Partie 3 - La socialisation secondaire - Chapitre 8 - Les socialisations étudiantes + Chapitre 9 - Les socialisations professionnelles + Chapitre 10 - D\'autres socialisations secondaires PDF

Title Partie 3 - La socialisation secondaire - Chapitre 8 - Les socialisations étudiantes + Chapitre 9 - Les socialisations professionnelles + Chapitre 10 - D\'autres socialisations secondaires
Course Sociologie : socialisation
Institution Université de Lille
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Partie 3 – La socialisation secondaire « Tout se joue avant 6 ans » (titre original : How to Parent) est un best-seller écrit en 1970 par le psychologue américain Fitzhugh Dodson (1924-1993). => NON ! La socialisation primaire n’est pas uniquement familiale et uniquement liée à la petite enfance. Elle continue tout au long de la scolarité. Par ailleurs, elle continue tout au long de la vie. Après la socialisation primaire : la socialisation secondaire, qui s’adresse aux « adultes ». La socialisation secondaire concerne d’autres moments importants dans la construction sociale des individus. Elle est dite secondaire car ce n’est pas, comme la socialisation primaire, une socialisation ex nihilo. Elle doit composer, faire avec, ce qui a été antérieurement incorporé. La socialisation secondaire consiste donc nécessairement en une reconstruction de l’individu : elle a la spécificité d’être la socialisation d’un individu déjà socialisé. Chapitre 1 : Les socialisations étudiantes 1 – les manières d'étudier dans l'enseignement supérieur Pour illustrer la diversité de la socialisation secondaire et faire la transition avec la partie 2 sur la socialisation primaire : on peut s’intéresser à la socialisation étudiante ou plutôt aux socialisations étudiantes. Bernard Lahire dans Les manières d'étudier : enquête 1994, il a mené une étude sur « les manières d’étudier » dans l’enseignement supérieur. Il montre que l’étudiant « moyen » ou « la culture étudiante », ça n’existe pas. Il y a en effet des catégories différentes d’étudiants qui ont des manières différentes d’étudier : donc des socialisations étudiantes => Pour le montrer, il s’intéresse à deux critères qui sont les « véritables matrices socialisatrices » des étudiants : à savoir le rythme de travail et l’organisation du temps d’étude universitaire. Si l’on regarde les différents rythmes de travail demandés aux étudiants selon leur type d’études, on peut différencier quatre cas. Des étudiants qui ont : Beaucoup de cours et beaucoup de travail personnel (classes prépa). Beaucoup de cours et peu de travail personnel (BTS, IUT). Peu de cours et peu de travail personnel (Facultés). Peu de cours et beaucoup de travail personnel (Médecine). De cela il résulte 6 oppositions internes dans le milieu étudiant. •

Entre des « études populaires » qui s’opposent à des « études bourgeoises », il y a une hiérarchie sociale des filières d’enseignement supérieur, telle que : Classes supérieures : classes prépa, Médecine. Classes moyennes : facultés dont SHS (qui accueillent la majorité des étudiants). Classes populaires : IUT, BTS.



Entre des études « courtes et professionnalisantes » (BTS, IUT) et des études « longues et généralistes » (prépa, facultés)



Entre des études « à fort ancrage professionnel » (BTS) et des études « à enjeux purement scolaires » (prépa).



Entre des établissement à fort encadrement et faibles effectifs étudiants (prépa, IUT, BTS) et des établissements à faible encadrement et à larges effectifs étudiants (facultés)



Entre des études à fort degré de renoncement et ascétisme (prépa, Médecine) et études à faible degré de renoncement (autres facultés SHS)



Études scientifiques et techniques (masculines, faible usage de la bibliothèque, travail personnel encadré, usage de l’informatique, pratiques de lectures à faible légitimité culturelle, pratiques de loisirs ludiques et corporels permettant le défoulement collectif et la participation festive) et études littéraires (plus féminines, travail personnel à planifier soi-même, usage fréquent de la bibliothèque, usage faible des salles informatique, pratiques de lecture légitimes, loisirs sérieux et cultivés)

Tous ces principes de différenciation s’entrecroisent selon les filières, ils impliquent des socialisations étudiantes multiples, et supposent des styles de travail et des styles d’existence très différents, qui préfigurent les futures manières de travailler et de vivre.

