Les normes de beauté selon les médias - Marie Claire PDF

Title Les normes de beauté selon les médias - Marie Claire
Author Marine Dehout
Course Analyse des Arts
Institution Université de Lille
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Description

MARIE-CLAIRE Le corps

Marie-Claire est la représentation de la jeune fille et de la femme française de l’époque : ce magazine s’adresse aux femmes de classe populaire. On assiste à une évolution durant la guerre ; la femme doit désormais s’inculquer grâce à des nouvelles ou des textes de lois, tout en restant belle et en prenant soin d’elle-même.

I - La beauté : symbole de bonheur Depuis de nombreux siècles, la beauté est considérée comme un idéal et cette idée perdure dans le temps. En effet, la presse féminine s’est emparée de cette norme, où elle incite ses lectrices à se soigner pour sauvegarder leur beauté. Au début du XXème siècle, MarieClaire est un magazine qui a pris une très grande ampleur et une très grande place dans la vie des femmes des classes populaires. Il leur donne des conseils de beauté, des exercices pour entretenir leur corps et pour s’occuper de leur ménage. De plus, il permet de les divertir grâce à la rédaction de nouvelles d’amour. Les femmes doivent être sur un plan d’optimisme et de joie, et pour obtenir l’amour et le bonheur, elles doivent être belles. Les rédactrices favorisent un effet de proximité à la manière d’une amie, d’une soeur à l’aide de conseils et de recommandations. On observe, par exemple, un article à la page 10 du Marie-Claire de 1937, qui donne des exercices de sport qui ont pour but de tonifier le corps. On peut y lire : « Si vous êtes lourde / jeune et légère, il peut vous emmener dix fois plus loin », et nous pouvons prendre cette phrase comme un conseil. On en retrouve aussi dans un autre article qui donne des conseils pour cacher les rides à la page 9 du magazine de 1937 : « Une ride ne résulte pas toujours de l’age, elle peut naitre d’une tristesse invétérée ou d’un mauvais caractère » Ils expliquent comment les cacher grâce à des techniques de modelage du visage et les considère comme un « mode de rajeunissement ». Afin que cette technique fonctionne, il faut se placer devant son miroir en étant dans un état d’esprit optimiste et faire appel à la jeunesse et à l’amour de la beauté. Elle se doit d’être positive et souriante. Selon Alexie Geers, Le vocabulaire utilisé dans les deux types Page!1

de contenus se répondent : on parle de « rajeunissement » au sein de l’article et de « paraître jeune » dans la publicité, on associe cette jeunesse apparente à la « beauté » et au bonheur. Un article sur le « Secret du sourire » est présent à la page 19 du magazine Marie-Claire de 1937, qui donnent des conseils tels que « croquer dans une pomme pour garder les dents blanches », « faire des transitions entre le chaud et le froid », ou pour modeler sa bouche en fonction de la forme du visage, ce qui permet l’éclat des dents. Depuis toujours, la femme doit être représenté comme parfaite, belle et sans défauts. Elle ne doit pas être triste, ou avoir un mauvais caractère. A la page 1 du document de 1944, une publicité GEMEY déclare : « Un visage de femme est toujours attirant quand il est éclairé par un sourire et idéalisé par un joli teint », et le slogan de la marque est « Le maquillage des jolies femmes ». C’est un exemple qui illustre l’idée que la femme, à cette époque, se devait de toujours garder un moral positif. Il est intéressant d’évoquer le choix d’actrices connues comme modèles de publicité, ce qui permet de personnifier le produit et de donner du crédit à la marque. Les stars de cinéma sont représentées comme modèles de séduction et de beauté. Dès 1937, ce phénomène est déjà présent grâce à des vedettes d’Hollywood, comme Frances Farmer et Cecile Sorel. La beauté passe également par la silhouette et la corps. En 1937, les collections de vêtements présentées montrent des habits dont la taille est marquée, à la page 14, on y trouve une explication des points importants de la mode en fonction du jour et de la nuit. La silhouette doit être droite le jour, porter des tons vifs et beaucoup d’imprimés. Cependant, le soir, la féminité et la souplesse doit être de sortie. La taille doit être haute et ajustée. Sur la page 15, dans la rubrique « trouvailles », ils présentent des strass à porter « le soir au bord du décolleté ». Ils présentent également des petits sacs permettant à une femme de mettre tout ce dont elle a besoin ; ils citent « le rouge à lèvres, la poudre, les cigarettes et le petit peigne ». La femme est vue comme un objet de séduction. Également, ils donnent des exercices de sport à faire afin de tonifier le corps, comme la course. Les efforts sont à faire en fonction du corps de chaque femme. A la page 10, « Si vous êtes lourde / Jeune et légère, il peut vous emmener dix fois plus loin » : fait l’éloge de la minceur. Les conseils sont donnés par un homme, Jean Prevost. Caron nous donne des conseils à la page 44 pour maigrir en dormant. Cependant, en 1944, ces normes changent. Les conseils de sport sont considérablement remplacés par des recettes de cuisine. A la page 9, on observe une recette : « Pommes de Page!2

terre frites et pain d’épices » avec des moyens de remplacement pour certains ingrédients. Les rubriques de mode sont également modifiée. Les tenues apprêtées laissent place à un habit pratique, souvent issu du recyclage et de la couture. La diminution importante des publicités est également conséquente pour les produits cosmétiques.

II - Le corps séduisant de la femme La femme parfaite restait à la maison, comme le montre l’article sur « l’art de faire la vaisselle », et ne devait pas passer trop de temps à s’occuper de son corps. Le corps de la femme devait être séduisant, elles étaient victimes de cette norme sociétale. Cependant, les hommes ont un pouvoir sur le corps et l’apparence de la femme. On observe une certaine domination masculine grâce à l’exemple de la Princesse de Galles à la page 24 du document de 1937 qui expliquait qu’elle devait changer de chapeau quand son mari n’aimait pas le fait de ne pas voir ses cheveux. Les qualités de séduction présentées comme réussite en amour sont traduits par la présence d’hommes dans les représentations et par l’énoncé de leurs avis. Les femmes n’avaient pas le droit d’être moins jolies. Elles avaient une fonction définie : elles s’occupaient des enfants. La femme conserve cette attente de « mère nourricière » comme le montre les divers articles sur le lait maternel ou sur les enfants dans le document de 1944 : l’attente principale de la femme était d’enfanter. Son corps devait être séduisant, tout en pouvant supporter une grossesse. On observe également qu’elle ne devait pas seulement nourrir ses enfants, mais sa famille entière, de la cuisine ou s’occuper de la maison, grâce aux articles sur les récoltes ou les recettes de cuisine. Selon Alexie Geers, l’organisation générale du magazine, basée avant la guerre, sur une prépondérance de sujet traitant de l’apparence est renversée au profit d’une majorité de sujets pratiques.

Les représentations de la femme dans la presse féminine est assez révélatrice de l’époque et de la société dans laquelle elle vit. Des stéréotypes persistent encore aujourd’hui : la femme doit être belle, tout en restant naturelle. Elle doit être en charge de la tenue de la maison et de l’éducation des enfants pendant que le sexe dit « fort » est à l’extérieur. Les magazines féminins sont le miroir d’une organisation sociale.

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