Lecture analytique - Manon Lescaut (Abbé Prévost) - La mort de Manon PDF

Title Lecture analytique - Manon Lescaut (Abbé Prévost) - La mort de Manon
Course Français
Institution Lycée Général
Pages 4
File Size 137.4 KB
File Type PDF
Total Downloads 51
Total Views 142

Summary

Lecture analytique (analyse de texte) pour Bac de Français (S) - Manon Lescaut de l'Abbé Prévost la scène de la mort de Manon...


Description

Manon Lescaut – La mort de Manon, L’Abbé Prévost, 1731, de « Pardonnez, si j’achève en peu de mots… » à « … à la mener jamais plus heureuse », deuxième partie, p.208 -

L’Abbé Prévost, né en 1697 et décédé en 1763 (France) Ecrivain  Siècle des Lumières Il était autant romancier, historien, journaliste, traducteur, etc… Œuvre principale  Manon Lescaut

Eléments d’introduction : Fuite dans le désert  Amants épuisés se couchent en se donnant des soins réciproques  Marque l’apogée de leur tendresse. C’est à ce moment qu’intervient la mort de Manon. I.

La narration de Des Grieux A) Le récit pudique d’une mort touchante

-

Début du récit  un exorde (= première partie, entrée en matière) en 3 étapes :

-

1. Captatio benevolontiae (capter l’intérêt de son auditoire), multiplication des adresses à son interlocuteur  « Pardonnez », « je vous raconte », « N’exigez »  créer curiosité chez Renoncour.

-

2. Motif privilégié (procédé littéraire mis en valeur et répété)  Hyperbole  (« Un récit qui me tue », « un malheur qui n’eut jamais d’exemple »)  Montrer intensité douleur ressenti par DG.

-

3. L’ethos (se créer une image)  souffrant, dévasté  Crée vis-à-vis de lui certaine bienveillance, certaine compassion.

-

L’insinuation (ce dont on va parler)  Constitué par terme récit.

 Effet d’attente très fort, DG annonce récit de la mort en « peu de mots ». -

Narration sobre et brève  récit parfaitement chronologique (pas retour en arrière, pas d’anticipation)  raconté du point de vu de DG  « nous » apparait qu’1 fois, « elle » 7 fois, « je » une vingtaine de fois)  pas changement de point de vue avec Manon.

-

Tout rend ce récit spectaculaire écarté  pas débats religieux, révélations, révolte, postures mélodrames  tous ces effets refusés par DG.

-

Style du récit suit choix De DG  récit fluide, pas connecteurs logiques, syntaxe simple, absence phrases longues  vocabulaire facilement compréhensible.

-

Narration sobre en rapport avec douceur de Manon  Meurt d’épuisement physique et moral  Quelques signes révèlent à DG approche de la mort  « mains froides et tremblantes », « voix faible », « soupirs fréquents », « silence », « serrement de mains »allitérations « s », indique douceur.

-

Paroles discrètes  Manon annonce sa mort  « elle me dit d’une voix faible qu’elle se croyait à sa dernière heure »  Style indirect  Pudeur de DG car annonce importante, Manon livre dernières expressions mais DG ne dévoile rien  Celles-ci renvoi aux paroles intimes des couples les gardant jusqu’à la mort  DG reste fidèle à celle qu’il aime

 L’amour semble être plus fort que la mort. B) Un récit empêché par la douleur du deuil -

DG incapable raconter ultime adieu (réduit à des chuchotements)  s’excuse auprès auditoire à 2 reprises  « pardonnez-moi, si j’achève en peu de mots », « n’exigez point de moi … »  Impératif de prière/supplications  Manon meurt  Disparait alors tout intérêt pour narration, ou pour peinture des sentiments amoureux de la part de DG.

-

Récit semble être un récit forcé  difficulté et douleur de le faire, minimum dit  narrateur n’a plus le même enthousiasme  cette difficulté est perceptible dans la + brève mais + importante phrase du récit  « je la perdis »  mort évoqué manière concise.

-

« Expirer », « un malheur », « je la perdis »  Euphémisme  Mot mort jamais prononcé

-

Euphémismes parfois enrichit de périphrases permettant une formulation indirecte  « à sa dernière heure », « la fin de ses malheurs approchait », « fatal et déplorable évènement », « mon âme ne suivit pas la sienne »  utilisé par DG pour ne pas affronter le réel traumatisme.

