Le bonheur se mérite-t-il PDF

Title Le bonheur se mérite-t-il
Course Philosophie
Institution Lycée Général
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Thèse/antithèse/synthèse...


Description

Le bonheur se mérite-t-il ?

De tout temps, l’Homme a cherché le bonheur. Le Bhoutan, un pays d’Asie du Sud a, par exemple, mit en place un indice, le « bonheur national brut ». Le bonheur est lié à « bon heur », heur de son étymologie latine augurium signifiant l’augure, la chance. Si le bonheur tire son étymologie de chance, n’est-ce pas le hasard qui le déclenche ? Est-ce que le bonheur est dû à la surprise ? La chance sourit-elle à tous les hommes ? Ou en revanche, ne faut-il pas pratiquer, suivre une voie pour obtenir le bonheur ? Le bonheur ne s’acquiert’ il pas en provenance de nos actions ? Ne s’obtient-il pas en faisant respecter la raison ? Finalement, le bonheur n’est-il pas égoïste ? Premièrement, le bonheur nous échoie de manière inattendue. Deuxièmement, nous accédons au bonheur seulement après nous y être consacré Dernièrement, le bonheur est relatif.

Premièrement, le bonheur nous échoie de manière inattendue. Il provient d’un évènement auquel l’on ne s’attend pas. Il doit toucher nos affectes positivement. Nous percevons le bonheur lorsque nous ne l’attendons pas. Son étymologie le prouve. Bonheur signifie chance, augure en latin. Il est donc événementiel. En revanche le bonheur ne se contrôle pas, il dépend des évènements, selon notre satisfaction. Du bonheur peut surgir le malheur. Par le mot chance, le bonheur surgit d’une croyance que l’on espère sans savoir quand on l’obtiendra. Bon nombre d’expression de la langue française font référence indirectement à cet inattendu : « Au petit bonheur la chance. » ; « porte-bonheur ». C’est pour cela que lorsqu’un homme est chanceux, il est heureux. Ainsi le bonheur ne se mérite pas mais il s’obtient de manière indépendante. Le bonheur doit nous submerger d’émotions positives. C’est pour cela qu’il doit suggérer l’étonnement, il paralyse les affects et envahit l’individu d’une force de vie irrésistible. C’est pour cela que le bonheur est nécessaire dans la vie d’un individu, chacun a le droit à ses chances. En aucun cas le bonheur ne sera négatif au sein des

affects d’un individu. Il se manifeste de différentes manières. Chez certains cela peut être par de la musique, pour d’autre, par l’atmosphère apaisante d’un jardin, ou bien par une bonne nouvelle. Le bonheur c’est aussi le rêve. Or nous ne décidons pas de la tournure de nos rêves à moins qu’il soit conscient. Cependant nous laissons les évènements se dérouler tout en profitant si le rêve est positif. C’est ainsi que l’opinion publique voit le bonheur. La plupart du temps, le bonheur est considéré comme une chance. Ainsi, cela crée une forme de résignation pour bon nombre d’individus malheureux. Ils attendent que le bonheur arrive. Par exemple, un individu qui passe la plupart de son temps à parier ou à être dans des casinos en est l’exemple même. Il pourrait chercher une formation pour travailler et ainsi gagner de l’argent. Cet individu préfère simplement que la chance, soit le bonheur, lui soit attribuée. Dans ce sens, le bonheur amène une forme passive chez les individus en attendant la chance, du fait que le bonheur ferait parti de leur destinée. Ainsi donc, le bonheur, au même titre que bon nombre d’évènements de notre vie nous tombe dessus. Chez les stoïciens, nous ne pouvons rien contre notre destinée, le bonheur de même. D’une certaine manière le bonheur dépend de notre personne puisqu’en faisant telle ou telle action, nous pouvons accéder plus tard au bonheur. Or même en faisant cela, nous ne contrôlons pas l’instant où l’on reçoit ce bonheur. Le bonheur est inattendu, pour exister, il doit rester une probabilité cependant il dépend des actions menées par un individu et concerne une idéologie saine. Le bonheur agit dans des circonstances positives perçues par l’individu. Pour cela, le bonheur est dépendant des actions d’un individu.

