Goffman - Notes de cours 15 PDF

Title Goffman - Notes de cours 15
Course Sociologie - Introduction à la sociologie
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
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Goffman...


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Exposé Goffman, E., 1973, Les rites d’interaction, Paris, Minuit - Chapitre « L’embarras et l’organisation sociale », p. 87-100

Introduction « Le monde entier est un théâtre, et les hommes et les femmes ne sont que des acteurs ; ils ont leurs entrées et leurs sorties. Un homme, dans le cours de sa vie, joue différents rôles » affirme le personnage de Jacques dans la pièce de William Shakespeare Comme il vous plaira. S'il existe un sociologue qui est d'accord avec cette affirmation c'est bien Erving Goffman. Sociologue et linguiste canadien, petit fils d'émigrés ukrainiens, né en 1922 et mort 1982, il est considéré par certains comme le plus grand sociologue du XX è siècle. Ce qui est certain, c'est que sa pensée et ses travaux ont ouvert des champs nouveaux, des perspectives inédites à la sociologie. En rupture avec la première école de Chicago – elle-même en rupture avec les courants traditionnels et historiques de la sociologie, comme Amaury vous le dira – il occupe une place particulière dans l'histoire de sa discipline. Par une méthode originale, par la formation de concepts nouveaux ; comme l'analyse dramaturgique des interactions sociales ou son concept qui a acquis la plus grande postérité dans la sociologie, celui de la « face », et par une approche pluridisciplinaire d'une micro-sociologie des interactions qui ont lieu lorsque des individus se retrouvent en présence les uns des autres, Erving Goffman détient, surtout dans l’œuvre que nous étudions ici, le rôle du sociologue des identités individuelles au sein des ordres sociaux formés par les interactions. Notre exposé porte sur le chapitre « L'embarras et l'organisation sociale » qui se situe au centre de son ouvrage Les rites d'interaction paru en 1967. Quelle place et quel rôle le sociologue Erving Goffman attribue t-il à l'embarras dans l'organisation sociale ? Dans un premier temps, nous étudierons Erving Goffman, sociologue des stratégies interindividuelles. Puis, nous analyserons le danger relationnel que représente l’embarras. Enfin, dans une dernière partie, nous nous intéresserons à l’embarras comme un mécanisme social rationnel et aux vertus certaines.

I. Erving Goffman, sociologue des stratégies inter-individuelles A. Un sociologue dans la lignée de l’interactionnisme symbolique Erving Goffman est, avec Howard Becker, un des principaux représentants de la seconde École de Chicago. Il est par influencé cette école et s’inscrit donc dans la lignée de l’interactionnisme symbolique, pan majeur de la sociologie américaine. L’interactionnisme symbolique connait deux moments majeurs : - Premier moment : Georges Mead, de la première école de Chicago inaugure le courant dans les années 1920, 1930. Il s’éloigne des approches traditionnelles de psychologie sociale, telle que la psychanalyse, pour adopter une approche inter-relationelle. Le cadre Meadien se résume ainsi : - Le sens qu'on donne aux phénomènes découle forcément d’une interprétation. - Or, tout processus d’interprétation est lui-même influencé par des mécanismes inter-individuels que les individus ont déjà expérimenté. - Deuxième moment : Dans les années 1940, 1950, on assiste à un enrichissement de la pensée de Mead avec la seconde école de Chicago et des élèves de Mead, à l’instar d’Hebert Blumer. Celui-ci développe, dans le sillage de Mead, une pensée et une tradition sociologique marquées par le refus primordial d’un déterminisme biologique et social. La 1 ! sur 7 !

