Fiche de lecture de Max Weber, Le métier et la vocation de l\'homme politique PDF

Title Fiche de lecture de Max Weber, Le métier et la vocation de l\'homme politique
Course Science politique - Introduction à la science politique
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
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Salvador Romero...


Description

Salvador Romero 1ª Acteurs et organisations politiques

Mr. Vuylsteker

Max Weber, Le métier et la vocation de l’homme politique, 1919, dans Le Savant et le Politique.  

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Distinction homme qui vit « pour » la politique et homme qui vit « de » la politique. Pourquoi l’homme politique doit être « économiquement disponible » selon Max Weber et l’influence que cela a sur la composition et le recrutement des couches dirigeantes. L’alternative concernant la rémunération de l’exercice qui découle de ce constat. Les trois caractéristiques essentielles pour l’homme politique Distinction éthique de responsabilité et éthique de la conviction. Ce qu’est un homme qui peut avoir « la vocation pour la politique ».

_________________________________________________________________ Max Weber est un économiste et principalement un sociologue allemand né le 21 avril 1864 et mort le 14 juin 1920. Weber est considéré comme l’un des fondateurs de la sociologie, le noyau de ses études porte essentiellement sur les changements de la société avec l’entrée a la modernité. Son champ d’étude se concentre surtout dans les analyses du capitalisme industriel, de la bureaucratie et du processus de rationalisation dans l’hémisphère occidental. Entre les œuvres principales de Weber, on peut souligner l’Éthique Protestante et l’esprit du capitalisme (1904), Le métier et la vocation de l’homme politique (1919) et Économie et Société (1922, posthume). Max Weber, dans sa conférence sur "la politique comme une vocation" dans son livre : Le Savant et le politique, manifeste d'abord ce qu'il entend par politique, affirmant que ce n'est que "la direction du groupement politique que nous appelons aujourd’hui « État », ou l’influence qu’on exerce sur cette direction". L'État, à son tour, est une communauté humaine dans les limites d'un territoire établi, puisque c'est un élément qui le distingue, revendiquant pour lui-même le monopole de la violence physique légitime. Par conséquent, le concept d’homme politique signifie l'aspiration à prendre part au pouvoir ou à influencer la distribution du pouvoir, soit entre les différents états, soit en ce qui concerne, dans l'Etat lui-même, les différents groupes d'individus qui l’intègrent. L'État, comme toute entité politique, est un lien de domination des individus sur les individus, soutenu par la violence légitime. La différence entre vivre « de » la politique ou « pour » politique est l'une des nombreuses questions abordées dans le texte. Selon Weber, la différence se situe à un niveau beaucoup plus grossier : au niveau économique. Vivre « de » la politique en tant que profession c’est essayer d'en faire de la politique une source de revenu durable. Celui qui vit « pour » la politique n’est pas concerné par ce cas, c’est-à-dire qu’il n’attend pas que la politique devienne une source de revenu. Dans ce raisonnement, tous ceux qui veulent se consacrer à la politique pour donner un sens à leur vie ainsi que prêter service à la communauté sont ceux qui sont libres de leurs besoins économiques et vivent exclusivement de leurs rentes. Cela signifierait un « recrutement ploutocratique » pour la politique et entre certaines professions compatibles avec ce désir, étant donné que Weber trouve l'avocat particulièrement enclin à la politique, 1