2 – l'esprit de corps des classes préparatoires On va maintenant s’intéresser au fonctionnement de la socialisation secondaire au sein des « écoles d’élite » que sont les classes préparatoires aux grandes écoles, qui ont été étudiées par Pierre Bourdieu dans La Noblesse d’État en 1989. A la manière des rallyes que j’ai déjà décrits, les classes prépa ont pour caractéristique de rassembler, dans un espace séparé, des jeunes gens qui se ressemblent par beaucoup de leurs propriétés scolaires et sociales. L’homogénéité sociale est renforcée par un effet de socialisation mutuelle : durant toutes leurs études, ils ont des contacts continus et prolongés entre eux. Ils limitent ainsi durablement les risques de mésalliance : ils créent entre eux des liens d’amitié ou de mariage qui vont perdurer après leurs études (ENA : Hollande – Royal). La socialisation secondaire permise par ces classes prépa répond bien aux attentes des familles bourgeoises : elle permet aux parents d’éviter que leurs enfants vivent la « vie étudiante » qui est celle des facultés (d’ailleurs, on les appelle « élèves » et non « étudiants »!). Les classes prépa proposent une éducation « ascétique ». Elles se fondent sur un principe de « coupure sociale ». Certaines institutions avec pensionnat proposent même une « prise en charge totale » : où se mêlent discipline de vie et discipline scolaire, lieu de résidence et lieu de travail, activités culturelles et activités sociales => elles cherchent à constituer en quelque sorte une « seconde famille » pour les élèves– les parents leur délèguent une partie de la socialisation. Les classes prépa se présentent d’ailleurs comme des institutions de socialisation secondaire qui produisent des expériences affectives fortes => elles produisent ce qu’on appelle l’esprit de corps => Ce qui distingue les classes prépa des facultés, c’est tout ce qui, dans leur organisation institutionnelle concoure à réduire l’existence des élèves à une succession d’activités scolaires intensives, rigoureusement réglées et contrôlées. Par exemple : Une productivité élevée : beaucoup de devoirs à rendre ou surveillés, de travaux et d’exercices corrigés. Une présence au cours obligatoire (appel). La création d’un univers de compétition scolaire (prépa à des concours). La création d’un climat d’urgence permanente (« course contre la montre »). Cela peut rappeler l’univers sportif… Crée des dispositions (sens Lahire) spécifiques à l’action : être efficace, faire ce qui est utile (pour le concours). Par ailleurs : les classes prépa possèdent leur argot d’école faisant référence aux lieux, à la nourriture, à la hiérarchie : agrégatif, archicube, cube, cacique général, etc. Elles ont des traditions de bizutage, sortes de rites de passage et d’intégration. Leurs enseignants sont généralement recrutés parmi les anciens élèves. La socialisation secondaire des classes prépa n’a donc pas les mêmes effets sur les jeunes que celle des facultés ! Les classes prépa préparent à un esprit de corps et à l’expérience de la concurrence : il y a un concours à la fin avec inévitablement des reçus et des collés. Les facultés préparent à l’autonomie individuelle et incitent à des formes de coopération : il n’y a pas de place limitée en Licence, toute une promo peut réussir! Socialement, ces deux formes de socialisation ne sont pas valorisées de la même façon dans le milieu professionnel : On sait bien que les études dans les facultés sont dévalorisées. Cependant, ce n’est pas lié au contenu mais au recrutement social (plus prestigieux pour les classes prépa ; plus populaire pour les facultés).

