Les PDEM a la fin du XIXe siecle une \'\'économie monde\'\' en crise PDF

Title Les PDEM a la fin du XIXe siecle une \'\'économie monde\'\' en crise
Course Histoire
Institution Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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Cours complet d'histoire dispensés par Monsieur T. Le Roy. Il est agréable à lire, facile à comprendre et très simple a apprendre. Idéal pour les concours de Sciences po et d'IEP....


Description

Les Pays Démocratiques à Economie de Marché à la fin du XXe siècle : une « économie monde » en crise ? (1973/2000 ou 2016) De 1973 jusqu’au début du XXIe siècle, on observe une baisse de la croissance économique dans les PDEM ; l’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et la zone d’Asie orientale avec en tête le Japon. En effet durant les Trente Glorieuses, la croissance était en moyenne de 4,7% pour les pays de l’OCDE. Après 1973 elle chute à 2,2%. Concernant la France, le déclin est encore plus net car on passe de 5,1% à 2,1%. Ce net ralentissement était prévisible voire même souhaitable pour l’environnement comme l’avait souligné le Club de Rome. Il s’accompagne d’une rupture de grands équilibres économiques concernant l’emploi et les comptes publics mais il également de graves malaises sociaux et d’un nouveau rapport de force économique entre les PDEM et le reste du monde. La situation des PDEM depuis 1973, semble plus être une restructuration en profondeur de l’économie mondiale (qu’une crise) face à laquelle certains pays ou groupes sociaux ont du mal à s’adapter. I/ une crise de la régulation A- Un net ralentissement de la croissance Depuis 1973, le taux de CE a été divisé par plus de 2 dans les pays de l’OCDE mais en observant cela de manière plus fine, on se rend compte que ce ralentissement varie en fonction des zones géographiques, des périodes et des secteurs d’activité. 1. Par zone Le ralentissement est sensible chez les « champions » des TG. Le Japon passe de 9 à 2,6%. La RFA passe de 5,7 à 1,8%, l’Italie passe de 5,6 à 2,1%. Par contre cette baisse est moins importante en GB dont la CE passe de 2,9 à 2,1 et aux EU de 3,9 à 3%. Concernant les pays du Sud et notamment les pays émergents, la CE reste importante depuis 1973. Enfin, pour les pays du bloc soviétique, le déclin est particulièrement sensible depuis 1973. 2. Par périodes Depuis 1973, on observe une récurrence des cycles de Juglar durant cette période : Après le choc pétrolier de 1973 à 1976 on est dans une phase de crise. De 1976 à 1979, dans une phase de reprise. De 1979 à 1982 de nouveau dans la crise et de 1982 à 1990 dans la reprise. De 1990 à 1992 crise et de 1992 à 2000 reprise dopée par la bulle internet ; on parle aux EU des Huit Glorieuses. 2000 à 2003 crise due à l’explosion de cette bulle : seules les grosses entreprises restent et de 2003 à 2007 reprise qui est beaucoup plus lente dans la zone euro. 2007 a aujourd’hui grosse crise, la plus grosse depuis les années 1930. Aujourd’hui, en 2016, la CE est principalement concentrée aux EU, en Chine et dans les pays émergents tandis que la zone euro reste à la traine. 3. Par secteur On voit surtout un déclin de l’industrie : on parle depuis les années 1970 en France comme dans l’OCDE, de désindustrialisation. Cette dernière est liée d’abord à une baisse de la demande et la crise du fordisme : tout le monde est équipé en automobile et électroménager donc les capacités de production sont trop importantes par rapport aux capacités de consommation. On assiste aussi à un phénomène d’externalisation des unités de production pour profiter d’une main d’œuvre moins onéreuse. La troisième raison est la concurrence internationale et notamment asiatique. Une quatrième raison est liée au manque de R&D de certains Etats et notamment de la France qui engendre un retard technologique et surtout un manque d’innovation. La cinquième raison est la substitution du capital au travail c’est-à-dire de l’Homme par la machine. Par contre on observe une CE soutenue des services ; on parle de tertiarisation de l’économie. Elle est liée aux nouveaux besoins des ménages et à l’élévation du niveau de vie. Depuis 1973 on observe presque 7 millions d’emplois crées dans les services en France. Ces créations d’emplois ne permettent cependant pas de compenser le chômage dans le secteur industriel. B- Dérèglement des prix, de l’emploi, et déficits jumeaux Effectivement, en 1973 on voit une accélération de l’inflation . En effet, suite à la guerre du Kippour en 1973, les pays arabes exportateurs de pétrole opèrent un embargo pétrolier vers les EU ; l’offre diminue alors brutalement, la demande reste forte et le prix du baril quadruple. En 1979, la révolution iranienne puis la guerre Iran/Irak engendre les mêmes effets. Cette augmentation du prix du pétrole handicape les économies des PDEM, gros importateurs de pétrole. Leur production coute donc plus cher à cause du cout de l’énergie, on est donc obligé d’augmenter les prix et les salaires ; c’est l’inflation. Au niveau du dérèglement de l’emploi, on observe un essor sans précédent du chômage de 1973 jusque dans les années 1990. Elle est liée d’une part à la désindustrialisation, d’autre part au fait que le secteur agricole se mécanise et en 1993 en Europe, un actif sur dix est au chômage. En France, le nombre de chômeurs double durant les années Mitterrand (1981-1995). La France est le pays où les jeunes sont le plus au chômage à partir des années 1990/2000. En GB les années 1990 sont des années de plein emploi. Ce plein emploi est lié aux NTIC càd l’informatique et internet et au départ à la retraite de la génération du baby-boom. Même si cette génération papy-boom va être à l’origine d’une remise en question des régimes d’assurance sociale. Depuis 2007/2008, le retour au chômage massif à même lieu dans les pays anglo-saxons. Aujourd’hui, la reprise semble évidente, excepté en France. On observe dans les PDEM un double déficit : tout d’abord public, c’est-à-dire que les dépenses liées aux administrations publiques sont trop importantes par rapport aux revenus càd les impôts. A cela se conjugue une balance commerciale négative, c’est-à-dire des importations supérieures aux exportations. Cela est d’autant plus visible lors d’une crise pétrolière. Cependant, les pays anglo-saxons de tradition libérale ont des services administratifs moins important qui limitent donc les déficits publics. C- Une nouvelle régulation des économies occidentales L’essor de la crise du fordisme est composé de plusieurs facteurs. Un rejet du travail à la chaine : on parle d’aliénation de l’Homme par la machine (> Simone Weil),