pour exiger moins de dévouement exclusif que celui de médecin ou d'entrepreneur. Weber affirme que quand quelqu’un vit « pour » la politique, il fait d’elle le but de sa vie. Mais pourquoi ? Soit parce qu’il trouve un moyen de jouissance avec la possession du pouvoir, soit parce que la politique lui permet de trouver un équilibre un interne. Dans un régime fondé sur la propriété privée, pour que les hommes puissent vivre « pour » la politique, il y a des conditions qui doivent être réunies, la plus importante implique l’indépendance économique vis-à-vis des revenus que la politique pourrait lui procurer. Les hommes qui veulent vivre « pour » la politique doivent donc posséder une fortune personnelle ou un statut social qui lui permette d’assurer des revenus suffisants. Ainsi, pour Weber, les hommes qui désirent de se consacrer à la politique doivent être économiquement disponibles. Qu’entendons-nous par cela ? En effet, pour Weber l’obtention de revenus peut obliger à l’individu à consacrer régulièrement une partie de son temps personnel ainsi que sa puissance de travail et même sa puissance intellectuelle, or pour se consacrer complètement à la politique il est impératif d’avoir du temps disponible pour cet effet. Dans cette approche, le rentier est celui qui perçoit des revenus réguliers sans aucun travail. L’homme qui souhaite consacrer sa vie au politique, c’est-à-dire vivre pour la politique doit donc être économiquement disponible pour pouvoir se concentrer uniquement à la gestion de la politique. Ne pas être économiquement disponible ne va permettre à l’homme politique de se consacrer entièrement à la chose politique et donc il ne pourra pas faire de sa vie la politique. Comme nous l’avons déjà montré, les couches dirigeantes des partis politiques qui sont à la recherche d’hommes politiques qui vivent « pour » la politique vont faire un recrutement ploutocratique. La ploutocratie est en effet un système politique ou social dans lequel le pouvoir est exercé par les plus riches. Dans cette conception, c’est un système dans lequel le pouvoir de la finance est prédominant. Weber affirme donc : « les hommes politiques professionnels ne sont pas toujours directement contraints de réclamer un dédommagement pour leur services politiques alors que l’individu dépourvu de toute fortune est obligé à prendre cet aspect en considération ». Or, quand le recrutement des dirigeants politiques se fait de façon non ploutocratique, alors il est évident que la politique devra procurer un revenu régulier a les nouvelles couches dirigeantes qui ne jouissent pas d’un patrimoine économique important, les exemptant de travailler. Pour Weber il y a seulement deux possibilités, soit on a un patrimoine économique qui nous permet de ne pas travailler, on est donc économiquement indépendant, et on exerce la politique honorifiquement, soit-on ne dispose pas de patrimoine économique et dans ce cas, l’activité politique exige une rémunération. Souvent, les hommes qui vivent de la politique, sont des fonctionnaires rémunérés qui reçoivent des honoraires par les tâches accomplies, soit qu’ils reçoivent un salaire fixe sous forme d’espèces. Auparavant quand les chefs triomphants du parti accordaient aux « fonctionnaires » des dons de terre, des prébendes en toutes espèces, avec le développement de la finance on leur donnait plus des gratifications. Ainsi avec le développement des États on offre des postes : journaux, coopératives, sécurité sociale… des emplois administratifs. A cause de la bureaucratisation des États, on note un nombre croissant de fonctionnaires qui vivent « de » la politique. Une deuxième conséquence de la bureaucratisation c’est la naissance d’un corps de travailleurs intellectuels spécialisés, hautement qualifiés et préparés pour des taches extrêmement précises. La fait de vivre « de » la politique permet une démocratisation nette des postes et une accession plus démocratique de tous aux postes de pouvoir et décision. Weber également s’intéresser aux caractéristiques essentielles que doivent posséder les hommes politiques pour pouvoir survivre dans l’univers politique, en outre de quelles armes l’homme politique doit se doter. Et bien Weber distingue trois. La passion, le sentiment de responsabilité et le coup d’œil. Dans ce qui concerne la passion, l’homme politique doit avoir un dévouement passionné a une cause, il doit rendre sa vie a une action (cause) qu’il estime faisable d’un point de vue politique et personnel. La caractéristique de la passion n’est pas détachée de celle de la responsabilité, l’homme politique doit avoir une responsabilité véritable, et doit surtout avoir le sentiment d’avoir une responsabilité, c’est-à-dire que son comportement et ses décisions vont affecter la cause, la responsabilité est donc impérative pour inspirer l’homme politique à réaliser ses actions avec responsabilité. Enfin, le coup d’œil qui 2

