Préparation commentaire poème 34 - La poésie du XVIe siècle PDF

Title Préparation commentaire poème 34 - La poésie du XVIe siècle
Course Littérature du XVIème siècle
Institution Université de Lille
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UE 2 - Le poète amoureux Commentaire composé du poème 34 de Philippe Desportes

Celui que l'Amour range à son commandement Change de jour en jour de façon différente. Hélas ! j'en ai bien fait mainte preuve apparente, Ayant été par lui changé diversement.

Je me suis vu muer, pour le commencement, En cerf qui porte au flanc une flèche sanglante, Depuis je devins cygne, et d'une voix dolente Je présageais ma mort, me plaignant doucement.

Après je devins fleur, languissante et penchée, Puis je fus fait fontaine aussi soudain séchée, Epuisant par mes yeux toute l'eau que j'avais.

Or je suis salamandre et vis dedans la flamme, Mais j'espère bientôt me voir changer en voix, Pour dire incessamment les beautés de Madame.

Philippe Desportes était un poète baroque français du XVIe siècle, célèbre pour la simplicité de ses vers néanmoins puissants. L’idée revendiquée par le poète au travers de la pratique de son art

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de prédilection était la conciliation entre cette facilité de premier abord qui dissimulait en réalité une complexité dans la richesse de ses références et de ses influences. Dans le poème XXXIV de son recueil Les Amours de Dianes, publié en 1573, le poète érige une définition poétique des effets que peuvent produire l’amour chez celui qui l’éprouve. Pour ce faire il témoigne de sa propre expérience amoureuse envers Diane, figure emblématique de sa passion dans le recueil, pour finalement en faire une vérité générale. Le poème est classique dans sa forme strictement codifiée : il s’agit d’un sonnet pétrarquiste, composé de deux quatrains et de deux tercets, dont les vers sont écrits en rimes embrassées. Rappelons que le fait de chanter son amour et sa dévotion absolue pour une femme était pratique courante chez les poètes du XVIe siècle, comme nous avons pu le voir notamment chez Ronsard avec ses nombreux poèmes pour Cassandre. Néanmoins, ce poème XXXIV procède à la mise en place d’une tension à plusieurs échelles, à la fois dans la forme et dans le fond, car l’Amour y est présenté comme une puissance supérieure et dominante. Celui-ci entraîne inévitablement un effet puissant, conciliant souffrance et joie inaltérable, de même que le poème réunit une métrique et des références classiques pour produire toutefois le rendu d’une expérience paradoxale définie par le tiraillement entre des références et des sentiments contradictoires. Par conséquent, nous pouvons nous demander dans quelles mesures nous pouvons considérer que la rigueur de ce poème classique se place au service d’une tension plurielle. Ainsi nous observerons dans une première partie ce sonnet comme un poème place sous l’autorité de l’amour et qui subit son influence. Dans une seconde partie nous nous pencherons sur l’inscription de ce poème dans un cadre spatio-temporel pluriel mais omniprésent. Pour finir nous achèverons notre étude en considérant ce sonnet comme un poème éminemment humaniste.

Comme nous l’avons évoqué dans notre introduction, la figure de l’amour est présentée dans ce poème comme une entité puissante, qui semble exercer une domination sur le poète telle que nous la percevons directement au coeur de son poème. L’amour apparaît tout d’abord comme une figure d’autorité qui exerce une influence sur la personne amoureuse et de laquelle elle ne peut se défaire elle-même. Cela se ressent dans le fait que le mot « amour »(vers 1) soit le premier à être écrit avec une majuscule : le poète a recours a la figure de l’antonomase car il personnifie le nom commun amour. Le fait que cette figure apparaisse dès le premier vers du poème établit une base induite implicitement, à savoir que l’amour est à considérer - dans la présentation que nous en fait Desportes - comme une entité à part entière, disposant d’une certaine autonomie à l’égard du poète et de son poème. Bien que par la suite ce terme n’apparaisse plus directement, il est cependant

