d’une fillette fourrée au creux de ce dernier et qui semble fixée quelque chose qu’il nous est impossible de discerner. Prépares-t-elle à manger ? Cet « Intérieur de paysan » témoigne de la capacité de Louis Le Nain à saisir des actes simples du quotidien et à en saisir la portée sociale. Si la peinture des Le Nain manque parfois de technique avec ici une petit faiblesse de proportion et de perspective de la part de Louis qui représente les personnages selon des proportions qui ne se sont pas toujours cohérente avec leur position dans le plan, les figures humaines représentées gardent cependant toujours une grande présence, une chaleur intérieur qui les rend vivantes. Le jeu des regards tantôt perdus au-delà du cadre, tantôt entrecroisé avec un autre personnage, pousse le spectateur à s’interroger sur le sens de la scène, le moment présent, l’instantanéité capturer par Le Nain. Le réalisme, le typique de la scène n’est ici que le moyen de nous faire pénétrer dans l’intimité, la spiritualité d’un milieu et d’une époque que seuls les regards rattachent au notre. La sobriété de la composition et la quasi monochromie dont fait usage Louis exprime une relative modestie dans la représentation de ce groupe de paysans, les vêtements sont en haillons, troué, et repris a de multiples reprises, la frugalité du repas est éloquente pourtant comme nous le verrons ils ne représentent nullement la classe la plus démunie de la société. La gamme chromatique restreinte utilisée dans ce tableau évoque ainsi, le récit du statut social, le côté sombre et 2

monotone, réincarne et remet en première ligne la thématique même du sujet picturale. L’originalité de Louis et de ses frères en général les dégage de la mode caravagesque du clair-obscur; sur ce point, ils marquent l'esprit de leur temps, avec un traitement de la lumière plus retenu qui marque le caractère plus classique de l’œuvre.

Une réalité à la française, la peinture de genre des Le Nain (Nawel et Mélanie) Intérieur paysan, œuvre d’un peintre de « Bambochades » (Mélanie) Des « peintres de la réalité » : c’est sous cette appellation que Louis, Antoine et Matthieu, les trois frères Le Nain ont souvent été désignés, notamment à partir de 1934 quand l’Orangerie proposa l’exposition des « peintre de la réalité en France au XVIIème siècle » qui comportait 20 de leurs toiles. Le nom que porte actuellement l’œuvre, à savoir « Intérieur paysan », est un parfait exemple de cette peinture réaliste que les érudits et peintres du XIXème siècle, partisans du courant réaliste, redécouvraient en faisant de ces derniers leurs dignes prédécesseurs. En effet, bien que les scènes de genre s’eussent faite nombreuses dans les intérieurs de la bourgeoisie parisienne, ces dernières avaient rarement été attribuées, et leurs auteurs souvent négligés par l'historiographie, cependant cette étiquette de peintre de la réalité en grande partie du au critique Jules Champfleury, Laonnois lui aussi, proche de Baudelaire et de Courbet, qui publia en 1850 son essai sur La vie et l'Œuvre des Le Nain, négligeant quelque peu l’éclectisme de leur art qui ne s’arrêtait pas uniquement au peinture de genre. On retrouve ainsi dans la peintures des Le Nain, de nombreuses œuvres mythologique, allégoriques, historiques comme par exemple Bacchus et Ariane de 1635 et il ne faut l‘oublier, même si il vrai que ce qui fit plus certainement leur renommé se trouvait dans leur nombreuses représentations de la vie quotidienne comme l’œuvre que nous présentons, ce qui leur valut à l’époque le qualificatif de peintre de « Bambochades ». Une « Bambochade » ou pour utiliser le terme moins connotée, la peinture de genre, portée à un point de perfection dans ce XVIIème siècle notamment par Caravage et ses suiveurs, représente parfaitement la peinture des frère Le Nain et surtout de Louis. On remarque dans cette toile : Intérieur paysan un penchant naturel, une illustration d’une scènes de la vie familière. Le scènes paysannes des frères Le Nain sont caractérisées par la simplicité du quotidien rural, décrit avec une certaine austérité. Il voulait, comme Sébastien Bourdon ( scène d’intérieur, XVII, Louvre), représenter des épisodes intimes, des types populaires et des scènes rustiques, et rivaliser, eux aussi, avec Pieter van Laer, dit Bamboccio, et ces autres maîtres flamands et hollandais qui allaient jusqu'en Italie peindre des paysanneries, des intérieurs de tabagie et de corps de garde.

