Exposé La presse de mode au 18ème siècle PDF

Title Exposé La presse de mode au 18ème siècle
Course Histoire moderne
Institution Université de Lille
Pages 7
File Size 460.7 KB
File Type PDF
Total Downloads 81
Total Views 141

Summary

Exposé du TD de Mme Mess Even sur la Presse de mode au XVIII° siècle
note obtenue : 14/20...


Description

La presse de mode en France au XVIII° siècle

EXPOSE : La presse de mode en France au XVIII° siècle introduction : A l’image de la philosophie française au cours du siècle des lumières, la mode elle aussi circulé à travers toute l’Europe transmise par les intermédiaire que sont les livres et la presse. En effet, la seconde moitié du XVIII° siècle voit apparaitre en France un journalisme de mode essentiellement en langue française mais dont la diffusion dépasse largement les frontières du pays. Daniel Roche dans son ouvrage La Culture des Apparences définit les périodique des mode ainsi : « périodiques qui se sont donnés comme but la présentation régulière des collections de mode qui se réfèrent principalement aux vêtements et qui associent le texte et l’image ». Cette presse de mode interroge directement les opinions et les changements. Ainsi, les périodiques de mode se voient attribuer la fonction de miroir sociale. Mais quelle place la presse de mode prend-elle réellement dans la diffusion des « tendances » et dans quelle mesure est-t’elle révélatrice de la société de son temps ?

Nous verrons tout d’abord quels sont les origines de la presse de mode écrite afin de comprendre comment s’est faite l’apparition et l’évolution de la monde dans la presse puis nous verrons ce que la presse de mode relève de la société de son temps.

I- Les origines de la presse de mode La mode se fait une véritable place dans la presse a proprement parler dans le dernier quart du XVIII° siècle cependant il est facile d’entrevoir des prémices de la presse de mode dans les moyens de diffusions qui la précède.

A- La diffusion de la mode avant la presse : les poupées de mode A l’époque moderne, le rôle d’ambassadrices de la mode, aujourd’hui dévolu à des mannequins vivants, l’étaient à des poupées. Au XVIIIe siècle le mot « poupée » désigne trois objets apparemment distincts : le jouet des fillettes, la poupée de mode à proprement parler – qui porte en miniature le modèle réduit d’un costume destiné à être réalisé à taille humaine – et le mannequin de boutique. Toutefois, il est difficile de discerner la poupée-jouet de la poupée de mode, voire même du mannequin. Dans sa précieuse description de « la poupée de la rue Saint-Honoré », Louis-Sébastien Mercier précise le rôle essentiel de l’objet qu’il appelle aussi mannequin : « [Il] passe de Paris à Londres tous les mois, et va de là répandre ses grâces dans toute l’Europe, il va au Nord et au Midi ; il pénètre à Constantinople et à Pétersbourg ; et le pli qu’a donné une main française se répète chez toutes les nations, humbles observatrices du goût de la rue Saint-Honoré. ». Telle est la réelle mission de la poupée habillée : être expédiée pour diffuser les modes. → Ici, il s’agit d’un tableau de William Hoare où l’on aperçoit une petite fille tenir une poupée. La limite entre poupée de mode et poupée pour les petites filles étaient quelque peu flou. En effet, les mêmes marchands fabriquaient aussi bien des poupées-jouets que des poupées de mode, il n’est pas étonnant que leurs usages aient pu être indistincts. Au XVIIIe siècle, un jouet, tout autant qu’un de ces mannequins articulés utilisés par les artistes, peuvent être investis d’une mission au service de la mode. Quoi qu’il en soit, la poupée n’est qu’un support ; ce qui importe alors, ce sont les habits qu’elle porte. William Hoare, « Christopher Anstey avec sa fille » vers 1775

Dans les années 1780, les poupées de mode vivent leurs dernières années de grand succès.

