Lecture analytique 20 le meutre de l\'arabe l\'etranger PDF

Title Lecture analytique 20 le meutre de l\'arabe l\'etranger
Course Lecture analytique 1
Institution Université de Cergy-Pontoise
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Le personnage de roman Lecture analytique 20 : le meurtre de l’Arabe Ce texte est un extrait du roman L'Etranger d'Albert Camus, grand écrivain du XXème siècle, qui, avec L'Etranger en 1942, accède à la célébrité. Il met en scène Meursault, le personnage principal accablé par son quotidien, refusant de jouer le jeu du conformisme social, il vit au jour le jour. L'Etranger retrace une partie de la vie de cet employé de bureau qui tient une sorte de journal de bord dans lequel le lecteur plonge dans le quotidien de cet individu. Un jeu de circonstance l'amène à tuer un Arabe. Depuis le chapitre 3, Meursault et Raymond Sintès sont amis. Meursault a fait un faux témoignage en faveur de Sintès qui a battu sa maîtresse car il l'accusait de l'avoir trompé sans preuve. Au chapitre 6, Meursault et Marie sont invités par Sintès à passer une journée à la plage chez des amis, lors d'une balade, il rencontre le frère de la maîtresse -> Sintès est blessé, ils rentrent. Sintès et Meursault reviennent à la plage et Raymond donne à Meursault son révolver. Meursault prend le révolver de Sintès et le raccompagne. Puis il repart à la source car il a trop chaud et recroise les deux Arabes. Meursault et Raymond sont invités chez Masson, dans une maison sur la plage. Ils ont croisé le frère de la petite amie de Raymond. 1ère altercation à Masson et Raymond se sont battus, Raymond est blessé. Meursault a pris le revolver de Raymond pour éviter qu’il l’utilise. Meursault ressort seul. En quoi ce passage (/cette scène) constitue-t-il (/elle) un épisode charnière dans le roman L'étranger de Camus ? (→ Montrer la tonalité tragique et dramatique) I) Le Soleil, un actant essentiel Le Soleil est pour ainsi dire le troisième personnage de cet extrait, il domine le texte et est omniprésent tout a long de cet extrait. A) Une présence hostile - omniprésence → 11 fois le terme « soleil » - chaleur évoquée à de nombreuses reprises, de façon hyperbolique « enflammé », « bouillant », « brûlure » lignes 18/21/25 et 28, « ardent » ligne 36, ligne 37 « pleuvoir du feu » qui fait référence à l'apocalypse. → vu comme une entité supérieure qui s'acharne sur le héros Personnification du lieu → « la mer haletait » ligne 2, « son grand souffle » ligne 4, « toute une plage se pressait derrière moi » ligne 24. => Par sa présence hostile, le soleil exerce une emprise à laquelle il est impossible d'échapper. Meursault le dit clairement : « je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d'un pas ». Il ne peut que ressentir ses terribles effets. Pour Meursault, qui est un personnage extrêmement sensoriel, il ne peut que ressentir de façon extrêmement intense cette force qui pèse sur lui. B) Source de souffrance - Le personnage doit lutter contre la chaleur, qui le fait souffrir « qui me faisait mal », « m'atteignait », « douloureux », « rongeait et il fouillait » ligne 35 - Pour désigner la chaleur et la lumière réunies, le personnage utilise des métaphores « glaive », « épée », « lame » → ce sont des objets blessants + verbes désignant des actions violentes « giclé », « jailli ».

