Lecture Analytique 11 Le Pain (1942) PDF

Title Lecture Analytique 11 Le Pain (1942)
Author Thanu Para
Course Français
Institution Lycée Général
Pages 2
File Size 93.8 KB
File Type PDF
Total Downloads 73
Total Views 148

Summary

fiche oral de français...


Description

LECTURE ANALYTIQUE 11 Le Pain (1942) INTRODUCTION : Francis Ponge est un poète français du XXème siècle qui publie d’abord sans succès quelques recueils de poèmes. Il rejoint tardivement le surréalisme. Ami des peintres et des existentialistes, il s’interroge sur les capacités du langage à exprimer le réel. En 1942, il publie son premier grand recueil Le Parti pris des Choses dont l’objectif est de rendre compte des « choses » du quotidien à travers de courts poèmes en prose. Le poème « Le Pain » proposé à l'étude, est la treizième pièce sur 32 du recueil et invite le lecteur à accorder une attention nouvelle à cet « aliment-élément » LECTURE Nous allons nous demander comment le poète rend-il sa noblesse à un élément du quotidien. Pour cela, nous analyserons dans un premier temps la matière du pain (la pâte) qui devient la matière du poème puis nous nous intéresserons au pain qui est un principe de vie.

I) La matière du pain qui devient la matière du poème

1- Parallèle entre la structure du pain et la structure du poème Le 1er et le 4ème paragraphe sont assez brefs, 1 seule phrase complexe à chaque fois avec la même structure : les deux points marquent une rupture, ils sont suivis d’une explication : Ligne 3 « comme si » est une comparaison et Ligne 18 « car » est une cause. Lignes 1 à 4, il y a un éloge du pain et un vocabulaire laudatif avec l’adjectif « merveilleuse ». Le 2ème et le 3ème paragraphe sont deux paragraphes plus longs, nous avons des phrases plus complexes avec la présence des points de suspensions (l.8 et l.17), le tiret (l.10) et les deux points (l.12). La construction des phrases semble étirer les deux paragraphes.

2- Le pain comme invitation au voyage poétique Accumulation et gradation de 3 chaînes de montagne qui nous font voyager par le regard du poète de plus en plus loin : Ligne 4 « les Alpes » (Europe), « le Taurus » (Turquie), « la Cordillère des Andes » (Amérique Latine). La mie est présentée comme un paysage en cours de transformation : « durcissant, elle s’est façonnée » (l.6-7) : - « durcissant » : participe présent qui signale l’action en cours de déroulement. - « façonnée » : verbe qui signifie « travailler la matière ». Le vocabulaire qui décrit la mie en train de cuire évoque l’évolution et la création de la Terre. 3- Le rôle surprenant des sens - Le toucher : Ligne 3 « sous la main » : c’est par le toucher que le poète effectue ce voyage. Il y a quelque chose de sensuel qui se passe au contact de la croûte du pain. Ligne 12 « froid » + Ligne 17 « friable » : le contact avec la mie est beaucoup plus péjoratif. Pas poétique ici mais bien un retour au concret de la pâte molle et qui perd de sa matière sitôt le temps de sa consommation passé. Le goût n’apparaît qu’à la dernière ligne « notre bouche ».

TRANSITION : Le pain est rendu noble et poétique au moyen du langage qui l’impose d’autre part comme principe de vie.

II) Le pain un principe de vie

1- Une vision subjective Vision péjorative, presque méprisante Ligne 12 « que l’on nomme la mie », la mie est comme une entité monstrueuse qu’il faut cacher avant sa transformation. Cette description n’est pas neutre et traduit le rapport affectif de l’auteur à l’objet décrit : (l.3) « on », (l.6) « nous », (l.12) « on », pas de présence du pronom personnel JE, mais l’auteur est bien là dans les pronoms « on » et « nous ». Le poète admire la croûte car elle ressemble à un relief découpé de montagne. Il méprise la mie car c’est une masse informe.

2- Le pain, un être vivant La création du pain est la création d’un monde. Ligne 5 « masse…éructer » (éructer=roter) : le verbe renvoie au processus de la pâte à pain dont la cuisson fait sortir les gaz de la pâte (d’où les petits trous), mais évoque aussi la création de la Terre. Ligne 5 « fut glissé pour nous » : verbe à la voix passive qui interroge sur le sujet qui a donc glissé cette pâte ? le boulanger ? Dieu ? Vocabulaire de la création : Lignes 6-7 « four stellaire, durcissant, façonné » : la mie se transforme tout comme la Terre s’est transformée. Le pain est une sorte de monde vivant qui est créé et qui est périssable. 3- De la chute à la leçon Ligne 18 « Mais » : conjonction de coordination d’opposition qui prend le contre-pied de tout ce qui vient d’être écrit. (l.18) : « brisons-la » : verbe à l’impératif qui invite à rompre le pain (religion chrétienne). Mais ici il y a une polysémie homophonique car on peut entendre « brisons-là » : arrêtons-là, interrompons le poème. Les deux dernières lignes brisent l’évocation poétique et elles ramènent le lecteur à la fonction 1ère du pain : la consommation, nourrir l’homme.

CONCLUSION : En définitive, nous pouvons dire qu’il y a une adéquation entre la forme du texte et son sujet, presque une mise en abyme. La prose sert un sujet noble : le langage rend la noblesse à un élément banal du quotidien, et c’est la noblesse de cet élément qui permet l’évocation poétique (la pâte à pain=le langage=le poème). Le lecteur est invité à percevoir l’objet différemment, à lui accorder une attention nouvelle : ici le pain devient un monde à part entière et par conséquent un principe de vie. Nous pouvons comparer ce texte à celui de Francis Ponge « le Cageot » car le verbe « briser » vient interrompre l’évocation poétique d’un objet ordinaire dans les deux textes....


Similar Free PDFs