Gustave Le Bon Fiche Lecture PDF

Title Gustave Le Bon Fiche Lecture
Course Introduction à la Sciences Politique
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
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Fiche de lecture sur la Psychologie des Foules de Gustave le Bon...


Description

Science Politique : Fiche de lecture -

LE BON, Gustave, Psychologie des foules, Paris, Presses Universitaires de France, 2002 [première édition de 1895], 132 pages.

Dans l’ouvrage Aurore paru en 1881, Friedrich Nietzsche qualifie la foule d’une « somme d’erreurs qu’il faudrait corriger ». Il considère, comme il est fréquent chez les élites intellectuelles du XIXe siècle, qu’une foule, comme rassemblement d’individus, opère un nivellement intellectuel par le bas, du fait de la somme des erreurs individuelles qui y sont présentes, mais que ces erreurs sont corrigibles, par le biais de l’éducation. Il y a en effet au XIXe siècle, un questionnement commun de philosophes et élites sur les phénomènes de foules qui prennent une ampleur considérable. Nous observons en effet pendant ce siècle de la Révolution Industrielle, une chute des cadres politiques et religieux traditionnels. L’exode rural provoqué par celle-ci met en place des sociétés de plus en plus amples, qui voient naître de plus en plus de groupements anonymes, de plus en plus de foules ; tout ceci en même temps que la question sociale devient prépondérante avec la naissance de la classe ouvrière. Les Révolutions qui ont lieu de façon récurrente pendant ce siècle sont la preuve de l’avènement de ces foules. C’est dans ce contexte historique que Gustave Le Bon, médecin, anthropologue et sociologue français, publie en 1895 son ouvrage La psychologie des foules. Cet ouvrage est une référence dans les études de sociologie collective, à l’époque où la sociologie est une science en processus de création. Il est alors intéressant de voir qu’il s’éloigne considérablement des préceptes méthodologiques Durkheimiens. En effet, au lieu de se baser sur des données empiriques solides avec neutralité axiologique, Gustave Le Bon réalise une étude dans laquelle il procède à des généralisations à partir d’exemples tirés principalement de la Révolution Française, tout en donnant souvent son opinion. Cet ouvrage donne plus l’impression dans sa lecture d’être un essai philosophique d’une étude sociologique méthodologiquement solide. L’ouvrage de Le Bon va donc faire une étude de ce qu’il appelle la psychologie des foules. Il faudra donc définir le terme. Selon lui, une foule est une « réunion d’individus quelconques, quelles que soient leur nationalité, leur profession, ou leur sexe, quels que soient aussi les hasards qui les rassemblent » (p. 9). Nous avons donc un agrégat d’individus réunis pour une raison. C’est la psychologie de ces groupes qu’il va étudier, et la raison de l’étude est plus ou moins explicitée dans l’ouvrage. Un peu dans la lignée de Machiavel, Le Bon pose son ouvrage comme un mode d’emploi pour les dirigeants politiques. Il pose en effet que « la connaissance de la psychologie des foules constitue la ressource de l'homme d'état qui veut, non pas les gouverner, mais tout au moins ne pas être gouverné par elles » (p. 5). Les thèses principales de son ouvrage sont que toute civilisation se construit à partir d’une foule, et que sa destruction est procédée par une importance grandissante de celles-ci. Il pose aussi que les foules sont des entités irrationnelles et impulsives. Finalement, il explicite les façons de mobiliser une foule, car elles seraient constamment à la recherche d’un leader, qui doit avoir une somme de contrôle de la rhétorique et de prestige. Nous allons donc étudier son ouvrage en trois parties. Dans un premier temps, nous allons nous approcher sur les caractéristiques principales de ce qu’est une foule. Puis, nous verrons les mécanismes d’établissement des idées et des croyances chez une foule, comment et dans quelles limites les meneurs peuvent les influencer. Finalement, nous verrons quelles sont les spécificités que peuvent avoir les différentes foules. Nous garderons une partie pour présenter les critiques à son ouvrage pour la fin de la fiche.

I.