II)

La signification de cette mort A) Réunir le couple

-

Dans société DG et Manon ont connu bcp de retrouvailles et séparations, à cause de bcp de tentations et sollicitations  Désert est caractérisé par absence et vacuité  possède valeur allégorique  Lieu de la Mort, et aussi expression de l’amour de manière pur  Personnages enfin

disponible l’un pour l’autre, Manon moins distraite, séduite au sens premier (seducere : détourner du bon chemin). -

Amour prend possession de Manon au point que son dernier acte est preuve ultime de son attachement  « Je reçu d’elle des marques d’amour, au moment même qu’elle expirait »  Mort survient dans calme, silence et dans la douceur des gestes

-

« Faisait un effort, voix faible »  Allitération en [f]  exprime affaiblissement de Manon. Dans ensemble nous sommes dans l’allusif (= qui contient une allusion), dans l’idéalisation.

-

« Crainte de troubler son sommeil », « je les approcherai de mon sein ».  Vocabulaire de l'amour, de la bienveillance  Amour gagne ainsi en puissance, les amants semblent enfin former un véritable couple.

-

Attachement réciproque réaffirmé  « ma chère maitresse », « les tendres consolations de l’amour ».

-

« Voix faible », « silence »  échange de parole devenue difficile  A ce moment, les paroles semblent inefficaces. Le corps prend le relais pour maintenir plus longtemps une communication (pas forcement verbale)  Corps devient lieu de vérité amoureuse B) Du pathétique au tragique

-

« Un récit qui me tue », « toute ma vie est destiné à la pleurer », « j’ai trainé, depuis une vie languissante et misérable. Je renonce volontairement à la mener jamais plus heureuse »  registre pathétique présent aux deux extrémités du texte et absent de la narration centrale  DG est dans état profond de souffrances morales

-

« Mon âme semble recule d’horreur »  personnification hyperbolique  la vie de DG est dévasté par la mort de Manon.

-

Aussi, le pathétique est dépassé par le tragique  « jamais, toute ma vie, sans cesse, chaque fois »  expressions montrant un travail sur soi trop pénible  « chaque fois que j’entreprends de l’exprimer ».

-

DG donne un sens tragique à la scène sous forme d’un supplice qu’il subit en survivant, en se remémorant constamment cette scène d’agonie (à mettre en parallèle avec les châtiments de répétitions de Sisyphe, Tantale, ou les Danaïdes qui séjournent aux Enfers et sont contraints de réitérer constamment mêmes gestes)  « En la portant sans cesse » dans sa mémoire en étant saisi d’« horreur » chaque fois qu’il y repense.

-

Il rappelle les buts traditionnels de la tragédie (créer pitié et terreur chez l’auditeur et le lecteur)  le terme « vie »  éveille la compassion pour montrer qu’il n’est plus possible de vivre pour DG.

-

« Fatal et déplorable événement »  qualification  vient conforter ce relevé ; Si le 2nd terme est pathétique, le 1er est tragique avec mention de la fatalité.

-

« Le ciel ne me trouva point, sans doute, assez rigoureusement puni. Il a voulu que j’aie, depuis, une vie languissante et misérable » (l.26-27)  DG voit la mort de Manon et la suite de son existence comme châtiment infligé par Dieu pour ses fautes, DG aurait préféré mourir en même temps que Manon.

En le laissant vivre, le « ciel » semble lui réserver un éternel enfer. Détracteurs roman voit dans cette fin trace de « jansénisme » (doctrine religieuse interdite depuis 17ème). Le jansénisme implique que Dieu accorde sa grâce à qui il souhaite sans prendre en compte les faits effectués durant son vivant.  Manon dans le roman a plus mal agit que DG mais Manon se voit accorder une mort douce alors que DG souffre pour les restants de sa vie De quoi DG est-il coupable aux yeux du ciel ? Pourquoi est-il si rigoureux avec lui ?  DG coupable d’idolâtrie, il a préféré l’amour de la créature à celui du créateur, l’amour profane à l’amour sacré. -

« Je renonce volontairement à la mener jamais plus heureuse »  adverbe de manière montre que DG choisit le malheur  Choix apparait comme un défi ou comme ultime preuve de fidélité et d’amour envers Manon  Lors de la mort de Manon, DG ne pratique aucun cérémoniale chrétien, le véritable culte de DG est donc bien Manon.

 DG dit aimer Manon même s’il doit s’opposer au Ciel. Conclusion : Mort s’inscrit dans une lignée littéraire de morts d’amants maudits mais profondément émouvant par leur sincérité, en rupture avec une famille ou une société (parfois les deux) qui les rejettent : Tristan et Iseult ou Roméo et Juliette. Comme les héros Classiques, tout devrait se clore sur la mort des deux amants. Mais Des Grieux survit, ce qui fait l’originalité de ce roman...


Similar Free PDFs