sociologie de Blumer est caractérisée par le refus du culturalisme (les individus doivent être observés et compris par leur culture) et du fonctionnalisme (les individus fonctionne conformément aux institutions et à l’attribution des rôles et des statuts). Goffman s’inscrit donc dans la lignée de cet interactionnisme symbolique dont les trois grands principes sont énoncés par Blumer et repris par Goffman : - « Les humains agissent à l’égard des choses en fonction du sens qu'ils attribuent à ces choses. - Ce sens est dérivé ou provient de l’interaction sociale que chacun a avec autrui. - Ces sens sont manipulés dans, et modifiés via, un processus interprétatif utilisé par la personne pour interagir avec les choses rencontrées. » Hebert Blumer, The methodological position of symbolic interactionnism. Goffman n’est donc pas un sociologue déterministe ou holiste qui laisserait une place importante aux structures, au poids de la société, tel que Durkheim. Toutefois, Goffman est durkheimien dans la mesure où, selon lui, les individus arrivent dans l’interaction avec des cadres pré-établis, de manière non-intentionnelle, par un groupe. Si l’on ne respecte pas ces cadres, on déstabilise l’interaction face à face et l’ordre de la société entière. Goffman n’est pas un sociologue de l’action des individus, tel que Weber. En réalité, il inaugure une micro-sociologie basée sur l’observation, non pas des actions individuelles des individus, mais des interactions inter-individuelles et à l’interprétation, au sens donné à ces interactions sociales. Goffman = un sociologue de l’interaction social. Les relations, les communications entre les acteurs sociaux (les interactions) ET les gestes, les signes, les indices, les signaux (les symboles) => interactionnisme symbolique. Cependant, même s’il s’en rapproche fortement, Erving Goffman a toujours refusé d’être affilié et réduit à ce courant. Bien que l’interaction et les symboles soient au centre des ses recherches, Goffman inclut également des éléments d’ethnométhodologie et de philosophie.

B. La méthode goffmanienne, une méthode empirique de l’observation Erving Goffman est célèbre pour sa méthode minutieuse et naturaliste au sein de la seconde génération de l’École de Chicago. La spécificité de la méthode Goffmanienne, c’est de placer l’interaction comme objet principal d’étude. Bien entendu, il n’invente pas l’interaction en tant que telle, cette dernière ayant déjà été théorisée par les sociologues de l’interactionnisme symbolique, mais il en fait le centre de sa recherche et va lui attribuer une méthode et une démarche d’analyse innovante. Goffman, contrairement à de nombreux sociologues, n’utilise pas de méthodes statistiques et des données quantitatives pour analyser le phénomène qu’il observe. Il souhaite se placer le plus proche du réel, il fait de simples commentaires, constatations d’ordre empirique. Le meilleur exemple de cette volonté de proximité des observations et d’analyse empirique des interactions => Asylums (1961) où il va jusqu’à vivre au sein d’une institution psychiatrique pour analyser la condition sociale des malades mentaux. Mais intéressons-nous en détail à la démarche Goffmanienne dans notre livre de référence, c’est-à-dire : Les rites d’interaction, et plus précisément le chapitre consacré à l’embarras. - Interrogations / Questionnements : Goffman se demande la provenance et l’explication de « certains signes objectifs du trouble émotionnel : rougeur, gaucherie, bredouillement, vois trop aiguë ou trop chevrotante, parole qui se brise, sueurs, pâleur, cillement des yeux, mains qui tremblent, mouvements hésitants, distraction et incongruités » (page 87). Là, Goffman est juste dans une phase d’interrogations. - Postulat / Hypothèse : Il définit son objet d’étude : l’embarras dans l’interactionnisme social. Il explore toutes les problématiques sous-jacentes à l’embarras. D’où vient-il ? Comment est-il causé ? Concerne t-il tout le monde ? Quelle récurrence ? Marque t-il un moment de rupture ou de continuité dans les interactions inter-individuelles ? 2 ! sur 7 !

