Femmes en situation coloniale (fin du XIXème siècle - Seconde Guerre Mondiale) PDF

Title Femmes en situation coloniale (fin du XIXème siècle - Seconde Guerre Mondiale)
Course Histoire des empires au XXe siècle
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
Pages 8
File Size 217.3 KB
File Type PDF
Total Downloads 22
Total Views 145

Summary

Download Femmes en situation coloniale (fin du XIXème siècle - Seconde Guerre Mondiale) PDF


Description

Femmes en situation coloniale (fin du XIXème siècle - Seconde Guerre Mondiale) INTRODUCTION : ACCROCHE → Avancées historiographiques sur le sujet – Ouvrage de Anne Hugon : Vide historiographique, surtout dans les recherches françaises : recherches sur la femme ou les rapports de genre non européennes sont faibles, c’est pourquoi A. Hugon parle de la nécessité de rapprocher l’histoire des empires coloniaux et l’histoire des femmes. Explication de ce vide : o La colonisation a été considérée une histoire d’hommes surtout lors de la période de conquête, où on a vu une valorisation du corps de l’homme. C’est ce qui est expliqué dans l’ouvrage d’I. Surun, pour la citer : « L’historiographie inspirée des Postcolonial Studies considère la colonisation comme une entreprise intrinsèquement masculine »). Marginalisation du rôle de la femme. Cette histoire a ensuite écrite par des hommes européens. o De manière générale, l’histoire des colonies perçue comme « à part » de la métropole sur laquelle on concentre les recherches liées au genre

Le sujet nous invite à nous intéresser aux femmes vivant sur les territoires colonisés mais également aux femmes des colons, c’est-à-dire les femmes européennes. En effet, il n’existe pas un seul type de femme en situation coloniale, car toutes ne partagent pas les mêmes droits, n’ont pas les mêmes ambitions et n’adoptent pas les mêmes attitudes selon le camp auquel elles appartiennent. Il s’agit de s’intéresser aux femmes comme êtres biologiques mais aussi comme êtres sociaux ayant un impact réel dans l’espace social. La situation coloniale propre à chaque colonie associe à la femme colonisatrice et à la femme colonisée de nouveaux rôles, une nouvelle position dans la société et de nouvelles représentations, si bien qu’il est difficile de faire des comparaisons, même si des transmissions d’idées sur les femmes existent. La question du rôle que tiennent les femmes en situation coloniale se pose dès la fin du XIXème siècle lors de la phase de conquête des empires britannique, français, belge ou encore allemand, puisque l’exploitation des colonisés et l’envoi de contingents coloniaux s’effectue dès début de la colonisation. C’est la fin de la Seconde Guerre mondiale qui constitue un tournant pour les femmes puisqu’elles acquièrent plus de droits et les métropoles perdent peu à peu leur maîtrise des colonies, tant elles ont été affaiblies par les dégâts de la guerre : c’est le début de la décolonisation qui met en partie fin à la question de la femme en situation coloniale. Ainsi, nous pouvons nous poser la question suivante : Comment le contexte donné par les diverses situations coloniales a-t-il pu transformer la situation et la fonction notamment sociale des femmes colonisatrices et colonisées ? La situation coloniale a-t-elle été un facteur de domination masculine de la femme, ou a-t-elle pu être pourvoyeuse d’opportunités libératrices pour ces dernières?

I.

La sujétion et l’exploitation du corps de la femme en situation coloniale

A. La domination de la femme colonisée, “fantasme exotique” pour l’homme européen Comme nous l’avons dit précédemment, la colonisation est une entreprise fondamentalement masculine, qui trouve ses appuis sur la valorisation de la masculinité. La femme colonisée est perçue par l’homme européen comme un véritable butin de guerre. Déjà en métropole, le discours colonial véhicule une image de la femme « orientale » qui en fait un véritable objet de désir, de fantasme pour les européens. (cf. La Mauresque aux seins nus en Algérie).