Quelles sont les caractéristiques générales communes aux foules ? A. L’inconscient des individus en foule compose l’âme de celle-ci…

La première théorie que pose Gustave Le Bon dans son œuvre est que l’esprit humain serait composé d’une partie consciente est d’une partie inconsciente. Tous les actes conscients de l’individu ne dériveraient que de ce que l’auteur appelle un « substratum inconscient formé d’influences héréditaires » (p. 12). Il y aurait donc, dans tout groupe, un inconscient commun puisqu’il provient de l’héritage culturel. Cette théorie peut être rapprochée à la théorie d’habitus bourdieusien. Il y a en effet pour le sociologue Pierre Bourdieu un ensemble de normes, valeurs et façons d’être et de penser qui sont transmises au cours de la socialisation, notamment primaire, d’un individu, puis adoptées inconsciemment par celui-ci. Il y a donc une dimension d’héritage dans l’habitus bourdieusien qui est analogue à celle employée par Le Bon. La théorie bourdieusienne étant plus construite que celle de Le Bon, qui explique l’héritage par la simple raison de la « race », dans une perspective plutôt culturaliste, elle peut nous permettre d’affiner les explications données par Le Bon, et de rejeter les explications souvent tautologiques du culturalisme. Pour Gustave Le Bon, lorsqu’il y a réunion de personnes, et donc foule, il peut se produire un phénomène d’unité mentale. C’est ce qu’il appelle la loi de l’unité mentale des foules. L’inconscient, souvent le même chez les individus issus d’une même « race » chez Le Bon, est composé de « sentiments, instincts et passions souvent identiques » (p. 12). Il y aurait alors dans une foule mise en commun de ces caractères inconscients similaires. Il y a alors naissance d’une âme propre à la foule, qui oriente ses actions dans la direction des données inconscientes des individus qui la composent. Il y a donc naissance de « caractères nouveaux fort différents de [ceux de chaque individu qui compose la foule] » (p. 7), d’une âme propre à la foule, qui serait donc composée de caractères plus instinctifs que rationnels. D’où le fait que, comme l’on dit de nombreux penseurs comme Hebert Spencer ou Nietzsche, la foule soit intellectuellement inférieure aux individus qui la composent B. … ceci induit donc certaines caractéristiques générales à l’ensemble des foules… Une fois posée l’unité de la foule et la perte de l’individualité qu’elle suppose, nous pouvons trouver les caractéristiques principales qui la composent. La foule est tout d’abord impulsive et mobile. En effet, elle n’agit que par instinct et par sentiments. Ses actes ne seraient donc que des réponses impulsives à éléments extérieurs violents, que l’auteur appelle « excitants » (p. 18), des réflexes à ceux-ci. Ceci provoque l’extrême mobilité des foules, elles peuvent passer d’un sentiment à un autre rapidement en fonction des excitants présents, auxquels elles répondent par reflexe. Sa réponse instantanée à tous les excitants est fruit de sa grande suggestibilité. Elle serait pour l’auteur dans un état proche de l’hypnose dans lequel elle serait ouverte à n’importe quel excitant externe, même si celui-ci est faux. En effet, la foule est guidée par l’instinct et non par le raisonnement, elle devient par conséquent crédule. La foule est ensuite irritable dans la mesure où la puissance et la perte de responsabilité individuelle que lui donne le nombre l’induit à ne pas admettre d’obstacle : « l’état normal de la foule contrariée est la fureur » (p. 18). La contagion rapide des sentiments suggérés par l’excitant, crée du simplisme et de l’exagération dans toutes les foules, d’où aussi une exagération des sentiments violents, ce qui implique une certaine facilité des foules à s’excéder dans ses attitudes. Tout ceci réunit provoque donc une grande intolérance des foules, qui n’accepteraient aucune contradiction à ce qu’elles considèrent comme vrai, elles ne « gardent aucun doute sur ce qu’elles croient vérité ou erreur » (p. 27). Mais pour Le Bon, le fait qu’elles agissent par inconscient implique aussi, malgré ce que la violence peut laisser apparaître, d’un grand conservatisme des foules, qui