3 – les classes populaires dans l'enseignement supérieur On peut cependant s’intéresser aux jeunes de classe populaire qui accèdent à l’enseignement supérieur. Le sociologue Fabien Truong en 2015 dans Jeunesses françaises, bac+5 made in banlieue s’est intéressé à la trajectoire scolaire de jeunes de quartiers d’abord au lycée en bac général puis à l’université. Il mène avec une 20aine de ses anciens élèves (en tant que prof de SES en Seine-Saint-Denis), des entretiens réguliers sur leur trajectoire scolaire. Il montre que pour ces étudiants, les règles du jeu universitaire apparaissent opaques : « entre la figure du prof d’amphi âgé qui "les calcule" pas, et le jeune prof de TD qui "ne fait que passer" », ils parlent avec nostalgie de la relation pédagogique au lycée + transformation (même physique) des individus par la socialisation universitaire. Un autre sociologue, Paul Pasquali, a étudié des étudiants de ZEP bénéficiant d’un dispositif de « discrimination positive » après le bac. En 2014 dans Passer les frontières sociales. Comment les filières d’élite entrouvrent leurs portes, il décrit leur entrée dans une classe prépa réservée aux bacheliers ZEP comme un processus de désocialisation-resocialisation. Ils-elles doivent en effet « passer une frontière sociale » donc subir une désocialisation (rompre avec leur milieu), une resocialisation (entrer dans le nouveau milieu). C'est dur pour elles-eux, symboliquement. 3 exemples : Audition : mise en condition avant la rentrée, faire sentir la coupure nécessaire ; Devoirs de vacances : socialisation à distance ; Rentrée : socialisation à la prépa, mais aussi à la différence sociale. 1. LLes es aaud ud uditio itio itions ns Juste après le bac, les élèves sont convoqués à des auditions au lycée prestigieux. Les auditionnés pensent qu’il s’agit d’entretiens de sélection, mais en fait, la sélection a déjà eu lieu. on ne leur dit pas, il s’agit d’une simulation : et pour les enseignants, il s’agit de « marquer le coup ». Cela n’a rien de gratuit : il s’agit de désocialiser les élèves de leur milieu d’origine (« On va les passer à la moulinette » dit le proviseur). Les auditions ont un caractère solennel : chaque jury est composé de 3 ou 4 enseignants => L’audition prend la forme d’une « discussion musclée » visant à déstabiliser l’élève. La discussion se déroule sous forme de question-réponse. Le jury installe un climat de tension croissante qui aboutit à des échanges de paroles assez violents. Cela provoque un état émotionnel qui conduit les élèves à se détacher symboliquement de leur statut de lycéen. Certains élèves, complètement surpris, déstabilisés et ébranlés, se mettent à fondre en larmes. Pasquali, qui assiste aux auditions, décrit des scènes symboliquement violentes, et même cruelles. => Mais ce ne sont pas des dérives de l’institution ! : c’est le rite d’institution en train de se faire. L’intensité émotionnelle et dramatique vise à faire que l’élève se souvienne longtemps de ce moment : qu’il manifeste une rupture dans sa biographie personnelle… 2. LLes es d de evo voir ir irss d de e vvacan acan acance ce cess Les élèves auditionnés reçoivent un courrier d’acceptation et des devoirs de vacances : une liste d’ouvrages à lire et à ficher ; des commentaires à rédiger ; un journal de bord à écrire en anglais résumant l’actualité internationale en juillet-août, et leurs activités quotidiennes. Il s’agit d’une « scolarisation de l’été », qui revêt plusieurs objectifs. Acquérir des savoirs scolaires (s’habituer à lire des livres, à écrire, etc.). Modifier leurs dispositions : les « mettre à l’heure » culturellement et « réduire le temps de démarrage » des cours. Leur apprendre à combler les « temps morts » par du travail scolaire, et à s’organiser rationnellement en vue d’une échéance. Les contraindre à limiter les interactions avec leur groupe de pairs. Les familiariser avec l’actualité politique et internationale