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omniprésent dans tout le reste du poème : il n’a pas besoin d’être répété pour marquer sa présence, rendue évidente par la description que nous dresse le poète de son état, en totale dépendance à la volonté divine de l’amour. Nous pouvons effectivement parler ici de figure divine, car l’amour est considéré dans le poème comme une divinité allégorique, équivalente au dieu grec Eros. C’est en somme comme si Amour s’accaparait tout le reste du poème et le plaçait son son joug, aux dépends du poète qui subit malgré lui cette influence. Il est d’ailleurs question, toujours au vers un, de son « commandement » : la conduite du poète dont résulte son emprise apparaît ainsi comme une soumission. Cette figure dominatrice de l’amour entraîne pour celui qui en est en quelque sorte la victime, à savoir ici le poète, une expérience inévitablement douloureuse. Cela se perçoit au vers trois au travers du « hélas ! » lyrique et élégiaque de la complainte, accentué par sa forme exclamative. L’amour est présenté dans le poème comme un enchaînement d’épisodes de souffrance. Le poète a pour ce faire recours au champ lexical de la souffrance, avec la « flèche sanglante »(vers 6) et la « mort »(vers 8). Cependant, de nombreuses références à la souffrance sont induites par de nombreuses références antiques, chacune victimes de tortures punitives que nous expliciterons par la suite. L’emploi de ces références antiques a pour dessein de traiter de réalités concrètes, et cela n’a pour effet que de les rendre plus poétiques pour le lecteur : lorsque le poète indique au vers 11 « épuisant par mes yeux toute l’eau que j’avais » il indique implicitement qu’il a beaucoup pleuré par amour. L’amant tourmenté est présenté comme un serf (un esclave, en l’occurence ici à l’amour), dans le même temps qu’il est un « cerf »(vers 6), à savoir ici l’animal, sujet de Diane et soumis à elle (en référence au mythe d’Actéon). Cette assimilation induite par les deux homonymes serf et cerf permet d’illustrer l’amour dans son emprise sur le poète, et par la référence antique à laquelle elle fait référence permet d’inscrire le poème dans une tradition littéraire qui s’appuie sur un héritage antique, considéré comme exemple de conception de la vérité absolue pour les poètes humanistes. La servitude et le service de l’amant sont des topoï de la lyrique amoureuse au XVIe siècle, ce qui nous permet de confirmer que dans son sonnet Desportes emprunte l’héritage classique de son époque. L’amour, au delà d’apparaître dans le sonnet XXXIV comme une figure autoritaire et une expérience douloureuse, est également caractérisée par le changement qu’elle entraîne. L’expérience de l’amour s’accompagne en effet d’une rupture : il y a un avant et un après l’amour, qui apparaissent nettement dans le poème. Les verbes « change »(vers 2), « changé »(vers 4) et « muer »(vers 5) interviennent naturellement dans cet explicitation du changement. Pour traduire

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cette évolution, cette modification de l’état de pensée du poète, celui-ci requiert à de nombreuses références à des mythes antiques traitant de métamorphoses, qui apparaissent ici comme des métaphores du changement. Il les empreinte aux Métamorphoses d’Ovide, écrites au Ier siècle. Dès le vers 6, comme nous l’avons évoqué précédemment, le « cerf » renvoie au mythe d’Actéon et Diane. Ensuite, au vers 7 le « cygne » renvoie au mythe de Cygnus, puis au vers 9 la « fleur » peut renvoyer dans le même temps aux mythes respectifs de Narcisse ou d’Adonis, et au vers 10 et 11 la « fontaine » réfère à Aréthuse. Enfin au vers 13 la « voix » peut renvoyer au mythe d’Echo. L’ensemble de ces personnages mythologiques sont célèbres pour avoir subi des métamorphoses physiques, en conséquences à l’amour qu’ils éprouvaient, sous différentes formes possibles, en tant que le fruit d’une punition. Dans la mesure où le XVIe siècle baignait dans un contexte particulièrement teinté par la pensée humaniste, caractérisée par son retour aux sources antiques, ces références apparaissent ici comme des figures d’autorité, des références incontestable par leur pérennité à travers le temps et leur ancrage dans l’époque antique. Le changement entrainé par l’amour est doublé d’un aspect moral, que nous pouvons relever dans l’évolution de la perception du poète quant à sa conception de l’amour. Le premier changement mentionné par Desportes dans son poème est en effet subi par lui (« je me suis vu muer », vers 5), puis il devient volontaire de sa part (« j’espère bientôt me voir changer », vers 13). Nous pouvons donc remarquer que, de même que le poète part d’une vérité générale sur les effets de l’amour au début de son poème pour tendre vers sa propre expérience, il s’approprie dans le même temps l’amour et ses effets, et cela se traduit par une appropriation directe de son propre poème.

