Qu\'est-ce que l\'identité numérique PDF

Title Qu\'est-ce que l\'identité numérique
Course Identité numérique
Institution Université de Franche-Comté
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Summary

Etude de la construction de l'identité numérique et de ce qu'elle implique...


Description

Identité numérique Qu’est-ce que l’identité numérique ?  A quoi vous fait penser l’identité numérique ?  Pour vous, qu’est-ce que l’identité numérique ?  A quoi sert-il se s’en préoccuper ? Brainstorming : -

Notion d’identité : qui on est sur les réseaux sociaux et sur internet de manière générale, quelle image on a de nous, qu’est-ce que l’on représente, notoriété,

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Notion de numérique : existence de données (connexion, serveur, adresse IP), comment on est référencé, comment on nous trouve, à quels mots on est rattaché, confidentialité, éléments de langage liés au numérique, identité visuelle (logos, typographie, palette de

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couleurs) liée à l’identité d’une marque ou d’une personne, domaine du réel et du virtuel

La définition informatique L’identité représente l’ensemble des attributs relatifs à une entité. L’identité numérique est une entité représentant un agent extérieur au système qui la décrit. L’hexis numérique Du point de vue communicationnel, l’identité n’est pas une nature passive ni un état passager (avoir chaud ou froid). D’où l’idée d’une hexis : dispositions profondes, conditions actives et stables, la constitution d’une personne : sa santé, ses connaissances, acquis par l’entraînement ou l’habitude. F. Georges (2009) propose trois dimensions de l’hexis numérique : 

l’identité déclarative, renseignée directement par l’utilisateur ;



l’identité agissante, renseignée indirectement par ses activités ;



l’identité calculée, produite d’un traitement de l’identité agissante par le système.

Dans les RSN, l’utilisateur délègue sa présentation identitaire au système informatique : l’influence de l’identité déclarative est plus faible. Le système informatique prend le pas sur notre identité numérique déclarative. Erving Goffman (1975) : l’identité se construit dans les interactions : 

identité pour autrui : l’identité personnelle et l’identité sociale d’un individu en réponse au souci qu’ont les autres de les définir ;



identité pour soi : représentation de soi construite à partir de l’identité pour autrui.

Interactions : s’identifier, se différencier, s’opposer. L’identité se construit aussi sur des stigmates : un attribut social dévalorisant des signes extérieurs que l’individu rejette ou adopte à partir d’un désaccord entre : 

l’identité sociale virtuelle : caractères en puissance, attribués à l’individu ;



l’identité sociale réelle : catégories et attributs en acte, objectivement possédés par l’individu.

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Identité numérique Exemple de stigmates : les dévalorisations corporelles (monstruosités), morales (tares du caractère) ou tribales (race, religion, traits héréditaires) ; le passé des individus, les handicaps, l’orientation homosexuelle, l’appartenance à un groupe donné… placent l’individu à l’écart de certaines normes sociales. Est stigmatisé celui qui n’est pas en conformité avec ces normes.

L’identité numérique comme individualisation scripturale L’identité numérique comme écriture implique une double dimension : 

Sémiotique (signifiante), signes pour autrui, écriture sur soir ;



Réflexive et plus ou moins maîtrisée, écriture de soi.

Selon vous, qu’est-ce qui permet de construire notre identité numérique ? Virtual Identity 0.2 : personal Universe

Pourquoi être sur un réseau et pas un autre ? Les facettes de l’identité numérique :

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Identité numérique

Question de l’essentialisme : manière de voir l’identité : est-ce qu’on nous accepte comme on est ou alors est-ce quelque chose qui doit évoluer ? On peut se retrouver dans un groupe où on partage notre identité et ça peut nous faire avancer. L’essentialisme identitaire Définir une identité individuelle se fait le plus souvent en référence à une identité collective. Hypothèse : au cœur des identités individuelles, des similarités forgent des identités collectives. L’essentialisme fixe les catégories identitaires : la communauté, l’ethnie, la classe sociale, le genre, la nation, la culture, la religion, la couleur de peau, la « race »,… Connaître son identité permet d’agir à partir d’elle : en vue d’une émancipation collective ou d’une domination collective. L’histoire est écrite à partir de l’identité : on sait qui l’on est, d’où l’on vient, où l’on va,… Elle permet d’expliquer notre histoire. Nous serons définis par notre futur. Principe de l’essentialisme identitaire : qui l’on est, fixe ces catégories. L’identité articule une vérité sur soi à une vérité sur les autres, via les étiquettes. Il y a des moments où l’on veut se défaire de ces étiquettes mais il s’agit d’une volonté compliquée à mettre en œuvre. On nous catégorise. L’identité naturalisée créé des normes de comportement qui guident l’action. Il y a une volonté de corriger certaines identités. Exemple : thérapies réparatrices contre certaines orientations sexuelles, comportements purificateurs,… On ne peut pas dire du mal de sa propre communauté. L’essentialisme identitaire combat l’idée d’appropriation culturelle. On peut, en connaissant le groupe, s’y adapter. Dans un stage, on entre dans un milieu professionnel, on s’adapte et on met une cravate si l’on travaille dans une banque. Ces codes qui sont constitutifs des groupes communiquent et sont interdits, il y aura des rites pour entrer dans un groupe, ou passer des épreuves pour être admis. On ne peut pas déclarer qu’on fait partie de ce groupe-là au risque de l’injurier.

