L\'évolution du pouvoir impérial PDF

Title L\'évolution du pouvoir impérial
Course Histoire
Institution Université Jean-Monnet-Saint-Étienne
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Cours de licence d'Histoire....


Description

LE POUVOIR IMPERIAL ET SON EOLUTION (69-192 ap. JC) Le pouvoir impérial est quelque chose qui n’existe pas. C’est le résultat d’une construction progressive mis en place par Auguste entre 27 et 2 av JC. Ce n’est pas quelque chose qui a été pensé en une seule fois. Ce n’est pas non plus quelque chose qui a été définis. Il n’y a pas de texte fondateur qui définit le pouvoir impérial. Auguste n’a jamais affirmé imposer un nouveau régime mais plutôt il restaurait la République. Il a refusé des pouvoirs extraordinaires. Il n’a pas non plus crée des pouvoirs. Il voulait apparaître comme un rénovateur ou restaurateur et non comme un fondateur. Il a utilisé des techniques politiques et administratives qui existaient. À Rome on avait dissocié une magistrature, l’exercice d’un pouvoir politique et les pouvoirs liés à cette magistrature. Les romains ont donné les pouvoirs des consuls à des gens qui ne sont pas consuls par exemple. Des gens qui sans être magistrats, hors de Rome, ont les pouvoirs qu’on les magistrats à Rome. Cela permet de régler des problèmes qui sont en dehors de Rome. Très tôt à Rome on dissocie l’exercice d’une magistrature et les pouvoirs d’une magistrature. Ces pouvoirs peuvent donc être donnés temporairement à quelqu’un qui n’est pas magistrat. Dès l’époque républicaine on a pu donner des pouvoirs proconsulaires dont la durée excédait la durée du statut lui-même. Ce système permet à Auguste de se maintenir au pouvoir et de créer ce qu’on appelle le système impérial. C’est un régime qui n’a jamais été défini. Auguste a refusé tous les pouvoirs exceptionnels de la dictature. Il n’a pas crée de nouveaux pouvoirs. Mais il a accumulé des pouvoirs qui correspondent aux pouvoirs exercé par certains magistrats, mais le fait de ne pas être consul lui-même, lui permettait toutefois d’exercer des pouvoirs consulaires de façon continue, sans limite de temps ni d’espace. Parce que le statut de consul ne durait qu’un an. Le fait d’utiliser les pouvoirs sans avoir le statut lui permet de ne pas être astreint aux institutions qui correspondent aux statuts (il ne dépend de personne donc). Et cela lui permet de se faire accorder et d’exercer ces pouvoirs pour des durées plus longues de 5 à 10 ans. Auguste se fait donner les pouvoirs des tribuns de la plèbe. Il peut convoquer le Sénat. Il peut venir en aide à un citoyen qui s’estime menacer par un magistrat. Ce sont des pouvoirs négatifs mais des pouvoirs très forts. Pour exercer ce pouvoir de façon permanente, il se fait accorder la puissance tribunitienne pour 1 an. Au bout d’un an, il se le fait renouveler. Dans les faits, la puissance tribunitienne devient permanente pour Auguste. Dans l’idéal de ce gouvernement, il y a une coopération entre empereur et Sénat. L’empereur est arbitre mais il doit respecter les conditions du Sénat et travailler avec lui. Il y a à la fois de pouvoirs de type institutionnel qui font que l’empereur peut agir. Il y a des pouvoirs plus idéologiques qui le placent dans une position prééminente. Et il y a des moyens, financiers par exemple, qui permettent à l’empereur d’agir.

