Le classicisme en peinture PDF

Title Le classicisme en peinture
Author Maxime Snow
Course Introduction To Art
Institution EM Lyon Business School
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Le classicisme en peinture I. Naissance et diffusion du mouvement 1) Italie, berceau du classicisme La branche picturale du classicisme nait en Italie, à Rome, à la fin du 16ème siècle / début du 17ème siècle. Le mouvement trouve sa genèse dans les travaux du peintre italien Annibal Carrache. Il remet en cause les codes du caravagisme, qui dominent les productions picturales de son époque. Le caravagisme se caractérise par une volonté de dépasser la simple recherche du Beau en peinture et de représenter la réalité telle qu’elle apparaît à l’artiste. Le caravagisme se rattache au mouvement pictural baroque. Carrache s’intéresse ainsi aux travaux du peintre de la renaissance Raphaël, propose une idéalisation de la nature dans ses œuvres ou la représentation de scènes antiques et prône une forme de rigueur en peinture. Il impose ainsi un retour aux codes de la Renaissance classique (1500-1520), volonté que l’on retrouve au sein de l’école de peinture de Bologne.

La madone Sixtine, Raphaël

Domine, quo vadis ?, Le Carrache,

2) La diffusion du mouvement en France Le peintre français Nicolas Poussin, établi à Rome, contribue largement à introduire le classicisme en France. En effet, remarqué par le Roi Louis XIII et ses proches, il se rend en France en 1633 afin de réaliser pour eux, des peintures destinées à orner divers monuments de la ville. Les thèmes et techniques adoptés par Poussin le distinguent des ses contemporains et lui valent un certain succès. Il regagne ensuite l’Italie. Cependant, on situera l’apogée du mouvement en France sous le règne de Louis XIV (1643-1715) 3) Le Classicisme dans le reste de l’Europe On distingue également des peintres se rattachant au mouvement du classicisme dans les autres pays d’Europe. Contrairement à la France où le mouvement domine le monde de l’art pictural au 17ème siècle, le classicisme voit son influence amoindrit par les autres mouvements, gardant une posture dominante. En Angleterre, les codes hérités de l’école flamande demeurent malgré le succès des peintres Van Dyck et Peter Lely et la Hollande reste profondément marquée par le style baroque. Sir George Villiers et Lady Catherine Manners en Adonis et Vénus, Anton Van Dyck II. Le Classicisme en France : les caractéristiques

Comme exposé précédemment, c’est en France que le classicisme a le plus grand impact en peinture. Nous étudierons ainsi les caractéristiques du mouvements au travers des techniques et sujets abordés par les peintres français se rattachant au mouvement. 1) Un art réglementé Le respect de la mesure et la recherche d’une harmonie générale sont les deux grandes caractéristiques du Classicisme en peinture (on pourrait établir un parallèle avec le théâtre règlementé par le classicisme au travers de la poétique de Nicolas Boileau). Ainsi, des règles sont posées et les peintres se doivent de les respecter. Ces contraintes sont fixées par l’Académie Royale de peinture et de Sculpture à partir de 1648. Cette dernière dispense également un enseignement de la peinture et la sculpture aux futurs peintres. La peinture est intellectualisée : l’enseignement pratique (observation d’un maître) ne suffit plus, un enseignement théorique est aussi nécessaire. Suit ensuite l’Académie de France, à Rome par Colbert en 1666 qui permet à des artistes français de venir observer les peintres italiens du mouvement et de s’en inspirer. Le Brun rédige le Traité des passions pour expliquer aux artistes comment les émotions doivent être représentées en peinture. 2) Les sujets abordés Les sujets de prédilection des peintres du mouvement sont : - l’Antiquité et les grands mythes (Poussin s’intéressa par exemple aux métamorphoses d’Ovide). Cet intérêt s’explique par le fait que la période Antique était considérée par les artistes du Classicisme comme le sommet de la création artistique, sommet que l’on ne pouvant pas être dépassé. Les peintres se devaient donc d’imiter les Anciens, en reprenant les thèmes de la mythologie, pour tenter de les égaler.

Les bergers d’Arcadie, Nicolas Poussin. Il s’agit d’une scène de pastorale, mettant en scène des bergers de l’Antiquité. - Les sujets religieux issus de l’Ancien et du Nouveaux Testaments, ainsi que de la vie des différents saints (ex : le jugement de Salomon, Poussin). On retrouve notamment ces peintures à l’intérieur des grands bâtiments religieux. Elles glorifient les comportements des différents personnages bibliques que les hommes doivent prendre comme modèle (exemple: le personnage de Salomon, personnage implacable mais juste). Transparait alors la vocation de la peinture sous le classicisme, seule capable d’éclairer les hommes et de les rendre meilleures en véhiculant l’image de l’honnête homme.

Le jugement de Salomon, Nicolas Poussin - la Nature. Les paysages représentent environ le tiers de la production picturale du mouvement. La nature est totalement idéalisée, les paysages souvent imaginaires. - la Monarchie absolue de Louis XIV et la Noblesse française