3. LLaa rrentr entr entrée ée de dess cclasse lasse lassess La séance introductive en classe prépa ZEP : les bacheliers ZEP reçoivent, en classe, la visite d’anciens élèves. La prof principale les introduit en disant : « Alors racontez-nous comment vous avez souffert et comment vous avez surmonté la souffrance ? ». La suite de cette séance introductive consiste à dédramatiser les sacrifices auxquels les élèves vont devoir consentir. Et à leur expliquer qu’ils vont devoir adopter un rapport ascétique au temps : sacrifier leurs loisirs au travail scolaire et rentabiliser tous les temps morts. Même en cas d’échec aux concours des grandes écoles : leurs efforts seront quoi qu’il arrive récompensés. La réunion collective de toutes les classes prépa du lycée. Les élèves de prépa ZEP se rendent dans un gymnase où ils sont mélangés aux autres élèves de prépa (environ 150 élèves). Face à eux, l’équipe enseignante. Le proviseur fait un discours : « J’espère que vous avez profité de l’été pour engranger de l’énergie pour cette année car les profs, ici, partent du principe qu’ils sont déjà en retard sur leur programme … jusqu’en juin vous étiez les meilleurs, les premiers. Désormais vous êtes dans une classe de 25 avec un classement de 1 à 25, vous allez vous trouver dans une situation de grande pression, organisez-vous ». Durant le discours, Pasquali remarque que les prépa ZEP se distinguent par une extrême concentration et un silence constant ; tandis que les élèves de classes prépa normales réagissent, ricanent, parlent à leur voisin. Cette cérémonie inaugurale est pour les élèves de prépa ZEP un moment délicat. C’est un acte de consécration par lequel ils endossent leur nouveau statut de membre des fractions dominantes de la jeunesse scolarisée. Mais ce statut reste, pour eux, partiel et provisoire. Partiel : parce qu’ils savent bien, et plein de signes le leur rappellent, que leur prépa n’est pas une prépa comme les autres. Provisoire : parce qu’ils doivent encore y faire leurs preuves, y réussir Transition : voilà plusieurs exemples de socialisations étudiantes. On va maintenant s’intéresser à la socialisation professionnelle. On va évidemment voir que les deux sont imbriquées puisqu’une partie des compétences professionnelles s’apprennent aussi lors des études.

Chapitre 2 : Les socialisations professionnelles Réfléchir à la socialisation professionnelle c’est poser la question suivante : => Comment le monde du travail refaçonne-il l’individu ? Un exemple idéal-typique de réponse sociologique à cette question est le cas de la socialisation médicale qui a été très étudiée, notamment aux E.-U. Cela concerne à la fois : la formation médicale en faculté de Médecine et et la socialisation professionnelle proprement dite => La question devient alors : comment un individu, au départ néophyte, est-il transformé en médecin ? 1 – Deux théories : fonctionnalisme et interactionnisme Sur ce sujet, la littérature sociologique des années 1950 a vu s’affronter deux traditions : le fonctionnalisme de Robert Merton (Columbia) 1910-2003 l’interactionnisme de Everett Hughes (Chicago) 1897-1983 => Ces deux types de travaux font de l’étudiant en médecine un « prototype » visant à l’étude de la socialisation professionnelle Com Comm menç ençons ons par le fon onctio ctio ctionn nn nnalism alism alisme e. R. Merton définit la culture médicale comme un ensemble de valeurs et de normes techniques et morales, selon lesquelles les médecins doivent orienter leurs actions. Cependant, ce système de normes comporte beaucoup d’injonctions contradictoires : c’est quand à une norme répond une autre norme qui recommande de faire l’inverse… Merton en relève 21 ! Exemples : Un médecin doit se tenir au courant des avancées de la médecine, mais il doit aussi passer le plus de temps possible au chevet de ses patients Il ne doit pas trop s’impliquer émotionnellement mais doit faire preuve d’empathie Il doit collaborer avec son équipe mais avoir toujours le dernier mot… La socialisation médicale a donc pour fonction d’apprendre aux étudiants à créer, à partir d’un système normatif contradictoire, un guide de conduite professionnelle efficace, cohérent et stable => Donc ce qui caractérise le fonctionnalisme, c’est qu’il considère le processus de socialisation du point de vue de sa finalité (c-a-d : son but, son objectif, sa fonction). R. Merton propose ainsi une conception spécifique de la socialisation => Il parle de socialisation anticipatrice : processus par lequel les individus acquièrent les valeurs et les attitudes, les intérêts, habiletés, et savoirs – en un mot la culture – qui sont ceux du groupe de référence, auxquels ils n’appartiennent pas encore, mais qu’ils souhaitent intégrer. Les fonctionnalistes décrivent la socialisation médicale comme un processus formé d’étapes successives… En première année, l’étudiant prend conscience des multiples sources d’incertitudes médicales : le savoir médical est trop vaste pour qu’il maîtrise tout, mais il reste limité (on ne sait pas tout) : face à un problème qu’il ne sait pas résoudre, est-ce à cause de ses insuffisances personnelles ou à cause de celles du savoir médical en général ? En deuxième année, l’étudiant commence à développer des manières efficaces de gérer ces incertitudes : il augmente ses connaissances et apprend à adopter la « philosophie du doute »: les attitudes des « je-sais-tout » prétentieux sont réprouvées par les enseignants et les pairs Lors des années de stage clinique, au contact des patients, l’incertitude se résorbe, car les cas rencontrés sont « classiques ». Le doute réapparaît, enfin, lorsque l’étudiant commence à se voir confier des responsabilités plus importantes => Une des caractéristiques de la socialisation médicale est donc l’apprentissage de la gestion de l’incertitude et du doute. Voyo oyons ns à pr prés és ésen en entt l’l’appo appo apport rt de l’int l’inter er eraction action actionnis nis nisme. me. E. Hughes définit la socialisation médicale comme un ensemble d’expériences prévues et imprévues au cours desquelles des jeunes profanes deviennent