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Identité numérique Au nom de la défense ou la promotion d’une vérité qui n’est pas celle de l’autre, l’essentialisme identitaire crée du conflit. Quand on considère que l’autre est différent de nous, on entre dans une logique de guerre, d’affrontement, où les groupes tentent de prendre le pouvoir. On parle d’une identité numérique mais il faut accepter l’idée que l’on a plusieurs identités.

Irréalisme de l’identité VS socio-constructivisme Remise en cause de l’essentialisme des catégories identitaires : « les races sont une fiction » (Appiah, 1985) « Identité » est une notion construite sur le plan culturel. Exemple : les êtres vivants évoluent : évolution des formes. Pas de réalité ou de permanence de l’identité dans la nature : -

Mobilité et évolution des espèces vivantes ;

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Evolution des formes ;

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Héritabilité inconstante de leurs caractéristiques : il y a des traits de caractère acquis dans les gènes. Or, Appiah pense que ce n’est pas le cas. Même s’il y a un héritage, il évolue, il n’est pas systématique et d’une personne à l’autre, les traits ou caractère évoluent. C’est cette variabilité qui fait qu’il n’y a pas exactement le même éléphant qu’avant. Les identités ne sont pas stables dans la nature ;

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Evolution des individus.



Recherche de l’autonomie, de l’auto-détermination de la liberté (via l’identité).



Les identités figées affaiblissent les solidarités... Si l’on est identique à quelqu’un, on risque de ne pas exister.



Les étiquettes adhèrent à nous à notre insu.



« Les identités sont des mensonges qui nous unissent » thèse d’Appiah. Ces identités créent des liens sociaux mais elles n’existent pas réellement. On a besoin de construire un projet, de se situer par rapport aux autres tout en étant conscient des limites et de son évolution nécessaire.



Les identités sont plurielles : « nos identités sont multiples et peuvent interagir les unes avec les autres de manières complexes ».



Il existe des intersectionnalités : des interactions complexes entre plusieurs identités. Des identités partagées, faites de zones communes et c’est là-dessus qu’il y aura des échanges.



Certains combats (purges) contre la race, l’homophobie, le nationalisme… s’annulent. Ils peuvent se retrouver contre eux-mêmes. Exemple : viols par des africains contre des homosexuels noirs au nom de l’émancipation africaine. Ces combats risquent de s’annuler.



Critique des postulats de protection du groupe : unité de la communauté, histoire linéaire ; écrits et identités figées (idée de la corde, pour les écrits : une corde mais les fils sont différents à la fin qu’au début), possibilité d’ériger des porte-paroles (parler au nom du groupe) qui s’expriment en leur nom.



Critique des porte-paroles, « des représentants autoproclamés d’une abstraction » ; parler au nom de « leur » communauté sans avoir un contrat pour pouvoir le faire.

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Identité numérique 

Défense des emprunts et des mélanges.

« Nous pouvons vivre ensemble sans avoir besoin d’une religion commune, ni d’ancêtres communs… Ce qui lie des citoyens ensemble, c’est un engagement. » On a tendance à vouloir une culture commune. Or ce n’est pas nécessaire. Les gens souhaitent travailler ensemble. Si demain on travaille dans une entreprise, est-ce que l’on a besoin de ressembler aux autres ? Non, nous avons juste besoin de parler la même langue, d’avoir le même code vestimentaire. « The lies that bind » Appiah

L’identité numérique comme collection de traces L’identité comme construction sociale : Identité numérique : « L’identité numérique peut être définir comme la collection des tracts (écrits, contenus audio ou vidéos, messages sur des forums, identifiants de connexion, etc…) que nous laissons derrière nous, consciemment ou inconsciemment, au fil de nos navigations sur le réseau et le reflet de cet ensemble de traces, tel qu’il apparaît « remixé » par les moteurs de recherche. » Ertzcheid, 2013 (A SAVOIR)