Un suréquipement des ménages qui entraine un ralentissement de la consommation de masse. Cette saturation de la demande a des effets sur la production des usines qui, ne pouvant plus vendre dans les PDEM, doivent trouver de nouveaux marchés. On est donc obligés de trouver des solutions et on trouve une nouvelle méthode de production ; le toyotisme (années 1980). C’est une manière de produire à flux tendus. C’est-à-dire que l’on produit si l’on a une commande : c’est-à-dire pas de stock, le stock coute cher. Le toyotisme mise également sur la qualité, c’est le zéro défaut. -

II/ une redistribution des richesses et une nouvelle donne sociale A- Une redistribution des richesses s’opère 1. A l’échelle internationale Les richesses ont tendance à quitter les PDEM vers les Etats pétroliers notamment ceux du MO. Dès les années 1970, on parle des pétrodollars. C’est le fait que durant cette période la facture énergétique des PDEM explose et ce au profit de l’OPEP qui s’enrichie, s’équipe, et dans les années 2000, investi les fonds souverains (Qatar qui rachète PSG, EAU qui achètent hôtels de luxe parisiens) dans les PDEM. Egalement un transfert de richesse des PDEM vers les NPIA (Taiwan, Corée du Sud, Singapour, HK) et à partir des années 1990 vers la Chine. Par exemple, aujourd’hui la Chine est le premier créancier des EU, c’est elle qui prête de l’argent aux EU pour financer leur déficit. 2. A l’échelle nationale On observe une redistribution des richesses des travailleurs vers les rentiers. Les travailleurs qui ne disposent que du revenu de leur travail s’appauvrissent alors que les personnes disposant d’une épargne, d’un K financier ou d’un K immobilier s’enrichissent. Depuis 1973, les premiers a vu son salaire augmenter de 1,2% tandis que le second a vu son salaire multiplié par 10 ! dans ce dernier groupe, les personnes disposant d’un K financier placé en bourse en sont les plus grands bénéficiaires. C’est la situation inverse à celle des TG. Il faut nuancer ces placements boursiers suite aux cracks d’octobre 1987, de 2000 et de 2007. B- Une société a trois vitesses apparait Au sommet se situent les privilégiés ; les grands patrons, les hauts fonctionnaires, la classe politique, la classe médiatique. Ces gens-là cumulent un K financier, culturel et relationnel. Pour ce groupe, on chiffre à 6% par an l’augmentation de leur richesse depuis 1973. Pour les classes moyennes, leur salaire stagne ou progresse d’environ 1% par an. Certains d’entre eux « améliorent » leurs fins de mois par de petits placements boursier ou immobilier. Cependant, cette classe moyenne est caractérisée par une croissance de son endettement. Les exclus sont des gens en dehors de la CE ; ils sont de plus en plus nombreux dans les PDEM ; les chômeurs, les travailleurs précaires, les personnes âgées, les étudiants. Ces gens-là survivent grâce aux aides sociales et aux associations caritatives. On parle de l’émergence d’une société en sablier et on craint que la classe intermédiaire ne décline vers la classe des exclus en vue de son appauvrissement. C- De nouveaux comportements On observe dans les PDEM un essor d’un sentiment d’insécurité face au chômage et à l’exclusion mais aussi face à la délinquance. Un exemple marquant en 2002 prouve cela avec l’arrivée de le Pen au second tour des élections présidentielles, la crise des banlieues en 2005. En dehors de la France, on a par exemple les Gated Communities aux EU, sortes