Dans son poète, dont il est pourtant l’auteur et donc le décideur absolu, Philippe Desportes fait apparaître l’amour comme la puissance dominatrice absolue à laquelle il est lui-même contraint de se soumettre. Cette soumission, comme nous l’avons observé, se perçoit à de nombreuses échelles au coeur de son poème. Néanmoins, et d’une manière plus subtile, ce poème est placé sous une seconde influence, à savoir celle du temps.

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Le sonnet XXXIV s’inscrit dans un cadre spatio-temporel pluriel mais omniprésent. Il connaît tout d’abord une portée intemporelle, avec un passage de temps du passé au temps du présent, comme nous pouvons le remarquer par exemple aux vers 8 « je présageais » et 10 « je

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fus », puis au vers 12 « j’espère ». Ceci renforce l’idée d’évolution revendiquée par le poète, mais confère également au poème un aspect cyclique : le passé devient ensuite le présent puis laisse la porte ouverte à un éternel recommencement que nous percevons grâce à l’adverbe « incessamment »(vers 14). De plus, les références antiques que nous avons explicitées consistent finalement en une transposition de phénomènes anciens et passés directement dans l’époque contemporaine du poète, ce qui souligne leur aspect éternel. L’écoulement du temps est également sensible, et il est rendu perceptible au lecteur par le complément circonstanciel à la fois de temps et de manière « de jour en jour »(vers 2). Desportes parvient donc, dans la forme restreinte du sonnet, à rendre palpable un écoulement du temps qui vient renforcer l’idée de l’amour comme une épreuve éprouvante de par sa durée. L’expérience de l’amour est donc une expérience inachevée : cette fin du poème en suspend induit d’autres changements futurs possibles et rendent impossible toute rime entre la fin de la définition de l’expérience amoureuse dans sa totalité et la fin du poème car l’expérience donc celui-ci traite n’est pas terminée : elle est éternelle. Le sonnet oscille cependant entre une intemporalité et un écoulement sensible du temps. L’amour est une expérience complète et absolue : elle englobe tout, aussi bien la forme physique du poète que sa production artistique, et ne lui laisse aucun répit. C’est en effet cette même puissance qui régit l’intégralité du poème du début à la fin, mais bien qu’elle tende vers une prise de recul par rapport au temps de par sa portée éternelle, elle se perçoit concrètement dans le quotidien du poète, et se ressent par lui chaque jour. L’enchaînement des mutations dont est victime le poète est rapide; Ces changements sont rendus par la forme même du poème : les changements se font parfois d’un vers sur l’autre, et de vers en vers le poème se transforme. En effet le poète est un « cerf » au vers 6 et un « cygne » au vers 7, de même qu’il est une « fleur » au vers 9 et une « fontaine » au vers 10 ». L’intemporalité induit la mise en avant d’un seul et même processus qui connait une répétition définitive, or les conjonctions de coordination présentes dans le poème, telles que « or »(vers 12) et « mais »(vers 13) renvoient à des revirements inattendus de la part du poète, qui se placent dans l’alignement de cet état de soumission du poète quant aux volontés de l’amour mais rendent compte également d’une expérience vécue au jour le jour par le poète et de l’état de surprise présupposé par le vécu du présent qu’a connu le poète. Nous avons donc une alternance ambivalente entre la rapidité des mutations subies par le poète et des événements qui durent dans le temps dans leur principe général. Le poème est définissable par son rapport au temps car il pourrait être défini en tant qu’une chronologie de l’expérience amoureuse. Chaque vers correspond à une étape qu’a connu le poète

