La poétique de Joachim Du Bellay, PDF

Title La poétique de Joachim Du Bellay,
Author Thomas Dalle
Course Littérature Jeunesse
Institution Université de Montpellier
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Summary

Aide pour comprendre la poésie de Joachim du Bellay, étude comparée avec un sonnet de Ronsard....


Description

Fiche Résumé : Les regrets, Du Bellay (1553-57)

Personnages principaux : Paul III / Jules III /Marcel II / Paul IV / Carlo Caraffa, neveu de Paul IV / Cardinal Jean d’Avanson, ambassadeur de France / Marguerite / Henri II / Magny Rome : « le lieu du Chaos » « ne subsiste que la matière, la forme ayant péri », « déploiement obscène d’une étendue de vagues ruines ». Du Bellay effectue avec compétence des tâches parfois délicates où « l’intendant doit se doubler d’un diplomate ». Les déménagements s’y succèdent, une « vie toute d’agitation ». Les maux observés à Rome : La brigue / la corruption / ascensions sociales foudroyantes / bouleversement des valeurs morales / « désorganisation d’un monde désormais à l’envers » / => « Rome n’est plus qu’une scène de théâtre ». Du Bellay est classé dans le groupe des gallicans réformistes irénistes. On observe la possibilité d’utiliser le sonnet comme instrument de la satire Les Regrets : Il ne s’agit plus d’un canzoniere. Y sont contés les « malheurs et les espoirs d’un exilé à Rome » (état de déréliction = délaissement, regret de sa terre angevine mais déception du retour). On y distingue la proéminence de l’ennui (résonances prébaudelairiennes.) et la quête d’un absolu autant que la pérégrination de l’âme sur terre. La temporalité du recueil joue avec une sorte d’installation dans le passé qui devient le seul présent, celui du texte (un passé qui ne cesse de se modifier). L’événement n’a donc pas à être vécu dans une sorte de pathos historique, mais intégré dans une réflexion d’ordre plus général.

L’élégie : « Produire (…) des réactions passionnées » (Cf. Défense et Illustration de la langue française : « sera véritablement poète (…) qui tiendra la bride de mes affections me tournant çà et là à son plaisir. »

« La poésie opère un détachement du sensible conduisant à un ravissement et à une conversion » : c’est la « transmutation » du « discord » en « symphonie », comme le dit Tyard dans son Solitaire premier (1552). « La poésie se fait ici moins méditation théologique

qu’expression d’une nécessité d’affirmer la présence au monde. »

impérieuse

Revenu à Paris, Du Bellay avoue à Dorat : « je suis encor Romain » (la présence ontologique de l’exil en lui). Anaphores, énumérations, antithèses, asyndètes, polyptotes, toutes figures qui créent un monde de l’indécision, et de l’instabilité d’où ne peut jaillir qu’une « musique » {…} « basse » (sonnet 60). Enargeia, (= visibilité), mettre les choses sous les yeux du lecteur grâce à l’abondance des images. Créer un sentiment de monotonie et de lassitude / usage des répétitions, des parallélismes et par l’emploi des adverbes.

Importance accordée à des motifs liés à l’épopée, la tempête, le style élevé, la mythologie vectorise cela, elle sacralise le monde contemporain.

La satire

(la « Muse pédestre » selon l’expression d’Horace, miprose, mi poésie.) Epigramme liminaire, lecteur va participer à un banquet (latin satura = mélange) (« tibi haec parata est » = pour toi, ce repas est prêt). La Défense : la satire, le moyen de « taxer modestement les vices de son temps ». La satire exprime une morale à rétablir. Vices dénoncés : La brigue et l’hypocrisie des cardinaux, l’habileté des courtisans romains. Défauts, vices, incarnés par le personnage du courtisan : sept péchés capitaux (orgueil / avarice / luxure / l’envie / la gourmandise / la colère / la paresse) + l’hypocrisie, la simonie, « l’ambition, la haine et la feintise » (s. 78), / le tragique de la condition humaine. Attaques ad hominem (vindictes) / la colère est le résultat d’une nécessité : « Difficile est saturam non scribere » Juvénal. La peine ressentie pour des bonheurs immérités par autrui s’oppose à la peine ressentie pour les malheurs immérités qui s’abattent sur soi (réflexion d’Aristote, livre II de Rhétorique, oppose satire et élégie).

La louange

Marguerite, nouvelle figure quasi mariale / désintéressement (= dédain de la faveur) + humilité + engagement personnel du poète (topoï) / Néoplatonisme = idéal amour humain, symbole inaccessible. La louange exprime l’idéal aristocratique (= fonction de poète pour les membres de la Pléiade)  Porteur des éloges de la communauté Les « éloges sont moins décernés à des personnages divers qu’au Créateur lui-même. » L’énumération des qualités oblige la personne à se conformer au modèle qu’on a bâti d’elle. On privilégie les qualités morales Cela en fait un discours qui tend à construire un objet symbolique plus qu’un objet poétique. C’est à ce prix que cette poésie échappe à la bassesse et que Les Regrets atteignent au lyrisme de la célébration. François Roudaut

Ronsard, Sonnets pour Hélène - Le soir qu'Amour vous fit en la salle descendre Introduction Ce poème est extrait du recueil Sonnets pour Hélène : lors d'un ballet de cour, le poète rencontre Hélène de Surgères dont il tombe amoureux. Ronsard célèbre alors la femme aimée sur un ton lyrique et un rythme imitant celui de la danse. (1) Le soir qu'Amour vous fit en la salle descendre L’Amour est personnifié, c’est le Dieu-Amour qui rappelle l’élévation mythologique des encomiastiques de Du Bellay + Enjambement qui rappelle la prose de Du Bellay. (2) Pour danser d'artifice un beau ballet d'amour, Allitération en « b » et en « d », musicalité qui rappelle Du Bellay. (3) Vos yeux, bien qu'il fût nuit, ramenèrent le jour, (4) Tant ils surent d'éclairs par la place répandre.

L’image de la femme amène le jour, topoï de « La Belle Matineuse », rappelle l’élévation {du jour} que provoque l’apparition de la femme. (5) Le ballet fut divin, qui se soulait reprendre, (6) Se rompre, se refaire, et tour dessus retour (7) Se mêler, s'écarter, se tourner à l'entour, Paréchèse, figure du mouvement, de la musicalité qui retentit à travers le rapprochement phonique entre les mots. (8) Contre-imitant le cours du fleuve de Méandre. (9) Ores il était rond, ores long, or étroit, (10) Or en pointe, en triangle en la façon qu'on voit Syntaxe effrenée + alexandrin = au service comme Du Bellay du rythme, + anapohore de « ore » qui rappelle celle du sonnet 174 de Du Bellay, cad l’importance du présent de l’écriture et de l’action, le temps se plie à l’image divinatoire d’Hélène (ou de Marguerite). (11) L'escadron de la grue évitant la froidure. (12) Je faux, tu ne dansais, mais ton pied voletait (13) Sur le haut de la terre ; aussi ton corps s'était (14) Transformé pour ce soir en divine nature. Encore des enjambements des 3 vers du tercet, la musique continue, sonnet cyclique, légèreté (‘voletait’) qui rappelle l’élévation néo-platonique dont la femme sert de truchement + Le corps d’Hélène changé en divinité. Mention à « Méandre » + Hélène qui rappelle Hélène de Troie, la plus eblle des femmes, mention mythologique comme la figure d’Ulysse chez Du Bellay, chez Ronsar, la mythologie est au service de la louange, de ce qui est noble, chez Du Bellay, elle est au service du thème de l’éloignement, de l’apatride, de l’élégie....


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