Phonologie - Notes de cours 11 PDF

Title Phonologie - Notes de cours 11
Course Langue, culture et société
Institution Université de Sherbrooke
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Note de cours dans le cadre du cours de Mireille Elchazar...


Description

Cours 7 : 20 Février 2017 Diphtongaison : Degré d’aperture, Voyelle complexe, voyelle allongée (devient un effort de trop, d’où la diphtongaison) Phonologie La matière sonore exploitable (tout ce qu’on est apte à faire avec notre appareil phonatoire) est extrêmement riche. On utilise entre 20 et 40 sons dépendamment des langues. - Chaque langue humaine se caractérise par : a. L’inventaire de la matière sonore qu’elle utilise b. L’organisation de cette matière sonore (par exemple, en Allemand, on retrouve des répétitions de consonnes, tandis qu’en français c’est plutôt une succession de voyelle) c. Sa prosodie → courbe musicale d’un son (Par exemple, question = accent à la fin) - La subjectivité de l’oreille humaine et la notion de pertinence. → L’oreille humaine est sélective (parmi tous les sens qu’on entend, on va retenir seulement sont pertinents dans notre langue) → La pertinence par rapport à la fonction de communication, par rapport au sens qui est généré (ou non). (Ex → bébé explore tous les sons et en grandissant, il comprend que les sons de sa langue permettent de communiquer et il les utilise) Pourquoi est-ce difficile de parler une autre langue ? : 1. Nécessite des parties de notre appareil phonatoire qu’on est pas habitué à utiliser. 2. Certains sons sont difficiles en entendre (ex : 4 en arabe) -

La phonétique par rapport à la phonologie Deux approches complémentaires. La notion de pertinence s’inscrit dans un système codé qui s’inscrit dans un contexte d’opposition ou de distinction productive… (i ≠ T ≠ l) Nous comprenons que ces lettres changent le sens alors que T, t, t ne le font pas. Or pour un locuteur qui vient d’apprendre la langue il doit apprendre que la première série est en opposition et la deuxième en distinction moins importantes. Phonétique Objectif : Décrire la manière sonore utilisée par les langues humaines telle qu’elle se présente objectivement, concrètement et dans toute sa diversité

Phonologie Objectif : Décrire comment les langues humaines, chacune à sa façon, découpent et structurent cette matière sonore, l’organisent pour servir la communication.

La première étape du travail de description revient au phonéticien qui travaille à identifier et à décrire tous les sons concrets que font entendre les locuteurs de cette langue (indépendamment de leur fonction de sens)

Le phonologue cherche à identifier les sons de base d’une langue, les sons pertinents qui peuvent servir à distinguer des mots et ainsi avoir un effet sur la communication (jouer un rôle). Il cherche donc à décrire les sons de cette langue tels qu’ils sont utilisés pour servir la communication dans la communauté qui la parle.

Les deux approches

Par exemple, c’est au phonéticien qu’il revient de dire qu’en français du Québec, on entend : -

2 types de r (un r non roulé [R] assez généralisé et un r roulé [r] dans l’ouest du Québec) 2 types de t (un t simple [t] comme dans terre, tard, tort et tour et un t complexe [ts] 2 types de o ( un o fermé [o] comme dans Paule, saule et un o ouvert [ɔ] comme dans Paul, sol)

Par ailleurs c’est au phonologue qu’il revient de dire que, d’un strict point de vue communicationnel -

Les 2 types de r et de t observés au Québec ont exactement la même valeur Les 2 types de o n’ont pas toujours la même valeur (Dans Paule/Paul, opposition entre féminin et masculin; ils ont une valeur sémantique)

Phonétique Les sons considérés en tant qu’entités sonores concrètes (perceptibles) étudiées indépendamment de la production du sens( du contexte sémantique) [Transcription étroite] (tel que prononcé)

Phonologie Phonèmes*, les sons considérés en tant qu’Entités sonore abstraites fonctionnelles (étudiées en fonction de la production du sens) /Transcription large/ (ne tenant compte que des opposition pertinentes)

Tous les sons phonèmes PLUS les variantes. Phonéticien = variation phonèmes

*Phonèmes : Sons de base lié au SENS Phonologue = Phonèmes de base

Niveau phonologique Niveau phonétique

Au Québec Le phonème /t/ du français Peut se réaliser concrètement sous la forme de deux variantes différentes

En France Le phonème /t/ du français Se réalise toujours concrètement sous la forme du même phonème

+ abstrait

+ concret [t] (thé) [ts] (tu) [t] (thé, tu, tisane) Le phonème est donc : Une unité sonore abstraite qui a une valeur distinctive dans un réseau d’opposition et qui peut corresponde concrètement à un phonème ou à plusieurs variantes.