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dans les multiples revirements de ses états successifs. Dans son sonnet XXXIV, Desportes nous raconte une histoire à suivre dans l’ordre, avec un début, un enchaînement d’évolutions et de leurs conséquences, puis une fin ouverte sur le champ des possibles. Nous pouvons relever cela grâce aux nombreux adverbes de temps qui ponctuent le poème, présents justement pour induire une durée ou une chronologie : « depuis »(vers 7), « après »(vers 9), « puis »(vers 10). Le poème a une certaine portée autobiographique de par le rapport au présent - sensible et hasardeux - qu’il présuppose. La présence de l’adverbe de temps « bientôt » au vers 12 laisse entendre que l’expérience amoureuse que le poète définit présentement dans son poème n’est pas terminée, de même que sa vie poursuit son cours. Dans la description que fait le poète de son état actuel, à l’instant ou il écrit le poème, il se décrit comme une « salamandre »(vers 13). Nous pouvons ressentir ce changement de temps avec le passage au présent que laisse apparaître le dernier tercet du sonnet : « je suis »(vers 13). La métaphore de la salamandre est reliée au vers 13 au « feu ». S’agissant d’un animal réputé depuis l’antiquité pour sa résistance au feu, le poète indique par ce biais qu’il est capable de surmonter toutes les épreuves et qu’il s’y plaît même d’une certaine manière car elles font de lui ce qu’il est aujourd’hui. La relation induite entre le feu et la flamme de l’amour laisse entendre que c’est justement l’amour que ressent le poète qui le définit et qui lui donne son inspiration. Bien que cette référence au feu puisse donc aller dans le sens d’une conception de la flamme de l’éternité, elle renvoie toutefois à l’idée d’une flamme intense et violente, qui vit avec intensité chaque instant présent.

Le poème est inévitablement relié à l’époque à laquelle il a été écrite car il est influencé par elle, mais par les nombreuses références antiques et la multitude d’approches qu’a le poète vis à vis du temps, nous pouvons tout aussi bien le considérer en tant qu’un poème intemporel que comme un poème profondément ancré dans l’instant présent. Le rapport au temps que se faisaient les poètes du XVIe siècle tels que Philippe Desportes allait de pair avec une conception humaniste du monde, dans lequel baigne donc éminemment le sonnet XXXIV.

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Prenant naissance au XVIe siècle, l’oeuvre poétique de Philippe Desportes est largement influencé par le mouvement littéraire, artistique et philosophique de l’humanisme. Celui-ci se définit tout d’abord par un retour aux sources antiques, et nous pouvons noter que le sonnet XXXIV

