Psychomotricite - Définition de la psychomotricité infantile M.ACHOUR PDF

Title Psychomotricite - Définition de la psychomotricité infantile M.ACHOUR
Course Psychologie du développement et de l’involution – niveau
Institution Université Catholique de Lille
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Définition de la psychomotricité infantile
M.ACHOUR...


Description

Le Développement Psychomoteur

On parle de mouvement psychomoteur dès qu’il dépasse l’acte réflexe. C’est le fruit d’un désir, d’une émotion, d’une volonté. Dupré (XIXème siècle) a mis en relation le développement moteur et le développement psychique. La psychomotricité est donc un concept complexe avec deux aspects : 1. Mécanique (ou moteur) 2. Mental (ou psychique)

-

Développement psychique Activité cérébrale Vie affective

-

Vie mentale

-

Niveau intellectuel

-

Compétences relationnelles

Développement moteur Etat du corps : - Tonus - Posture -

Mouvements

-

Evolution dans le temps et l’espace

= Influe sur

Le terme « psychomotricité » désigne plusieurs choses : -

Profession (récente)

-

Science : étude du développement global de l’enfant

-

Ensemble de pratiques :



stimulations motrices (occasions qui se présentent à l’enfant et qui le font grandir sur le plan psychique et moteur)



techniques de rééducation (rééducation du corps dans les dimension psychique et motrice dès qu’il y a un trouble psychomoteur) Chez le nourrisson : trouble de l’attachement mère-enfant (= clé du développement psychomoteur) Chez l’enfant /adolescent : trouble comportemental, d’apprentissage, relationnel Chez l’adulte : dysharmonie du corps et de l’esprit (stress, anxiété…) Chez la personne âgée : maintient de l’autonomie, du bien-être, de l’estime de soi.

   

Les Facteurs Instrumentaux (instruments pour le développement de la motricité) I.

LE SCHEMA CORPOREL

Conscience, connaissance que l’enfant a de son propre corps (en repos comme en mouvement) Il est le résultat de l’intégration psychique de ses expériences sensorimotrices. Les représentations sensorielles peuvent être tactiles, visuelles, auditives,

kinesthésiques, proprioceptives (ressenties). Elles permettent à l’enfant de mieux se connaître. Elaboration du schéma corporel : 

Chez le nourrisson : SC 0 Stade de la FUSION : le bébé n’a conscience ni de lui ni de l’extérieur.



Entre 1 et 6 mois : DIFFERENCIATION (entre lui-même et le monde extérieur) La différenciation Lui/Hors Lui commence quand il prend conscience que sa mère est une entité différente de lui-même.



Entre 6 et 18 mois : STADE DU MIROIR Développement de la représentation visuelle du corps.

Au début il voit quelqu'un d’autre, puis il commence à comprendre que c’est lui-même. A cet âge le bébé imite et agit sur son milieu. 

Vers 2 ans – 2 ½ ans : 1ère INTEGRATION CORPORELLE Prise de conscience globale et limitée entre son corps et le monde extérieur. L’enfant apprend les limites grâce aux expériences sensorimotrices : il faut le laisser essayer, expérimenter son environnement.

Vers 4-5 ans : REPRESENTATION SEGMENTAIRE (ébauche du SC) L’enfant a conscience qu’il est un tout différent des autres, avec un début de conscience des différentes parties de son corps sur deux axes : proximo-distal (tronc jusqu’aux doigts) céphalo-caudal (tête jusqu’au membres)



-

!!! Il est encore incapable de nommer les différentes parties avec précision 

-

6 ans : 2ème INTEGRATION CORPORELLE

SC élaboré => Projection du corps sur le monde extérieur, observable grâce à : La reconnaissance précise des différentes parties du corps Le dessin du Bonhomme :  3-4 ans : bonhomme têtard (tête et jambes)  4-5 ans : apparition de détails (ventre, nombril, doigts, sourcils, oreilles, bras ouverts)  5-6 ans : contours plus précis et doubles, avec plus de détails (cheveux, cou, nez, 5 doigts)  7 ans : encore plus élaboré  8 ans : tous les détails sont présents (vêtements, bijoux …) + créativité (costumes…)

II.

LA DOMINANCE LATERALE

Prédominance fonctionnelle des organes doubles (yeux, oreilles, mains, jambes) lors d’actions spontanées ou dirigées. = préférence pour un côté.

Elle n’apparaît pas avant 3 ans. Elle doit être installée vers 6-7 ans, c'est-à-dire à l’entrée au CP. Il ne faut pas précipiter l’enfant dans son processus de latéralisation, au risque de la perturber (ex : droitiers contrariés). On désigne par « latéralisation » le processus qui organise l’asymétrie qui entraîne le choix d’un côté plutôt que de l’autre. On distingue plusieurs latéralités : -

Homogène : tous les organes doubles sont latéralisés du même côté.