Deuxièmement, nous accédons au bonheur seulement après nous y être consacré Tout d’abord, le bonheur est en corrélation avec la raison. Le préfixe bon de bonheur suggère l’idée du bien. Les Grecs appelaient le bonheur la « vie bonne » soit le bienvivre. C’est ainsi que le bonheur devient une quête du bien. En effet, c’est une perfection recherchée pour améliorer l’Homme. Ainsi, nous pouvons contrôler le bonheur si nous nous en donnons la peine. C’est ce qui différencie le bonheur du plaisir. Le plaisir ne se contrôle pas temporellement mais il ne relève pas non plus du Bon. Cette idée du bonheur se traduit par ce que l’on appelle le Souverain Bien. C’est à-dire que se mettre en quête du bonheur relève un espoir, une fin suprême. C’est le but ultime de la quête mais pendant tout le long du déroulement de cette quête, cet espoir doit persister pour donner un sens à la vie. Kant a bien entendu approfondi cette thèse, pour Kant « Tout espoir tend au bonheur ». C’est un but censé être en symbiose avec la raison. Selon les stoïciens, Aristote ou bien encore Epicure, la raison construit la destinée, le parcours de la vie d’un homme. Pour ceux-là, la vie heureuse s’apparente à ce respect de la raison. Le bonheur est un état d’esprit qui n’entrave pas la destinée d’un homme, qui, au contraire le pousse à faire le bien et respecter la raison. Le plaisir, quant à lui, ne se contrôle pas et laisse agir les affects, si l’on suit

bien le raisonnement des stoïciens. Il peut et ne pas faire respecter sa propre raison. Cette vision reste néanmoins dite négative puisqu’il y a une absence, et non pas un refus, de tout non-respect de la paix intérieur de notre âme. Ainsi pour passer outre et ne pas refuser ces absences, le bonheur suggère tout de même de mener une vie limitée. Ensuite, le bonheur dépend de nos actions. Si l’on approfondi la thèse exposée par les stoïciens, cela veut dire que chaque acte que l’on fait dans notre vie amène des conséquences que l’on doit admettre. Chaque évènement, chaque décision, toute notre existence mène aussi bien au bonheur qu’au malheur. Par exemple, un individu qui achète des tickets à gratter et gagne, nous pouvons dire de lui qu’il est chanceux et que le bonheur est inattendu. En effet sur ce point de vue, nous pouvons confirmer cela. Cependant, il a décidé à tel instant, dans tel endroit d’acheter un ticket. Même s’il ne sait pas qu’il s’agit d’un ticket gagnant, l’action dépend de lui. Indirectement, le bonheur dépend de cet individu. Superficiellement, le bonheur respecte bel et bien son étymologie, c’est-à-dire qu’il est une chance. Il s’agit certes d’une probabilité, mais une probabilité qui s’avérait réalisée puisque l’action a fait que l’individu dépende de bon nombre de paramètres dépendant de son unique volonté pour qu’il gagne. Enfin, plusieurs voies de travail sur soi proposent un accès au bonheur. En effet, il existe des voies de remises en question qui permettent un bonheur sain d’esprit. Le bouddhisme en est un exemple, il s’agit d’atteindre le nirvana, qui peut être une forme de bonheur. Derrière cela, le pratiquant s’exerce sur lui-même et interroge le monde ainsi que lui-même. La question du cogito en philosophie, « Cogito ergo sum », permet justement de mieux se connaître. Ainsi en se connaissant mieux nous même, nous pouvons vivre dans l’harmonie et la paix. Nul doute, que la recherche du bonheur anime en grande partie cette quête. Le but, à travers des croyances profondément fondées en nous, est de connaître un meilleur monde, un monde de bien. Or comme nous l’avons déjà soulevé, le bonheur relève du bien-vivre chez les grecs. Le bonheur est le Souverain Bien, qui démarque un but à atteindre. Vivre heureux délimite une fin suprême. Lorsque l’on suit une voie, nous possédons un espoir de réussir ou du moins d’être le plus proche possible de ce but. En revanche il faut que l’individu accepte ce concept. C’est-à-dire, par exemple, pour les dialogues Socratiques, il faut que l’individu réagisse positivement ou bien philosophiquement à l’aporie de ce dialogue pour qu’il soit efficace. L’aporie mettant fin à tout autre contre-argument raisonné touche profondément l’interlocuteur dont le daîmon. Le daîmon c’est une entité à mi-chemin entre les hommes et les divinités. Si l’individu réagit positivement, il peut chercher à se perfectionner afin de vivre en équanimité, ainsi dans le bonheur. Le bonheur dépend en effet de la volonté et de la raison d’un individu. En travaillant sur soi, nous pouvons vivre plus sereinement et vivre avec moins de charges sur nos épaules. Le bonheur s’inscrit dans l’idée du bien. Le but ultime de la Caverne de Platon consiste d’ailleurs à nous détacher des illusions pour connaître l’idée du bien. La philosophie recouvre en majorité toutes ces voies. Il s’agit de faire le bien, cette volonté est renforcée par l’espoir d’obtenir le bonheur.