respectent leur inconscient et donc l’héritage mental qui leur a été transmis. « Elles veulent bien changer les institutions […] mais le fond de ces institutions est trop l’expression de besoins héréditaires de la race pour qu’elles n’y reviennent pas toujours ». (p. 27) C. … mais la caractéristique fondamentale qui les dirige est l’idée. Les idées occupent la place centrale de toute civilisation, elles sont même pour l’auteur la base de celle-ci, car « chaque civilisation dérive d’un petit nombre d’idées fondamentales rarement renouvelées » (p. 31). Une civilisation est donc pour Gustave Le Bon un groupement de personnes qui se sont mis en commun car elles ont développé, dans le temps, un ensemble d’idées communes. Les idées ancrées dans l’âme de la foule sont des idées qui sont ancrées dans l’inconscient des individus. Elles en forment donc aussi la base. Elles ont mis du temps à y pénétrer sous la forme de sentiments, et mettent aussi du temps à en sortir. Les idées devenues des sentiments, et donc profondément ancrées dans l’inconscient sont pour l’auteur les seules agissant « sur les mobiles profonds de nos actes et de nos discours » (p. 33). Les foules ont un raisonnement que l’auteur qualifie « d’inférieur » (p. 34), du fait qu’il n’est basé que sur les sentiments et non sur la logique. Il se base donc sur des associations entre des éléments qui n’ont qu’un lien apparent, ou des généralisations de cas particuliers. Les idées des foules ne sont donc pas des idées raisonnées. Ce sont des idées qui sont basées sur des images, le médium qui peut le plus facilement s’enraciner comme un sentiment. Les images qui ont la plus haute probabilité de s’enraciner dans l’inconscient sont les plus frappantes. Et une image est d’autant plus frappante qu’elle est invraisemblable. Les images qui vont donc servir à enraciner des idées dans l’âme des foules, car « tout ce qui frappe l’imagination des foules se présente sous la forme d’une image saisissante et nette, dégagée d’interprétation accessoire, ou n’ayant d’autre accompagnement que quelques faits merveilleux ». Finalement, l’auteur relève que le fait que ces idées deviennent des sentiments revêt n’importe quelle croyance, revêt chez les foules d’un sentiment croyance religieuse. Ceci a lieu pour l’auteur d’un instinct religieux qui serait donc enraciné dans l’inconscient. Cette forme de religiosité implique alors intolérance et fanatisme derrière l’idée qui meut la foule. Cette dernière doit s’opposer par tous les moyens à ce qui empêche la mise en place de la nouvelle croyance. Changement d’édition à partir de cette note, maintenant les références de pages sont basées sur l’édition Payot & Rivages, Paris, 2012. FREUD, Sigmund. Psychologie des foules et analyse du moi, suivi de Psychologie des foules de Gustave Le Bon – 312 pages

II.

Comment se mettent en place les idées et croyances d’une foule ? A. Les croyances et les opinions s’établissent dans les foules par facteurs lointains et immédiats…

Nous avons vu que l’idée devenue sentiment, devient une croyance ferme, qui est ce qui meut principalement la foule, de façon souvent intolérante, voire violente. Gustave Le Bon va donc ensuite expliciter par quels mécanismes se mettent en place ces croyances. En effet, celles-ci n’apparaissent pas seules, il y a tout un travail d’élaboration derrière leur apparition. L’auteur en distingue deux facteurs. Tout d’abord, les facteurs lointains – ce sont les facteurs qui « rendent les foules capables d’adopter certaines croyances, et inaptes à se laisser pénétrer par d’autres » (p.192). Ils représentent donc les potentialités des croyances. Selon les facteurs lointains, une idée a plus ou moins de potentiel à devenir une croyance. Pour Gustave Le Bon, ces facteurs lointains sont au nombre de cinq. Tout d’abord, la « race » est pour lui le facteur lointain le plus important, tellement qu’elle en devient presque l’unique. Elle représente l’ensemble des formes de penser – comme on l’a dit, analogues à l’habitus bourdieusien – qui sont héritées par les individus. Elle sert donc, d’une certaine façon, de