Les administrateurs en situation coloniale semblent exercer une certaine toute puissance sur les familles indigènes, le colon peut alors choisir dans le village la jeune femme qu’il souhaite, obtient, dans un rapport de force évidemment déséquilibré, l’accord de la famille et commence alors une relation avec elle. Ces relations interraciales durent alors le temps de la fonction de l’administrateur, ou vont plus loin et aboutissent à un mariage et à la naissance d’enfants métis. Entretenir une relation avec une « femme de couleur » est également inscrit en quelque sorte dans le projet politique de la colonisation. C’est un procédé par lequel l’élite métropolitaine peut à nouveau dégrader l’image des sociétés précoloniales, en dénonçant le traitement archaïque des femmes. Les élites européennes vont finalement s’inquiéter de cette situation qui semble effacer la frontière entre colonisateur et colonisé. Les femmes européennes ont aussi élevé leur voix pour dénoncer le fait que les colons profitaient de la situation pour garder leur femme en métropole et profiter de relations extraconjugales dans les territoires coloniaux. Pour rétablir la situation, les femmes des colons sont peu à peu envoyées dans les colonies de manière à constituer une société fermée d’européens, qui éviteraient ainsi le contact social avec la population colonisée. Au-delà de ces rapports prenant la forme de relations plus ou moins conjugales, la femme est, plus crûment, considérée comme un véritable « butin de guerre », un symbole de la domination politique par la domination sexuelle. Lors des guerres de conquêtes, la femme colonisée semble être une récompense de plein droit pour les guerriers. (Archinard et la conquête du Soudan en 1891, s’attribue et attribue à ses hommes des femmes). Cette idée, poussée à l’extrême, s’illustre par la sujétion sexuelle des femmes et le développement important de la prostitution dans les espaces colonisés. L’Empire japonais dès la campagne de

Shanghaï en 1932 et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale organisent un véritable système d’exploitation sexuelle des femmes des territoires colonisés au profit des soldats de l’armée japonaise, qu’on appelle alors des femmes de réconfort. On observe réellement l’apparition d’un réseau et d’une institutionnalisation de la prostitution. Le recrutement des femmes est très violent et la soumission qu’elle subisse est totale. Des phénomènes semblables sont également observables dans les colonies européennes, notamment en Algérie française, où la domination sexuelle de la femme par le biais de la prostitution se justifie par le colonisateur par le fait qu’elle préexisterait à la colonisation, qu’elle appartiendrait à des traditions locales ancestrales. Cette explication est largement réductrice des bouleversements sociétaux qu’a entraîné la colonisation, mais illustre tout à fait le discours colonial présentant une femme orientale fantasmée, au service des européens.