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I. LES INSTITUTIONS 1 . L’imperium proconsulaire Lorsqu’à partir de 27 av JC se met le régime impérial cela commence par une répartition des provinces entre le Sénat et l’empereur. On décide que certaines provinces restent sous la responsabilité du Sénat et d’autres sous celle de l’empereur. L’empereur se charge des provinces les plus difficiles militairement. Pour gérer ces provinces, on accorde à Auguste un imperium proconsulaire élargit. Cela permet d’agir pour une durée votée au début du règne. Après Auguste il s’agit de 10 ans. Cela permet d’agir ans l’ensemble du monde roman, dans les provinces de l’empereur. Mais aussi dans les provinces du Sénat. Son imperium proconsulaire peut s’imposer face aux gouverneurs de ces provinces. L’imperium proconsulaire lui permet d’intervenir dans ses provinces et dans les provinces des autres sénateurs en cas de problèmes. Son imperium proconsulaire et considéré comme plus puissant que le proconsul. 2 . La puissance tribunitienne Elle arrive à partir de 23 av JC. Auguste entre 31 et 29 exerce le consulat de façon continue en se faisant élire consul tous les ans. Il avait des collègues, deux à chaque fois. En 23, Auguste décide d’abandonner le consulat. À ce moment à, il se fait donner la puissance tribunitienne. Auguste a tous les pouvoirs des tribuns de la plèbe mais à lui seul. On garde la fiction de l’annalité. Il se fait donner ces pouvoirs pour un an. Mais au bout d’un an ces pouvoirs se font renouveler. Ces pouvoirs permettent de réunir le Sénat, de casser une proposition de magistrat… l’empereur devient inviolable et sacré c’est-à-dire propriété des Dieux. En ayant la puissance tribunitienne on est considéré comme étant divin. Cela signifie que porté atteinte à un tribun est un sacrilège. Auguste exerce sa première puissance tribunitienne à partir du 1 er juillet 23 av. C’est renouveler tous les ans le 1er juillet. Il va y avoir un changement sous Antonin le Pieux. En 48, la règle change. L’empereur reçoit une première puissance tribunitienne au moment de son avènement et elle est renouveler tous les 10 décembre. Les tribuns de la plèbe entraient en fonction le 10 décembre justement. Cela montre un retour aux traditions républicaines. 3 . Le pouvoir religieux Auguste et tous les empereurs successeurs ont fait partis en tant que sénateurs des grands collèges. À la suite de César, Auguste était membre du collège des Pontifes. Lorsqu’Epide meurt, il devient Grand Pontife c’est-à-dire président du collège des pontifes. Les pontifes sont les responsables du système religieux romains (le calendrier, etc.). Cela donne aussi à l’empereur d’agir sur les nominations dans le collège des

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pontifes. Cela donne donc un pouvoir réel sur les aristocraties. Celui qui est choisit à la mort d’Auguste pour le remplacer en tant que Pontife a été Tibère, son successeur. Les empereurs doivent leur titre, non pas à la création de pouvoirs mais à l’accumulation de pouvoirs de type républicains qui sont dans la tradition. Ils sont exercés indépendamment de la magistrature, sans collègues et sans limites de durée.

II. POUVOIRS IDEOLOGIQUES En dehors des pouvoirs, il y a le charisme de l’empereur. Auguste était plus fort et supérieur aux autres par son autorité morale. Auguste n’apparaît pas comme un monarque mais réellement comme un prince, princeps, le « premier », celui qui l’emporte. Auguste a su être conscient que le pouvoir impérial reposait sur un consensus global. Il ne fait pas gouverner avec une partie seulement du peuple contre une autre mais le peuple entier. C’est-à-dire gouverner avec le Sénat, la plèbe, l’armée… Le consensus est quelque chose d’indispensable à la pérennité du régime. C’est la différence entre le on empereur et le tyran. Le tyran ne s’attire pas l’ approbation de tout le monde et suscite l’hostilité d’une partie de la population. La mort de Néron peut paraître comme une crise mais il n’en est rien. Même quand les empereurs passent pour des tyrans, le régime impérial n’est jamais remis en question. C’est l’empereur qui est remis en question : c’est un mauvais empereur. Incontestablement les armées et les armées provinciales ont joué un rôle. La contestation vient des provinces occidentales. Un des enseignements de la crise de 68/69 est de prévoir la crise. Dans le cas de Domitien et de Commode le successeur avait été prévu pendant le complot. Alors qu’avec Néron, le successeur n’est pas prévu avec son assassinat. A l’époque Flavienne il n’y a pas de changement fondamental du régime impérial. Ni pendant l’époque antonine. Les empereurs continuent de régner avec tous ces pouvoirs. Vespasien a compris que, face au discrédit qu’avaient connu les Julio-claudien, il fallait revenir au modèle augustéen. La politique de Vespasien se calque sur celle d’Auguste. On le voit sur les monnaies et sur les noms impériaux qu’il se donne, comme ceux d’Auguste. Il en appelle à une dynastie impériale qui remonte jusqu’à Auguste. Cela légitime le pouvoir des Flaviens sur le long terme. Malgré tout, on voit un nombre de nouveautés dans le régime impérial. Avec Vespasien on est un siècle après l’instauration du pouvoir impérial. Le régime s’était perfectionné et renforcé. L’aspect militaire semble plus important. Vespasien arrive au pouvoir d’ailleurs parce qu’il a des victoires militaires importantes. Néanmoins le pouvoir militaire a toujours été une composante du pouvoir en général. La capacité a mené une armée n’est pas seulement militaire mais politique aussi. On suppose qu’un bon dirigeant sera capable de régler les problèmes administratifs. Vespasien est sacré le 1 er juillet 69 à Alexandrie. C’est encore un usurpateur à ce moment. Le 1er juillet était la date à laquelle Auguste avait pris les pouvoirs du tribun de la plèbe. C’est peut-être une référence symbolique à l’époque augustéenne.

