Pédagogie de l Image séance 1 PDF

Title Pédagogie de l Image séance 1
Author Sarah Gérardin
Course Médiation culturelle
Institution Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
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Summary

Résumé complet de la séance un sur la pédagogie de l'image...


Description

Pédagogie de l’Image, Pédagogie des Images. Yann GOUPIL. Séance 1. But du séminaire : creuser la définition du mot «Image».

Intro : Retour sur le texte Les images de l’image, Jean-Luc Nancy, Libération, 18 août 2014 -Ce dernier met en avant une pauvreté du lexique français par rapport aux résultats décrits: 1 seul mot existant «Image», pour une infinité de fonction. Mal nommer les choses c’est mal les comprendre. -Nouveauté selon NANCY : La circulation, le flux d’informations se parle à lui-même. Forme de méta-langage, ou l’on reste dans un entre-soi. -Existence d’un héritage de nos rapports aux images, (statut d’icône religieuse et évolution de ce rapport) Mais existe toujours un rapport de déférence vis-à-vis de l’image.

«Il n’y a pas d’images sans Idées, c’est à dire forme vraie que la vision banale laisse échapper». Ce dont il y a Image passe par un désir de montrer une Chose vraie. Cette chose presse celui qui veut la montrer. L’image devient l’éclat de la Chose. Un rapport s’ouvre, un rapport infini, inassouvissable = aucune image n’inclut la Chose, elle n’en est qu’un éclat. D’une certaine manière, c’est la Chose qui se pense à travers moi. Ce mécanisme doit nous faire prendre conscience d’une certaine mobilité du monde. On est pas dans un rapport sujet/objet mais dans un processus en perpétuel évolution, dont je fais moi-même partie en tant que sujet et objet. L’image n’est pas une reproduction, une copie de la Chose. La Chose est absente mais notre désir d’image nous fait entrer dans un rapport de désir, d’admiration.

«L’image ne nous fait pas croire à la présence mais plutôt à la présence de L’absence». Magritte, Ceci n’est pas une pipe, toussa toussa. Pour comprendre notre rapport aux images, il faut creuser dans cette tension entre notre désir de renfermer l’intégralité de la « Vérité » au sein des images et son impossibilité matérielle (par définition l’image ne se base que sur la stimulation d’un seul de nos sens, la vue). On ne peut saisir la chose donc on ne fait que l’esquisser, la saluer. Selon Nancy, il est nécessaire de redonner du sens au images, repenser la question du sens. Besoin de mettre de la distance pour mieux intégrer les choses.

Rapport mutuel de métamorphose entre moi et les images. Girgio Agamben « L’Homme est l’animal qui va au cinéma » « Il s’intéresse aux images une fois qu’il a reconnu que ce ne sont pas des êtres véritables » Le cinéma de Guy Debord Image et mémoire Giorgo Agamben, 1995

Texte intégral : http://espace.freud.pagesperso-orange.fr/topos/psycha/psysem/cinedebo.htm Aller voir Marie-José Mondzain qui défend la thèse qu’il n’y a pas assez d’images dans notre société. ///////////////////////////////

Structure du Cours : 1 Le Langage 2 Le Fil de la Pensée 3 Rapport au désir, à l’absence FOCUS : Récit de Pline L’Ancien qui décrit la naissance de la peinture: Livre 35 « Traitant de la Peinture et des couleurs ». Jean Christophe Bailly et Marie-Josée Mondzain en font le commentaire. Le Mythe décrit par Pline nous sert de substitution pour trouver une origine à notre désir d’Images. A noter dans le mythe de Pline : absence de nom pour désigner l’inventrice supposée « La fille du potier ». L’image n’a pas d’auteur identifé. -Le texte met en avant la fonction sentimentale de l’Image : la fille est amoureuse d’un homme qui s’en va. Il n’y a pas d’Image sans désir. Pas d’Images sans sentiments. -Le rapport à l’absence : l’image est un substitut de ce qui n’est plus la. Déjà un début de transfert : le modèle de l’Image crée n’est pas le corps en lui même mais son ombre : la projection de son corps. L’ombre : Manifestation mimétique naturelle. Apparaît comme un désir pour la jeune fille. L’acte de la fille du potier peut-être considéré comme un « arrêt sur image ». L’ombre du jeune homme à une signification particulière pour la jeune fille. Elle y voit une singularité. La forme crée par la jeune fille est un éclat de la vérité de son désir. Elle est aussi une mise en évidence de l’absence du jeune homme. Mais la forme tracée c’est également une matérialisation de la pensée de la jeune fille. Au bout des doigts de la jeune fille, il y a la Pensée. Caractère spontané de la pensée : la pensée est de l’ordre de l’évènement, imprévisible.

Marie-Josée Mondzain : «Point d’Image sans dépossession, toute image fait le deuil d’un corps pour faire vivre un désir.» Le Commerce des regards. La ou Platon dans son allégorie de la caverne veut construire un monde sans images, notre quotidien et notre environnement tend au contraire à montrer que l’Image fait monde.

Séance 2. Importance de la double dimension éducative dans l’éducation aux images : sédimentation des savoirs et introduction de la technicité VS Surprise, spontanéité et possible innovation de l’enfant qui découvre. Éducation aux images: épée à double tranchant. Risque de figer un savoir-faire VS Chance d’introduire un héritage et d’ouvrir ce savoir-faire à l’innovation.