Les flamands à Paris (Nawel) Toutefois cette peinture, dans ses origines n’est à vrai dire pas véritablement typique de la production française. Elle prend avant tout son essor au XVIIème siècle principalement dans les pays du nord comme les Pays-Bas, dont elle sera l'une des grandes spécialités. Initiée durant la seconde moitié du XVIe siècle par des peintres tels que Lucas de Leyde dont voici une œuvre ( Joueurs de carte, huile sur panneau, 40x50, 1525, Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid), les joueurs de cartes qui constitua par ailleurs un thème particulièrement chère à ses peintres de la réalité comme illustrer ici avec les Joueurs de cartes de Louis Le Nain peint en 1635 ou encore la version de son grand contemporain Geroges de La Tour avec . Cette catégorie picturale déferla par la suite sur l'Europe par l'intermédiaire des marchands de tableaux nordiques et se vendit en nombre dans les foires de peinture comme celle de Saint-Germain-des-Prés à Paris, faubourg dans lequel rappelons-le les Frères Le Nain avaient établies leur atelier collectif. Très prisées, ces petites toiles, souvent porteuses de valeurs religieuses et d'exemples de vertu, font école aussi bien en Italie avec des peintres comme Annibal 3

Carrache (Le mangeur de fèves, vers 1584-85, Rome, Galleria Colonna) qu'en France dont les plus beau représentants du XVIIème siècle seront bien évidemment les Le Nain et plus précisément Antoine et Louis. Le fait que les frères Le Nain résidaient dans le faubourg de Saint-Germain-des-Prés, joua probablement un grand rôle dans l’orientation de leur art. Si l’art des Le Nain fut souvent comparée à celui des peintres flamand dans le style, la simplicité de ses sujets, par la franchise de sa peinture et sa grande réalité, les gammes chromatiques employées et même parfois la mode vestimentaire que l’on retrouve dans Intérieur de paysan s’est surement en raison de l’important afflux de peintres dont une grande communauté de flamands à Saint-Germain-Des-Prés qui venait bénéficier de l’immunité et des privilèges dont jouissait le faubourg qui leur permettaient de ne pas dépendre des tutelle jurande de la ville et d’échappe par conséquent aux contraintes des corporations. Cette originalité juridique explique que nombre de artistes s’y installèrent, notamment les flamands qui purent dès lors influencer Les Le Nain d’une manière tout à fait perceptible. D’aucun ont même émis l’hypothèse qu'ils reçurent leurs premières leçons d'un artiste étranger, qui s'était établi en Picardie, et dont il ne nous est pas révélé le nom mais dont on a supposé qu’il était flamand ; leur inspirant ainsi le goût des scènes rustiques et des compositions d’intérieurs : il leur enseigna ce style sobre et robuste qui devait si bien s'accommoder à leur nature. Cependant l’art des Le Nain reste dans une fibre française et le trait caustique et moqueur des flamands s’estompe dans les toiles de ces derniers sensiblement différente. Les détails sont discrets et non pas foisonnant comme chez les flamand mais tout de même présent et traité avec soin comme ici avec l’armoire, les pots…). Dans le mouvement réaliste du temps de Louis XIII, l'œuvre des frères Le Nain illustre ainsi la double vocation d'un art qui fut constant dans son intellectualité aussi bien que dans sa passion du vrai. À l'encontre du réalisme italianisant ou flamand, cette peinture de genre, d'une simplicité presque banale, sut toucher les contemporains par son côté humain plutôt que pittoresque.