Capital social Définition : « L’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d’inter-reconnaissance et d’inter-reconnaissance » Bourdieu 1996. Le capital social est distinct des capitaux : économiques, culturels et symboliques. Ce dernier englobe les trois précédents en tant qu’il désigne la reconnaissance sociale ; le prestige. Remarque : ne pas confondre le capital social d’une entreprise, son patrimoine, et le capital social d’une personne au sens sociologique. Le capital social est mobilisé en vue d’obtenir de meilleurs résultats professionnels (« e-reputation »). Il est mesuré par : -

Le nombre de contacts ;

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La diversité de leurs occupations ;

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Les positions qu’il occupe…

Le capital social peut se développer par lui-même. Il crée des liens de confiance avec des individus et des organisations. Le risque : le manque d’ouverture à de nouvelles idées et d’opportunités au-delà du réseau social.

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Identité numérique Cas de Facebook : faire de l’argent avec un réseau social implique des restrictions à la vie privée, la concentration de l’information. On a tendance à avoir des amis qui pensent comme nous et on n’a pas envie de voir des posts qui bous énervent car ils disent ce qu’on ne veut pas. Réseau : vouloir que des gens qui pensent comme nous or il faut que la société augmente et que la diversité soit meilleure.

Application Selon vous, quelles sont les valeurs, sens, mots-clés à nourrir pour vous permettre de développer votre capital social ? -

S’entourer, contribuer, collaborer ;

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Echanger avec un « influenceur » : lui envoyer un vêtement, lui demander d’en parler ;

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Créer un besoin ;

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Créer un site pour montrer ses compétences (ou via LinkedIn) ;

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Partager des goûts, montrer une image de soi.

Notion de confiance qui peut être au centre des échanges Honnêteté Morales et valeurs humaines Construction de projets Mais également : créer des liens (s’intéresser aux amis des amis), réciprocité des échanges (si l’on apporte des choses à notre réseau, retour), être actif et participer, diversité des relations. Comment évalueriez-vous votre capital social en termes d’occasions, de risques, d’opportunités et de menaces ?

La position sociale

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Identité numérique C’est la position d’un individu dans une société donnée. Elle est déterminée par le rôle ou le statut, l’activité, la profession, le lien familial, l’appartenance à un groupe,… La position d’un individu dans un réseau dépend de son rang (nombre d’échelons gravis pour l’atteindre), mais aussi de qui le nomme à ce poste pour estimer son autorité/pouvoir par rapport à un compteur de popularité. La position sociale d’une personne lui permet d’effectuer un relais (intermédiarité), d’assurer des médiations et de diffuser de l’information. Observer les positions sociales permet de mesurer des distances (pour trouver le chemin le + court) et des proximités (closeness). A noter que l’influence chute lorsque la distance dépasse 2 personnes. C’est probablement au-delà de votre cercle immédiat que vous trouverez un emploi : c’est la force des liens faibles qui créer des ponts à forte valeur ajoutée (Granovetter, 1973). Exemple : Si A est relié à B et à C, alors il y a des grandes chances que B et C puissent être reliés.

Application 

Qui aimeriez-vous toucher dans un réseau et pour quelles raisons : autorité, relais, médiation, diffusion… ?



Repérez des personnes auxquelles vous n’êtes pas reliées mais auxquelles d’autres le sont. Comment pourriezvous les toucher ?



Une fois introduit dans un réseau, identifiez les personnes avec lesquelles vous entretenez des relations faibles et envisagez de vous rapprocher d’elles. Quels messages pourriez-vous leur envoyer ?

A partir de là, l’identité numérique se construit.

Identité numérique et individualisme Selon Cardon(2008), deux tensions sont au cœur de l’individualisme (fait important des sociétés modernes : la communauté doit être au service de l’individu et non l’inverse !) : 

L’extériorisation de soi : tension entre ce que la personne est dans son être (sexe, âge, statut matrimonial, etc..) durable et incorporée ; et ce que fait la personne (œuvres, projets, productions) : subjectivation de soi. Tension entre ce que l’on est et ce que l’on fait.



La simulation de soi : tension entre la vie réelle de la personne (quotidienne, professionnelle, amicale) et sa vie projetée, potentielle, simulée ou virtuelle. On met des masques sur tel réseau. On test des situations.

