Lecture analytique - Manon Lescaut (Abbé Prévost) - Le coup de foudre PDF

Title Lecture analytique - Manon Lescaut (Abbé Prévost) - Le coup de foudre
Course Français
Institution Lycée Général
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Lecture analytique (analyse de texte) pour Bac de Français (S) - Manon Lescaut de l'Abbé Prévost la scène du coup de foudre...


Description

Manon Lescaut

– Le coup de foudre, L’Abbé Prévost, 1731, de

« J’avais marqué le temps de mon départ… » à « … un moment sur ma réponse », première partie, p.43-44 - L’Abbé Prévost, né en 1697 et décédé en 1763 (France) - Ecrivain  Siècle des Lumières -

I.

Il était autant romancier, historien, journaliste, traducteur, etc… Œuvre principale  Manon Lescaut

Le coup de foudre A) Le charme de Manon

Nous n’avons aucun portrait précis de Manon, juste une silhouette avec quelques précisions descriptives : - « Fille », « fort jeune », « charmante », « moins âgée », « plus expérimentée »  précisions descriptives  Cette indétermination de Manon s’explique car elle existe plus que dans la mémoire sélective de DG et qu’elle représente le prototype de l’idéale féminin laissée à l’imagination du lecteur - « Si charmante »  adjectif qualificatif  peut se lire de deux façons ; 

Charmante = Attirante



Charmante (au XVIIIème) relève de la magie  Manon a ensorcelée DG, elle lui a jetée un sort

Donc l’adjectif est ici une hyperbole pour dire le pouvoir extraordinaire de Manon accentué par l’adverbe d’intensité « si » pour accroître encore l’effet hyperbolique Le sort d’amour lancé par Manon agit directement sur DG ; - « sagesse », « retenue », « facile à déconcerter »  lexique de la timidité, de la réserve  passage vers un lexique opposé  « enflammé », « transport », « amour », « cœur », etc… - « transport »  DG est le spectateur de sa propre métamorphose qu’il ne contrôle pas. Son processus de transformation est décrit dans une longue phrase où à deux reprises  pronom  « moi »  pour indiquer qu’il se voit devenir autre chose et agir autrement - « déjà »  adverbe lié à l’amour  le processus est achevé sans qu’il eut son mot à dire et qu’il a été illuminé par Manon, c’est-à-dire révéler à luimême

B) Les circonstances de la rencontre Manon connaît un phénomène d’isolement dans la phrase ; - « Il en sortit quelques femmes, qui se retirèrent aussitôt. Mais il en resta une, fort jeune. »  parallélisme de construction  marque l’opposition  conjonction de coordination « mais » et l’antithèse entre « quelques » / « une » et entre « retirèrent » / « resta » Manon est dans un isolement radieux, et pourtant elle est accompagnée par un conducteur qui la conduit et veille à sa conduite. Il est là pour la surveiller car elle est connue pour être aventureuse. Il doit la mener au convent ce qui est une sanction à cause de son penchant pour les plaisirs. Ces parents espèrent donc en faire une femme vertueuse et religieuse. Quand Renoncourt rencontrera Manon, il devra se frayer un chemin parmi les obstacles alors que là, rien ne s’oppose à la rencontre directe de DG et Manon  Romanesque pur - « charmante », « désir »  adjectif qualificatif, nom pluriel  L’attirance de DG est d’abord d’ordre physique. DG adresse la parole à Manon d’autant plus naturellement qu’il a perdu sa timidité. - « demander »  verbe de parole  DG adresse la parole à Manon d’autant plus naturellement qu’il a perdu sa timidité, l’échange verbal est facile - « c’était malgré t-elle »  discours narrativisé  Manon indique sa destination sans méfiance Tout cela ressemble à un compte de fée mais le narrateur plus âgé glisse quelques indices que le narrateur plus jeune pouvait connaître à l’époque - « tous ses malheurs et les mieux »  ce penchant est annonciateur de la catastrophe à venir En résumé cette rencontre est montrée comme un mélange de compte de fée et de souvenirs du narrateur plus âgé. De même, Manon semble l’idéale féminin pour DG. - « ingénieusement »  adverbe  suggère que Manon sait endosser le rôle du personnage naïf, vulnérable qu’il faut aider. Même si elle accueille bien sa déclaration d’amour nous pouvons d'ores et déjà nous demander si le coup de foudre a été réciproque.