filtre. Les idées qui sont en accord avec les formes de penser de la « race » sont celles qui ont la possibilité de devenir des croyances de cette race. Le seul facteur lointain qui peut, selon Le Bon, concurrencer la race, est le temps. En effet, c’est le temps qui met en place les « races », par la mise en commun de certains caractères inconscients communs entre un groupe d’individus, et c’est le temps qui peut aussi remettre en cause ces caractères inconscients. Et bien sûr, c’est le temps, qui transforme les idées en croyances lorsque la race le permet. Les autres facteurs lointains soulevés par Le Bon sont les traditions, les institutions et l’éducation. Les traditions représentent « la synthèse de la race » (p. 195). Les institutions peuvent faciliter ou difficulté la mise en place d’une croyance, mais comme elles sont « le produit de la race » (p. 199), elles ne peuvent s’y opposer durablement. Finalement, l’éducation. Celle-ci joue pour Le Bon un rôle essentiel pour la mise en place de foules violentes à la place de foules indifférentes. En effet, elle forme de nombreuses personnes pour devenir fonctionnaires. Or le nombre de fonctionnaires est limité. De nombreuses personnes se retrouvent donc formées mais sans la capacité d’exercer la fonction pour laquelle ils ont été formés. Elles vont donc devenir des foules furieuses. Elle n’a par contre pour l’auteur aucune capacité à changer les croyances des foules. Les facteurs lointains mettent en place des potentialités comme nous l’avons dit, qui sont réalisées lors de la mise en place de facteurs immédiats. Ceux-ci sont des évènements ou des conditions qui permettent la transformation de certaines idées en croyances. Gustave Le Bon avance que l’on peut faire naître une croyance chez une foule grâce à la puissance des mots, grâce à des illusions, ou par l’expérience. Les mots ont en effet une puissance remarquable dans la mesure où ils sont des représentations. Derrière un mot, il y a un ensemble de connotations et images qui viennent à l’esprit. Or nous avons vu auparavant que les images sont les médiums les plus à mêmes de s’enraciner comme croyances dans l’inconscient. De belles formules et des mots bien choisis peuvent alors mettre en place une croyance. Les illusions sont aussi un facteur fondamental. La mise en place d’un faux sentiment d’espoir pousse les hommes à croire, et peut ainsi instaurer une croyance. Le socialisme soviétique offrait un espoir d’égalité et c’est pour cela qu’il est devenu croyance. Le catholicisme offrait un espoir de vie parfaite après la mort et c’est pour cela qu’il est devenu croyance. Les hommes veulent croire en ce qui leur donne espoir. Finalement l’expérience peut remettre en cause, quoique lentement, ces croyances. En effet, c’est ce qui est arrivé avec le socialisme soviétique par exemple. En observant qu’il ne fonctionnait pas, que l’égalité n’était pas atteinte, sa croyance, elle, s’est éteinte. B. … ces derniers donnent alors la possibilité à des meneurs ayant certaines caractéristiques de contrôler la foule… Les mots ne se disent pas seuls, et les illusions n’arrivent pas de façon autonome dans la tête des individus qui composent une foule. Il faut quelqu’un pour les mettre en place. Par instinct, un groupe nécessite, pour Gustave Le Bon, un meneur. Celui-ci doit avoir certaines caractéristiques pour que le groupe se place sous son autorité. La première est la volonté. En effet, pour l’auteur, un meneur qui aura du succès est un meneur qui s’est d’abord placé lui-même sous l’autorité de l’idée qu’il défend. Cette volonté se propagera alors au reste de la foule par un mécanisme de contagion. Mais il faut aussi que cette volonté soit durable. Un meneur sera meneur tant qu’il excitera la foule. Ces meneurs doivent alors procéder, pour réussir à implanter leur idée dans la foule, au triptyque « affirmation, répétition, contagion » (p. 230). Tout d’abord, comme la foule ne raisonne par, le fait de réaliser une affirmation ferme, sans preuves, mais de façon énergique, et utilisant les bons mots et les bonnes formules, est la bonne façon de l’implanter. Il faut par la suite la répéter constamment, jusqu’au point que « la chose affirmée arrive, par la répétition, à être acceptée comme vérité démontrée » (p.230). Finalement, la contagion que nous avons mis en valeur déjà plusieurs fois finira