- Série d’analyses / d’observations / de constatations : Il explore toutes les facettes de l’embarras, de manière empirique (sur le terrain), définit les termes, prends des exemples à l’instar de la gêne occasionné lorsqu’on prend l’ascenseur avec des inconnus ou bien l’exemple de la cantine d’une entreprise où la hiérarchie tend à disparaitre le temps d’un repas. - Interprétations & Confrontation à d’autres auteurs, d’autres courants : Il interprète toutes ses observations et les confronte à d’autres auteurs, d’autres études. En ce qui concerne l’embarras, il nous parle de BALDWIN (philosophe), de Schilder (psychiatre), de Benoit-Smullyan (sociologue) ou bien de Johnson (écrivain). Il étend donc ses recherches, confronte ses hypothèses à d’autres disciplines, à d’autres courants de pensée afin de mieux étayer sa théorie. On pourrait toutefois critiquer cette méthode goffmanienne car elle n’accorde pas de place aux entretiens avec les individus => Goffman ne va jamais voir et discuter avec ceux qu’il observe pour leur demander, par exemple, la signification de leurs gestes. Ce n’est donc que l’interprétation de Goffman dont il s’agit, au final. Certains pourraient également reprocher à sa démarche d’être peu scientifique car purement qualitative. Et surtout, Goffman s’appuie sur les observations menées sur quelques individus. Or, l’induction ne peut prétendre à établir une vérité en sociologie à moins d’admettre comme vrai le postulat que tous les individus sont radicalement identiques.

=> Transition Quoi qu’il en soit, la méthode goffmanienne est donc celle « d’une étude sociologique des conversations, des rencontres de hasard, des banquets, des procès, des flâneries » (page 8). Avec sa démarche, Erving Goffman va donc tenter d’aborder le phénomène de l’embarras dans les interactions sociales.

II. Le danger relationnel de l’embarras A. La Figuration dans l’interaction Goffman étudie donc les interactions entre les individus, il en fait son objet d’études. Une rencontre est une « période d’interaction face à face ». Les individus s’impliquent dans cette rencontre en décidant de s’engager, et c’est eux également qui décident d’y mettre un terme. Lors de cette interaction l’individu met en place des mécanismes de figuration, un Face Work. En effet pour Goffman, l’individu dans une interaction est composé d’un moi intérieur. Ce moi rassemblent « certaines qualités, et certaines informations » qui s’assemblant forme un moi destiné à chaque moment, et cohérent. Le moi est en quelque sorte le rôle que décide de jouer l’individu au sein de l’interaction. Au cours de l’interaction chaque individu va projeté ce moi, ils vont proposé une face, et on l’a dit une rencontre est une « interaction face à face ». la Face est l’image que l’on a élaboré et projeté au cours de l’interaction. Goffman la définit comme la « valeur social positive qu’une personne revendique effectivement à travers une ligne d’action que les autres supposent qu’elle a adopté au cours d’un contacte particuliers ». La face, ce moi projeté est un masque que l’on montre aux autres. on peut dire que c’est une prothèse sociale utilisée dans la relation à autrui. Comment se construit cette face ? Elle n’est pas le seul fait de notre volonté, le moi projeté prend en compte le moi projeté des autres interactants. La face est influencé par celle des autres, mais aussi par ce qu’il se passe au cours de l’interaction. Exemple : proximité physique peut donner des prétentions à un interactant. A travers ces notions de moi et de face ont voit apparaitre une métaphore théâtrale qu’utilise Goffman comme instrument pour mieux comprendre les concepts et mécanismes de l’interaction. L’environnement social est un théâtre où l’on joue un rôle avec l’aide de masques, où notre identité peut être multiple entre celle que l’on nous attribue (l’identité « virtuelle ») et celle 3 ! sur 7 !

