La peinture murale médiévale PDF

Title La peinture murale médiévale
Author Léa Rommelaëre
Course Histoire de l'art médiéval
Institution Université Toulouse-Jean-Jaurès
Pages 3
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Summary

cours d'histoire de l'art sur la peinture murale médiévale en France...


Description

LA PEINTURE MURALE MEDIEVALE 1) La peinture murale, qu’est-ce que c’est ? C’est une peinture faite sur un mur. Il faut tenir compte du support : de l’architecture. Il faut étudier le mur en lui-même. La peinture accompagne l’architecture. Il faut aussi se préoccuper de la technique. La peinture doit être solidaire à son support car si le mur tombe on n’a plus de peinture. La peinture murale est réalisée sur un ou plusieurs enduits (chaux + sable + eau). Cela détermine la conservation et la lisibilité des peintures. On peut masquer des peintures en les recouvrant de badigeon = enduit très léger fait avec eau + sable + chaux aussi). Les badigeons ont protégé certaines peintures murales médiévales de l’érosion, de la lumière, de l’humidité, de l’air… La notion de stratigraphie a un impact direct sur la lecture que l’on fait des peintures murales. Certaines peintures ont des impacts : du bûchage = on n’apprécie plus une peinture donc on la recouvre de badigeon mais on la ponce avant pour permettre au badigeon de mieux adhérer. Cela donne des problèmes de lecture pour les peintures. (ex : St Martin de Moissac). Il y a aussi des peintures presque réalisées directement sur la pierre (ex : cathédrale Traces de bûchage à St Martin de Moissac. d’Angers : pigments avec des couleurs d’origine et pas altérées, traces de layage, de la taille de la pierre et de son travail donc pas d’enduit, juste un léger badigeon de chaux).

Les artistes du Moyen-Age sont pragmatiques : les enduits pour l’intérieur et pour l’extérieur ne sont pas préparés pareil. Les peintures extérieures sont plus enclines à être abîmées que celles d’intérieur. (ex : peintures de Rocamadour, début 12°s, à 25m de haut, enduit très épais). Les couches picturales sur enduit sont additionnées et se détériorent ce qui créé des difficultés de lecture (ex : palimpseste de Santa-Maria Antiqua à Rome, 6°/7°s ou Eve barbue de Saint-Sernin sur Gartempe, fin 11°s : un enduit qui est tombé et qui a dévoilé un visage masculin sous le visage de Eve).

Palimpseste de Santa Maria Antiqua, Rome, 6°, 7°s

La peinture sur enduit autorise un certain procédé de conservation : la dépose = le fait de désolidariser le ou les enduits qui portent la couche picturale de son support et on dépose la peinture. Il y a 2 techniques : -

Technique à strappo : on ne dépose que l’enduit qui porte la couche picturale Technique à stacco : on décolle toutes les couches d’enduit

Aujourd’hui, on a des procédés chimiques qui permettent de ramollir les enduits pour les décoller. La dépose entraine une perte de 10 à 20% de matière picturale.

Technique : -

On délimite la zone à déposer. On désolidarise l’enduit du support. On prépare une toile tendue sur châssis de bois. On dépose des bandes de lin enduites de colle végétale pour prendre la peinture. Une fois l’enduit déposé, on arrache les bandelettes. On dépose alors les bandelettes sur la toile de lin. On intervient sur les peintures pour les restaurer. On est obligés d’intervenir sur les peintures.

En Espagne, à partir de 1922 et jusqu’en 1950, les peintures murales sont systématiquement déposées. Ils se sont fait voler des peintures qui ont été vendues, donc ils ont décidé de toutes les déposer dans des musées. En France, on a fait en sorte de garder les peintures in situ. On ne dépose les peintures qu’en cas extrême (église qui menace de s’écrouler, dépose de couches superposées pour avoir un visuel de toutes les couches).

2) Comment peut-on déterminer la technique picturale d’une peinture murale médiévale ? Peut-on le faire à l’œil nu ? oui dans certains cas. 





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La détrempe est visible à l’œil nu car elle est connue grâce aux traités techniques. 2 traités techniques : celui de Théophile au 12°s, celui de Cennino Cennini au 15°s. dans la détrempe, on utilise des pigments de toute sortes, déposés sur un enduit sec. Les pigments sont liés avec de l’huile de lin, de la colle de fromage… qui permet de tenir sur l’enduit sec. On la repère car elle induit une usure importante de la peinture car le liant vieillit et s’altère. Elle est très utilisée à la fin du Moyen-Age. Elle est plus économique et plus rapide. La fresque est compliquée à repérer. C’est une technique picturale qui nécessite de déposer des pigments minéraux sur de l’enduit frais, plein d’eau. Une réaction chimique a alors lieu : la carbonatation qui induit une résistance de la couleur dans un rapport physique avec l’enduit. La fresque est repérable aux limites d’enduit déposé par jour : la giornata. On voit les pontate, les délimitations entre les giornate. La vraie fresque est très peu utilisée au Moyen-Age. On fait des fresques puis on revient peindre dessus à la détrempe : peinture mixte fresque/détrempe. Le mezzo fresco (demi frais) est un enduit sec sur lequel on dépose des pigments minéraux. On mouille ensuite la surface de l’enduit pour créer une carbonatation légère. Les peintres utilisaient des pochoirs en cuir ou en parchemin pour faire des motifs (fleurettes…). Il peut y avoir des incrustations. Des éléments peuvent être incrustés dans les parois peintes : on réalise des trous et des éléments étaient incrustés (pierres précieuses, verre, céramique…). Cela attire l’œil et met en valeur la composition picturale. (ex : Berzé-la-Ville).







On a aussi des éléments en relief : des disques plus épais incrustés au centre. Ils captent la lumière et rehaussent les peintures. (ex : Rocamadour). On a des exemples d’incrustations qui sont faites pour mettre en valeur des éléments de la peinture (ex : les nimbes incrustés de Cimabue). On a des procédés picturaux qui se complexifient et témoignent d’une perméabilité entre les techniques de décoration des panneaux de bois et des murs. (ex : Chapelle Stephen, Westminster, 1350). La cire-résine est un mélange de cire et de résine qui permet de coller des éléments mais cela vieillit mal et noircit avec le temps.

Des analyses physico chimiques ont lieu lors des restaurations mais elles ne permettent pas d’avoir accès aux infos archéométriques (nature des pigments, des liants…). On peut dater au C14 des enduits qui sont carbonatés mais le C14 a une marge d’erreur de 10% ce qui est énorme à l’échelle du Moyen Age. Il reste donc l’œil et les sources textuelles (ex : Maesta du Palazzo publico de Sienne en 1315 qui a connu un problème technique relaté dans un document et qui a dû être retouchée en 1321). Il y a une montée en puissance du luxe dans les peintures murales. La peinture murale s’inspire d’autres arts picturaux. Il y a des liens entre le vitrail et la peinture murale (ex : cathédrale St-Etienne de Cahors, 14°s : peinture qui copie la mode des vitraux. Ex : château de Bioule, imitation de tapisserie).

Vieux-Lugos, détrempe, 15°, 16°s

salle des preux, Chateau de Bioule...


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