le bonheur est il une affaire privée PDF

Title le bonheur est il une affaire privée
Course philosophie
Institution Lycée Camille Claudel
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Dissertation Sujet : « Le bonheur est-il une affaire privée ? »

Prenons l'exemple suivant : la guerre fait actuellement rage en Lybie. Le peuple doit subir famine, mort et conflits incessants, ce qui est tout simplement aux antipodes de la définition que l’on pourrait donner du bonheur, puisque ce dernier se définit comme étant un état de satisfaction stable, durable et complet. Mais ces gens sont-ils responsables de ce malheur qui s’abat sur eux à travers une guerre dans laquelle ils n’ont pas leur mot à dire ? Le fait que leur pays soit en guerre fait-il de ces gens les fautifs de leur malheur ? Est-ce que leurs conditions de vie actuelles- conditions qui mettent habituellement en place le bonheur ou le malheur de l’individu- sont les résultats de leurs choix ? Bien sûr que non, personne ne choisit sciemment de vivre au milieu de ruines et de conflits. Alors, tout cela dépend-il donc réellement d’eux ? Sont-ils vraiment les seuls acteurs de leurs vies, et donc de leurs bonheurs comme on aimerait nous le faire croire ? Le bonheur est-il une affaire privée ? Il me semble tout d’abord judicieux de définir le sens que je donne à « affaire privée ». Pour moi, une affaire privée signifie que seul l’individu dont il est question est en mesure d’agir pour son bonheur, et également que celui-ci ne concerne que l’individu en question, sans interférence extérieure, au risque de transformer cela en une affaire publique. Le bonheur quant à lui, et par définition, est propre à chacun, lorsque nous estimons avoir atteint nos objectifs personnels. Mais tous les hommes cherchent à atteindre ce bonheur, comme si c’était le Saint Graal. Le bonheur est-il donc une nécessité ? un trophée à afficher à son palmarès ? une illusion ? un simple élément facultatif à notre existence ? Puisque tous cherchent à l’atteindre sans vraiment en connaître l’origine, le bonheur est-il réel ou n’est-il qu’une illusion créée par l’âme pour se rassurer, se donner un but ? Et s’il existe vraiment, dépend-il réellement de nous, de nos choix et de nos convictions ? C’est en partie ce que nous essaierons d’éclaircir lors de mon raisonnement. Cependant, cette question me pose quelque peu problème. Pour moi, on ne peut pas être heureux sans le vouloir. Or, personne d’autre que nous même ne peut décider si nous sommes heureux ou non ; ce qui signifierait que le bonheur ne dépend que de nous, mais aussi que d’autres éléments jouent sur notre bonheur ; et ces deux hypothèses sont totalement contradictoires. Ainsi, nous nous demanderons dans cette dissertation si nous sommes seuls maîtres de notre bonheur, ou si d’autres éléments rentrent en compte dans le processus de mise en place du bonheur. Pour cela, nous verrons dans un premier temps que notre bonheur ne dépend que de notre volonté à être heureux et de nos efforts pour cela, et donc que le bonheur semble être une affaire privée. Puis, dans un second temps, nous verrons que la providence, les autres individus et le hasard notamment jouent un rôle fondamental dans notre bonheur, ce qui anéantit la perspective d’un bonheur indépendant de tout sauf de soi. Enfin, nous verrons que le bonheur ne s’atteint pas réellement, et qu’il n’est qu’un subterfuge pour se rassurer sur sa condition.

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Premièrement, et comme je l’ai dit précédemment, il est impossible d’être heureux si on ne souhaite pas l’être. On peut certes atteindre le bonheur sans en faire une priorité absolue de sa vie, mais il est impossible qu’un individu soit heureux s’il s’oppose au concept même du bonheur. Personne ne peut être heureux malgré soi, le bonheur n’est pas une contrainte qu’on impose. Le bonheur d’un individu ne dépend donc que du dit individu. De plus, et même si j’ai dit qu’il était possible d’être heureux sans en faire une priorité, le bonheur n’est pas une manne tombée du ciel. Il ne nous tombe pas tout cuit dans la main, il doit être la récompense d’un effort. Comme le disait Baden-Powell, « le bonheur ne vient pas à ceux qui l’attendent assis. ». Prenons l’exemple d’un alpiniste chevronné. Si ce dernier s’est fixé comme objectif de gravir le mont Everest, i fournira les efforts en conséquence. Lorsqu’il aura atteint son objectif et sera arrivé au sommet, il sera envahi d’une sensation de bonheur puisque tous ses efforts auront fini par payer. Quand bien même il sera épuisé et le processus qui aura été long et compliqué, il sera heureux d’avoir comblé son aspiration. Ainsi, nous pouvons dire que le bonheur dépend de nous, puisqu’il dépend de nos actions et de notre volonté à être heureux, et à atteindre ce « saint Graal » qu’est le bonheur, comme je l’ai décrit plus haut. Si c’est l’état d’esprit et le comportement d’une personne qui la mènent au bonheur, ces derniers peuvent aussi l’en éloigner ; comme nous l’a très efficacement prouvé le cas de Michael Carroll. Ce jeune américain semblait avoir toutes les clés en main pour accéder au bonheur. En effet, en plus de bénéficier d’une situation familiale stable, il était devenu millionnaire grâce au Loto. Cependant, le jeune homme n’a pas su garder les pieds sur Terre et est rapidement arrivé loin des conditions du bonheur qu’il aurait logiquement dû atteindre, puisqu’il est ruiné, divorcé, séparé de sa fille et ne vit plus que grâce aux aides de l’Etat. Lui seul a choisi de dilapider sa fortune, comme lui seul est donc responsable de sa situation désormais précaire. Ses situations familiale, financière et sociale ont donc été les victimes de ses abus, ce qui empêche d’accéder au bonheur, puisqu’au-delà de ces conséquences terribles, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même, ce qui ajoute encore la culpabilité et les remords à ce tableau déjà noirci. Aucun élément extérieur à sa personne n’est venu influencer son comportement, et un autre mode de vie l’aurait pour sûr mené au bonheur. Enfin, les personnes entourant un individu ne semblent pas avoir d’influence sur le bonheur de ce dernier. Comme par exemple Don Juan. Il affirme être heureux avec son mode de vie de « briseur de cœurs », alors même qu’il rend moult femmes malheureuses, moult familles insultées et vengeresses et que tous essayent de le raisonner. L’impact négatif que son mode de vie a sur les gens qui l’entourent n’interfère en rien avec son bonheur personnel. Il est l’exemple typique Le bonheur serait donc bien une affaire privée, puisque selon ma propre définition, il ne concerne personne d’autre que soi et surtout est une conséquence de nos actions et choix personnels, et ne résulte que de notre capacité à faire des efforts ou des concessions pour l’atteindre, sans être affecté par les autres individus nous entourant.