II.

L’annonce du malheur A) Un plaidoyer pro domo (« pour sa maison »)

Dès le début de l’extrait, DG se défend et regrette : - « hélas »  adverbe exclamatif  Accentuer par la seconde phrase exclamative  Explique qu’il aurait aimé ne pas vivre cette aventure. Le plaidoyer de DG est organisé selon les règles de la rhétorique ; - Eloquence « scolastique »  adjectif qualificatif  l’éloquence est l’art oratoire et la rhétorique est son outil. DG propose un exorde (= première partie d'un discours, entrée en matière) pour attirer la bienveillance de l’auditeur (qui est Rononcourt) ; - Il produit donc une Captatio benevolontiae (= capter l’intérêt de son auditoire), mais aussi un ethos (= crée une bonne image de lui-même en montrant qu’il était innocent, qu’il était un bon fils) - « simple promenade »  DG indique que la rencontre avec Manon est due au hasard En bref, DG écrit un discours pour se déresponsabiliser vis-à-vis de Renoncourt qui est également sensible à l’éloquence car il a subi la même éducation. Dans la narration même, il n’oublie pas de rappeler ses autres qualités  sa sagesse, sa retenue, etc... Ce plaidoyer pro domo se double d’un discret réquisitoire contre Manon. DG sous-entend que ces parents ne l’envoient pas au couvant par hasard, c’est à cause de son penchant au plaisir qui implique une chute future pouvant mener à la catastrophe. - « ingénieusement »  adverbe  montre que Manon arrive à adapter son attitude à la circonstance. Avec DG elle se présente comme une femme naïve et vulnérable  peut-être aurait-il été moins chevaleresque si elle avait été plus sûre d’elle - « plus expérimentée »  Le narrateur plus âgé indique qu’elle est plus expérimentée autrement dit, elle peut tirer des bénéfices de son expérience. DG lance un regard émerveillé encore sur ce qui a causé son malheur. Il a surmonté tous les obstacles sans peur des parents de Manon, ni de son père, ni de la loi pour se comporter en chevalier des temps modernes qui sauve sa belle

de la prison qui est le couvant. Mais il y a aussi une part de lucidité voire de calcul dans sa narration. B) Le tragique On trouve plusieurs formes de tragique à la fin de cet extrait ; - En particulier sous la forme d’un argument astrologique qui est origine d’une croyance babylonienne. Selon ces croyances, ces astres sont considérés de nature divine et à ce titre, ils exercent une influence sur le destin de l’Homme. En résumé DG relit le coup de foudre pour Manon avec le postulat d’une influence cosmique. - L’autre forme de tragique est l’idée de prédestination (destin prévu en avance). Une des causes du scandale du roman est qu’on y a vu des aspects jansénisme (= doctrine religieuse interdite en France). Le terme ascendant implique que Dieu a décidé, que toute éternité, qui serait les élus et qui serait les damnés indépendamment des œuvres humaines. Il s’agit donc d’un argument théologique de la part de DG indiquant qu’il n’est pas responsable d’avoir enlevé Manon à ses parents.  Pour se déresponsabiliser, DG met des arguments liés au sacré et aussi aux païens Le tragique est lié à ce que DG appelle « la perte » c’est-à-dire la catastrophe à venir. - « Ne me permirent pas de balancer un moment sur ma réponse »  Il est investi par une force irrésistible Ce tragique peut aussi être crée par la passion amoureuse  irrésistible  qui prive DG de toute lucidité Néanmoins, c’est l’explication sacrée qui est privilégiée par Prevost dans « l’avis de l’auteur ». Il prétend avoir écrit cette histoire pour provoquer une catharsis chez le lecteur et déclare même : « L’ouvrage entier est un traité de morales, réduit agréablement en exercices »  Mais cette force tragique a peut-être une explication sociale car Manon est présentée comme une femme habile capable d’obtenir tout ce qu’elle souhaite même si elle ne s’agit pas de quelqu’un comme Mme de Merteuil dans Les liaisons dangereuses Conclusion :

Les scènes de rencontres amoureuses sont un lieu commun de roman, l’originalité vient que dans cet extrait deux regards se superposent  celui du chevalier et du narrateur plus âgé. Le tragique est présent mais plusieurs explications sont en concurrences....


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