C22 - Les voies de la sensibilité PDF

Title C22 - Les voies de la sensibilité
Author Grant Talbot
Course Anatomie
Institution Université Le Havre Normandie
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C22 - Les voies de la sensibilité...


Description

UE spé : ANATOMIE

COURS

LES VOIES DE LA SENSIBILITE Les voies de la motricité sont descendantes du cortex vers la moelle épinière, elles sont centrifuges et s’éloignent du cerveau. C’est une voie d’action. La voie de la sensibilité est l’opposé, ce sont des voies ascendantes partant de la périphérie et remontent vers le cerveau. Ce sont des voies centripètes où le flux vient du dehors vers le dedans en se rapprochant vers les hémisphères cérébraux. Ce sont avant tout des voies d’informations. Les différentes voies de la sensibilité ont été détaillées par Sherrington en 3 grandes voies : 

La voie extéroceptive : voie superficielle qui provient des téguments et des différents dérivés de l’ectoderme. Elle comprend elle-même trois types de voies :  Le tact épicritique qui est un tact fin, précis, différencié qui permet de discriminer parfaitement le site exact de la stimulation  Le tact protopathique : tact grossier, diffus non différencié, c’est une impression générale qui passe par d’autres voies  La thermo-algésie ou tact thermo-algique qui va informer sur la température extérieure de l’objet que l’on touche et la douleur  Le tact protopathique et le tact thermo-algique vont constituer la sensibilité extéroceptive protopathique (voie spino-thalamique ou voie extra-lemniscale) que l’on va opposer au tact épicritique qui va constituer la sensibilité extéroceptive épicritique (voie lemniscale)



La sensibilité proprioceptive va partir d’informateurs qui se situent dans le mésoderme. Ce sont avant tout des récepteurs qui sont situés dans les articulations, les aponévroses, les tendons, les capsules articulaires, les os, les cartilages. Cette sensibilité proprioceptive peut être :  consciente qui va nous informer de manière précise sur le sens de position des segments de membres les uns par rapport aux autres et sur la position des membres dans l’espace. Elle emprunte la voie lemniscale.  inconsciente qui va nous informer de manière infra-liminaire sur notre position et va influer de manière automatique, réflexe, inconsciente sur le tonus segmentaire au niveau du tronc. C’est une sensibilité qui à partir de la position des membres va de manière infra-consciente, agir sur le tonus musculaire et permet de maintenir notre position



La sensibilité intéroceptive : sensibilité des viscères. Toutes les informations vont provenir des dérivés de l’endoderme.

Sur le plan embryologique, chacun des dérives ecto-méso-endoderme participent de manière complémentaire à l’organisation générale de la sensibilité. A partir de ces trois grandes voies, on peut déterminer des règles générales qui prévalent pour toutes les voies de la sensibilité :  Toutes les voies de la sensibilité sont croisées, les informations droites vont arriver au thalamus gauche et au cortex pariétal gauche et inversement : aucunes informations ne restent homolatérales. 

Toutes les voies de la sensibilité présentent deux relais essentiels que l’on retrouve quelque soit la voie de la sensibilité : le premier relai est au niveau de la corne postérieure de la moelle et le deuxième relai se fait au niveau du thalamus.



Pour toutes les voies de la sensibilité consciente, il y aura obligatoirement une projection vers le cortex, du thalamus au cortex. Dans ces voies de la sensibilité consciente on aura un seul neurone, un deutoneurone unique entre la moelle et le thalamus. Pour la sensibilité inconsciente, il n’y a aucune projection sur le cortex pariétal et à

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la place d’un deutoneurone unique entre la moelle et le thalamus on aura une chaine de neurone entre moelle et thalamus.  LA SENSIBILITÉ EXTÉROCEPTIVE ÉPICRITIQUE