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y fait de nombreuses références. Cependant, et pour confirmer cette influence humaniste du poète, les références ne sont pas simplement citées : elles font lieu d’une réelle appropriation de la part du poète. En effet, Desportes reprend de nombreuses légendes mythologiques, mais simplement en y faisant une allusion brève et rapide : chacune d’entre elle ne tient que sur un vers généralement, deux tout au plus. Il n’explicite pas les mythes auxquels il fait référence, et établit donc comme socle de son poème une connivence avec un lecteur instruit, qui connaît les même références que lui et à qui il n’a donc pas besoin de les expliciter davantage. Les références mythologiques auxquelles Desportes fait référence sont simplifiées et allégées. Le plus notable est l’effacement des noms mythiques de cette série de métamorphoses : c’est en quelque sorte comme si la mythologique à laquelle se réfère Desportes n’ose pas dire ses noms, elle donne lieu à une séparation du jeu des mutations et de son contexte légendaire et mythologique. Par ailleurs, le poète s’approprie pleinement ces mutations mythologiques. Il définit sa relation de dépendance à Diane par une quasi assimilation au personnage mythologique d’Actéon. Diane, bien qu’elle ne soit nullement mentionnée dans le poème, est une déesse puissante, et Actéon est celui qui ne la mérite pas, il est à sa merci. Cependant dans ce poème ce n’est pas directement Diane qui soumet le poète à sa volonté, mais bien la puissance divine et personnifiée de l’Amour. Il est ici considéré, comme dans la tradition antique, comme une divinité primordiale. Cette conception néoplatonicienne de l’amour de la part des poètes humanistes est donc largement présente dans ce sonnet. Au delà des références antiques sur lesquelles s’appuie Desportes pour bâtir son poème, nous pouvons le rattacher au mouvement humaniste pour sa portée didactique. Le poète se place ici en précepteur de son lecteur. Il procède à une narration à la première personne du singulier : le poète s’exprime par le « je », il fait part de ses faiblesses à son lecteur et lui fait don de son expérience personnelle. La structure même du poème va dans le sens d’une leçon, d’un enseignement adressé au lecteur. Au début, c’est à dire dans les deux premiers vers de son sonnet, Desportes procède à l’énonciation d’une vérité générale sur les effets de l’amour, sorte de vérité irréfutable affirmée dès le départ pour servir d’ancrage au reste du poème. Ensuite, le poète apporte la preuve de son affirmation par l’explicitation de sa propre expérience. Egalement, nous pouvons noter que toutes les images employées par le poète sont des références à des personnages mythologiques qui symbolisent tous la dépossession de la parole articulée humaine : le poète se fait alors ici porte parole des amoureux de toutes époques. Enfin, lors de la première apparition du verbe changer (« change »,vers 2), celui-ci est conjugué à la troisième personne du singulier et traite de cas généraux sur les individus amoureux : il n’est pas directement lié au poète. La notion de

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changement et de métamorphose lui est donc au départ extérieure, mais devient progressivement sienne, avec « changé »(vers 4), puis grâce à la forme du verbe « muer » qui apparaît au vers 5 dans sa forme infinitive. Le poète marque un rattachement direct de cette mutation à lui-même. Desportes part donc d’une vérité générale pour aller progressivement vers sa propre expérience : cela a pour effet subtil une prétention de la part du poète à se fondre dans la masse des amoureux en revendiquant son appartenance à ce groupe par le biais de son poème, mais ne consiste en réalité qu’à donner à son expérience de l’amour, retranscrite en langage poétique, une valeur universelle et une portée didactique. Comme nous l’avons observé précédemment, Diane est dans ce poème un prétexte pour chanter l’amour : il s’agit là d’un procédé classique pour les poèmes humanistes. Rappelons également que Diane est sans doute un personnage de fiction poétique, qui s’inspire de plusieurs dames différentes de la cour. Sa véritable identité ou la particularité de sa relation au poète importe finalement peu. Sa présence dans le poème laisse donc place à la naissance d’un paradoxe : il s’agit d’un personnage omniprésent, supposément chantée par le poète car fruit de son amour, mais qui en est en réalité totalement absente. L’hommage à la femme aimé par le biais de la poésie apparaît au poète comme un devoir à réaliser coute que coute. C’est notamment ce qu’il indique au vers 14 : « Pour dire incessamment les beautés de Madame ». Le paradoxe est volontaire de la part de Desportes : c’est l’amour qui apparaît au premier vers par la figure de l’antonomase, et c’est le terme de « Madame » qui apparaît pour clore le poème. Il s’agit là presque d’un rappel nécessaire pour indiquer que si amour il y a, il est amour de quelqu’un, et en l’occurence ici de Diane, dont nous devinons aisément l’identité par cette suggestion et par le titre...


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