Le peintre des « pauvres gens » ? (Mélanie) Portrait d’une classe sociale Cette formule nous la devons à Jules Champfleury qu’il emploi dans son essai sur La vie et l'Œuvre des Le Nain en 1850. Il précise sa pensée de la manière suivante : « Les Le Nain sont des esprits mélancoliques, graves, parlant sagement, réfléchis, peu actifs, lourds, étudiant les paysans à la ferme, jamais au cabaret ; la joie, qui rallie même les natures distinguées à la représentation des gens de basse condition, est absente de leur œuvre. [...] Tous ces personnages, hommes, femmes, enfants sourient doucement, et à travers ce sourire perce une sorte de tristesse. [...] Ils ont peint des portraits, des scènes de corps-de-garde, des tableaux d'église, et ils y ont apporté leur manière ; mais ce ne sont ni les seigneurs, ni les saints, ni les soldats, qui les ont rendus populaires, ce sont les paysans et les pauvres, car ils se sont complu à peindre les guenilles, quoique leurs familles de paysans soient propres, aimant le travail. » Ainsi Chamfleury nous précise bien que ce qui caractérise la peinture des Le Nain, dont notre œuvre Intérieur de Paysan c’est cette volonté de peindre la vie réelle de ces paysans, sujet alors dédaigné de leur contemporains. Attachés à ce milieu, ils furent séduits par des types et des détails qui n'avaient pas encore leur place dans le domaine de l'art, ils ont observé la petite vie quotidienne et nous ont montré l’humbles et menu peuple des champs. Autour de cette table de fortune à la nappe froissée, dans le demi-jour qui lutte avec le reflet du foyer de l’arrière-plan, les paysans de Louis figurés ici sont économes de gestes, réservés, conscients de leur condition. Ce n’est pas une scène de genre comme celle que pouvait réaliser Téniers à Anvers, Ostade (Carousing peasants in a tavern, 1635), Brouwer ou de Van Laer Pieter, dit le Bamboche et ses suiveurs à Rome. Le paysan de Louis Le 4

Nain est digne et loin d’être misérable comme peut le décrire La Bruyère dans ses écrits lorsqu’il parle d’ « animaux farouches ». Le paysan Le Nain est issu du gros de la paysannerie française, des laboureurs, des artisans ruraux qui appartiennent non pas à la basse classe mais à la classe moyenne des campagnes, relativement aisée et instruite et d’où sont issus les Le Nain eux-mêmes qui n’ont jamais rompu avec leur origines picardes. La gêne n’est pas dans la misère et il ne dépeint ainsi pas le paysan dans une vulgarité et bestialité primaire, il ne le met pas en scène dans des représentations peu glorieuses, de beuverie ou de combat. Les hommes et femmes qui peuplent les tableaux de Le Nain ne se résument pas à la débauche. Il ne leur donne pas cet air grotesque mais sait humaniser cette classe, leur redonner une prestance et une certaine dignité, de sorte que les figures de notre œuvre apparaissent tel une famille se faisant tiré le portrait. Certes il ne sont pas habillé à la première mode, néanmoins les étoffes sont chaudes, leur table agrémentée d’une nappe, le verre de vin semble être du cristal et le pot luisant posé sur la table derrière le jeune garçon pourrait être de l’étain : autant d’éléments qui exclut d’emblée l’appartenance de cette famille au classe les plus démunies. Louis Le Nain dans son œuvre communiquent une émotion par des moyens qui peuvent faussement paraître pauvres, mais qui traduisent toujours une atmosphère intime, accentuée par la précision de détails qui échappent à l'anecdote. En bon représentant de sa classe il sut redonner une humanité et une dignité a cette dernière qui ne se dépeignait jusqu’alors que sous les traits du pittoresque et de la grotesquerie. Cette aspect qui caractérise Intérieur paysan pourrait tout aussi bien s’appliquer aux autres productions des Le Nain, comme par exemple La famille heureuse , dit aussi Le retour du baptême , peinte en 1642, conservée au Louvre, issue probablement ici encore de la main de Louis Le Nain, illustrant une famille dans son cadre typique et intime d’une famille de paysans, à la manière sobre et tendre des Le Nain.