-

Croisée : pas tous du même côté (ex : main droite et pied gauche)

Il est préférable que l’œil et la main soient du même côté pour une meilleure coordination oculomotrice. - Ambidextre : pas de préférence pour un côté.

Pourquoi une préférence d’un côté ? La dominance latérale correspond à une dominance hémisphérique : Chez la plupart des gens, l’hémisphère cérébral gauche est plus gros que le droit. Cette asymétrie hémisphérique est moins marquée chez les gauchers. La latéralité a une implication : -

Neurologique : asymétrie hémisphérique

-

Génétique : il existe des familles de gauchers

-

Sociologique : les expériences quotidiennes de l’enfant vont l’amener à préférer un côté. Souvent on influence inconsciemment le choix de l’enfant par les activités qu’on lui propose. Dans notre société, on a tendance à préférer le côté droit.  En logopédie, on place toujours les objets AU MILIEU pour ne pas influencer l’enfant.

Comment explorer la latéralité ?

Par des exercices pour chaque organe double : -

MAINS : lui mettre les mains à plat sur la table et demander d’en mettre une devant.

-

YEUX : le faire regarder dans un tube ou un trou

-

PIEDS : le faire tirer dans un ballon

Incidence de la latéralité sur les autres facteurs : -

Facteur spatial : connaître sa droite et sa gauche pour apprendre à se situer

- Graphisme : coordination oculomotrice pour apprendre à écrire (les gauchers peuvent avoir plus de difficulté à cause du sens de l’écriture)

III. LA MOTRICITE Capacité à déplacer son corps globalement ou partiellement. Elle permet : -

La rencontre et l’adaptation au milieu extérieur

-

L’autonomie de la personne

-

L’évolution progressive sur 3 axes : locomotion, préhension, communication

Les réflexes typiques primitifs : La motricité est innée : à la naissance, des réflexes sont présents chez le bébé. Ils témoignent d’un bon fonctionnement du système nerveux, c’est pourquoi on les teste à la naissance. -

Succion

-

Grasping reflex

-

Réflexe de Moro

-

Marche automatique

-

Réflexe oculaire (orientation des yeux vers la lumière)



Certains disparaissent vers 3 mois, d’autres se développement en mouvements volontaires. Les secteurs d’activité : Ce sont 4 critères qui donnent un aperçu de la motricité de l’enfant : Ils évoluent d’une motricité primaire à une motricité volontaire. 1) LE TONUS C’est l’énergie consomme un muscle : -

Tonus minimum, tonus de fond, quand on dort (il y a toujours un minimum de tonus).

-

Tonus postural, qui permet de se maintenir dans une position, sans effort conscient (ajustement à la pesanteur et maintien de l’équilibre).

-

Tonus d’action, qui permet de faire des mouvements volontaires, il assure une qualité de contraction.

 Trop = hypertonie  Pas assez = hypotonie Le tonus est fortement lié aux émotions (manifestation tonico-émotionnelle)

Ex : rires nerveux, mouvements parasites …

2) LA LOCOMOTION C’est la possibilité de se déplacer dans l’espace. -

Naissance : marche automatique

-

5-7 mois : passage de la position dorsale à la position ventrale

-

8 mois : passage de la position allongée à la position assise

-

10-15 mois : passage de la position assise à la position debout

-

déplacement de proche en proche (en se tenant aux meubles) montée des escaliers à 4 pattes 21 mois : montée des escaliers debout avec un point d’attache 30 mois : descente des escaliers seul

La propreté apparaît souvent en même temps que la monté des escaliers 1 pied/marche, c’est un signe de maturation nerveuse.

3) LA PREHENSION Capacité à saisir un objet avec la main. Elle demande une bonne coordination oculomotrice et une maturité neurologique. -

Naissance : réflexe (prise palmaire)

-

5-6 mois : attrape à 2 mains (1ers signes de coordination des 2 mains)

-

8 mois : pouce en opposition à la paume (geste de la pince)

-

12 mois : 1ers encastrements (blocs, puzzles, …)

-

14-15 mois : essaie d’attraper la cuillère pour manger

défait les choses (vide les armoires, enlève ses chaussures, déshabille les poupées, …) - 3-3 ans ½ : s’habille et se déshabille seul

4) LE GRAPHISME Le dessin et l’écriture sont les reflets du niveau de développement moteur de l’enfant. Le graphisme et souvent l’objet de rééducation logopédique. L’écriture devient harmonieuse seulement vers 10 ans. Il dépend de :  Facteurs moteurs : -

Contrôle postural : *2 pieds à plat au sol *Feuille à 10 cm à droite ou à gauche, inclinée *2 bras sur la table, une main tient le stylo, l’autre tient la feuille *Avant 10 ans, besoin de l’appui du buste sur la table.