Le bonheur, dans son sens superficiel, est inattendu. Alors que, réellement, il dépend seulement de nous-mêmes inconsciemment dans une vie quotidienne ou bien désirée. C’est pour cela qu’il existe un bonheur qui s’apparenterait plutôt au plaisir comprit par l’opinion publique néanmoins superficiel. Ainsi qu’un autre bonheur en but ultime d’une quête, un bonheur philosophique qui nécessiterait un investissement profond, parfois sur toute une vie, mais quasiment jamais atteint. Le concept du bonheur relève du Bien, cependant celui-ci n’est pas tout le temps accessible de la même manière et peut contraindre à des fins opprimantes.

Dernièrement le bonheur est relatif. Tout d’abord, le bonheur n’a pas le même degré d’accessibilité partout. En effet le bonheur est une quête, les hommes mettent en place des moyens pour s’ouvrir au bonheur. En revanche sur plusieurs plans, il n’est pas totalement égalitaire. Sur le plan économique, il existe beaucoup d’inégalités au sein de notre société. Une personne plus aisée pour mieux développer sa quête du bonheur qu’une personne peinant à finir ses fins de mois. Sur le plan géographique, certaines populations sont plus avantagées que d’autres pour accéder au bonheur du fait qu’elles disposent plus ou moins d’accessibilités. Sur le plan éducatif, les inégalités se creusent à travers les compétences de ceux qui enseignent le savoir et donc d’obtenir un meilleur équilibre intellectuel. Si l’on confronte tous ces plans, cela démontre des inégalités. Cependant les inégalités sur l’accès au bonheur se situent aussi au sein d’une communauté. Une communauté influence sa population, voir, oblige une population à adorer une divinité ou une entité. C’est, pour ces chefs de communautés, leur quête du bonheur. Or, parfois, ils obligent une population à s’y assujettir. Pour cette population, le bonheur devient donc plus difficile à percevoir. C’est pour cela que le bonheur ne peut être collectif, il est forcément subjectif. Ensuite, le bonheur peut se relever égoïste. Le bonheur est subjectif, il est relatif à nous-mêmes. Il ne peut pas être partagé. Malgré qu’il soit vu digne, il ne l’est pas réellement. La quête du bonheur est très personnelle et se relève égocentrique. C’est pour nous-mêmes que nous cherchons notre bonheur. Parfois, au détriment d’autres individus, il s’obtient. Cependant cette quête du bonheur nous change radicalement, pour nos proches, pour notre société, nous devenons solitaires. Seulement, ici, c’est égoïste car l’on ne se soucie que de notre condition. Il est d’autant plus égoïste que de se soucier du bonheur des autres. Le bonheur reste relatif, nous ne pouvons croire que nous pouvons améliorer le bonheur des autres. Nous pouvons améliorer une liberté, une égalité, une justice mais pas le bonheur. En essayant de trouver notre bonheur nous pouvons faire sombrer autrui dans le malheur. Il s’agit certes, du Bien, mais pour cela il faut l’obtenir. Nous l’obtenons seulement au prix de notre unique personne et non pas au Bien d’un entourage, d’une société. Pour Kant, le bonheur est une imagination, en cela, le bonheur se relève moins digne et égoïste. Cette quête

