Séance 9 Jean-Pascal Daloz PDF

Title Séance 9 Jean-Pascal Daloz
Course Science politique - Introduction à la science politique
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
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Cedric Passard...


Description

Micolas Solène, groupe I

Séance 9 de Science Politique : Les dimensions symboliques et émotionnelles de la politique

Préparation écrite sur le texte de Jean-Pascal DALOZ, « Sur la modestie ostensible des acteurs politiques au nord du 55ème parallèle », 2008 Jean-Pascal Daloz est né le 21 juin 1961 et est reconnu pour ses travaux en politique et sociologie comparées. Il a beaucoup travaillé sur les élites et ses recherches se concentrent souvent sur l’analyse comparée de la distinction sociale et des dimensions symboliques de la représentation politique. Daloz obtient en 1991 un doctorat en science politique ainsi qu’un diplôme d’habilitation à diriger des recherches en science politique. Il devient en 1994 Chargé de Recherche au CNRS et est invité dans de nombreuses universités. Il fait aussi beaucoup de travaux sur l’Afrique. En 2007, il devient Directeur de recherche au CNRS et est également Président du Comité de Recherche de Sociologie comparative de l’Association Internationale de Sociologie. Son article « Sur la modestie ostensible des acteurs politiques au Nord du 55ème parallèle » présente une vision renseignée, s’appuyant sur des recherches de terrain, de la représentation des élites dans les pays scandinaves et en Finlande. Daloz est un réel spécialiste de la question et nous montre ainsi certaines dimensions symboliques et émotionnelles de la politique, d’où l’intérêt de ce texte. Daloz se demande « comment les élites se perçoivent et son perçues symboliquement ? » en étudiant leur rapport aux biens de prestige, aux manières distinguées, à la pompe, à l’entourage valorisant ainsi qu’à l’apparence physique. Il tente ensuite d’expliquer l’ancrage de ces attitudes. Il défend la thèse selon laquelle les élites des pays nordiques font preuve d’une simplicité d’apparence. Les pays scandinaves et la Finlande sont selon Daloz des « cas extrêmes » quant à l’écart symbolique entre élite et population : la simplicité y est le facteur central de légitimité. Le développement de Daloz se déroule en deux parties : montrer la spécificité de ces pays en étudiant le rapport des élites aux objets cités ci-dessus puis tenter d’expliquer l’ancrage de ces attitudes. Tout d’abord, il faut noter qu’en règle générale, « la figure du représentant se situe à la croisée de deux exigences opposées : une logique de distinction et une logique d’identification » : il faut à la fois être proche et supérieur au peuple. Entre ces deux extrêmes, il existe des nuances. Daloz étudie d’abord les biens de prestige à travers différents objets : -

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Les véhicules : Dans les pays étudiés, les élites politiques ont pour habitude d’utiliser le métro, le bus ou le vélo. Le réflexe naturel n’est pas d’utiliser un véhicule officiel, dont le nombre est d’ailleurs très limité. Les rares privilèges proposés comme l’autorisation pour les véhicules officiels d’utiliser les couloirs de bus choquent la population et la presse n’hésite pas à s’en emparer. De plus, par soucis de transparence, les comptes d’utilisation de taxis par les élites politiques sont rendus publics. La résidence : Les somptueuses demeures sont rares et quand elles existent, c’est plutôt pour vivre en retrait. Encore une fois, le poids des polémiques pèse sur les élites. La pénétration de reporters dans leurs modestes résidences est bien vue. Les résidences officielles sont peu nombreuses et les bureaux assez standards et pas intimes. La parure : alors que l’on portait auparavant le complet-veston, la situation a changé cet impératif de tenue. Il faut avant tout « se sentir à l’aise ». Il existe néanmoins des débats entre

Micolas Solène, groupe I

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les députés habillés « comme tout le monde » et ceux portant le costume. Des compromis sont trouvés. Les aspects culinaires : La population ne tolère pas les « excès » culinaires des politiques. Ceci a même contraint certaines élites à démissionner. Une fois encore, les citoyens peuvent avoir accès aux dépenses au restaurant des responsables politiques et la presse reste un moyen de pression, ce qui encourage les élites à limiter leurs frais.

Daloz ajoute à cet aspect une nouvelle dimension, l’entourage valorisant qui se divise entre : -

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Les proches : l’affichage des compagnons et compagnes et la confession existent mais seulement dans un souci de souligner son profil « médiocre », ordinaire, banal. Néanmoins, tous les politiques ne sont pas enthousiastes à cette idée d’afficher leur vie intime. L’éducation des enfants doit être la même que tous les citoyens pour être bien vue. L’univers ancillaire : les élites disposent de collaborateurs mais ne se posent pas « au-dessus d’eux », ils n’ont pas de domestiques à proprement parler.

Concernant les manières distinguées, elles se traduisent par deux phénomènes : - La gestuelle : les élites politiques des pays nordiques opèrent une maitrise de soi venant s’opposer au physique des débats des autres pays. - Les manières de langage : il faut bien sûr s’exprimer avec éloquence mais sans affirmer une grande supériorité intellectuelle. La pompe renvoie au cérémonial. Les cérémonies sont nombreuses et formelles mais ne sont pas censées affirmer le rôle d’un responsable politique en particulier mais bien de l’Etat, des institutions. Dans ce domaine, il faut néanmoins poser des nuances entre les différents pays étudiés, ayant une histoire et donc des traditions différentes. Enfin, pour l’apparence physique, les élites doivent soit soigner leur image mais d’un autre côté adopter un « physique ordinaire, renonçant délibérément à améliorer celui-ci ». Après cette étude comparée, Daloz tente d’expliquer ces attitudes. Il avance d’abord deux hypothèses : -

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Une explication culturaliste : les attitudes s'enracinent dans des traditions de longue durée. Les difficultés historiques de ces pays ont encouragé une entraide entre les classes et donc une retenue et un idéal d’égalité. Mais Daloz réfute en partie cet argument car on « abuse » d’explications historiques. Une explication idéologique : les partis des travailleurs de ces pays disent que le phénomène est récent et s’attribuent l’installation de cette proximité avec le peuple, ensuite transmise à tout le corps politique. Une fois encore, l’argument n’est pas suffisant car il néglige les traditions ancrées.

En fait, Daloz opte pour l’interpénétration de ces deux logiques, aboutissant à une explication interprétativiste : « les cadres culturels sont déterminants, contraignants et source de créativité ». Pour finir, Daloz évoque « la loi de Jante », une référence dans ces pays dictant de ne jamais se croire supérieur à autrui. A l’image de la simplicité recherchée des élites politiques, on n’y trouve rien de nouveau mais un principe essentiel et prégnant. Le travail de Jean-Pascal Daloz sur la perception symbolique des élites présente à mon avis de nombreux avantages que sont la clarté, la concision, la synthèse mais aussi la richesse et la précision des références mais également quelques défauts : une certaine superficialité, schématisation à cause de la rapidité de l’analyse....


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