La lecture historique des mémoires de la Seconde Guerre mondiale PDF

Title La lecture historique des mémoires de la Seconde Guerre mondiale
Course Histoire Géographie
Institution Université de Bourgogne
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La lecture historique des mémoires de la Seconde Guerre mondiale La mémoire est le souvenir d'un vécu individuel ou collectif vu d'une manière différente selon la ou les personnes contrairement à l'Histoire qui relate les événements de façon objective car elle ne se base pas sur un point de vue particulier. La notion de « mémoire » apparaît suite à la Seconde Guerre mondiale. Primo Levi, un déporté juif italien publie en 1947 son livre autobiographique Si c'est un homme dans lequel il montre l'importance de commémorer les événements tragiques de la guerre afin que ce passé ne sombre pas dans l'oubli. Ainsi, du conflit de 1939 – 1945 sont nées 3 mémoires particulières : la mémoire gaulliste, juive, et celle de Vichy. Comment ces différentes mémoires ont donc évolué en France depuis 1945 ? Nous découvrirons ce sujet sous la forme d'un plan thématique avec tout d'abord l'étude de la mémoire gaulliste qui fut la première à émerger. Ensuite, nous aborderons l'évolution de la vision du régime de Vichy pour enfin évoquer l'émergence de la mémoire du génocide juif.

I/ « Le mythe résistancialiste »

Le résistancialisme désigne, selon Henry Rousso (historien), le mythe forgé par les communistes et les gaullistes à la fin de la Seconde Guerre mondiale selon lequel tous les français auraient résisté face à l'occupation et à la collaboration. L'apogée du résistancialisme s'incarne en décembre 1964, lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon où André Malraux (ministre de la culture du général De Gaulle) prononce un éloge funèbre patriotique, destiné à souder la nation. Cépendant, au début des années 1970 survient un brutal basculement de la mémoire. En 1971, le film choc de Marcel Ophüls, Le chagrin et la pitié, à travers l'exemple de Clermont-Ferrand, montre une France surtout pétainiste. Le film Lacombe Lucien de Louis Malle (1974) quant à lui décrit le parcours d'un collaborateur ce qui crée la polémique. Des témoignages et des travaux historiques s'en suivent et mettent en avant l'ampleur de la collaboration.

II/ La mémoire vichyste Le 9 Aout 1944, De Gaulle affirme que « la forme du gouvernement de la France est et a toujours été la République » ce qui revient à dire que Vichy n'a jamais existé et que la République n'a jamais cessé d'exister ce qui est historiquement faux. Une mémoire vichyssoise persiste cependant. En effet, certains prétendent voir une complémentarité entre Pétain, « bouclier de la France », et De Gaulle son « épée ».

Cette mémoire exalte le double jeu du maréchal Pétain qu'ils nomment comme « le vaincqueur de Verdun ». Mais, en 1973, le livre de l'historien américain Robert Paxton, La France de Vichy, fait scandale. Par l'analyse des archives allemandes, il démontre que le régime a délibérement collaboré avec les allemands en prenant par exemple l'initiative d'autoriser la déportation des femmes et des enfants lors des rafles. L'historien Henry Rousso parle ainsi d'un « miroir brisé » pour la mémoire française. Ce n'est qu'en juillet 1995, par le président de la République Jacques Chirac, que la responsabilité de l'état français dans cette rafle et dans la déportation des juifs est reconnue.

III/ La mémoire juive Le silence domine longtemps sur le génocide de près de 6 millions de juifs. Les survivants tels que Simone Veil ne sont guère écoutés, ressentent souvent un sentiment de culpabilité et se taisent pour essayer d'oublier ou par peur de ne pas être cru. On compte, en 1945, seulement 2500 rescapé juifs français. Ce n'est qu'en 1961, lors du procès d'Adolf Eichmann (ancien officier SS allemand, organisateur de « la solution finale »), que ce dernier révèle l'application extrême avec laquelle les nazis ont mis en pratique leur projet d'extermination des juifs. La communauté juive ressent ainsi le besoin de témoigner. En effet, des œuvres artistiques telles que le film Shoah de Claude Lanzmann (1985) insitent les juifs à s'exprimer et imposent un vocabulaire spécifique pour parler du génocide : le mot « Shoah » qui signifie « catastrophe ».

En résumé, les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont fait naître des commémorations telles que le 8 mai en référence à la capitulation de l'Allemagne en 1945, ou bien le 18 juin qui synbolise l'appel à la résistance lancé en 1940 par le Général De Gaulle. Les historiens vont ainsi étudier les différentes mémoires afin de reconstituer les événements de la façon la plus véridique possible. D'autres mémoires vont ensuite apparaître au fil du temps comme celles de la guerre d'Algérie (1954 – 1962) qui sera longtemps sous silence : d'abord forcée à être oubliée, l'appelation de « guerre d'Algérie » n'est reconnue qu'en 1990. Les mémoires et commémorations vont donc permettre de transmettre l'Histoire de générations en générations afin qu'elles ne tombent pas dans l'oubli. Ceci dit, le devoir de mémoire pose aussi des problèmes pour les historiens : récemment, des lois mémorielles ont été votées (sur le génocide arménien par exemple) ce qui rend encore aujourd'hui difficile de parvenir à faire une histoire objective de la guerre. Serait-ce alors un retour en arrière sur d'autres questions ?...


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