Toutes les informations vont prendre naissance en périphérie au niveau de récepteurs qui sont les récepteurs de Meissner, de Golgi, de Pacini.  Coupe au niveau de la moelle A l’intérieur de la moelle, on a la substance grise qui constitue des cornes : deux grosses cornes antérieures et deux cornes postérieures plus fines. Ces cornes postérieures se disposent en regard du sillon collatéral postérieur et les cornes antérieures se disposent en regard du sillon collatéral antérieur. Au niveau de la moelle, à chaque niveau métamérique, partiront les radicelles postérieures qui présentent sur leur trajet un épaississement qui est le ganglion rachidien et des radicelles antérieures partent du sillon collatéral antérieur et qui rejoignent la radicelle postérieure après le ganglion rachidien pour constituer le nerf rachidien. Les nerfs rachidiens au niveau des racines des membres se regroupent pour former des plexus. Les informations partent de récepteurs situés dans les téguments avec 3 types : Meissner, Golgi et Pacini. Elles sont véhiculées par le neurone qui va emprunter la radicelle postérieure qui présente sur son trajet un corps cellulaire situé au niveau du ganglion rachidien. Ces racines vont pénétrer dans la moelle épinière par le sillon collatéral postérieur, éviter la corne postérieure et rejoindre les cordons postérieurs de la moelle épinière pour constituer :  En dedans, le faisceau de Goll pour le membre inférieur et le tronc  En dehors, le faisceau de Burdach pour le membre supérieur

 Coupe vertico-frontale du cerveau et du tronc cérébral Les fibres vont monter de la moelle épinière. On retrouve le faisceau de Goll et de Burdach qui vont se terminer au niveau de la partie inférieure du bulbe au niveau de renflements :  Au niveau de la clava pour le faisceau de Goll  Au niveau du corps restiforme pour le faisceau de Burdach. A partir de là, les fibres croisent la ligne médiane et monte verticalement pour constituer un deutoneurone unique entre la partie inférieure du tronc cérébral et le thalamus. A partir du thalamus, comme c’est une voie consciente, les fibres vont rejoindre le cortex de la pariétale ascendante située immédiatement en arrière de la scissure centrale au niveau du lobe pariétal. On aura à cet endroit, la même représentation somatotopique que celle qui existe au niveau de la circonvolution frontale ascendante.  LA VOIE DE LA SENSIBILITÉ EXTÉROCEPTIVE PROTOPATHIQUE

C’est une sensibilité qui est diffuse, imprécise, discrète , mal localisée. Comme la précédente, elle part des téguments et gagne la moelle épinière par les radicelles postérieures. Le corps cellulaire se dispose au niveau du ganglion rachidien. Ces voies, à l’inverse des précédentes, va gagner la tête de la corne postérieure de la moelle et faire relai avec un deuxième neurone qui va croiser la ligne médiane en passant devant le canal épendymaire et gagner de manière controlatérale, en dehors de la substance grise, la partie antérolatérale de la moelle controlatérale avant de monter verticalement de manière homolatérale vers le thalamus homolatéral. C’est une voie qui est consciente ce qui fait qu’au niveau du thalamus, on aura un 3 ème neurone qui assurera la projection sur le cortex pariétal. Page 2 sur 4

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Au niveau de cette sensibilité, on peut discriminer quelques éléments sensitifs particuliers. Au niveau du croissant de Déjerine, on trouve d’arrière en avant : la chaleur, la douleur, le tact et tout en avant, la pression. Selon la nature de l’influx, les informations seront véhiculées soit en arrière ou en avant de ce faisceau qui est en croissant. 