-

Développement de la force : *Epaule soutient le poids du bras *Coude assure la mobilité sur le plan proximo-distal *Poignet en ½ pronation (45°) *Doigts en pince (pouce et majeur tiennent le crayon, l’index le guide)

-

-

Coordination du bras : Toutes les parties du bras doivent être coordonnées (plusieurs mouvements en même temps) Coordination oculo-manuelle : L’œil guide la main.

 Facteurs instrumentaux : -

-

-

-

Schéma corporel : Conscience des parties du bras afin de les coordonner Latéralité : Pour un geste optimal Organisation spatio-temporelle : *SPATIO : d’abord globalement, puis évolution vers un espace plus réduit jusqu’aux petits rails sur la feuille. *TEMPORELLE : respect de la succession des lettres Facteurs cognitifs : Il faut un niveau d’intelligence minimum pour l’accès à la symbolisation, car l’écriture et un langage codé, il faut l’accès à l’abstraction. Affectivité : Le graphisme est une forme de communication, il faut être dans un état mental qui permet la communication. Ex : le dessin fait pour Papa/Maman

IV.

L’ORGANISATION SPATIALE

L’espace = Monde composé d’éléments (humains, animaux, objets). Chacun d’eux peut être identifié par un ensemble de caractéristiques. Ces éléments sont : -

côté, …) Situés les uns par rapports aux autres (loin, devant, à Les relations spatiales Séparés par des limites (joints) ou par des vides (dis



L’Orientation spatiale :

Capacité à orienter : -

Son corps

-

1 objet dans une position ou direction donnée



La Structuration spatiale :

Capacité à agencer et intégrer les éléments les uns par rapport aux autres. -

Tenir compte des relations spatiales

-

Savoir faire des gestes dans une direction par rapport à un autre élément

-

Maîtriser les notions spatiales



Les Notions spatiales :

Vocabulaire utilisé pour décrire l’espace (loin, dans, sur, à droite, …) EVOLUTION DE L’ORGANISATION SPATIALE 1) L’espace subi : 0-4 mois Le nouveau-né est porté, posé, déplacé contre sa volonté. Il subit les déplacements que lui impose son entourage. Il vit les expériences sensorielles que son environnement lui impose. Il n’intègre pas les différentes sensations les unes par rapport aux autres.

2) L’espace perçu et vécu : 4 mois à 8 ans La motricité se développe => son espace sensoriel s’élargit. Il intègre les sensations les unes par rapport aux autres. Il découvre le monde grâce aux expériences sensorimotrices : il agit sur les objets, il ne subit plus. -

4-9 mois : préhension des objets 9 mois : permanence de l’objet (l’objet continu d’exister en dehors de sa perception)

-

12 mois : Grand intérêt pour les objets et les relations entre eux. Commence à mettre des mots sur ce qu’il fait

Expériences font prendre conscience à l’enfant des caractéristiques des éléments de l’espace. Opérations de classification et sériation = prémices de l’acquisition du nombre et des activités de numération. -

Avant 7 ans : phase d’égocentrisme : l’enfant ne tient compte que de son point de vue, ses connaissances spatiales sont centrées sur lui. 7-8 ans : Décentration, capacité à imaginer le point de vue de l’autre.

3) L’espace représentatif, ou intellectuel : L’enfant est capable de se décentrer, de localiser un objet n’appartenant pas à son champ visuel et de se le représenter mentalement.

V.

L’ORGANISATION TEMPORELLE

Organisation qui permet à l’individu d’inscrire ses actes, sa vie, son histoire dans un mouvement continu et linéaire. Elle est fortement liée à l’organisation spatiale, d’ailleurs, on parle plus souvent d’organisation spatio-temporelle. 

L’Ordre

C’est la succession d’évènements, la continuité linéaire du temps. L’enfant a besoin de repères (régularité de la vie) pour comprendre la chronologie. 

La Durée

C’est le temps qui s’écoule entre le début et la fin d’une action. Elle fait apparaître la notion de limites. La durée s’apprend avec des éléments concrets, ex : dans 5 dodos, le temps d’une

chanson … 

L’Intervalle

Organisation temporelle

C’est le temps qui s’écoule entre la fin d’une action et le début d’une autre. C’est la prise de conscience de la notion d’attente, de pause (qu’il y a des moments pour ne rien faire). 

