1 - Les grands courants de la pensée économique PDF

Title 1 - Les grands courants de la pensée économique
Course Economie
Institution Kedge Business School
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Chapitre 1 : Les grands courants de la pensée économique On parle de plus en plus de crises, de croissance économique, de politiques économiques, on va dire que le vocabulaire des économistes a pénétré la société mais, même si cette discipline semble plus proche, elle n’est pour autant pas mieux connue, notamment en raison de son vocabulaire, qui est souvent très technique et difficile à appréhender. Nous allons nous intéresser dans ce chapitre aux principaux courants qui ont marqué la science économique. Ces courants se sont constitués progressivement. Chaque nouvelle école de pensée s’est inspirée de celles qui l’ont précédées. Nous verrons que certains courants d’aujourd’hui sont dominants alors que d’autres ont perdu de leur influence. L’économie est une science qui se nourrit de la réflexion passée et qui progresse au gré des convergences et divergences. I.

Introduction à la science économique.

L’économie, tout comme l’Histoire ou la psychologie, appartient à la grande famille des sciences humaines. Toutes les sciences humaines ont le même objet d’étude : l’être humain. La science économique est à la fois une science humaine et une science sociale car elle étudie les individus au sein de la société. Les racines de cette science remontent aux grecs. D’un point de vue étymologique :

économique = oikos (maison) + nomos (les règles)

 Pour les penseurs grecs, l’économie est l’ensemble des règles de conduite et des activités domestiques. Autrement dit, l’accumulation de richesses n’a pour cadre que la famille. Puis, après le Moyen-Âge, la production de richesses n’est plus limitée à la famille, elle est désormais appréhendée à l’échelle de la nation.  L’économie devient politique à partir du XVIe et XVIIe siècle. L’économie est aussi une science humaine, et le constat de départ de la science économique est assez simple : Les Hommes éprouvent des besoins illimités mais les ressources dont ils disposent pour les satisfaire n’existent qu’en nombre limité, ils doivent donc faire des choix. L’économie est apparue successivement comme la science des richesses et la science de la rareté. L’économie ne peut être définie uniquement par son domaine d’étude, mais par la manière dont elle l’aborde. 1. L’objet de la science économique. a. Les besoins humains sont illimités Le besoin peut être défini comme un manque qui peut être satisfait par l’acquisition ou la consommation de biens et services sachant que ces mêmes biens et services sont produits en quantités limitées. Keynes a réfléchi : il distingue 2 catégories de besoins : -

Les besoins présentant un caractère absolu, que l’on ressent quel que soit la situation des autres individus. Donc, ces besoins sont limités. Ex : boire, manger, dormir… Les besoins présentant un caractère relatif, étant des besoins sociaux (éprouvés au contact des autres). Ces besoins sont le fruit d’une dynamique d’imitation/différenciation. Ils sont quant à eux illimités. Ex : coiffure, voiture, habillement, habitation…

b. Les biens et ressources sont limités. L’économie ne s’intéresse qu’aux bien rares, dits biens économiques, les biens libres ne sont pas étudiés par la science économique. • Les biens libres sont disponibles en abondance. Ex : l’eau, l’air, le soleil, le vent.

• Les biens économiques nécessitent du travail pour être produits , c’est pourquoi ils sont rares. Certains biens considérés « libres » peuvent devenir « rares » s’il faut travailler pour les obtenir. Ex : On doit traiter les eaux à cause des problèmes de pollution pour qu’elle soit potable. On distingue : -

Les biens matériels (biens de production, de consommation finale ou intermédiaire (matières premières)), et les biens d’équipement (machines). Les biens immatériels, dits services. c. La rareté impose des choix.