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Il y a aussi un renforcement du pouvoir dynastique. Vespasien apparaissait comme un bon empereur aussi parce qu’il avait deux fils. Titus était pressenti comme un successeur potentiel. Très rapidement il est devenu corégent en exerçant la puissance tribunitienne. On se trouve alors dans une structure dynastique. Dans une famille romaine il est normal que les fils fassent comme le père. Si l’empereur a un fils, il apparaît donc normal que le fils puisse succéder, même si le titre impérial n’est pas héréditaire et automatique. C’est une succession qui se prépare (Auguste avait adopté ceux qu’il a fait successeur). Les fils (adoptifs ou naturels) associés au pouvoir, prennent donc la place du père quand il meurt. Auguste profite de la divinisation de César. Tibère de celle d’Auguste. Les tentatives pour diviniser ne réussissent pas beaucoup sous les Julio-Claudiens. Mais chez les Flaviens cela fonctionne. Ils parviennent à diviniser des femmes de la famille. Il y a une sacralisation du pouvoir impérial qui s’accélère et s’intensifie. Cela avait été amorcé par le rattachement d’Auguste à César. Sous les Antonins, la politique successoral est plus complexe. La dynastie est continue. Mais à l’exception de Marc-Aurèle, aucun des empereurs n’a de fils par le sang . Pour Galba, Tacite dit que les romains font « le choix du meilleur » plutôt que d’opter pour une dynastie familiale continue. Les empereurs auraient fait le choix parmi l’aristocratie du meilleur candidat à l’empire. Trajan n’a adopté personne. Il a favorisé la carrière de quelqu’un qui lui est apparenté, le futur empereur Hadrien. Hadrien et Sabine n’ont pas d’enfant. Il adopte donc un homme qui meurt vite. Il adopte alors Antonin le Pieu en l’obligeant à adopter Marc-Aurèle et Vérus. Même s’il y a des adoptions, il semble qu’il y a un apparentement entre Hadrien et Antonin. S’il n’y a pas de fils il semble que les empereurs doivent chercher dans la famille éloignée. Dans le cas de Marc-Aurèle qui a des enfants, son fils Commode qui survit jusqu’à l’âge adulte est perçu comme un successeur dès le début. L’empereur va l’associer au pouvoir dès son jeune âge. Il semble que les Julio-claudiens ne se sont pas préoccupés de leur descendance. Au contraire, les Antonins, par conviction, contrainte politique ou pression externe, prévoient l’avenir et adoptent quelqu’un qui est associé au pouvoir et devient corégent. Nerva fait ça avec Trajan. Il l’associe au pouvoir et Trajan succède très simplement. À la mort des empereurs Antonins il n’y a pas de problème successoral. Le système impérial sur le fond n’évolue pas. Ce sont toujours les principes posés par Auguste qui continuent. Le pouvoir impérial repose sur ces grands principes : Imperium proconsulaire, grand pontificat, puissance tribunitienne… Les principales différences viennent avec le temps qui passe. Le régime impérial apparaît comme celui qui apporte la paix et la stabilité à Rome et qui permet aussi de contrôler un empire plus vaste qu’auparavant, sous Auguste. Le changement principal c’est un renforcement dans les faits du pouvoir impérial. L’empereur n’est pas contesté, surtout le système impérial n’est pas contesté. Et sur le plan de la continuité impériale, la succession, sous les Antonins, les successions sont systématiquement contrôlées. Il n’y a pas les aléas qu’il y a eut lors de la mort de Néron. Fondamentalement, les bases sont restées les mêmes mais le régime s’est renforcé au fil du temps et de l’expérience. 4...


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