Exposé \'La Double inconstance\' de Marivaux III, 9 PDF

Title Exposé \'La Double inconstance\' de Marivaux III, 9
Course Stylistique
Institution Université de Tours
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Summary

Plan détaillé d'un exposé de stylistique demandé par M. Lecompte en L3. Il s'agit de la scène 9 de l'acte III de La Double inconstance de Marivaux....


Description

Stylistique _ exposé, plan détaillé Marivaux, La Double inconstance III, 9 Intro : La double inconstance, publié en 1723, est la quatrième comédie de Marivaux. Un prince s'est épris d'une jeune bourgeoise, Silvia, et est résolu à l'épouser. Il la fait alors venir à sa Cour, ainsi que son amant Arlequin. La loi de la principauté dont il est le souverain l'oblige à choisir son épouse parmi ses sujettes mais lui interdit d'user de violence. Il lui faut donc rompre les liens qui unissent les 2 jeunes gens en conquérant le cœur de Silvia. Pour ce faire, il ruse et se fait passer pour un officier du palais. Nous allons étudier la scène 9 de l'acte 3, scène de dénouement et scène de révélation. Le stratagème du prince a réussi, Silvia avoue ses sentiments à l'officier du palais qui alors dévoile son identité. Problématique : Nous essayerons dans ce devoir de montrer la vivacité du dialogue et en même temps la manière dont l'auteur parvient à le faire durer.

I Un dialogue « vivant » a) Un dialogue au rythme emballé La scène commence par une exclamation, ce qui donne de suite le ton mais impulse aussi un échange vif entre les deux personnages. → 5 phrases exclamatives : l. 1 « eh quoi », l.3 « bon, importun », l.26 « quel homme » , l.29 « cela est joli », l.31 « contre vous ». → De nombreux verbes de paroles ou qui font référence à la prise de parole qui permettent la succession des répliques : parlais l.3 , parliez l.4, disais x2 l.5, ne vous vantez pas tant l.8, dites-moi l.9 + direz, conseillez-moi l.11, parlez-vous l.14, petit mot à dire l.17, je vous avoue l.25, n'achevez pas votre serment l.28, jurer l.29 et 30, parlez l.35, je dis l.37 => dont plusieurs sont à l'impératif, ce qui permet encore une fois de faire avancer le dialogue. → Beaucoup de subordonnées juxtaposées et coordonnées, participent d'un rythme soutenu : Vers l.10 réplique de Silvia enchaînement de 3 subordonnées juxtaposées.

b) Un dialogue qui mime la conversation → Nous l'avons dit : nombreux verbes, et donc beaucoup de pronoms personnels => imite la conversation. → Marqueurs dirscursifs: l. 1 « eh quoi ! », l.5 « oh ! », l.36 « ah ! » => Donne de l'élan et apportent de l'oralité au texte. → Très nombreux polyptotes (reprise d'un élément lexical avec modification morphologique) qui scandent le texte. Ce procédé est typique de l'écriture marivaudienne. Cela permet de créer du lien entre les répliques, et rend ainsi le dialogue plus vivant. Prenons quelques exemples au début du texte : l.2-3 : importun l.3-4 : parlais – parliez l.4-5 : disiez – disais l.5-7 : pensais – pensez etc.

II Une révélation savamment retardée a) Le maintient du suspense

Nous l'avons dit, les polyptotes font avancer le dialogue grâce à des reprises d'une réplique à l'autre. Cependant, ils le ralentissent également lorsque les reprises se font dans une même réplique. Nous donnerons trois exemples assez marquant dans les répliques de Silvia car ils semble montrer ses tergiversions intérieures : → l. 5 disais/disais, l.10-11 envie/envie, l. 11 ferais-je bien ? Ferais-je mal ? (questions rhétoriques + antithèse) → Bien que Silvia déclare effectivement son amour, cela prend du temps. On sent son hésitation, son appréhension à avouer ses sentiments. Ainsi, des l. 1 à 27, Silvia déclare son amour à « l'officier », et tente de savoir si lle sien lui est assuré en retour ce qui va entraîner => interrogations et injonctions. → 9 interrogations : → totales : l.4 « vous parliez de moi ? », l.11 « ferais-je bien ? Ferais-je mal ? » (parallélisme + antithèse), l.14 « me parlez-vous en ami ? », l. 31 « est-ce que vous êtes le prince ? » → partielles : l. 1 « vous ne me regardez pas ? », l.4 « qu'en disiez-vous ? », l. 20 « quand viendra-t-il ? », l. 30 « voulez-vous que je vous laisse jurer contre moi ? » Ces questions reflètent assez bien le dialogue lui-même si l'on se penche un peu dessus => Environ la moitié fait avancer la conversation et pousse le prince à se révéler, mais l'autre moitié est faite de questions rhétoriques qui sont comme une sorte de pause dans l'esprit du personnage, un instant réflexif (bien que bref). → Le mode injonctif est employé 4 fois dans le texte, dont 3 fois par Silvia : l.9 « dites-moi », l.11 « conseillez-moi » l. 19 « ne vous mêlez point de deviner ». Ces impératifs rendent le discours vivant car cela amène petit à petit la révélation du prince. b) Bas les masques ! Chacun croit savoir ce que l'autre pense et ressent, ce qui fait durer le dialogue. La révélation tarde à venir => peur, hésitation. On observe: → Champ lexical de l'honnêteté d'une part : honnête homme l.9, vérité l.9, homme sincère l.15, foi l.19, juré l. 23, avoue l.25, serment l.27, 28, 36, vérité l.38. → Champs lexical de l'amour d'autre part : cœur l.6 et 12, verbe aimer l. 10, 12, 17, 26, 37, sentiment l.13, serment l.27-28, tendresse l.33, plaisir l.33, accepter ma main et mon cœur l.34, union l.39 => On comprend alors qu'il est temps pour les personnages de se dire la vérité, de s'avouer leurs sentiments. Enfin, l.27 : aposiopèse = interruption → moment de bascule, le prince avoue qui il est. Fait sa déclaration des l.32 à 35. La comédie est finie ; le prince laisse tomber son masque d'officier (l.35 « parlez Silvia » rétablissement du prince dans sa fonction et son rôle => reprend le mode injonctif à Silvia pourrait-on dire). Le stratagème a réussi, marquant le dénouement de la pièce après une ultime scène qui tendait vers cette révélation. La scène se termine sur cette phrase déclarative : « notre union est donc assurée ». Le mode déclaratif + présent de vérité général => nous permettent affirmer que c'est bien un fait certain.

Conclusion : Marivaux exploite les ressources du dialogue (antithèses, jeux de mots, sens de la réplique, quiproquos) et surtout il en fait le seul instrument de l'action. C'est en parlant que les personnages évoluent et se découvrent. Nous voudrions citer maintenant Jean Ehrard, grand spécialiste du XVIIIè s. car nous avons trouvé que ces quelques phrases était très à propos pour conclure notre exposé : « Toutes les grandes comédies de Marivaux sont faites de la superposition de ces deux langages : le langage conscient des mots, lourd d’illusion et de mauvaise foi, et le

langage muet du cœur. La comédie se termine lorsque le marivaudage n’est plus possible, c'est-à-dire lorsque la dualité a disparu, le cœur ayant trouvé des mots pour s’exprimer. » (L’Idée de nature en France à l’aube des Lumières (1963), Paris, Flammarion, 1970, p. 207)...


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