Louis XIV met le mouvement du Classicisme au service de la représentation de son pouvoir, pou renvoyer au reste de l’Europe une image forte et une impression de domination des français sur le reste du monde. Les peintures mettent en scène des passages glorieux du passé historique français. De même, les qualités, la beauté de la noblesse est mise en valeur au travers de nombreux portraits ornant le musée du Louvre, les Tuileries ou la résidence officielle du Roi, Versailles. La magnificence de la cour, le faste de la vie versaillaise sont mis en avance dans ces peintures tranchant avec une réalité plus sombre : les caisses de l’état sont presque vides et que le Tiers-Etat est assommé par les impôts, vivant dans une grande misère. r Le chancelier Séguier, Charles le Brun Le peintre Louis le Nain, se distingue de ses contemporains en choisissant comme sujet la paysannerie. Mais loin de dénoncer leurs conditions de vie misérables, évoquées plus tôt, il en propose une forme d’idéalisation. On pourra prendre l’exemple de l’heureuse famille, tableau représentant une famille de paysans attablée. La situation contraste totalement avec la réalité de la vie paysanne, soumise à de nombreuses famines.) L’heureuse famille, Louis le Nain Notons qu’à travers ces différents sujets, c’est toujours une vision idéalisée de l’Homme dotés de caractères admirables, et de la Nature qui domine. Les peintures du mouvement véhiculent une certaine idée du Beau. L’académie royale de peinture et de sculpture propose une hiérarchisation des différents genres d’œuvres. Les plus valorisés sont les peintures historiques. Viennent ensuite les portraits et les paysages. Les peintures de genre (=représentation de scènes quotidienne) ainsi que les natures mortes ne sont pas jugées dignes d’intérêt. 3) Techniques : reflet de l’opposition marquée au Baroque D’emblée, le classicisme se pose comme une alternative au mouvement Baroque, né en Italie à la fin du 16ème siècle. C’est par une comparaison entre les deux mouvements que nous mettrons en évidence les techniques picturales employées par les peintres du mouvement. Historiquement, le Baroque est souvent défini par rapport au mouvement du classicisme de manière péjorative. En 1711, dans le dictionnaire de Trévoux, il est présenté comme « irrégulier, bizarre, inégal ». En France, le « bon goût » s’associe au classicisme, contrairement au Baroque. Notons tout de même que le Baroque n’est pas totalement rejeté en France et qui rencontre une certaine renommée dans les milieux artistiques qui apprécient son goût de la richesse et du grandiose. Mettons en évidence les caractéristiques de ces deux mouvements : - Le classicisme se caractérise par sa rigueur. Comme exposé précédemment, il recherche

la clarté, l’ordre et l’harmonie des formes. Dans le classicisme, le tableau s’organise selon des lignes verticales ou horizontales, donnant un aspect rigoureux à la scène. On parle d’organisation linéaire du tableau. Les contours sont nets et précis, une importance est donnée au dessin. La lecture du tableau est ainsi facilitée. Les œuvres baroques sont dites « extravagantes » : c’est l’expression des passions, des grands sentiments. Le tableau n’est pas organisé selon des lignes mais autour de formes qui s’enchainent et se fondent ensemble. Les contours sont flous et un jeu se fait autour des formes (la symétrie par rapport au bord du tableau n’est pas toujours respectée dont la scène dépeinte n’est pas toujours centrée ). La lecture du tableau peut se faire de différentes manières, il n’y a pas de sens de lecture « prédéterminé ».

= composition du tableau

= lignes directrices du tableau Eliezer et Rebecca, Nicolas Poussin

Le débarquement de Marie de Médicis au port de Marseille, Rubens

- Dans l’art baroque, le support forme un tout unitaire : une seule scène recouvrira l’ensemble. Au contraire, dans l’art classique, si le support de grande taille, il est toujours morcelé en de petits cadres auxquelles sont attribuées différentes scènes. Ex : classique : Voute de la galerie Farnèse

Ex :Pierre de Cortone, Plafond du palais Berberini à Rome - Pour Heinrich Wölfflin, dans Principes fondamentaux de l’histoire de l’Art (1915), la différence entre les œuvres baroques et les œuvres classiques résident dans la considération portée par l’artiste aux limites de la toile. Les œuvres baroques sont ouvertes : les personnages et les motifs débordent de la toile, seule une partie de l’action est représentée tandis que les œuvres classiques sont fermées : la scène est entièrement contenue à l’intérieur du cadre délimité par la toile. Il convient néanmoins de remarquer que certaines œuvres dites baroque peuvent avoir des caractéristiques se rattachant au mouvement classique, l’inverse étant vrai également. - Dans le Classicisme, les proportions sont justement respectées, les compositions équilibrées, les couleurs harmonieuses pour renvoyer une image de ce qui est considéré comme la perfection formelle. Les mouvements sont limités et sont toujours rattachés à une signification précise (la peur, le désespoir). Comme au théâtre, la vue du tableau doit susciter chez celui qui le reçoit une certaine émotion et réflexion. En respect des codes

imposés par les institutions, une certaine pudeur domine à la fois dans les expressions des personnages que dans leurs tenues. Ils expriment les passions, c’est-à-dire les sentiments de l’âme. Au contraire, le Baroque préfère l’emploi de formes de taille importantes, de couleurs chaudes… 3) Les grands noms du mouvement - Nicolas Poussin - Claude Gellée dit Le Lorrain - Georges de La Tour - Charles Le Brun - Hardouin-Mansart IV. L’essoufflement du mouvement Vers la fin du 17ème siècle, Le Roi Louis XIV finit par délaisser le classicisme pour se tourner à vers le Baroque. Les différents monuments et leurs ornements révèlent cette transition. On pourra prendre l’exemple de la voute de la chapelle des Invalides réalisée par HardouinMansart. Il s’agit d’une forme de baroque atténué, s’éloignant des codes du Classicisme pur. Le classicisme évolue également par la remise en cause de l’importance du dessin dans les tableaux. Certains artistes veulent lui privilégier la couleur. A l’instar de la querelle des Anciens et des modernes au théâtre, une querelle s’instaure entre les « poussinistes » et les « rubénistes » (1671- Académie de peinture et d’architecture). Les sujets abordés deviennent moins sombres et plus légers. Le mouvement Rococo, qui se pose en opposition au Classicisme se développe en Europe à partir de 1725...


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