L’Irréversibilité

Compréhension de l’impossibilité de retour en arrière, de recommencer une action. C’est la prise de conscience qu’il faut se projeter dans le futur, ce qui permet la compréhension de la notion d’âge. 

La Vitesse

C’est le temps nécessaire pour parcourir un espace ou réaliser une action. L’enfant doit l’expérimenter en jouant, ex : faire la course. 

La Périodicité

Conscience que les évènements reviennent régulièrement, de manière cyclique. Ils constituent des repères pour l’enfant dans le temps. -

Evènements naturels : Saisons, jour/nuit

-

Evènements culturels : Noël, anniversaires, dimanche …

Elle est permise par la prise de conscience du rythme. 

Le Rythme

C’est la 1ère composante temporelle expérimentée par l’enfant (rythme cardiaque de la mère pendant la grossesse). Il structure l’enfant, le rassure et le calme (Comme quand on berce un bébé, ou les balancements chez l’enfant autiste). La vie impose des rythmes : -

Sommeil/veillée

-

Jour/nuit

-

Temps d’alimentation, de la toilette, …

EVOLUTION DE L’ORGANISATION TEMPORELLE : 1) Temps vécu/subjectif : 0-2 ans

Perception du temps liée au rythme imposé par l’entourage. Ce sont les expériences sensorimotrices qui vont permettre à l’enfant d’expérimenter le temps (ex : temps qu’il faut pour aller chercher la tétine).

2) Temps objectif : 2 à 7 ans Représentation du temps grâce au langage : toutes les façons de se représenter le déroulement temporel (mots, pictogrammes…) Ex : le calendrier en tissu -

2 ans : maîtrise de « bientôt » 3 ans : distinction présent/futur

-

4 ans : distinction matin/soir et jour/nuit

-

5-6 ans : intégration des saisons (sans savoir les nommer forcément)

-

7 ans : capacité à jouer avec les jours de la semaine et apprentissage de l’heure.

Facteurs d’apprentissage de l’orientation temporelle : -

L’orientation spatiale :

Il faut des repères spatiaux pour se représenter mentalement le temps

(ex : l’axe chronologique, l’heure sur la montre…)

-

La mémoire :

Pour envisager le présent, il faut se souvenir du passé.

-

Les apprentissages explicites (maison + école) :

Il faut expliquer le temps à l’enfant (ex : lire le calendrier, observer les saisons…)

-

Le développement cognitif :

Il faut un bagage cognitif (intelligence minimum) pour avoir une capacité de déduction :  Capacité de jugement  Capacité de symbolisation

-

Le vécu :

L’enfant doit vivre le temps. C’est pourquoi il faut une régularité dans la vie de l’enfant pour qu’il se construise des repères. VI. LE LANGAGE Outil, instrument pour communiquer notre pensée (à l’oral, à l’écrit, par des pictogrammes ou des gestes). Il comprend le versant expression et le versant compréhension. Le langage est le facteur instrumental qui accompagne tous les autres facteurs. Conditions à l’émergence du langage : -

Fonctionnement des organes auditifs

-

Fonctionnement des organes phonateurs (et coordination)

-

Bon dispositif cérébral (langage géré par l’Hémisphère gauche)

-

Affectivité : le langage communique les émotions.

-

Bain linguistique : l’enfant doit entendre les sons de sa langue pour pouvoir les reproduire.

La programmation du cerveau au langage se fait au cours de la 1ère année (après c’est impossible, ex : enfants-loups à qui on ne peut pas apprendre à parler).

La dysphasie : pathologie qui touche le langage (langage rudimentaire voire absent). Toutes les conditions ci-dessus sont là mais pourtant il ne se développe pas => Origine encore méconnue. EVOLUTION DU LANGAGE : étapes clés 

Naissance : dialogue tonique qui passe par le corps Cris et pleurs encore indifférenciés (jusque 2 mois)



8-10 semaines : gazouillis, débuts de vocalise : le bébé explore les possibilités de son appareil phonatoire : il est capable d’émettre tous les sons, même ceux n’appartenant pas à sa langue mat.



4-6 mois : Feed-back de l’adulte : les gazouillis diminuent et le champ phonatoire se réduit  C’est le babillage marginal (sélection des sons de sa langue)



6-9 mois : Babillage canonique : *Répétition de syllabes *feed-back de la mère (notamment quand il dit [mama] ou [papa] qui sont les sons les plus faciles à reproduire) *association de [mama] et [papa] à quelque chose de bien => Il commence à mettre du SENS sur ses productions Dès qu’il met du sens, il entre dans la période linguistique (avant on parle de période pré-linguistique) :

C’est l’apparition du signe linguistique : Signifié/signifiant Ex : le mot « maman » représente la personne qui s’occupe de lui....


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