représente pour Weber la qualité psychologique déterminante de l’homme politique. Cette qualité semble être impérative, l’homme politique doit savoir garder une distance, il doit laisser agir les événements sur lui et en même temps garder la calme et la paix de l’âme pour reprendre la formule d’Epictète. Un dilemme se soulève alors : comment cohabiter chez l’homme politique une passion ardente et la frivolité du coup d’œil ? Pour Weber, la politique s’opère exclusivement avec la tête et de façon rationnelle. Certes la passion doit guider nos actions, mais cependant le calcul et la distance doivent guider nôtre caractère quotidien, un homme politique qui ne possède pas cette caractéristique, est un suicidaire politique. Max Weber fait une distinction importante entre l’éthique par conviction et l’éthique par responsabilité. En effet l’éthique de la conviction se régit uniquement par des principes moraux qui sont toujours avant tout et doivent être respectés impérativement. Parler avec la vérité est impératif indépendamment des circonstances que cette dernière puisse engendrer. Dans cette approche, le mensonge est un acte illicite, éthiquement repréhensible. Il distingue en second lieu l’éthique par responsabilité, dans ce cas il considère que le critère ultime pour décider doit être basé sur la conséquence de l’action, c’est-à-dire que la vérité continue à être le principe moral par référence, cependant elle ne peut pas être appliquée automatiquement. Selon Weber, l’éthique de la responsabilité est la seule applicable dans le monde de la politique. Quand les conséquences d'une action menée selon une éthique de conviction sont mauvaises, celui qui va l'exécuter ne se sent pas responsable d'elles, mais blâme le monde, la bêtise des hommes, ou la volonté de Dieu. Qui agit selon une éthique de la responsabilité, au contraire, a en vue toutes les imperfections de l'homme moyen. Celui qui opère selon l'éthique de la conviction ne soutient pas l'irrationalité éthique du monde, il s’agit d’un rationaliste cosmico-éthique. Les deux éthiques sont complémentaires et doivent concourir à créer l'homme authentique, l'homme qui peut avoir une vocation politique. Il est difficile de définir ce qu’est un homme qui peut avoir « la vocation pour la politique ». Si Weber évoque la passion et le coup d’œil comme des fondements essentiel de l’homme politique, on peut y ajouter la détermination et la conviction de ne pas abandonner sa lutte et ses idéaux. L’homme politique doit être capable de s’armer de la force de l’âme qui lui permettra de surmonter le naufrage de tous ses espoirs, pour reprendre la formule de Weber. L’âme ne doit jamais abandonner les convictions et la lutte passionnée pour une cause. Weber affirme : « Celui qui est convaincu qu’il ne s’effondrera pas si le monde, jugé de son point de vue, est trop stupide ou mesquin pour mériter ce qu’il prétend lui offrir, et qui reste néanmoins capable de dire ‘’quand même !’’, celui-là seul a la ‘’vocation’’ de la politique ». Cela illustre bien la détermination, même si le monde ne mérite pas notre talent politique, il faut s’efforcer et le lui offrir, par détermination. Pierre Hassner affirme dans La Revue Française de Science Politique (9 e année, N. 4, 1959. Pp. 1047-1052) que « Max Weber est le maitre incontestable de la sociologie allemande contemporaine, inspirateur incontestable de la sociologie américaine dans ces aspects les plus ouverts aux préoccupations théoriques, Max Weber est certainement le plus philosophe des sociologues et le plus sociologue des philosophes contemporains. Il est parmi les savants de notre époque comme parmi ses penseurs politiques celui qui s’est le plus explicitement posé le problème des rapports de la science et de la politique ». Cette citation illustre bien la méthode quasi scientifique dont l’auteur dégage une admiration importante. Hassner nous affirme que quand Weber donne la conférence sur la vocation de l’homme politique, c’est en effet de sa propre vocation qu’il est en train d’exposer, mais avec « une sobriété et une rigueur qui se veulent strictement scientifique », Il est important de remarquer que dans les années 1910, Weber s’engage politiquement dans la social-démocratie allemande, et ils nous racontent à travers sa conférence sa propre expérience dans le monde politique et dégage ses propres constats. Pour Hassner, ce qui aurait pu être une méditation philosophique ou une confession autobiographique commence comme un étude sociologique et reste fidèle, pour la grande majorité des pages, a cette manière de poser le problème.

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