provient de notre propre imagination, et nous pensons nous consacrer au bonheur au nom du Bien ? Le subjectif ne peut agir au nom du Bien. Enfin, le bonheur est irrationnel. Les stoïciens exposent la thèse que seul un jugement objectif démontre de la raison, contrairement à un jugement subjectif qui va à l’encontre du Logos. Le Logos c’est justement ce qui représente le bon et le bien. Il s’agit de la bonne parole. Or le bonheur est subjectif, c’est donc qu’il est irrationnel. De plus, un individu ignorant peut faire le mal en pensant agir pour le bien. Il peut se penser bon, alors que finalement, ce « bon » n’est ressortissant que de sa propre imagination. Un psychopathe pourra très bien atteindre le bonheur. Cependant au détriment d’un massacre engendrant le mal et bien plus que l’irrationnel autour de lui. Le bonheur c’est une raison d’exister. Or pour certains, leur raison d’exister c’est de faire le mal. Par exemple, pour les nazis, le bonheur aurait été un monde peuplé de la race aryenne sans aucun juif. Chaque prise de pouvoir, chaque massacre se déclenche au nom du bonheur. C’est pour avoir, selon eux, un monde meilleur établi selon leurs règles. Au Moyen-âge le christianisme censurait toute autre conception du bonheur que la sienne. Pour les chrétiens le bonheur, c’était l’amour de Dieu, le salut de l’âme. Il est donc clair que le bonheur est individuel. Sur ces propos, l’étymologie latine et grecque du bonheur n’a donc plus aucun sens. Il ne s’agit donc plus du même bonheur. Le mot perd de son sens. Au final, nous ne savons même plus comment redéfinir le bonheur du fait de sa subjectivité. A cause de cela, l’idée du bonheur devient trouble. De son étymologie latine, le bonheur se confond avec le plaisir et de son étymologie grecque, le bonheur est le bien-vivre. Or un individu malfaisant peut très bien prendre du plaisir et s’apporter à lui-même le bien-vivre. Pour se mériter, le bonheur doit être une valeur digne. Cependant, ici, il n’y a aucune dignité à éprouver un tel bonheur. C’est pour cela que nous devons repenser cette conception du bonheur à des fins plus mesurés mais se détachant de cette dignité.

En définitive, mériter le bonheur n’est pas la bonne formulation. Le bonheur ne se relève pas toujours digne du fait de sa subjectivité et parfois son irrationalité. En pensant porter les valeurs d’une noble cause, nous nous intéressons seulement au devenir de notre personne. Mais une société individualiste est vouée à l’échec. L’étymologie du bonheur trompe sa conception. Le bonheur, aussi subjectif qu’il soit, est inattendu mais s’obtient par des actions de l’homme. C’est pour cela qu’il faut le nuancer. Dans l’Histoire, trop d’événements tragiques ont été commis au nom du bonheur de leurs auteurs. Ainsi nous devons le repenser et apprendre à le mesurer. Nous pouvons faire valoir Justice et Liberté en tant qu’action vertueuse et digne mais sûrement pas le bonheur....


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