!1 sur !7

La presse de mode en France au XVIII° siècle B- Les gravures de mode : les prémices de la presse de mode Cette apparition avait été précédée, et depuis fort longtemps par la publication de gravures de modes, isolées ou en séries. Le terme de gravure désigne l'ensemble des techniques artistiques qui utilisent l’incision ou le creusement pour produire une image ou un texte. Le principe consiste à inciser ou à creuser à l'aide d'un outil ou d'un mordant une matrice. Après encrage, celle-ci est imprimée sur du papier ou sur un autre support. L'œuvre finale ainsi obtenue s'appelle une estampe. Les gravures de mode surgissent avant même l’apparition d’une presse de mode spécifique dès le tout début du XVIème siècle et vont connaitre une grande prospérité. Elles avaient alors comme objectifs d’exprimer la diversité qui s’établit dans les habillements selon les régions, les nations, les villes. Elles sont envoyées en province et dans le monde entier pour servir de références aux marchandes de mode, coiffeurs et dames. Le XVIII° siècle est l’âge d’or de la gravure de Mode. En effet avec l’émergence d’une presse de mode spécialisé, les gravures de mode vont permettre d’apporter des illustrations au propos. On comprend donc très bien leur importance. Au début les gravures permettent d’illustrer plutôt les coiffures mais rapidement la garniture des robes va être mise à l’honneur. Cette « première suite des costumes français pour les coiffures depuis 1776 » paru dans Galerie des modes et costumes français dessinés d’après nature : présente, à partir de quatre exemples, un aperçu de l’inventivité des créateurs : « bonnet à la victoire », « la candeur », « bonnet du Levant », « le parterre galant ». Rapidement la garniture des robes va être mise à l’honneur dans les gravures de mode.

La Veuve Avaulez (1778)

Ces deux estampes furent publiés dans un périodique qui s’appelle La Galerie des Modes et dont je vais traiter un peu plus loin.

!2 sur !7

La presse de mode en France au XVIII° siècle L’historien Raymond Gaudriault a répertorié une grande partie des gravures de mode française dans le Répertoire de la gravure de mode française des origines à 1815. C- Les almanachs-livres Le public avait également fait un excellent accueil aux almanachs-livres, publication de petit format donnant les renseignements les plus divers et qui contenaient des gravures de mode. Les marchands les utilisaient pour faire leur réclame. Ici, nous avons un almanach de mode de l’année 1783. Le titre est « Souvenir à la Hollandoise, enrichi de nouvelles coëffures les plus galantes, où se trouve celle de l’Insurgente, faisant suite à Almanach de Toilette, et au Bijou dédié aux Dames de bon gout ». On apprend donc qu’auparavant été déjà paru un almanach de mode par le même éditeur. Ce titre est complété par : Les Fleurs de toutes saisons, Etrennes à la Mode, Petit nécessaire indispensable aux Dames qui ont le bon goût de la Toilette, Souvenir à l’Anglaise & Hollandaise. Avec Figures, Chansons, Perte & Gain. On voit à travers ce titre très explicite que l’Almanach se concentre donc principalement sur la minauderie féminine.

Chaque coiffure est présentée par son nom, suivi d’une chanson, puis sur une autre page d’un commentaire sur son appellation et d’une gravure très fine coloriée la présentant sur une femme de buste, dans un médaillon au dessous duquel est indiqué le nom suivi de pages servant « pour écrire à chaque jour de la Semaine, ses Pensées, rendez-vous, Souvenirs, Etc. » et d’autres « pour écrire dans les intervalles de chaque jour du mois la Recette & Dépense. Les dernières pages contiennent le calendrier de l’année 1783. transition : La France n'a pas encore de périodique de mode, mais l'idée fait son chemin grâce au commerce florissant notamment grâce aux almanachs illustrés de coiffures ou de figures en pied qui diffusent les modes parisiennes auprès des lectrices provinciales et étrangères. !3 sur !7

La presse de mode en France au XVIII° siècle

II- La presse de mode : un nouveau vecteur de diffusion A- L’apparition de la mode dans la presse d’informations C’est sous la forme d’une estampe en noir et blanc accompagné d’une légende détaillée qu’apparait un des tout premiers articles de mode dans une revue d’informations, le Mercure Galant vers la fin du XVII° siècle. Le Mercure Galant est une revue française fondée en 1672 fondé par Jean Donneau de Visé. Il est d’abord publié de manière trimestriel puis par la suite de façon mensuel à partir de 1677 auquel s’ajoute alors un numéro « extraordinaire » tous les trois mois. Le Mercure Galant a pour objectif de fournir au public parisien et provincial des nouvelles de la Cour et de la ville, et de rendre compte de tous les événements, mondains (naissances, mariages, décès, nominations, fêtes, concerts, cérémonies religieuses) et littéraires (sermons, nouvelles pièces, nouveaux livres, séances de l'Académie française). Dans le numéro d’octobre 1678 apparait alors la premières publication sous formes de gravures de mode dans une publication périodique. Ici, la mode du temps est décrite des pages 237 à 253, avec deux gravures l’une avec un cavalier, et une autre avec une dame, tous deux en « Habit d’Hiver » avec l’inscription de l’année en toutes lettres. Les deux estampes de mode du Mercure Galant d’octobre 1678 illustrent le texte qui comme d’habitude dans ce périodique est sous la forme d’une lettre adressée à une dame. On y parle de la mode qui sera dans le prochain hiver 1678. On en profite pour faire un peu de publicité pour des fabricants et marchands comme « Monsieur Gaultier de la Couronne Rue des Bourdonnois » ou « le Sieur Charlier » qui a « son Magazin à Paris Rue de la Coutellerie, au Cerceau d’or ».