que l’on tente de mettre en avant (l’identité « réelle »). Goffman utilise d’ailleurs un vocabulaire théâtral : « rentrer en scène » ; « paraitre » ; « nouveaux rôles ». L’interaction est donc basé sur des hypothèses fortes. Comme l’écrit Goffman, « une rencontre sociale consiste à revendiquer un moi acceptable, et à confirmer de semblables demandes de la part des autres ». Il projette son moi acceptable et honore le moi des autres en le prenant en compte. De là vient que la face a un caractère diffus et non intérieur à la personne. elle ne reflète pas uniquement la ligne de conduite adoptée par la personne : elle est fonction de l'interprétation que les autres en feront, de l'interprétation que la personne fera de cette interprétation, et ainsi de suite. Pour que l’interaction se passe bien il faut éviter les actes menaçant la face. La rencontre est pleine de dangers et difficultés qui peuvent menacer la face de l’autre et donc sa propre face, et mettre un terme à l’interaction. Lors d’une rencontre il faut donc préserver ces multiples faces pour que l’interaction se déroule bien. A l’aide de rituel verbaux et non verbaux on peut ainsi éviter les actes menaçant la face : le fait de s’excuser souvent quand on appelle quelqu’un, faire preuve de tact, de diplomatie, pour par exemple rassurer un ami qui aurait casser quelque chose vous appartenant. Tout le soucis de la rencontre va être de ne pas perdre la face, car perdre la face amène à l’embarras.

B. L’embarras, la mise en danger de l’ordre social L’embarras est en rapport avec « le personnage que l’on se taille » devant les autres, un « groupe de référence » auquel se compare un individu pour évaluer sa personne. On sent alors une gêne. Il est caractérisé par des signes objectifs (bredouillement, tremblements, rougeurs ...) et des signes plus subjectifs (conscience du caractère raide et forcée de ses gestes ...). D’apparence, il semble que les interactions ne peuvent pas devenir embarrassante, et que celui qui est en embarras est dans une position déviante de l’état normal. L’embarras semble donc irrationnel. L’interaction construit un ordre social où chacun tient son rôle. Les hypothèses émises par chaque interactant définissent et codifient le « petit système social » créé lors de celle ci. Tout ordre social, toute relation sociale, toute interaction reposent sur des hypothèses portées ou émises par les interactants, de manière plus ou moins objectives, plus ou moins intentionnellement. Ces hypothèses portent sur l'image que les interactant veulent donner d'eux et donc par la même sur qui ils sont, leurs valeurs, leurs attentes, leurs expériences etc. L'embarras arrive quand pour une certaine raison ces hypothèses qui étaient la base du système social établi viennent à s'effondrer. Goffman écrit d’ailleurs que « c’est toujours le même événement fondamental qui se produit : les faits exprimés menacent ou démentent les hypothèses » d’un participant sur son identité. Et alors : « Par suite, les autres découvrent qu'ils ne peuvent ni se passer de ces hypothèses, ni s'en servir pour fonder leurs réactions. » En effet tout le système social était construit sur ces hypothèses, et s’effondre sans elle. L’embarras n’est alors pas l’affaire d’une seule personne comme l’opinion générale pourrait le penser. Car si un des individus perd la face, les autres aussi se sentent embarrassés car ils avaient également besoin du moi projeté de l’autre pour construire leur face. Ainsi l’embarras se diffuses par cercle de plus en plus large. (en haut à gauche p. 3). L’embarras, explique Goffman, peut venir lorsqu’un moi projeté est confronté à un autre moi projeté, qui dans un autre cas aurait été cohérent. C’est-à-dire que un individu peut jouer plusieurs rôles, plusieurs moi, qu’il parvient à ne pas confronter grâce à la « ségrégation des publics » : à chaque public son moi précis. Or Goffman qui pose ses principes théoriques à la fin du II sait empiriquement que cette ségrégation n’est pas tout le temps possible dans un système possible et provoque l’embarras. L’embarras casse le moi, car il annihile l’image que l’on voulait renvoyer de soi.

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=> Transition Pourtant, Goffman adopte une position inattendue : « notre hypothèse est que l'embarras constitue une partie normale de la vie sociale normale » => C'est en opposition avec ce que peuvent laisser entendre les observations au premier abord. Il est normal de connaître de l'embarras, nous dit Goffman, mais pourquoi ? Et quel est le rôle social de l'embarras ?