détenteurs d’une partie de la culture médicale. Il utilise la notion d’« autrui significatif » pour désigner les personnes importantes dans la socialisation secondaire des futurs médecins. Ces « autrui significatifs » sont divers : collègues, supérieurs, enseignants, patients ; et variables : ce ne sont pas les mêmes personnes au fil du temps => E. Hughes parle de configuration mouvante d’autrui significatifs tout au long de la socialisation secondaire. La socialisation est donc pensée comme un processus collectif, où l’individu est initié dans et par un groupe (et moins par l’institution et ses normes comme chez les fonctionnalistes). La socialisation secondaire est donc une véritable transformation de l’individu qui passe de profane (détenteur de savoirs très généraux) à professionnel (détenteurs de savoirs très précis). Il insiste aussi sur le fait que les individus qui entrent dans la formation médicale ne deviennent pas « magiquement » des médecins en sortant. Les individus ne se posent pas explicitement la question de savoir comment « devenir médecin ». Ils cherchent au jour le jour à gérer leur charge de travail. Et à faire en sorte d’avoir leurs examens à chaque semestre. Mais ce processus de socialisation secondaire est loin d’être simple, automatique et univoque => En médecine : les étudiants ne deviennent pas simplement ce que la faculté veut qu’ils deviennent… Hughes distingue les buts officiels de l’institution socialisatrice et les produits effectifs de la socialisation. Les individus agissent en fonction de « perspectives » qu’ils se créent « dans la situation » et par la fréquentation de leur « groupe de pairs ». La socialisation secondaire des étudiants passe donc par tout un cheminement : il ne faut pas seulement apprendre la médecine (but de l’institution) il faut aussi apprendre à devenir étudiant-en-médecine (but lié à la situation et à la fréquentation des pairs) => Face à l’approche normative des fonctionnalistes, les interactionnistes proposent donc une approche descriptive et analytique, fondée sur un travail d’observation empirique Par exemple : En première année, les buts des étudiants en médecine évoluent. Leur problème central est « la surcharge de travail ». Au début, ils font preuve de « bonne volonté pour apprendre ». Ensuite, ils discutent entre pairs et se rendent compte qu’il est « impossible de tout apprendre ». Ceux qui finissent par y arriver sont ceux qui comprennent que l’important est d’apprendre « ce que les professeurs veulent absolument que l’on sache ». Donc voilà deux approches sociologiques de la socialisation secondaire : Le fon fonctio ctio ctionn nn nnalism alis...


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