B - Les périodiques de mode Si le Mercure Galant est le premier périodique à s’intéresser à la mode, la première revue à s’y consacrer pleinement est « Le Cabinet des nouvellistes ou les nouvelles du temps mises en figures » apparu en 1728 qui se décrit comme étant un recueil général de toutes les curiosités, nouveautés et événements qui arrivent chaque mois dans toutes les parties de l'Europe, avec une description des Modes, des habillements, des meubles … Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les publications périodiques de mode se multiplient. Il faut distinguer les cahiers de mode qui contiennent des articles et une ou plusieurs gravures présentant les nouveautés de la mode de Paris et qui sont publiés à des dates aléatoires et les journaux de mode qui contiennent à la fois articles et gravures mais qui peuvent être rejoint par d’autres sujets comme la littérature ou le théâtre, par exemple. La Galerie des Modes et Costumes Français dessinés d’après nature est une des plus importantes publications. pour la durée. Elle est édité à partir de 1778 par Esnauts et Rapilly, installés rue Saint!4 sur !7

La presse de mode en France au XVIII° siècle Jacques à l’enseigne de la ville de Coutances. Elle se compose d’abord de cahiers de six estampes qui présente chacune quatre coiffures, remplacées dès le septième cahier par des personnages en pied. La périodicité de cette suite est irrégulière et la publication cesse en 1787. Les gravures sont publiées en noir ou en couleurs. On a aussi le Cabinet des Modes, la première revue de mode française à périodicité régulière. Il est lancé par Le Brun-Tossa et parait tous les quinze jours. Chaque cahier est composé de 8 page et illustré de trois planches. C’est le premier journal de mode français, contenant aussi des variétés littéraires et dont les gravures attirent particulièrement les marchandes de modes, principales intéressés. Le périodique change de nom au bout d’un an devenant le Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises. Il sera publié durant trois ans environ tous les 10 jours sauf quelques exceptions ou retard. C- L’apparition de nouvelles revues après la Révolution française La Révolution été une période de rupture et de simplicité vestimentaire, notamment pour les femmes. Les signes de luxe et de richesse pouvaient être interprétés comme une provocation. Mais en 1797, le retour à la liberté vestimentaire s'accompagne en 1797 de l'apparition de revues spécialisées notamment Le Journal des Dames et des modes, lancé par le libraire Jean-Baptiste Sellèque rapidement rejoint par l'abbé La Mésangère. La royauté disparue, l’inspiration ne vient plus de la cours mais des endroits courus de la capitale, promenades, théâtres, bals, où l'on s'affichait dans des tenues nouvelles et audacieuses élaborées par les couturiers, couturières et « modistes », terme qui était en train de remplacer celui de « marchandes de modes ». Le Journal des Dames et des Modes est sans doute la dernière grande revue de mode du XVIIIe siècle. Elle marque la transition avec le XIXe. A travers elle on voit la mode changer. Le Premier Empire est encore plein de fantaisies, les hommes portent de très hauts chapeaux. Par la suite, les habits des hommes deviennent plus sombres et surtout beaucoup plus sobres. Le Romantisme prend la relève et le dandysme fait son apparition dans l’hexagone.

Philibert-Louis Debucourt, Promenade de la galerie du Palais-Royal, 1798.

Estampe 25 de 1798, dessinée d’après nature sur le Boulevard des Capucines, provenant du Journal des Dames et des Modes. La jeune fille a une coiffure dite textuellement « en porc-épic ». Cette mode aurait été instituée en solidarité avec des condamnés à l’échafaud, cette coupe imitant celle de ces derniers ou dernières avant de passer à la guillotine. On lui donne alors le nom de « coiffure à la victime ».

!5 sur !7

La presse de mode en France au XVIII° siècle Transition : Ainsi, l’apparition d’une presse spécialisé de la mode indique beaucoup sur la société dans laquelle elle se trouve. En effet, la mode se transforme au fur et à mesure des événements. Que révèle alors le fait que la mode trouve une place spécifique dans la presse ?