Pour produire des biens, il faut des ressources en travail, en matières premières. Ces ressources sont rares, il est donc impossible de produire tous les biens nécessaires à la satisfaction des besoins illimités, il faut donc faire des choix pour déterminer les biens qui seront produits :  Si l’on produit plus de biens X, on produira moins de biens Y. => frontière des possibilités de production = rareté L’économie est, selon Robbins en 1932, la science qui étudie le comportement humain en tant que relations entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs. 2. Microéconomie et macroéconomie. La microéconomie est l’analyse économique à l’échelle d’un agent (ménage, entreprise). Il y a le choix d’un agent-type, puis l’agrégation des décisions individuelles pour passer aux grandeurs globales. Relève de l’individualisme méthodologique. La macroéconomie raisonne a priori à partir des grandeurs globales, des agrégats. Relève de l’holisme. Une loi est un raisonnement théorique destiné à donner une représentation des liens entre les variables économiques. Les lois sont fondées sur des hypothèses plus ou moins contraignantes. Une hypothèse est une simplification de la réalité qui rend possible la formulation de théories compréhensibles et utilisable. C’est donc une proposition qui comporte en elle la possibilité de sa propre réfutation. Hypothèses + lois = construire des modèles => un modèle est un ensemble d’hypothèses et de lois qui donne une représentation théorique du fonctionnement de l’économie. Analyse positive : explique pourquoi les choses et les comportements sont ce qu’ils sont. Elle vise donc à montrer le mode « tel qu’il est ». = relève de la science. No bridge : difficulté de passage de l’analyse microéconomique à l’analyse macroéconomique. L’analyse du consommateur repose sur l’hypothèse de rationalité de son comportement, c’est-à-dire la recherche du maximum de satisfaction compte tenu de son revenu. Analyse normative : cherche à définir ce que doivent être les choses et les comportements, à expliquer « comment doit être le monde ». = trop influencée par des valeurs que l’on cherche à respecter. En France, le Conseil d’analyse économique (CAE) présente des rapports au Premier Ministre sur des sujets économiques et sociaux, ce dernier demeurant maître des conclusions à en tirer et de l’action à mener. Les décisions politiques peuvent s’inspirer des théories économiques en référence à des courants théoriques. Exemples : la théorie keynésienne a conduit aux politiques de relance, le monétarisme à la rigueur monétaire … L’individualisme méthodologique est une méthode d’analyse des faits économiques et sociaux qui part du principe que les phénomènes étudiés peuvent être expliqués à partir des comportements individuels. L’holisme est une méthode d’analyse qui considère que les comportements individuels s’inscrivent dans une contexte global prédéterminé (normes et règles d’une société…). En conséquence, l’étude du contexte global est nécessaire pour

comprendre les actes individuels. Un acte de consommation = acte individuel puisque chaque individu décide en fonction de ses goûts et de son budget, mais aussi un acte qui dépend du contexte dans lequel il s’insère (phénomène de mode par exemple). L’individualisme méthodologique considère que les faits sociaux sont la résultante non voulue des comportements des individus, alors que le holisme considère que c’est l’existence préalable de l’organisation sociale qui détermine les décisions individuelles. II.

Les grands courants de la pensée économique.

La réflexion économique apparait chez les philosophes grecs avec Aristote qui étudient l’économie domestique. Au Moyen-Âge, c’est la morale chrétienne qui inspire la pensée économique avec notamment Saint Thomas D’Aquin entre le XVIe et XVIIe siècle. On voit apparaitre le courant des Mercantilistes qui rendent la réflexion économique plus autonome mais qui ne constitue pas encore un courant économique structuré. Au milieu du XVIIIe siècle apparaissent les physiocrates, avec François Quesnay, qui proposent une analyse économique globale, mais il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour voir se développer de véritables analyses théoriques. On voit apparaitre de véritables écoles de pensées formées par des théoriciens dont les idées sont proches.

1. Le courant libéral C’est le courant le plus riche de la pensée économique et est à l’origine de la pensée économique contemporaine. Il est composé de plusieurs courants. a. Le courant classique Les économistes classiques sont contemporains de la première Révolution Industrielle fin XVIIIe – début XIXe et observent et tentent d’analyser la transformation du monde. Contexte : La société est donc marquée par un passage de l’artisanat vers l’industrie. En effet, de monde agricole évolue rapidement sous les faits de nombreuses innovations techniques : engrais, fin du système des enclosures etc. Les auteurs analysent ce bouleversement en Grande-Bretagne. La majorité d’entre eux sont favorables au développement économique qui se déroule sous leurs yeux. Principaux auteurs : • Adam Smith (1723-1790, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776) • David Richardo (1772-1823) • Jean-Baptiste Say (1767-1832) (français) • Thomas Malthus (1766-1834) Principes essentiels : • L’adhésion à la théorie de la valeur de travail Smith et Richardo distinguent pour leur théorie les valeurs d’usage et d’échange : La valeur d’usage dépend de la quantité de satisfaction que le bien procure à la société. La valeur d’échange correspond à la quantité d’autres biens que l’on peut obtenir en échange du bien produit. Pour eux, la valeur d’un bien provient de la quantité de travail nécessaire à sa fabrication. → Les richesses produites dans un pays proviennent donc de la plus ou moins grande quantité de travail disponible dans l’économie. Pour Smith, il est primordial de produire mieux pour produire plus en divisant le travail en tâches élémentaires. Ex célèbre : la manufacture d’épingles : il montre à travers que la division du

travail est source d’augmentation du rendement des ouvriers, et donc source d’enrichissement pour le pays. • Une analyse macroéconomique en termes de classes sociales Les auteurs classiques : L’économie comme une science de l’accumulation des richesses. En conséquence, ils s’interrogent sur la manière d’augmenter les richesses produites mais aussi sur la façon de les répartir. Richardo propose une division de la société en 3 classes : -