Quelle place pour la peinture de genre dans un système royaliste ? Cette peinture pleine de dignité et d’humanité est à remettre dans son contexte historique, nous sommes ainsi dans la première partie du XVIIème siècle, et alors que l'offensive baroque est lancée par les forces de la réaction, qu'à Versailles la monarchie absolue va exposer son triomphe sur la première étape de la féodalité, on retrouve en France un prolongement de la peinture flamande, tout d'abord par la diffusion de celle-ci, mais bien par le mythe de "genre" qui trouve place aux divers royaumes nordique. Le tableau est en apparence conforme à l'idéologie dominante, mais en pratique il relève totalement de la bourgeoisie dans sa substance même. Des peintres dont Louis Le Nain est l’exemple parfait montrent la réalité, ils dressent des portraits typiques. Et comme dans ce tableau, une simple représentation banale s'avère en réalité la reconnaissance de la dignité du réel. L'ambiance, cadre et thème l'emporte, on cherche à contextualiser son époque, à faire transparaître ses campagnes à travers des œuvres, ne pas laisser seulement à la vue de tout à chacun un peuple vivant sous un syndrome monarchique, mais bien un peuple faisant place dans toutes catégories sociale, où celles-ci, trouvent intérêt dans la représentation artistique. Par ailleurs les œuvres des Le Nain se sont révélés particulièrement intéressantes pour les historiens qui cherchaient à appréhender le quotidien des paysans du XVIIème siècle et qui pouvaient suivre au travers des œuvres des Le Nain une suite de témoignage picturaux, plus résolument fidèles à la réalité que ceux de leurs contemporains

Une peinture morale, porteuse de vertus chrétiennes (Nawel) Un « Bénédicité flamand » Bien qu’il d’une scène de genre, on ne peut exclure la dimension religieuse du tableau d’où le titre de notre dernière partie, une peinture morale. Car la peinture de genre n’est quasiment jamais 5

exente de cette dimension religieuse, le cadre religieux prenant encore la place dominante dans toute les thématiques de l’art picturale, même si il est vrai que le particularisme des frères le nain est peutêtre d’avoir réussis a non pas effacée le cadre religieux très présent dans la peinture flamandes, mais disons plutôt à l’avoir dépassé par la vigueur du réalisme et le caractère typique de leurs œuvres faisant de leurs œuvres une sorte de « théologie muette ». C’est-à-dire que de prime abord ce n’est pas la dimension religieuse du tableaux qui ressort, pourtant cette dernière est bien présente, ne serait-ce que dans le premier titre qui lui fut attribué : « Bénédicité flamand ». Un bénédicité n’étant en fait qu’une prière chrétienne de bénédiction prononcée avant la repas dans laquelle l’on remercie Dieu de ce qu’il a donné, en priant plus généralement pour ceux qui n’ont rien. La scène semble ainsi comme figée dans l’instant de la spiritualité, la cuillère qui avait été remplit fut reposé sur l’assiette, l’enfant qui s’était empressé de remplir son verre de vin, repose le pichet sur sa cuisse. L’homme s’est découvert la tête, la ménagère, armé de son fuseau attend solennellement, le petit paysan qui s’était trop pressé de prendre la cruche de vin pour se servir un verre, le pose, et fixe du regard l’homme vieillissant comme si il guettait impatiemment la fin du bénédicité et l’occasion de pouvoir reprendre son geste. Cela nous permet de nous questionner sur le terme de flamand, bénédicité oui mais pourquoi flamand ? Cet homme est-il flamand ? Est-ce lui qui a pris l’initiative de prononcer ce bénédicité, stoppant ainsi les deux autres personnage dans le commencement de leur repas et qui ne peuvent dès lors qu’attendre la fin de sa prière ? Quoiqu’il en soit ce qui marque l’esprit dans cette composition c’est à y regarder de plus près la maigre pitance motivant ce bénédicité , une assiette et un pichet de vin pour...


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