III- La presse de mode comme reflet de la société de son temps A- La presse de mode, pour quel public ? Si en 1785, Le Cabinet des Modes veut atteindre « les deux sexes qui en tous temps et en tous lieux ont cherché à se parer dans le but de se plaire mutuellement », les modes féminines vont plus retenir l’attention que celle des hommes. Cela n’empêche rien au fait que c’est la partie la plus haute de la société qui est visé c’est à dire le marché potentiel de la consommation et du luxe. De plus, la pratique de la lecture chez les paysans et autres artisans est bien moins importante que chez les noble et les bourgeois malgré un taux de scolarisation qui ne cesse d’augmenter. Ajoutons à cela, le prix d’un périodique de mode : il faut les moyens financier pour se procurer cette nouvelle presse. Par exemple, il faut 12 livre à Paris, 16 en Province, 18 à l’étranger pour lire Le Journal des dames, le double pour le Mercure Galant. Par exemple un abonnement au périodique Le Journal des Dames et des modes coute 30 livres à l’année. Si l’on prend le travail du marquis de Vauban, Sébastien Prestre, qui avait évaluer à 90 livres le revenu annuel d’un paysans, alors 30 livres au XVIII° siècle c’est a peu près un tiers du revenu annuel d’un paysan auquel il faut retirer la nourriture et les impôts, il ne reste plus que 15 livres. Toutefois des contrefaçon et des copies étrangères de ces journaux vont voir le jour et par conséquent élargir le public visé. B- Un signe conséquent du développement de l’instruction des femmes. La naissance d’une presse de mode est un signe conséquent du développement de l’instruction des femmes dans la France du XVIII° siècle. A la faveur de l’évolution de la condition des femmes dans la société française, les publications se multiplient. Cette presse de mode se veut donc instructive pour la femme dans ce siècle des Lumières mais cherche aussi à la divertir. On retrouve par exemple dans ces périodiques des places pour les annonceurs de livres donnant une idée de la bibliothèque idéal pour les femmes. Cette presse féminine donne aussi une grand part à la culture du fait divers. Mais cette presse de mode voient aussi apparaitre les premières femmes journaliste. Ainsi, Le Journal des Dames est aussi le premier à être écrit « par et pour les dames ». Au départ, crée par un homme pour distraire celles de la bonnes société, il se transforme en publication littéraire sérieuse sous la tutelle de ses différents directeurs au nombre de 9 dont 3 femme. Ces premières journalistes féminines se trouvent donc très exposé à la critique et elles ne connaissent pas l’anonymat qui est encore la règle en matière d’écriture journalistique. A l’opposé, on trouve de nombreux journalistes masculin ayant travesti leur plume pour écrire sous les traits d’un personnage féminin. C - Quel est l’influence de la presse de mode sur la consommation ? On va voir apparaitre de nouveau procédé publicitaires car la presse de mode rend considérable et généralise les pratiques publicitaire apparu avec le journalisme. La presse devient donc l’objet de concurrence de l’économie vestimentaire mais aussi de la cosmétique, bijoux, gants … Presse de mode et publicité vont se développent simultanément. Pour donner un exemple, dans Le Journal des dames, on consacre une place majoritaire aux avis des annonceurs. L’influence de la presse de mode est donc aussi d’ordre économique mettant à jour une triple relation : le client achète le journal qui convainc le lecteur qui achète au marchands. Il y a aussi une relation, journaliste-marchand pour la publication des annonces. Sans compter le lien entre le journaliste et le lecteur. !6 sur !7

La presse de mode en France au XVIII° siècle Clients-Marchands et journaliste se retrouve donc dans un flux financiers lié aux abonnements. La presse de mode est par ce fait un moteur de l’économie. Conclusion : Les philosophe du siècle des lumières sont vifs de critique envers ce nouveau sujet journalistique et ne se privent pas de polémiquer sur ces sujet « vulgaires ». Ils gardent d’ailleurs une certaine distance envers cette objets futiles. Le vêtement se place donc au coeur d’une interrogation sur la signification de la culture. Mais l’apparition de la mode dans des périodiques, l’actualisation régulières à travers des textes et des images mais aussi l’entrée des femmes dans le journalisme sont autant d’arguments qui permettent d’affirmer que la mode en tant qu’objet historique et tout les sujets qui y touchent n’est pas frivoles.

!7 sur !7...


Similar Free PDFs