Notion de base de la phonologie Les phonèmes de base et leurs variantes. -

Commutations et paires minimales

Pour distinguer les phonèmes d’une langue (sons de base, obligatoires) des simples variantes (régionales, sociostylisiques, temporelles), le phonologue peut exécuter quelques testes. Le test de la commutation : Lorsque l’on permute deux sons en français cela cause-t-il un changement de sens? (Pour cerner les oppositions pertinentes et identifier les phonèmes de base) Commutation : opération qui consiste à vérifier si la substitution de deux sons dans un même environnement sonore peut donner naissance à deux mots ou morphèmes distincts. 2 mots qui ne se distinguent que par la commutation de 2 sons forment une paire minimale.

Ex. [t] et [d]

En position initale En position intermédiaire En position finale Toujours des paires minimales.

Tout / doux Bateau / badaud Rite / ride

[t u] ≠ [d u] [bato] ≠ [bado] [Rit] ≠ [Rid]

Rue / rue PaRis / Paris Mourir / Mourir

[Ry] = [ry] [PaRi] = [Pari] [MuRir] = [Murir]

Ex. [R] et [r] En position initale En position intermédiaire En position finale

[R] et [r] ne sont pas des phonèmes distincts parce que leur substitution dans une chaîne donnée n’engendre aucun changement de sens. [t] et [d] sont des phonèmes distincts parce que leur substituions dans une chaîne donnée peut engendrer un changement de sens ( [tu] et [du] forment une paire minimale : Ils ne se distinguent que par un son. Les phonèmes et leurs variantes -

Les variantes sociolinguistiques ou libres a. La diphtongue b. Le [ɒ] c. Le [r] 1. Variation qui n’est pas généralisée dans une communauté linguistique donnée (certains l’emploient, d’autres pas) 2. Dépend essentiellement du profil des locuteurs eux-mêmes (âge, origine sociale ou géographique, rapport à la norme, etc.) ou de la situation de communication 3. N’est pas d’abord conditionnée par le système linguistique lui-même (caractéristiques personnelles) **Pas généraliser dans une communauté linguistique -

Les variantes contextuelles ou combinatoires

Elles dépendent des sons et des sons environnants (contexte phonétique et combinaison des sons) a. L’affrication : lundzi, petsit b. Les variantes relâchées [I], [Y], [U] (On ouvre le degré d’aperture de ces sons devant certains après d’autres sons (voir notes sur la description des sons) 1. Variation généralisée dans une communauté donnée 2. Dépend d’abord et avant tout du contexte phonétique (ex affrication avec le [d] et le [t] et devant le [i] et le [y]), de l’environnement phonétique. Exemples ; [œ] : Phonème [a] : Variante sociolinguistique : Ce n’est pas généraliser dans la communauté linguistique, ça dépend du profil du locuteur. [ɜ] : Phonème [ɒ] : Variation sociolinguistique : Ce n’est pas généraliser chez tous les locuteurs d’une même communauté linguistique.

RÉVISION Assimilation linguistique : (Paramètre du voisement) Lorsqu’on prononce un son sonore (corde vocale vibre) suivit d’une voyelle ou consonne sourde, un des deux sons va emprunter le trait de la consonne d’à côté (2 sonores ou 2 sourdes) (ex médecin, pêche verte, cheveux, cheval) La structure phonique des langues naturelles Chaque langue naturelle possède une structure sonore qui lui est propre. Il n’y a non seulement des sons qui sont utilisé, mais des variables des paramètres. (Par exemple, en Français les sons [y], [ø], [œ], [œ] sont utilisés et on utilise le paramètre de labialisation ce que plusieurs autres langues utilisent. Il s’agit de la même chose pour le paramètre de la nasalisation pour laquelle on a développé plusieurs voyelles car on est apte à faire ce paramètre…) *Possibilité articulatoire La caractérisation du système vocalique français : Des langues comme l’arabe, ou l’innu, n’ont que très peu de voyelles (autour de 3). Le latin comporte 6 voyelles, tandis que le français en comporte 16. Cela fait en sorte que ce ne sont pas tous les paramètres qui sont développés. En français, on a très peu de paramètre acoustique mis à profit contrairement à d’Autre langues qui utilisent souvent les paramètres ces paramètres. Possibilités acoustiques -