B. Le corps de la femme comme outil de l’empire L’intérêt porté aux femmes colonisées par l’Etat colonisateur se matérialise dans la volonté de produire une main d’œuvre masculine de bonne qualité. Alice Conklin, par son expression « faire du noir » résume cette conception qui est faite de la femme par les colons, cette dernière faisant office d’ouvrière ayant pour seule mission de mettre bas, afin que sa progéniture puisse être exploitée par les colons. Ainsi la femme est une mère fertile et elle est utilisée par l’Etat : Exemple du Congo Belge → l’Etat colonial prête une forte attention au contrôle de la reproduction dans ses politiques matrimoniales. Il souhaite avoir la mainmise sur le taux de natalité et gérer la stabilité sociale des indigènes car d’après le journal « L’avenir colonial » (30 juillet 1925) : « Le Congo sans indigènes ne vaut pas quatre sous ». Pour ce faire, dès 1908, la lutte contre la polygamie est inscrite dans la Charte coloniale du Congo Belge et fait donc partie de la mission civilisatrice au même titre que l’accession à la propriété privée par exemple. La Belgique souhaite avoir le contrôle sur l’union de la femme et sur son corps. Toutefois la théorie de la mission civilisatrice ne s’est pas appliquée comme prévu : les dirigeants belges mettent du temps à concevoir des règles claires et pouvant concrètement être mise en place. En 1910 est par exemple mise en place une taxe sur les « femmes supplémentaires », visant à dissuader de pratiquer la polygamie. Mais la mise en place d’une telle mesure nécessitait la reconnaissance et le recensement des unions polygames : le problème est qu’il était difficilement possible pour la Belgique de gérer l’ampleur administrative de la question tant le nombre de femmes était grand, le tout dans un pays 80 fois plus grand que son colonisateur. Même si la femme congolaise est soumise à la loi édictée par le colonisateur, le flou administratif empêche le contrôle total de l’Etat sur la femme, et indirectement sur l’avenir de la colonie qui se joue sur la natalité. Le contrôle du corps sexué de la femme fait donc l’objet essentiel des débats sur les politiques de natalité dans les colonies, si bien qu’au Kenya (colonie britannique), dans les années 1929-1930, les administrateurs veulent contrôler la sexualité de la femme et la canaliser. Cela se fait au moyen de l’excision des jeunes femmes qui, en étant privée de plaisir sexuel, serait selon les colons moins incitée à la pratique de la polygamie et aurait ainsi moins de chances d’attraper des maladies, en plus d’un « goût pour la prostitution ». [Toutefois, il existe un débat entre les Missions chrétiennes qui interdisent l’accès à l’éducation si les femmes colonisées ne dénoncent pas la pratique de l’excision, et certains missionnaires britanniques qui encouragent l’excision pour les raisons évoquées précédemment.] En tout état de cause, la parole n’est pas laissée aux femmes, des historiens (Thomas) remarquant notamment l’absence de tout consentement dans les enquêtes historiques sur la natalité des colonies en Afrique.

Transition : Ainsi, la femme en situation coloniale apparaît comme le simple objet d’un projet exclusivement masculin. Elle est à la fois un symbole de la domination et un véritable outil de l’empire, comme en témoigne les projets de contrôle de la reproduction. // I. II.

kjflkj

L’évolution de la perception de la femme et reconfiguration des fonctions féminines dans les colonies

A. Femme au combat

Contrairement aux stéréotypes réducteurs présentant la femme comme étant incapable de participer à la guerre, les femmes du Cameroun allemand sont présentes et actives aux côtés des protagonistes du conflit de 1914. La Noire a très tôt été intégrée dans les contingents militaires de la troupe coloniale pour y mener essentiellement des travaux de manutention. Leurs tâches s’apparentaient clairement à des actions militaires, notamment en espionnant l’ennemi, en pillant les villages, ou en approvisionnant les bataillons (cas de la révolte des soldats esclaves dahoméens à Douala en 1894-1895). Pourtant, ce n’est qu’en tant que vacataires de seconde zone que ces femmes engagées « auprès des troupes militaires » et elles touchaient un solde bien inférieur à celles de leurs homologues masculin. La question de leur véritable contribution se pose lorsqu’en 1914, elles sont engagées auprès des différents bataillons de guerre allemands à travers le territoire. Il apparaît plus tard que cette intégration de femmes aux côtés de militaires a créé de sérieux problèmes de discipline interne, de même que des soucis de sécurité ambiante d’après les colons. témoignage Erich Student (officier all) Ce besoin de coopération avec les femmes de soldats avait naturellement d’énormes facettes sombres, parce que la mobilité des troupes en souffrait. Il n’était également pas facile de maintenir ces obstinées en ordre et il y eut plusieurs disputes, plusieurs plaintes à cause des femmes. À ce propos, on a envisagé à diverses reprises [...] de se débarrasser des femmes. Dans le domaine militaire, l’activisme historique de la femme camerounaise pendant la Première Guerre mondiale n’est donc plus à démontrer. Elle est venue en aide aux belligérants en tant que porteuses, cuisinières, guides et informatrices. Aux côtés des Allemands auprès de qui elles se sont le plus investies, elles ont été cuisinière, lavandière et infirmière. Les femmes ont même constitué un corps d’amazones précieux pour les bataillons allemands, et elles se sont révélées nécessaires et même indispensables, par rapport aux femmes européennes dans la colonie, dont la résistance contre les anglais et les français était considérée comme négligeable. Les femmes européennes étaient d’ailleurs vues comme le talon d’Achille des colons car elles devaient être protégées en permanence. La vérité de la résistance n’est donc plus le seul fait de femmes occidentales engagées comme résistantes dans leurs métropoles respectives, puisqu’elle est également vérifiable en colonie, notamment au Cameroun allemand.

