Lecture analytique Baudelaire \"À celle qui est trop gaie\" PDF

Title Lecture analytique Baudelaire \"À celle qui est trop gaie\"
Course Propriété littéraire et artistique
Institution Université Côte d'Azur
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Summary

Fiche bac de français...


Description

Lecture analytique : « A celle qui est trop gaie » Baudelaire

Introduction : Ce poème fait partie des pièces de Fleurs du Mal condamnées en 1857 par le tribunal correctionnel de l’époque. Baudelaire y traite du thème l’amour encore une fois et de la relation amoureuse qu’il entretient avec une femme aimée. Il s’est inspiré ici de Mme de Sabatier que l’auteur a adoré pendant des années, charmé par sa beauté et sa grande intelligence. Mais la relation qu’il décrit est complexe et violente et laisse libre court à un fantasme sadique. I.

Analyse du portrait de la femme.

1) La femme comparée à la nature. « Ta tête, ton geste, … sont beaux comme un beau paysage » -> la femme est associée à un paysage « Les retentissantes couleurs … l’image d’un ballet de fleurs » -> métaphore En plus des fleurs et du paysage, la femme est comparée à d’autres éléments naturels : le vent « un vent frais », et le soleil « comme une clarté ». Les comparaisons et les métaphores établissent une analogie entre la beauté de la femme et celle de la nature, lumineuse et sereine. Par ailleurs, les fleurs arrachées au vers 23 peuvent être aussi rattachées à la femme. 2) Les attributs physionomiques et physiques de la jeune femme. Les attraits physiques : la beauté : « beaux comme un beau paysage » un seul adj ne suffit pas il en faut deux. Les attraits moraux, traits de caractères :   

La gaieté : « le rire » Le goût pour l’amusement : « joue » Caractère extraverti : « esprit bariolé », « retentissantes couleurs » -> synesthésie son et vision, « folie douce », « robes folles » -> personnification

Beauté, éclat, santé, exubérance, telles sont les qualités de la femme célébrées dans les quatre premières strophes. Son originalité et sa gaieté attire le regard des passants chagrins et des poètes. La femme fait donc l’objet de l’attirance de Baudelaire, qui est à la fois poète et déprimé.

II. Le portrait négatif du poète. 1) Un homme en proie au spleen = état dépressif sans raisons apparentes, manifestations physique et psychologique (tétanie, addiction, …)

Le poète va se décrire lui-même comme un être dépressif. Manifestations physiques du spleen : « atonie », « je traînais », « déchirer mon seins »  Dépression tellement forte qu’elle devient une douleur physique. Manifestations psychologiques : sentiments engendrés par le spleen : « Humilié », la nature personnifiée comme si elle avait un rôle dans son mal-être : paranoïa. « Lâche », autodestruction, déprécation de soi-même. L’auteur nous offre presque une description médicalement parfaite d’un sujet en plein dans la dépression. 2) Contraste saisissant avec le portait de la femme. Les termes qui qualifient le sujet dans la deuxième partie du poème forme une antithèse avec le portrait de la radieuse destinataire :    

La joie face à la tristesse : « le rire » / « déchiré mon sein » Une femme admirée face à un poète humilié : « trésor de la personne » / « comme un lâche, ramper sans bruit » Une femme énergique et un poète atone : série de verbes d’action « joue, frôles, jaillit, parsèmes, jettent » / « je trainais mon atonie », « ramper » Une femme bruyante qui se fait remarquer et un poète muet et transparent : « retentissantes / « sans bruit »

Une relation complètement déséquilibrée entre deux extrême. Ce déséquilibre permet d’expliquer le titre du poème. Leur relation intime ne pourra jamais exister ils sont beaucoup trop différents. III.

La relation entre le poète et la femme.

1) Une relation amour, haine. « Folle dont je suis affolé, je te hais autant que je t’aime » = paronomase, parallélisme, antithèse Autant d’amour que de haine, relation difficile « Affolé » a deux sens, il est à la fois fou d’elle et fou au sens propre. Une relation qui engendre des sentiments contradictoires qui met en avant encore une fois la folie du poète.

2) Le fantasme d’une relation sadomasochiste. Une relation fantasmée avant tout : « je voudrais » conditionnel : souhait, désir. On retrouve des connotations sexuelles : « une nuit, quand l’heure des voluptés sonne », « vertigineuse douceur », des parties du corps « ta chair/ton sein/ton flanc », « ces lèvres nouvelles », et le dernier vers « t’infuser mon venin » a été jugé à caractère obscène et sanguinaire lors du procès. Mais la relation va plus loin et un mal veut être infligé à l’autre. La vitalité qui se dégage de la femme fait horreur au poète en proie à l’accablement au spleen : son désir fantasmatique d’agression va compenser la frustration que lui impose le réel. La « punition » infligé à une fleur v. 23-24 préfigure la blessure portée « au flanc » de la femme trop gaie. On a donc un champ lexical de la violence : « j’ai puni », « châtier », « meurtrir », « venin », … Conclusion : Ce poème met en valeur la tension extrême qui caractérise la relation de Baudelaire à la femme et à l’amour. En effet le fantasme de Baudelaire est celui d’infliger du mal à la femme pour compenser la douleur atroce qu’il ressent au quotidien. Transmettre cette douleur, infuser ce venin, c’est faire devenir la femme plus proche de lui et donc faire se rapprocher ces deux extrêmes....


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