C) L'aveuglement - La chaleur se concentre sur son visage → le champ lexical du visage « mon front », « mon visage » lignes 3 et 5, « mes mâchoires » ligne 7 et les yeux, les sourcils, les cils, les joues, les tempes. La sueur contribue aussi à son aveuglement → « a coulé d'un coup » ligne 32 + métaphore du « voile » et du « rideau » ligne 33. « Les cymbales du soleil » → synesthésie = mélange des sens → il perd la maîtrise des ses sens, tout se brouille. La douleur semble insupportable → il va tout faire pour s'en débarrasser (aveuglement figuré : il perd sa capacité de jugement) → c'est le besoin irrépressible d'échapper à la chaleur qui va enclencher le processus tragique. II) L'engrenage tragique ( → cet engrenage commence avant le texte lorsque Meursault prend le revolver de Raymond puis ressort seul) A) L'harmatia → faute commise par le héros tragique Harmatia → Terme propre à la tragédie grecque antique, utilisé par Aristote qui en définit le terme dans son ouvrage l'Armétique. L'harmatia est l'erreur que commet le héros et qui déclenche le mécanisme tragique. Cette erreur est souvent un acte irréfléchi. L'erreur commise par Meursault est d'avancer d'un pas ligne 29-30 → il a conscience de son erreur « je savais que c'était stupide » et insiste sur l'insignifiance du geste « un seul pas ». B) Le mécanisme tragique Ce pas prend une importance démesurée. Ensuite se met en place un engrenage tragique en 9 étapes : 1. Décision de ressortir ligne 1 2. Rencontre avec l'autre homme → gestes défensifs, de mise en garde lignes 15-16 3. Tentative pour désamorcer → « il s'est laissé aller en arrière » ligne 16 + « un petit vapeur » → Le personnage a conscience qu'il pourrait éviter la confrontation : ligne 23 « j'ai pensé que je n'avais que... » → Négation restrictive montre qu'il aurait suffit de peu pour éviter le drame 4. Nouvel acharnement des éléments « toute une plage vibrante » 5. Harmatia → pas en avant → accélère le drame 6. L'arabe sort son couteau qui aveugle encore plus Meusault 7. « C'est là que tout a vacillé » , « crispé ma main sur le revolver » 8. « La gâchette cédé » → raconter de façon elliptique (uniquement le bruit « à la fois sec et assourdissant ») 9. Prise de conscience et tire 4 coups supplémentaires → l'engrenage des événements pose le personnage en victime de son destin tragique. → Une fois l'harmatia commis, le héros semble pris dans l'engrenage tel un héros tragique manipulé par des forces supérieures et commet un geste instinctif : « tout mon être s'est tendu » => Crispation de la main sur le révolver. Toute la narration semble suggérer qu'il n'est que la malheureuse victime d'une suite de circonstances incontrôlables → Victime du destin.

C) L'irresponsabilité - « La gâchette » → sujet du verbe, donc Meursault « innocent » - L'ellipse concernant la première balle montre qu'il cherche à se dédouaner. Et insiste sur son aveuglement (« voile »/« rideau ») → Après le premier coup de feu « j'ai compris » : acquiert une nouvelle lucidité III) Meursault, la transformation A) Prise de conscience de l'absurdité de la vie - transformation psychologique → utilise des termes affectifs/d'émotion : « j'avais été heureux » → utilisation du plus-que-parfait : il parle d'un temps révolu et envisage tout son passé. De la même façon, il envisage son avenir → « la porte du malheur » : il prend conscience de ce qu'il perd. Meursault connaît une nouvelle naissance → s'ouvre au monde, arrive à exprimer ce qu'il ressent. Pourquoi tire-t-il 4 coups supplémentaires ? → Avec le premier coup, Meursault a atteint un point de non-retour mais il l'a fait sans s'en rendre compte. → Il sait qu'il va être condamné et décide donc d'assumer son destin, de le prendre en main. Les 4 coups sont un acte de liberté (Cf devient sujet « je frappais »). On peut comparer ces quatre coups au quatre premières notes de la Neuvième Symphonie de Beethoven. → Il se retrouve meurtrier à cause du soleil qui est à l’origine d'un engrenage tragique dont il est la victime et non l'auteur => Destin absurde. B) Une naissance à l'écriture - syntaxe plus travaillée, des connecteurs logiques → Meursault devient pleinement narrateur - raconte de façon subjective - fait monter la tension dramatique : je d'alternance « je »/« il » lignes 9 à 22 + registres épique et tragique - utilise des procédés : métaphore, personnification, hyperbole, anaphore (lignes 10-11 « envie de » → a obéi à un besoin) - « cymbales du soleil » → synesthésie → description sensorielle → il poétise son discours. Ce passage devient de la prose poétique. Cet épisode est belle et bien charnière → le personnage commet un acte irréprochable qui va faire basculer sa vie, cet acte opère chez lui une prise de conscience, l'éveil au langage. La deuxième partie du roman traitera son procès et sa condamnation (roman construit en diptyque). Ce passage de L'étranger, de Albert Camus, constitue un épisode charnière dans le roman : - Meursault commet un acte irréparable qui va déterminer la suite de son existence (arrestation, condamnation à mort). - Le récit glisse dans les registres épique et tragique : Epique : évocation des forces de la nature de manière hyperbolique et imagée Tragique : il semble être victime d'un engrenage qui le pousse à la faute fatale. → Naissance d'une écriture nouvelle, nettement plus poétique et grandiloquente. - Prise de conscience du bonheur qui avait été le sien, associée à la prise de conscience de soi, qui, victime de la mécanique tragique choisi d'assumer l'absurde en tirant 4 coups supplémentaires....


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