La différence : soit on dit ce que l’on est et des choses marquées dans notre histoire (s’extérioriser), sinon ce sont les avatars (simulations). Cartographie de Cardon

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Identité numérique

Pôle de ce qu’on est et de l’autre de ce qu’on fait Exemple: un surnom et dans l’autre pôle notre réputation. Le deuxième axe est l’axe des projections Le réel et de l’autre côté le projeté (on aimerait être un tueur dans un jeu vidéo). 4 identités : -

Identité narrative: personne que l’on va raconter, on est sur l’être mais c’est un personnage de roman. Exemple : serial killer dans Games of Thrones

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Identité civile : qui l’on est vraiment, notre carte d’identité.

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Identité agissante: c’est ce que l’on fait réellement : on est engagé sur une cause, on vend des habits sur internet, …

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Identité virtuelle: ce que l’on s’imagine faire comme des avatars.

C’est comme ça que ça s’organise sur Internet. On peut jouer différents rôles à travers différents personnages. On subjective ou on simule. On organise du coup des réseaux sociaux et on cherche à les comprendre sous cet angle-là.

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Identité numérique Les 5 formes de la visibilité par Cardon : décrit le comportement des individus. 

Le paravent : expliquer le cas des sites de rencontres. Les individus se cachent derrière des catégories, via un intermédiaire qui les dévoile plus ou moins en fonction de l’interlocuteur : le moteur de recherche et les fiches critérielles des moteurs de rencontres (Meetic..) dévoilées progressivement. On a un ensemble de critères : caractères critiques, activités, sexe, âge,…



Le clair-obscur : visibilité via un réseau social, des cercles d’amis souvent connus dans la vie réelle. Accès difficile au-delà, mais ouverture aux réseaux proches (amis des amis).



Le phare : accessibilité et visibilité pour tous. Grands réseaux relationnels, contacts nombreux, recherche d’une audience et d’une connectivité maximale. Focus sur les centres d’intérêts et compétences. Certaines relations servent de concentrateurs de contenus d’un type particulier. Visibilité objectivée via des indicateurs de réputation. // stratégie d’influenceurs.



Le post-it : présence et disponibilité via un cercle relationnel restreint via un territoire donné (géolocalisation) en vue de réaliser des rencontres réelles. Exemple : plateforme de voisinage. On est sur l’étiquetage. On y met des # !



La lanterne magica : avatars personnalisés (Second Life, World of Warcraft) pour pouvoir transformer son identité, vivre des vies différentes. Transformations et métamorphoses identitaires, rencontres réelles rares.

On peut projeter ces formes de visibilité sur les réseaux sociaux.

RAPPEL La définition informatique de l’identité numérique (= ensemble d’attributs relatifs à une entité) ne permet pas de distinguer les attributs passagers (j’ai chaud, froid) des attributs profonds (j’ai acquis des compétences) (hexis, disposition). Eléments durables dans l’identité numérique. 

Les identités agissantes et calculées (rapproche les individus les uns des autres) prennent le pas sur les identités déclaratives (celles que nous disons sur nous même, on fournit un CV par exemple). Avec les algorithmes, l’identité a un avantage sur l’identité agissante (ce qu’on fait : si l’on aime un produit on va nous le proposer, elle est dominante sur les autres identités).

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Identité numérique 

L’identité pour soi se confronte à l’identité pour autrui (identité sociale virtuelle (notre projet..) ou réelle (statut d’étudiant) : risques de stigmatisation (on est normal mais la société ne nous reconnait pas avec ses attributs, discrimination, les stigmates (on plaque une étiquette et on nous considère comme ça, on nous écarte de pleins de chose et on va en souffrance) par rapport aux normes sociales (corporelles, morales, tribales…).



L’identité numérique est un processus d’individualisation scripturale (dimensions sémiotique : les traces qu’on laisse sont soumises à des interprétations) et réflexive (la manière dont les personnes se voient : les blogs, Instagram, selfies…= mise en scène de soi, stratégie pour mieux se connaître et faire les meilleurs choix), le web est un langage écrit, on laisse des traces même si de plus en plus, on tend à construire une culture orale. Identité non acquise, mais en construction.



L’analyse des cartographies montre un ensemble de champs diversifiés qui traversent tous les champs de la rencontre de soi sur Internet, face aux autres et face aux machines.



L’essentialisme identitaire (version, manière de voir l’identité numérique comme étant fixée. Vous voulez savoir qui vous êtes ? voilà qui vous êtes. C’est un besoin de sens que nous avons tous auquel répond l’essentialisme identitaire) repense l’identité numérique, son passé, son présent et son futur par le biais de catégorisations, d’étiquettes, de vérités, de normes… le repli identitaire est structurant, mais il créé du conflit et annule la cause qu’il...


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