B. Des femmes actives

La situation coloniale modifie en profondeur les sociétés colonisées, par l’installation et l’administration des colonisateurs, et ainsi les rapports de genre, les activités et le rôle des femmes. Les hommes colonisés sont maintenant forcés de chercher un travail offrant une rémunération, puisqu’ils se trouvaient désormais soumis à la fiscalité coloniale ce qui a entrainé de fortes mobilités notamment pour les hommes: ils travaillent à la ville ou dans les mines, les plantations, etc., et reviennent occasionnellement au village. Ils ont alors laissé aux femmes un rôle social fondamental : elles sont désormais responsables de l’agriculture de subsistance, des enfants et des personnes âgées du village. Certaines femmes rejoignent leurs maris qui travaillent déjà à la ville, elles ont alors accès à des petites activités commerciales citadines : elles vendent des repas aux travailleurs, ou toute sorte d’articles divers importés. (exemple d’Amadou Hampâté Bâ : sa mère a développé petit à petit un commerce jusqu’à réussir à faire échanger avec la SCOA – Société commerciale de l’Ouest africain). À part ces exemples exceptionnels, )) Mais les femmes restent cantonnées à ces fonctions sans jamais pouvoir accéder à des études supérieures ou à des postes équivalents à ceux occupés par des hommes. De même pour les femmes européennes, elles voient dans les colonies l’opportunité d’exercer une activité commerciale. On peut alors prendre l’exemple de l’Algérie. Au début du XXème siècle , le travail des femmes est surtout un travail invisible : elles travaillent au côté de leur mari. Mais peu à peu certaines femmes tiennent leur propre commerce: les boutiques de mode ou les débits de tabac par exemple, répertoriés dans l’annuaire des grandes villes tenus par le GAMT (Généalogie AlgérieMaroc-Tunisie). Néanmoins, l’obtention des locaux est régie par la préfecture est souvent concédée à des veuves : elles ne peuvent être considérée comme une véritable preuve d’émancipation, c’est plutôt une solution “à défaut d’homme”. Le secteur de l’industrie, quant à lui, emploi 22 000 européennes et presque 3 000 algériennes, ((ce qui en fait un des secteurs le plus pourvoyeur de métiers en Algérie pour les femmes)). Toutefois, les salaires des femmes demeurent relativement plus faibles et les domaines dans lesquels elles peuvent travailler est restreint, ce qui limite leur émancipation. Par ailleurs, ces femmes européennes ont été investies d’un rôle fondamental dans la “mission civilisatrice” des empires. Elles avaient principalement pour rôle d’amener les traditions et mode de vie français auprès des femmes colonisées, par le biais de l’éducation, de la religion et de la médecine. Cependant, les hommes étaient considérés comme les seuls capables de représenter fidèlement la puissance de l’empire. Les femmes occupaient alors des fonctions toujours considérées comme appartenant à un domaine réservé aux femmes, bénévolement, de la même manière que les femmes bourgeoises en métropole exerçaient des activités caritatives, sans atteindre des postes élevés dans l’administration par exemple. Transition : Le rôle de la femme en situation coloniale évolue durant la période. Dès le début du XXème siècle, sa fonction sociale au sein des sociétés change grandement : la femme colonisée est désormais considérée apte à se battre lors des conflits armés. D’autre part, ses activités au sein du village et de la famille sont également modifiées : de plus en plus de femmes assurent un rôle initialement masculin pour remplacer leurs maris partis travailler en ville, ou s’adonnent à des activités commerciales. Les femmes européennes se voient aussi ouvrir de nouvelles portes professionnelles, bien que celles ci restent limitées. III.