1 Le Langage Focus : le Vocabulaire européen des Philosophies. Échantillons du dictionnaire dispo en ligne. Image : du latin Imago, qui évoque par son origine une imitation matérielle. Peut posséder une dimension immatérielle mais plus souvent possède les caractéristiques matérielles d’une reproduction. A l’origine l’Imago c’est un portrait en cire moulé sur les visages des morts. Il ne s’agit pas d’un portrait au sens ou on l’entend aujourd’hui mais d’une filiation. Il s’agit d’inscrire le mort dans une généalogie. Pas forcément un acte sentimental. En Égypte ces portraits sont fait lors du vivant de l’individu. Cliché, Chroma, Affiche, d’autres mots possèdent une racine latine forte mais sont sous-utilisés dans notre langage contemporain. Dès l’origine, n’y a-t-il pas un problème dans la traduction de l’héritage linguistique latin riche qui était utilisé pour le mot «Image»? Ce qui apparaît lorsque l’on se penche sur cette définition : l’idée de ressemblance entre l’Imago et ce qu’elle représente. Cet héritage part très vite sur 2 dimensions : la Ressemblance comme similitude véridique (vérité) ou comme simulation pompeuse (mensonge). Chez les grecs on retrouve cette dualité. -Eidolon: ce qu’on voit sans être sur que c’est vrai. (enfin je crois). Idée d’illusion, de leurre de fantasme. Hériter chez nous avec les termes Idole, idolâtre, plutôt péjoratif (mensonge). -Eikona (icône): contient l’idée de similitude, de reproduction fidèle. Plutôt positif (vérité).

Marie-Josée Mondzain, Image, sujet, Pouvoir : « Les iconoclastes disent que tout eikon ne se fait connaître que comme eidolon, donc il y a idolâtrie. La réponse des iconophiles qui a triomphé - et que je trouve extrêmement intéressante - c’est que le seul moyen de sauver le régime de l’image, c’est de dire qu’entre eikon et eidolon il y a incompatibilité, distinction sans appel ; il y a même contradiction. Eikôn désigne une relation, eidolon désigne un objet. Et donc, les iconophiles ont pu dire aux iconoclastes : c’est vous qui en détruisant les icônes êtes idolâtres, puisque devant la fragilité et la semblance de l’icône, vous ne voyez que l’objet. Donc vous avez un regard idolâtrique sur ce qui devrait ne pas être pour vous un objet. C’est votre regard qui réifie l’objet de la fragilité, de la semblance. On se renvoie des deux côtés la question de l’idole. »

Entretien complet : http://sens-public.org/articles/500/ Retenir la différence fondamentale : la définition positive de l’image (l’eikon) est à envisager comme une relation pas comme un objet. Platon dans ses réflexions dénonce l’eidolon comme mensonge, lui qui est toujours en quête de Vérité. Il perçoit l’Eidolon comme un trompe-l’œil qui masque l’objet de la vérité. Cependant il tolère l’icône, considère qu’elle est dissemblable, qu’elle ne concurrence pas l’objet représenté mais offre aux contraire de nouvelles perspectives sur ce dernier. Autre penseur intéressant : Eckhart von Hochheim, dit Maître Eckhart, (Mystique allemand du XIVeme siècle) : estime ainsi que le modèle existe grâce à sa reproduction, insiste sur la relation vivante Image-Chose ou ObjetSujet. L’image c’est le rapport, la relation, pas l’objet en lui-même. Il dit aussi « Être proche de Dieu c’est le laisser tranquille ». Idée de mettre de la distance entre le « penseur » et l’objet pour mieux s’approcher de la vérité. (rôle potentiel des images?) ////////////////////////// FOCUS : La grotte Chauvet. Découverte de la grotte en 1994. Marie-Josée Monzain encore et toujours, dans Penser L’image, s’interroge sur la motif de l’origine de cette relation Image/Homme à travers la main négative de Chauvet

Pour elle c’est à partir de la matérialisation de la première Image par l’être humain que l’on peut construire un « Portrait » de notre Humanité. Cet acte créatif ouvre une séparation avec la nature, une dé-liaison de l’Homme vis à vis de son environnement. Il ne s’agit n aucun cas d’un acte Primitif, mais au contraire d’un acte d’une très grande maturité de la part des « artistes » de la grotte Chauvet. Ils ont compris que le Monde se montre. Et qu’ils se reconnaissent dans ce Monde. Avant d’’être le commencement de la peinture, on est au commencement du rapport à soi vis-à-vis du monde. Au delà de la trace laissée, ce qui compte c’est l’acte. Et cet acte marque une présence. « L’acte d’exister est pétri de penser » Yann Goupil, 08/10/2020. Conscientisation de notre présence dans le monde. Chauvet c’est le battement d’une présence au monde. Avant l’Homme,le monde se construit déjà en Images : y‘a qu’a voir le fonctionnement du règne animal et végétal (Les parures des mâles pour l’accouplement, les fleurs aux couleurs de fous etc.) L’Homme conscientise ce processus mais de par ce fait entre dans un rapport au monde différent. Il n’est pas dans un pur paraître comme le paon ou une fleur. Cela isole l’Homme vis-à-vis du reste du monde. Comme si la grotte Chauvet était partout autour de nous. #JesuisChauvet. Chauvet c’est le savoir-faire (technique) accompagné d’une surprise, d’un tremblement (spontanéité). ///////////////////////////// Phrase à méditer pour le prochain cours :

« On ne montre pas comment regarder, mais regarder se montre » Jean-Luc Nancy, Revue Bref n°63....


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