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Cependant, cette théorie du bonheur en autarcie présente des contradictions. En effet, la recherche du bonheur relève également de ce que l’on pourrait qualifier « d’affaire publique. » Dans le mise en place d’une société par exemple ; ou même dans la Déclaration de l’Homme et du Citoyen elle-même ; le bonheur apparaît rapidement comme un objectif commun à tous, donc public. Notre entourage prend alors un rôle dans notre bonheur, ce qui n’était pas envisageable dans le cas d’une affaire privée. N’y a-t-il d’ailleurs pas un célèbre adage qui clame que l’« on récolte ce que l’on sème » ? Dans ce cas, notre comportement envers les autres est aussi important que notre comportement face à la vie dans la quête du bonheur. Et comme le disait Ernest Renan, que nous avions travaillé en français, « la joie des autres est une grande part dans la nôtre. ». On n’est donc pas réellement indépendants des autres dans l’acquisition de notre bonheur personnel. De plus, notre bonheur dépend également de notre condition initiale. Il sera en effet plus difficile pour un évènement mineur de contribuer à notre bonheur si nous avons passé une journée longue et harassante que si notre journée s’était déroulée comme nous le voulions. Egalement, une personne pour qui le bonheur dépend de la situation financière aura plus de mal à atteindre son objectif pour être heureux si elle est dans l’incapacité de travailler que si elle était en pleine possession de ses capacités. Autrement dit, le bonheur ne dépend pas non plus que de sa propre volonté. Pour reprendre l’exemple du peuple Libyen, il ne décide absolument pas de son bonheur (ici sans doute absent, voire remplacé par le malheur, je ne voudrais pas parler en leur nom). Ce sont les gouvernements et les Etats qui se chargent de cette tâche jusque-là individuelle. Ils décident d’être en guerre, de bombarder des civils et de commettre toutes les atrocités qui rendent impossible l’accès au bonheur des habitants. Enfin, si nous partons du principe que le bonheur n’est ni dû à un effort fourni, ni le fruit d’une volonté personnelle, nous pouvons dire qu’il est le résultat de la chance. Comme la raison est incapable de déterminer les adages à suivre pour être heureux, faudrait-il compter sur la chance pour l’être ? Prenons le sens étymologique du mot. « Bonheur » vient de « bon heur », qui veut dire bonne chance, ce qui nous donne déjà un élément de réponse capital. Le bonheur dépend donc également de circonstances et d’éléments extérieurs imprévisibles et changeants, ce qui dément la thèse selon laquelle l’Homme est seul maître de son bonheur. Ce dernier devient donc, par définition, une affaire publique.

Pour résumer, le bonheur, en ses termes matériels, est privé, car nos désirs et besoins matériels sont différents, mais le bonheur se réduit-il à ce que nous désirons? Au contraire, le bonheur - qui serait, dans ce cas, universel et non privé, donc public n'est-il pas une voie intérieure à suivre, plutôt que l'accomplissement de désirs extérieurs? Je pense en fait que la définition du bonheur est propre à chacun, et que le bonheur n’est en réalité qu’une légende inaccessible.

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En effet, nous avons vu dans le cours et dans mon développement que le bonheur dépend de la réalisations d’objectifs, et donc avant tout de désirs. Or, nous avions démontré, par le biais de Socrate et de ses tonneaux, que les désirs sont infinis, voire inatteignables pour certains. Dans ce cas, cela signifie que le bonheur est par conséquent inatteignable. Il ne devient alors qu’un refuge pour l’âme, qu’un apparat pour se rassurer sur sa condition et pouvoir prétendre avoir atteint cet objectif si mystérieux qu’est le bonheur. Le bonheur n’est qu’une illusion relative aux objectifs propres et temporaires de l’individu qui souhaiter l’atteindre, puisque cette temporalité enlève au bonheur ses aspects durable et stable, le transformant ainsi en simple satisfaction. On devient alors satisfait, mais pas heureux. Le bonheur semble donc encore plus impossible à atteindre.

Pour conclure, le bonheur d’un individu dépend tout autant de l’individu en luimême, de son entourage, de sa condition et du hasard que de l’image du bonheur qu’il s’est forgée, tirée de l’imaginaire collectif.

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