-

Les travailleurs : rémunérés au minimum de subsistance (ou taux de salaire naturel) mais qui n’est pas fixe : il varie selon les lieux et le temps, Les propriétaires fonciers : rémunérés grâce à la rente que leur procure la terre qu’ils louent. Or, pour augmenter la production agricole, il est nécessaire de mettre en culture des terres de moins en moins fertiles : c’est la loi des rendements décroissants . Les récoltes réalisées sur ces terres sont moins importantes que sur les précédentes pour un même volume de travail. Il en résulte que le loyer de la terre est moins élevé et que les prix des produits agricoles sont plus élevés, Les capitalistes : l’augmentation des prix des denrées agricoles entraine la hausse du salaire naturel car celui-ci se fixe au niveau du minimum de subsistance. Les profits des entrepreneurs sont donc orientés à la baisse. Cela est donc favorable aux importations de blé en provenance de l’étranger, ce qui permettrait de faire baisser les prix du blé.

Smith et Richardo sont des partisans du libre-échange. • Des adeptes du libéralisme économique « Laissez faire les hommes, laissez passer les marchandises » Vincent de Gournay (Physiocrate)  L’État ne doit pas intervenir dans la vie économique et aucun obstacle à la circulation des marchandises ne doit être levé. On retrouve ce même principe dans la « main invisible » d’Adam Smith selon lequel tout individu poursuivant un intérêt purement individuel, voire égoïste, œuvre pour l’intérêt collectif, pour l’enrichissement de la nation. Pour les économistes classiques, l’État doit se contenter de remplir ses fonctions régaliennes (police, justice et armée) : protéger les citoyens et leurs biens. On parle d’ « État Gendarme ». • La loi des débouchés de Jean-Baptiste Say

Pour Say, les crises générales de surproduction sont impossibles car la production créé un montant de revenus distribués qui est toujours égal en valeur à cette production car le prix d’un bien comprend des revenus distribués aux salariés, aux autres producteurs auprès desquels l’entreprise s’approvisionne. Ces mêmes revenus donnent lieu à une consommation et à une épargne intégralement investie car celui qui en détient une recherche une rémunération pour cette dernière.

 La surproduction demande.

est

impossible

car

l’offre

créé

sa

La loi de Say a été résumée par Keynes sous l’expression « l’offre créé sa propre demande ».

• La thèse de Malthus

Pasteur anglican, il observe avec inquiétude l’extension de la pauvreté en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle. Pour lui, la raison de cet accroissement est simple : La population progresse plus rapidement que les subsistances : les surfaces cultivables s’additionnent tandis que les bouches à nourrir se multiplient (progressions arithmétique et géométrique).  Il faut réduire le nombre de naissances, limiter/supprimer l’aide aux plus pauvres.

retarder

l’âge

du

mariage,

Aujourd’hui, le malthusianisme définit une politique craintive qui considère que les capacités de développement sont limitées et qu’il faut contraindre l’augmentation de la population. b. Le courant néoclassique Contexte : Ce courant apparait au cœur du XIXe siècle et s’inspire très largement des préceptes posés par les auteurs classiques mais marque une rupture dans l’évolution de la théorie économique. Avec les classiques, l’économique était la science de l’accumulation des richesses. Pour les néoclassiques : L’économie est la science de la rareté et de l’allocation des ressources. Elle s’appuie sur une nouvelle conception de la valeur et une approche microéconomique en termes d’équilibre de marché. Comme les classiques, ils sont des ardents défenseurs du libéralisme économique. Principaux auteurs : • • • •

Léon Walras (1834-1910) Vilfredo Paredo (1848-1923) Alfred Marshall (1842-1924) Arthur Cécil Pigou (1959-1977)

Principes essentiels : • La théorie de la valeur utilité Les néoclassiques abandonnent la théorie de la valeur de travail au profit de la valeur utilité : La valeur utilité définit l’utilité que procure un bien à celui qui le consomme comme valeur du bien. Ainsi, la valeur d’un bien résulte de la dernière unité du bien consommé, cette utilité est décroissante. Ex : la consommation de crêpes. Utilité de la 1ère : élevée (très faim + plaisir) Utilité de la 2e : moyenne (un peu faim + plaisir) Utilité de la 3e : faible (écœurement) → DESULTILITE L’acquisition d’un bien est aussi source d’ insatisfaction car on doit en payer le prix : tant que l’insatisfaction liée au prix est inférieure à l’utilité de la consommation, l’individu continuera d’acheter le bien. Avec cette notion d’utilité marginale, la valeur d’un bien devient subjective, cela s’oppose à la valeur travail qui se veut objective. Valeur et prix de marché se distingue à nouveau : la valeur d’un bien pour un individu se mesure au prix qu’il est disposé à payer pour obtenir ce bien (son prix de réserve), prix qui peut être différent de celui constaté sur le marché. • Une approche microéconomique

Les néoclassiques choisissent un individu type pour étudier son comportement, il est dit « homo oeconomicus ». Ils supposent que la somme des comportements types donnera une explication des phénomènes globaux.