LA VOIE DE LA SENSIBILITÉ PROPRIOCE PTIVE

Toutes les informations proviennent du mésoderme : os, muscle, tendon, capsule, cartilage. On trouve deux types de sensibilité proprioceptive : consciente et inconsciente. La sensibilité proprioceptive consciente a exactement la même disposition que la sensibilité extéroceptive épicritique. Les informations partent de récepteurs situés dans les muscles et vont être véhiculées par un neurone qui a la même disposition, qui emprunte les radicelles postérieures avec un relai dans le ganglion rachidien. On retrouve le corps cellulaire dans le ganglion rachidien et du corps cellulaire, l’axone se dirige vers les cordons postérieurs et participe à la constitution de deux faisceaux : le faisceau de Goll et le faisceau de Burdach. Ces fibres montent jusqu’à la partie inférieure du bulbe ou elles s’épuisent au niveau de la clava ou du corps restiforme puis font relais avec un 2 ème neurone qui croise la ligne médiane et monte jusqu’au thalamus. Au niveau du thalamus, il y aura relais avec un 3 ème neurone qui assurera la projection sur le cortex pariétal. Pour la sensibilité proprioceptive inconsciente, la disposition est différente. Le point de départ se fait avec les mêmes récepteurs du mésoderme et les fibres vont gagner la moelle épinière en empruntant les radicelles postérieures. A partir de là, les fibres vont se diriger vers la corne postérieure, la traverser et gagner la base de la corne postérieure. A partir de cette base, on aura le relai avec le 2ème neurone : 

Soit il va croiser la ligne médiane en passant en arrière du canal de l’épendyme et gagner la partie latérale de la moelle controlatérale pour constituer le faisceau cérébelleux croisé de Gowers qui va monter verticalement pour gagner de manière homolatérale le pédoncule cérébelleux inférieur pour faire relai dans le cervelet. Ce faisceau constitue, au niveau de la moelle, une colonne particulière qui prend le nom de colonne de Bechterew qui va véhiculer les informations proprioceptives inconscientes du membre supérieur.



Pour le membre inférieur, l’information part du même neurone mais au niveau de la racine de la corne postérieure, les racines restent homolatérale, se dirigent vers le bord latéral de la moelle pour ensuite monter verticalement avec un trajet plus complexe formant le faisceau cérébelleux direct de Fleschig. Il véhicule des informations proprioceptives inconscientes du tronc et du membre inférieur et constitue au niveau de la moelle la colonne de Clarke.

Ces informations proprioceptives inconscientes empruntent au niveau du cervelet des voies différentes.  LA VOIE DE LA SENSIBILITÉ INTÉROCEPTIVE

C’est une sensibilité qui est inconsciente. Les relais vont partir de l’organe innervé, de n’importe quel viscère, du péritoine par des corpuscules qui sont les corpuscules de Vater Pacini. A partir de ces récepteurs, les fibres vont gagner la racine postérieure avec un trajet plus complexe. Elles vont suivre l’arborescence vasculaire du viscère puis elles gagnent les ganglions de la chaine latéro-vertébrale avant de rejoindre le ganglion rachidien par un rameau communicant pour gagner la moelle épinière. A partir de la moelle épinière, il y a une succession de petits neurones qui se disposent le long de l’épendyme en chaine et vont gagner le thalamus homolatéral. Il s’agit d’une transmission lente, des sensations relativement diffuses, pas précises sur le plan topographique avec des cellules qui peuvent envoyer des projections vers des neurones avoisinants (pour le cœur, le myocarde il peut y avoir des projections vers les cellules sensitives du membre supérieur gauche). Page 3 sur 4

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A partir de ces voies, en particulier, la sensibilité proprioceptive, on a des fibres qui vont faire relai, sans traverser la ligne médiane pour former le faisceau de Gower, ni rester homolatéral pour constituer le faisceau direct, mais qui vont gagner la tête de la corne antérieure et faire relai avec un neurone moteur, c’est ce que l’on appelle l’arc réflexe. Quand cet arc reflexe se situe au niveau du genou, si l’on percute le tendon rotulien, l’information proprioceptive (conscient / inconscient) part du tendon emprunte la racine postérieure mais aussi avec l’arc réflexe une partie de ces informations vont gagner la corne antérieure et entrainer sur le plan moteur une stimulation du quadriceps qui entraine la contraction du quadriceps et l’extension de la jambe.

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