Lecture Analytique 1 Le roman comique (1651-1657) PDF

Title Lecture Analytique 1 Le roman comique (1651-1657)
Author Thanu Para
Course Français
Institution Lycée Général
Pages 2
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fiche roman comique ...


Description

LECTURE ANALYTIQUE 1 Le roman comique (1651-1657) INTRODUCTION : Paul Scarron est un auteur français du XVIIème siècle ayant vécu au Mans de 1632 à 1640. Il appartient à la fois au Baroque et au Classicisme. Les codes d’écriture du roman ne sont pas encore définis. Le roman comique (1651-1657) est une parodie du roman héroïque. C’est un roman inachevé qui raconte les aventures d’une troupe de comédiens dans la ville du Mans. L’extrait proposé à l’étude est l’incipit de ce roman. LECTURE Nous allons nous demander en quoi cet incipit est un spectacle. Pour cela, nous analyserons dans un premier temps l’écriture d’un monde étrange et déroutant puis nous nous intéresserons à l’ouverture théâtrale qui interroge la place du lecteur. I) Un monde étrange et déroutant 1-Un cadre spatio-temporel parodique Le récit commence par 2 phrases Lignes 1 à 6 utilisant l’imparfait à valeur durative comme temps verbal dominant « roulait » (l.2), « avertissait » (l.5), ce qui traduit une volonté de ralentir le récit. La métaphore filée du « soleil » assimilé à un « char » (l.1) donne une image grandiloquente qui laisse penser à un récit héroïque . La réalité est désignée de manière précieuse. La 3èmephrase Lignes 6 à 7 emploie 2 adverbes au comparatif de supériorité « plus humainement et plus intelligiblement » (l.6-7) avec lesquels l’auteur se moque de son début parodique. De plus, la métaphore précieuse est annulée par un vocabulaire familier « char » (l.1) devient « charrette » (l.6) et « chevaux » (l.2) deviennent « bœufs » (l.8) = rupture avec l’évocation précédente lecteur ramené à la réalité. 2- Une description pittoresque des personnages (l.10 à 27) Le narrateur externe décrit 3 personnages identifiés par leur âge mais ne donne aucune info sur leur identité. La jeune fille est décrite par une antithèse « moitié ville moitié campagne » (l.11-12) et une accumulation d’objet « coffres, de malles et de gros paquets » (l.10) = image extravagante d’une fille qui semble avoir un accoutrement peu élégant. Le jeune garçon est dépeint avec un comparatif d’égalité mêlant deux adjectifs de sens opposé « aussi pauvre d’habits que riche de mine » (l.12) : il est pauvre mais beau. Son portrait développé sur 12 lignes, construit partant du visage jusqu’aux pieds. C’est le seul personnage décrit en entier : peut-être est-il le héros ? Le vieil homme est comparé de façon grotesque à une « tortue » (l.27),en raison de son apparence courbée, cette animalisation lui donne une image ridicule. = Le narrateur se moque de ses personnages non traditionnels et non idéalisés, il casse les codes du roman. 3- Un narrateur qui commente l’action en train de s’écrire Dès les Lignes 6-7, le narrateur ramène le lecteur à la réalité de ce qu’il va lire comme s’il lui avait laissé croire qu’il entrait dans une épopée merveilleuse. On note l’importance de la première personne du singulier Ligne 29 : « je » utilisé par l’auteur pour affirmer son « autorité » (l.30) et la première personne du pluriel Ligne 30 : « revenons à notre caravane ». Ici le verbe est à l’impératif pour impliquer le lecteur. C’est un dialogue narrateur/lecteur.

= Trois interventions du narrateur qui empêchent le lecteur de se laisser emporter par l’illusion romanesque. TRANSITION : Cet incipit fait entrer le lecteur dans un monde qui le surprend et le déroute, à tel point qu’il a le sentiment d’assister à un spectacle. Tout en lui fournissant les éléments traditionnels présents d’un incipit, le narrateur conduit le lecteur vers un monde de théâtre. II) Une ouverture théâtrale 1- L’univers du théâtre Dès le titre avec l’adjectif « comique », le lecteur sait qu’il s’agit ici d’une troupe de comédiens. Plusieurs détails montrent les costumes, par exemple Ligne 23 : « héros de l’Antiquité » renvoie aux rôles d’un personnage de comédie. L’instrument de musique « basse viole » Ligne 26 évoque les intermèdes musicaux d’une représentation théâtrale. Le terme « caravane » Ligne 30 évoque l’idée d’une troupe de comédiens qui se déplace. = Les trois personnages ont des rôles très convenus : deux jeunes amoureux opposés à un vieillard. 2- Un jeune premier mystérieux La description de la Ligne 12 : respecte la tradition héroïque : le héros est forcément beau mais cependant pauvre=contraste. On se situe entre le héros et le picaro. A la ligne 13 : détail très intriguant, visage partiellement masqué par un « emplâtre » : peut-être un reste de maquillage, un pansement ou une dissimulation ? Le lecteur voit le comédien de théâtre mais devine que le personnage de roman cache quelque chose. =Un personnage qu’on peut supposer « héros » mais sur qui peu d’infos sont données. 3- Une entrée spectaculaire - Le cadre de l’action du roman est une mise en scène comique. Tous les éléments rappellent le théâtre : Le cadre spatio-temporel parodique Lignes 6-7 évoque un décor : les halles du « Mans » et le moment de l’action : « entre cinq et six », à l’heure où le soleil se décli ne. = cela rappelle une didascalie. La description de la charrette Lignes 10-11 fait également penser à une didascalie, comme s’il s’agissait de donner au lecteur un maximum de détails sur ce qu’il doit se représenter, sur ce qu’il doit voir. Il devient alors le spectateur.

CONCLUSION : En définitive, nous pouvons dire que cet incipit est un spectacle par son écriture et par le monde qu’il évoque. Cet incipit déroutant fournit bien les informations nécessaires à la compréhension. Le lecteur entre sans hésitation dans un récit héroï-comique. L’auteur se moque des codes et veut amuser son lecteur. Nous pouvons comparer ce texte à celui de Diderot, Jacques le Fataliste car les mêmes procédés rappellent que l’auteur est le créateur il y a le même intérêt pour un personnage qui n’a guère le costume du héros....


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