Selon la durée du son

Exemple : En latin (+bref) (+long) solum « sol » solum « seul » [o] [o :] - La hauteur du son (sa tonalité) Exemple : En chinois : 4 tons Ton neutre : ma (maman) Ton montant : ma (chanvre) Ton descendant puis montant : ma (cheval) Ton descendant : mà (injurier) Les règles relatives à l’association de phonèmes Les sont toujours en relation les uns avec les autres et s’influencent. Hiatus : Succession de deux voyelles 1. Le refus du hiatus (on tente de les éviter le plus souvent possible) →L’élision : La question VS l’éternelle question (et non la éternelle question)

→La coexistence de variante formelles masculines : Vieux (ou beau) monsieur / Vieil (ou bel) homme (on évite le hiatus même si vieil correspond plutôt au féminin) →Le développement de consonnes ou semi-consonnes « euphonique » ajout d’une consonne lorsque la terminaison d’un mot est sans consonne et que le mot le suivant commence par une voyelle. *Rôle phonologique pour éviter un hiatus Ex Normés : [t] fauta-t-il faire ça? où va-t-elle? [z] Parles-en, vas-y [l] si l’on disait Ex non normés : [t] ça va-t-être intéressant [l] ça l’a pas de bon sens Jugement de valeur neutre vs jugement de valeur négatif. 2. Les règles de syllabation

Il existe divers modèles d’associations de voyelles et de consonnes : →Des modèles à syllabe ouverte : Se terminant par une voyelle. →Des modèles à syllabe fermée : se terminant par une consonne (ex. as class, lasse) Un seul modèle universel : consonne-voyelle. Le modèle privilégié en français (langues romanes) : consonne-voyelle (syllabe ouverte) Le modèle privilégié en anglais (langues germaniques) : Voyelle-consonne (syllabe fermée) 3. Application « spontanée » de ces règles implicites On utilise de façon naturelle ces règles et on a pas besoin d’y penser -

Nous avons : [nu – avᴐ ] → [nu-za-vᴐ ]

Les phénomènes prosodiques Alors que les paramètres acoustiques vus jusqu’à présent touchent les sons et les mots, la prosodie touche les éléments plus vastes (phrases, syntagmes) -

Intonation : Modulation de hauteur qui affecte la phtase et en indique la modalité (affirmation, interrogation, exclamation)

Ex (avec « tu sors ») →Intonation finalement montante (Question : Tu sors?) →Intonation finale fortement montante (Exclamation : Tu sors!) →Intonation finale descendante (Affirmation : Après le cours tu sors) →Intonation fortement descendante (Ordre : Tu sors!) →Intonation montante-descendante (Affirmation Oui, je sors; interrogation avec élément grammatical interrogatif)

-

Accentuation : Procédé de mise ne relief d’une syllabe dans un mot ou dans un groupe de mots, par l’ajout d’un accent. a. Accent démarcatif : Sert à segmenter le flot sonore pour aider au décodage. En anglais (premier mot plein du groupe nominale ou verbale): The COFfe is HOT The BIRD sar SINGing En français (l’accent est toujours à la fin) CaFÉ Mon caFÉ Mon café au LAIT Mon café au lait de CHÈVRe Je mets du lait de chèvre dans mon caFÉ b. Accent distinctif : sert à distinguer des mots (absent complètement du français) En latin Amo « j’aime » aMO « J’ai aimé » En espagnol hAblo « je parle » hablO « il a parlé » En anglais (an) INcrease VS (to) inCREASe (a) REcord VS (to) reCORD c. L’accent expressif ou d’instance : Sert, dans toutes les langues, à exprimer la subjectivité du locuteur à mettre une information pertinente en relief (3e fonction, ne relevant pas du code lui-même) Ex : C’est TERrible comme i’fait fret! J’AI prêté ton livre à Josée hier (C’est moi qui lui ai prêté) J’ai prêté TON livre à Josée hier (C’est ton livre que j’ai prêté) J’ai prêté ton livre à JOSÉE hier (C’est Josée qui a ton livre) J’ai prêté ton livre à Josée HIER (Je lui ai prêté hier)...


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