Cet individu type est supposé « rationnel » (comportement guidé par la raison). Il peut être soit consommateur, soit producteur. S’il est consommateur, il cherchera à maximiser sa satisfaction sous contrainte de son budget et des prix qui s’imposent à lui. S’il est producteur, il cherchera à maximiser son bénéfice sous une contrainte technique de production. Chaque « homo oeconomicus » utilise un raisonnement à la marge, ce qui explique que les auteurs du courant néoclassique sont aussi qualifiés de « marginalistes ». Ces auteurs vont reprendre la loi des rendements décroissants mis en évidence par Richardo, en considérant que cette loi peut s’appliquer à l’industrie : On retrouve chez le consommateur le principe d’utilité marginale. Le producteur va quant à lui embaucher successivement des individus tant que ce que rapporte le dernier embauché est supérieur à son coût.  La production marginale est décroissante. Remarque : L’approche des néoclassiques exclue la notion de classes sociales que l’on trouvait chez les classiques. En effet, ils se basent sur un individu-type. • Une théorie de l’équilibre Les agents économiques expriment leurs besoins sur un marché, ce qui permet de déterminer les prix. On distingue 3 types de marché : -

Le marché des biens et services, Le marché du travail, Le marché des capitaux.  On raisonne d’abord en termes d’équilibre partiel sur un seul marché, comme le fait Marshall en 1890 : Sur les marchés des biens et services, pour chaque consommateur, la demande de bien est une fonction décroissante du prix alors que pour chaque producteur, l’offre est une fonction croissante du prix. L’équilibre est obtenu au croisement de ces deux courbes. L’agrégation des fonctions d’offre et de demande individuelles donne ensuite les courbes d’offre et de demande sur le marché. L’équilibre est obtenu au point de rencontre de courbes.

Dans la théorie néoclassique, il y a auto régulation du marché grâce au prix d’équilibre. L’analyse montre que cet équilibre est un optimum de Pareto. L’optimum de Pareto est une situation dans laquelle on ne peut améliorer la satisfaction d’un individu sans être obligé de détériorer celle d’au moins un autre. Sous certaines conditions, tout équilibre de marché est une situation optimale au sens de Pareto. Ces conditions sont celles de la concurrence pure sur des marchés parfaits : on parle de « concurrence pure et parfaite ». 4 conditions sont nécessaires à cet équilibre : -

L’atomicité du marché : présence d’une multitude d’offreurs face à une multitude de demandeurs, de sorte qu’aucun agent ne puisse influencer la formation du prix (le marché), La transparence du marché : tous les agents économiques disposent de la même information, La mobilité des facteurs de production : libre entrée sur le marché, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de barrière, qu’elle soit technique, légale ou financière, L’homogénéité des produits : tous les biens sont identiques.

La flexibilité des prix de l’équilibre obtenu un équilibre stable, est compris sur le marché du travail. Les individus qui n’accepte pas de travailler pour un niveau de salaire égal à celui du marché travail sont des chômeurs volontaires.

 On a aussi une approche en termes d’équilibre général, qui a été présentée par Walras. C’est une analyse de l’équilibre simultané sur tous les marchés de l’économie. La loi de Walras nous indique aussi que si N marchés sont en équilibre, alors le N+1ème l’est aussi. c. Le courant néolibéral (ultra-libéral) Ce courant apparait au XXe siècle, à partir des années 70. En effet, le modèle néoclassique de base est rapidement contesté dans ses hypothèses, notamment au niveau des conditions de la concurrence pure et parfaite. Les hypothèses sont critiquées : • L’atomicité : existence du monopole, oligopole, → des marchés oligopolistiques (offreurs>demandeurs) et monopolistiques (1 offreur majeur) → abus de position / concentration. • L’homogénéité : de plus en plus, les entreprises cherchent à se différencier de leurs concurrents. • Libre entrée : abus de position / ententes illicites existantes. • Transparence : - un vendeur peut avoir des informations qu’il ne communique pas toujours à l’acheteur. - délit d’initier : l’initié est celui qui a une information que l’autre n’a pas. On voit donc apparaitre une nouvelle microéconomie qui s’éloigne du modèle tel qu’il a été défini par les économistes néoclassiques. Elle modifie ...


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