de ghettos pour riches qui témoignent de ces nouveaux comportements. Les gens ont également peur pour leur retraite ; ils ont peur de cotiser mais de ne jamais toucher leur retraite et donc de plus en plus les gens réfléchissent à des systèmes de retraite par capitalisation. On a également peur aujourd’hui de voir s’effondrer notre système d’assurance sociale. On a peur du dérèglement climatique, peur du SIDA et des cancers, on a peur du terrorisme… ces peurs ont pour conséquence un essor de l’individualisme, du cocooning. III/ Les réponses possibles et les interrogations A- Une remise en question permanente des politiques économiques On peut observer un échec des PDEM au niveau des politiques keynésiennes càd un échec des politiques de relance par la consommation en valorisant les bas salaires et en diminuant les taux d’intérêts. Cela signifie que si l’on rehausse les bas salaires, on augmente le pouvoir de consommation et donc on relance la consommation. Par ailleurs, diminuer les taux d’intérêts multiplie le nombre de demandes de crédits puisque les remboursements seront moins cher. En revanche, ces politiques keynésiennes ont tendance à gonfler les déficits jumeaux. Vue que ces politiques keynésiennes échouent, les PDEM mettent en place des politiques de relance qui reviennent à des politiques de refroidissement càd à faire l’inverse des politiques keynésiennes : la France en 1975 lance la sienne avec J. Chirac, ministre de l’économie sous VGE ; une autre relance est faite sous les présidences de Ford et de Carter respectivement en 1974 et en 1980 aux EU, au Japon également en 1992. On a une politique particulière en France en 1981/1982 qui va contre le courant de ces politiques de relance sous le gouvernement Mauroy. Ce dernier croit au Keynésianisme et décide donc d’une augmentation des salaires. Il décide également de nationaliser le secteur bancaire à 90% et en 1981 pour rendre le crédit plus accessible aux classes populaires, il augmente les impôts ce qui permet de renflouer les dettes de la sécurité sociale. Cette taxation pour éviter les déficits jumeaux va gripper le système économique français. D’ailleurs, observe en 1981 une vague de nationalisions de grands pans de l’industrie française ; la sidérurgie (SIDELOR), la métallurgie… cette nationalisation a pour conséquence d’augmenter le nombre de fonctionnaires et a pour issue d’augmenter les déficits. En parallèle, en GB, madame Thatcher (1979 à 1990) mène une politique d’austérité, privatise des pans entiers de l’industrie britannique, elle réduit le nombre de fonctionnaires de manière drastique : les résultats restent cependant mitigés parce qu’on observe une paupérisation d’une partie de la société britannique. C’est la même chose aux EU avec Reagan, au début des années 1980, puis avec Bush au début des années 1990, qui mènent des politiques ultra-libérales. En fait, on observe une alternance entre politique keynésienne ou l’Etat intervient dans l’économie et des politiques libérales ou l’Etat au contraire se retire de l’économie et fait confiance aux lois du marché. Ces alternances ne permettent pas aux PDEM de sortir véritablement de la crise. B- Les conséquences politiques de ces orientations économiques Les opinions publiques commencent à ne plus croire en leurs dirigeants. En France, l’essor du Front National peut être interprété comme une des conséquences directes des échecs de ces politiques économiques. De fait,