par faire croire à tous que l’affirmation initiale était vraie, car l’on considère souvent qu’un grand nombre de personnes ne peut se tromper. Il met finalement en valeur une dernière variable qu’un meneur nécessite avoir, et c’est le prestige. En effet, ce sentiment d’admiration, fascination, respect, que peut provoquer une personne, mais aussi un dogme, ou une œuvre, lui permet de contrebalancer totalement l’esprit critique des personnes, et les faire croire mot pour mot ce qui est dit. Le Bon différencie deux types de prestige, le prestige acquis, le nom, la fortune ou la réputation d’une personne, et le prestige personnel, une fascination pour la personne et ce qu’elle dit indépendante de tout facteur extérieur. Serge Moscovici a tenté de rapprocher la notion de prestige à la notion de charisme wébérienne. Mais il s’est heurté à la différence de durabilité. Le Bon a défini le prestige comme une admiration durable, alors que Weber considère que ce type de domination charismatique à vie n’existe pas, et qu’elle est vite remplacée par des modes de domination plus traditionnels ou légaux. C. … mais ceci dans certaines limites Une personne douée de prestige peut alors mobiliser des procédés rhétoriques tels que « affirmation, répétition et contagion » pour transformer son idée en une croyance. Mais il y a des limites à la mise en place de nouvelles croyances, qui sont liées à la dualité de celles-ci. En effet, Gustave Le Bon divise les croyances en deux familles distinctes : les croyances fixes et les croyances mobiles. Les croyances fixes sont les croyances « irréductibles à la propre race » (p. 245), qui représentent la civilisation dans laquelle est ancrée la foule. Elles sont « permanentes » et « se perpétuent sur plusieurs siècles » (p. 246). Il est donc impossible de les remettre en cause par le simple biais des mécanismes précédemment cités. Autour de ces croyances fixes gravitent des croyances mobiles, qui peuvent être stables si elles sont cohérentes avec les croyances fixes, et éphémères si elles ne le sont pas. C’est sur ces croyances que les meneurs vont avoir un premier contrôle. Mais il existe une deuxième éventualité. Les croyances fixes peuvent se maintenir sur plusieurs siècles, mais finissent toujours par s’effriter. C’est à ce moment qu’une révolution violente a lieu pour détruire l’ensemble des structures que cette croyance soutenait. « Les révolutions qui commencent sont en réalité des croyances qui finissent » (p. 246). C’est à ce moment qu’un meneur, tel Robespierre pendant la Révolution Française, par exemple, peut mettre en place les différents mécanismes cités pour mettre en place des croyances fixes nouvelles. Gustave Le Bon analyse ensuite la période qu’il est en train de vivre. Il constate dans la société un grand nombre de croyances mobiles. Il pose donc que la disparition des grandes croyances historiques laisseraient place à une multitude de croyances mobiles, dans un contexte dans lequel aucun contrepouvoir n’est opposé aux foules et à leurs croyances mobiles, et donc que celles-ci peuvent s’exprimer facilement et librement, et dans une situation dans laquelle la presse et les gouvernements ont perdu toute ambition de diriger les opinions, et ont donc décidé de les suivre ; la presse dans une nécessité économique, et les gouvernements dans une nécessité électorale. Dans ce cadre, c’est « la foule [qui] devient le régulateur suprême de la politique » (p.253). Ceci provoque un changement dans ce qu’est le politique. Le politique passe d’être un domaine rationnel à être un domaine sentimental. Cette situation marque pour l’auteur la fin d’une civilisation et le début d’une décadente anarchie, mais d’un autre côté, face au pouvoir qu’on pris les foules, elle retarde l’effondrement de la civilisati...


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