Les débuts d’une émancipation

A. L’émancipation par l’éducation Former les femmes en situation coloniale a vite été une priorité politique, comme en témoigne cette citation de Georges Hardy à propos de l’éducation en AOF en 1917 :

Quand nous amenons un garçon à l’école française, c’est une unité que nous gagnons, quand nous y amenons une fille, c’est une unité multipliée par le nombre d’enfants qu’elle aura. La femme est alors perçue comme un moyen d’implanter les valeurs occidentales en profondeur dans les sociétés colonisées. L’éducation primaire s’est alors étendue. Cependant, au delà de ces considérations civilisationnelles, former les femmes, femmes de colons et femmes colonisées, était indispensable pour remplir les deux missions associées à l’entreprise de colonisation : l’enseignement et la médecine. En Gold Coast, les colons souhaitaient réduire la mortalité infantile pour avoir une main-d’oeuvre efficace. Ce taux important de décès chez les nourrissons était largement imputé à l’ignorance présumée des mères. Ainsi, les femmes européennes avaient pour rôle de visiter et conseiller les jeunes mamans, pour des questions d’hygiène par exemple. Par ailleurs, former des femmes à la médecine et aux fonctions paramédicales devient fondamental dans les colonies, notamment parce qu’un grand nombre de femme refusait de consulter un médecin masculin. Les femmes européennes voient alors dans les colonies un terrain d’épanouissement professionnel, où elles ne font pas d’ombre aux hommes. En 1910 on compte 341 femmes médecins sur les territoires de l’empire colonial britannique. Les femmes indigènes peuvent également accéder à la fonction de médecin grâce aux formations qui leur sont désormais proposées : par exemple, la North India School of Medecine for Christian Women, financée en grande partie par la Grande Bretagne, accueille dès 1894 des femmes indiennes. Dans la même optique, des écoles de sages femmes sont créées à Madagascar en 1903, à Hanoï en 1904 par exemple. Ces femmes sont alors des vecteurs d’occidentalisation et doivent permettre une amélioration des conditions de vie des populations colonisées grâce à la médecine, notamment faire diminuer le taux de mortalité infantile en inculquant aux populations des règles d’hygiène fondamentale. D’autre part, les sociétés colonisées commencent à craindre l’implantation forcée des cultures occidentales sur leur propre territoire. Les femmes deviennent alors un véritable moyen de lutte nationaliste : les élites des pays colonisés chargent alors les femmes du maintien des valeurs traditionnelles dans les foyers. C’est le cas au Bengale où les femmes doivent adopter un certain mode de conduite de manière à maintenir les traditions dans le foyer, et pour cela, elles sont éduquées par les élites du Bengale. Les femmes se saisissent de cette opportunité causée par la situation coloniale, bien qu’elle soit menée au nom de la défense des valeurs traditionnelles hindous et par conséquent du maintien d’une certaine forme de patriarcat, pour s’émanciper intellectuellement. B. L’émancipation par la lutte nationaliste et féministe Comme nous venons de le montrer, les femmes représentaient un véritable moyen de la lutte nationaliste dans les colonies. Mais au delà du rôle que les élites masculines ont décidé de leur attribuer, elles ont, elles-mêmes, démontrer leur volonté de mener ce combat, indépendamment de ce qui était attendu d’elles : comme pour toute population colonisée, il est fondamental de rappeler qu’elles disposent également de leur agency. Elles ne doivent pas être réduites simplement à l’espace que leur laisse la situation coloniale. Elles sont capables, d’émettre directement un discours anticolonial, et de participer aux luttes qui s’y rattachent, en le liant parfois à des revendications féministes. Premier exemple, au Nigéria en 1929, une révolte de femmes a éclaté : elles s’opposa...


Similar Free PDFs