Lecture analytique Voltaire \"Femmes soyez soumises à vos maris\" PDF

Title Lecture analytique Voltaire \"Femmes soyez soumises à vos maris\"
Course Propriété littéraire et artistique
Institution Université Côte d'Azur
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Summary

Fiche bac de français...


Description

Lecture analytique : « Femmes soyez soumises à vos maris » Voltaire (1786).

Intro : Voltaire, philosophe des Lumières, s’est trouvé sur tous les fronts de la contestation (intolérance, torture, guerre, esclavage). Dans l’extrait de « Femmes, soyez soumises à vos maris » il aborde la question de l’inégalité des femmes vis à vis des hommes et de la dépendance des femmes à l’égard de leurs maris. L’extrait proposé rapporte le dialogue entre un abbé et une femme de l’aristocratie, la Maréchale de Grancey, en colère contre une phrase qu’elle a lue dans les Epîtres de Saint- Paul : « Femmes, soyez soumises à vos maris ».  Dialogue issus d’un pamphlet : écrit satirique sous la forme d’un récit assez bref, avec un message à vocation intellectuel. Apologue qui a une vision plus philosophique que morale. I.

La maréchale de Grancey une forte personnalité.

1) Un mode de vie masculin 





Liberté de ses mœurs : elle admet avoir un des amants par périphrase. Le tout à l’encontre des lois du mariage et de la religion : « Nous nous promîmes d’être fidèles : je n’ai pas trop tenu ma parole » (lignes 31/32) : litote. Liberté de culture littéraire : réservé aux Hommes à l’époque, la maréchale possède de nombreux livres et est capable de citer un auteur dans ses moindres mots : Molière extrait de l’école des femmes. Intérêt pour la politique et l’actualité : elle fait allusion à un personnage politique de son époque : une princesse allemande. Et s’imagine elle-même un jour au sein d’un gouvernement : « moi, si j’avais un Etat à gouverner ».

2) Un discours très libéré 





Une parole ininterrompue ou presque. La maréchale monopolise le temps, ses répliques sont très longues et elle enchaîne les questions sans laisser à l’abbé le temps de réagir. Elle n’hésite pas à évoquer les réalités crues de la vie, sans chercher à les embellir. Elle parle ainsi de la grossesse comme d’une « maladie de neuf mois qui est quelquefois mortelle », elle évoque aussi l’accouchement (« mettre au jour avec de très grandes douleurs un enfant ») puis elle termine en parlant des règles (« des incommodités très désagréables »). Elle présente de plus les particularités physiologiques des femmes comme des inconvénients avec les champs lexicaux de la maladie et de la souffrance. Elle peut se montrer très irrespectueuse et tient un discours inapproprié de plus devant un homme religieux. Elle se moque de Saint Paul avec des termes qui connotent tous le mépris : « j’ai jeté son livre », elle le déclare « très impoli », suggère qu’il est « très difficile à vivre ». Elle ajoute avec ironie : « je lui aurais fait voir du pays ».

Elle définit d’« imbéciles » les personnes vivant au couvent au vers 33 et n’apporte aucun respect à la religion : elle parle des épîtres comme d’« un livre qui trainait » « quelques recueil de lettres » quelque étant dévalorisant : livre parmi tant d’autres.  Elle insulte tous les gens religieux et en même temps l’Abbé qui dirige un couvent. II.

Un discours révolutionnaire sur la condition féminine

1) Le contenue de ses idées Elle développe l’idée de la complémentarité de l’homme et la femme ce qui va totalement à l’encontre de la notion de soumission de la femme. 2) Un discours qui cherche à convaincre Convaincre fait appel au raisonnement qu’on construit avec des arguments logiques => réflexion sur l’individu. Tandis que persuader fait appel aux sentiments ou aux émotions, on peut jouer sur la corde sensible. Pour organiser son discours de façon rationnel elle emploie des connecteurs logiques : « mais », « donc », « parce que », « en conséquent », pour mettre de l’ordre dans ses idées. Dans le texte, elle adopte un mouvement pendulaire qui va alternativement du JE à des termes qui désignent l’ensemble des femmes, un raisonnement inductif. Elle parle d’abord de son propre mariage « quand j’épousais » puis s’étend à celui des couples et des femmes en général par le biais d’expression globalisante « nous » « la nature » v.38, « pour une femme de qualité » v.35. Elle s’appuie sur son expérience, qui lui sert à analyser la condition féminine dans son ensemble. Elle emploie un autre type de raisonnement : déductif. Elle part de l’idée reçue selon laquelle les hommes sont plus capables de gouverner que les femmes « ils prétendent avoir la tête mieux organisée » pour arriver en conclusion où un cas particulier, une princesse allemande « on me parlait ces jours passés d’une princesse allemande » gouverne de façon sensée et engagée comme un homme pourrait le faire. 3) La visée persuasive La maréchale fait appel à plusieurs registres littéraires afin de produire des émotions chez son interlocuteur. Le registre satirique/comique : à propos des hommes. Elle les réduit à deux attributs physiques (les poils et les muscles) ce qui les fait apparaît comme des brutes qui n’ont de supériorité que dans leur force physique. Elle les ridiculise en ne citant aucune de leur qualité et en insistant sur l’idée qu’ils ne parlent que par « coups de poing bien appliqués » (ligne 45) : son ton est ici ironique puisque la seule qualité qu’elle leur reconnaît est de savoir « bien » donner des coups de poing. Elle semble aussi leur reprocher un physique peu gracieux, à travers l’emploi de « vilain » et « rude ».

Le registre polémique : à propos des couvents et de l’instruction qui y est dispensé aux femmes. Elle utilise une antithèse très nette (« nous apprennent ce qu’il faut ignorer et nous laissent ignorer ce qu’il faut apprendre ») qui met en valeur l’absurdité et l’inutilité de cet enseignement. Elle condamne donc l’instruction qui est donnée aux femmes et appelle à un nouveau type d’éducation. Le registre épidictique : à propos de la princesse allemande. Elle apparaît comme une reine idéale. - elle est partout à la fois : voir la répétition de « toutes ». - travailleuse : se lève à cinq heures du matin ! - éduquée et cultivée : « connaissances » - intelligente : « elle a des lumières ». L’expression est fondamentale, puisqu’elle est une allusion claire au mouvement des Lumières, qui défend la raison et la réflexion, seules capables de faire progresser l’humanité. - Généreuse : souci = « rendre ses sujets heureux » - Mécène : elle « encourage les arts ». La maréchale fait donc le tableau idyllique d’une reine idéale, en n’employant que des termes mélioratifs et en insistant sur la polyvalence de cette reine capable d’agir parfaitement dans tous les domaines. Conclusion : Ce texte qui est à la fois un faux dialogue (puisque seule la maréchale parle vraiment) et un conte philosophique met en scène l’histoire de la maréchale et sa personnalité. Elle pose une réflexion sur les fondements de l’inégalité entre les femmes et les hommes et la remet en cause....


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