III. L'embarras, un mécanisme social rationnel et aux vertus certaines A. L'embarras est « une partie normale de la vie sociale normale » => La multiplicité des mois est en fait une preuve d'une bonne intégration sociale ! Notre adaptation à la société aboutit à la possession par les individus de plusieurs « mois », qui s'expriment à tour de rôle en fonction du contexte. On ne se comporte pas de la même façon entre élèves et avec un professeur, et au sein même d'une interaction on ne montre pas toujours le même moi. Ainsi non seulement il n'y a pas de moi unique mais tous les mois sont en évolution constante au fur et à mesure de l'interaction et du comportement des autres interactants. Ainsi un être socialement bien adapté et bien intégré dans plusieurs groupes sociaux est un être qui est riche de nombreux mois, qui sait évoluer dans différents groupes de référence en se conformant aux rites, aux valeurs, aux attentes. Faire un faux pas et laisser s'exprimer un moi qui n'est pas le mieux adapté à l'interaction en cours est donc avant tout la preuve « normale » d'une bonne socialisation de l'individu. Ce faux pas est comparable à un musicien professionnel qui ferait une fausse note : ce n'est pas pour autant qu'il ne connaît pas la musique. => Toute société est composée de principes organisationnels Ces principes forment ensemble une sorte de code des lois sociales, tenues pour légitimes par tels ou tels individus et revendiquées plus ou moins clairement. Cela va de la prohibition du meurtre jusqu'au devoir de laisser sa place aux personnes âgées dans les transports en commun. Ils sont composés de principes moraux, légaux, culturels etc. Le moi est d'ailleurs, dans le texte, défini par Goffman comme l'application à soi-même, la mise en œuvre dans le comportement de ces principes sociaux ressentis comme légitimes, qui régissent le jeu d'acteur de l'interactant. Mais tout le monde n'est pas d'accord sur les mêmes principes ou ne donne pas la même place à tous les principes pour organiser la société. Puisque l'existence de tels principes est inhérente à toute organisation sociale, la possibilité d'un conflit entre principes lorsque deux individus opposés rentrent en interaction est une chose normale au sein d'une société. Il est maintenant clair que se retrouver en situation d'embarras est quelque chose de normal au sein de la société.

B. Le rôle social de l’embarras ? Un mécanisme social tout compte fait vertueux => Confusion des rôles et préservation d'une marge de manœuvre autour de son identité sociale. Face à un risque d'embarras, c’es-à-dire une menace du moi projeté, l'individu peut se forcer à simuler l'assurance pour sauver la face et l'ordre établi. MAIS CE N'EST PAS FORCEMENT BIEN. Car se montrer embarrassé de ne pouvoir choisir entre deux mois c'est aussi se réserver à l'avenir la possibilité de choisir entre les deux, plutôt que d'en écraser un. En montrant qu'il n'est pas capable de présenter un moi admissible et cohérent, 5 ! sur 7 !

l'interactant peut être radié de l'interaction en cours mais il montre objectivement aux autres qu'il est troublé, qu'il est donc pleinement conscient de sa fausse note ou de son décalage par rapport au moi qu'il projetait auparavant : montrer ce trouble revient à promettre qu'il fera mieux la prochaine fois, et donc, il se sauve pour le futur sans avoir à nier et rejeter un de ses deux mois. Perdre la face sur le court terme lui permet de gagner en liberté sociale sur le long terme. ! L'embarras permet d'éviter de s'enfermer dans un moi qui n'est pas forcément le bon et qui nous collera par la suite à la peau. Par exemple : peut-être vaut-il mieux tenter des mauvaises blagues que projeter définitivement un moi austère et froid. De plus, c'est même une preuve d'honnêteté et de bonne foi que de faire montre d'embarras après une mauvaise séparation des rôles : on ne nie pas la réalité de cette situation inhabituelle, on en admet la complexité et on montre humblement qu'on « tâchera de faire mieux la prochaine fois » comme l'écrit Goffman. L'individu peut également décider de s'affirmer socialement dans le contexte embarrassant. Que ce soit en riant de lui-même ou en s'assumant. C'est alors faire preuve de caractère, ce qui peut être directement positif pour l'image qu'il projette à son groupe d...


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