les politiques européennes ont tendance à réorienter leur politique sur l’Europe : seule l’Europe peut nous sauver pensent-ils. On va voir en France et dans les autres pays européens, une division entre pro-européens et eurosceptiques. D’ailleurs, très souvent, on observe que si on prend le referendum sur la constitution européenne en 2005, les français et les Pays-Bas ont dit non car ils ont assimilé la construction européenne à la baisse de leur pouvoir d’achat. En effet, cet exemple est révélateur des opinions publiques des PDEM européens qui, depuis, 2000, et la création de l’euro, déplorent un pouvoir d’achat qui a fondu. De plus, les subventions européennes dont l’européen de l’Ouest a longtemps profité, sont depuis 2004, distribuées à l’Est de l’Europe, nouvellement intégrés. Depuis 2009, la crise grecque remet en question cette construction européenne. C’est un PDEM qui, depuis 1981, possède une économie « sous perfusion » des subventions européennes. La crise de 2009 est révélatrice d’un système économique bancal où les plus grosses fortunes telles que les Armateurs ou l’Eglise orthodoxe -étaient exemptées d’impôt. C- Une prise de conscience des enjeux environnementaux Cette prise de conscience des enjeux environnementaux par les opinions publiques des PDEM a lieu dans les année 1990 et explose dans les années 2000. Pourtant, dès 1972, le « Club de Rome » souligne que notre système économique, productiviste et énergivore ne pourrait pas durer au regard de l’augmentation de la population. Cependant, le Club de Rome n’intervient pas pour des raisons environnementales mais uniquement économiques. En 1987, le rapport Brundtland parle pour la première fois de « DD » ; une forme de développement qui assure les besoins des générations actuelles sans compromettre les besoins des générations futures. Cette idée révolutionnaire touche l’opinion publique des PDEM. On prend conscience alors qu’il faut consommer localement, que les modes de production doivent engendrer une faible empreinte écologique, qu’il faut essayer de répartir les richesses plus équitablement… A la fin de la GF, l’ONU organise des sommets de la Terre qui défendent ces idées ; 1988 création du GIEC, en 1991, la Conférence de Rio, à Kyoto en 1997, qui tente de réduire les émissions de CO2, mais la Chine et les EU ne ratifient pas le protocole alors qu’ils sont les deux plus gros pollueurs de la planète, la conférence de Copenhague qui est à nouveau un échec également, on attend les conséquences de la COP 21 à Paris en 2015. Toutefois, en 2016, les PDEM restent fortement dépendants de leurs importations pétrolières, ainsi que les pays du Sud. Au regard de cette analyse, la crise des années 1970 a été provoquée par un double choc pétrolier mais sa durée semble montrer qu’elle correspond à une restructuration beaucoup plus globale des économies mondiales. Effectivement, les PDEM sont aujourd’hui, d’une part, pénalisés par leur système socio-économiques et également fortement concurrencés par les pays émergeant. Cette possible inversion des hiérarchies économiques dans le monde à des conséquences profondes sur les opinions publiques et donc dans les urnes...


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