Chapitre 1. Les sources philosophiques des droits de l\'homme PDF

Title Chapitre 1. Les sources philosophiques des droits de l\'homme
Course Droits et libertés fondamentaux
Institution Université de Lorraine
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Les sources philosophiques des droits de l'homme, L3 droit...


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Partie 2 : Les notions de droits fondamentaux et de libertés publiques Chapitre 1 : Les sources philosophiques des droits de l’homme

Section 1 : Les justifications des droits de l’homme I. Une lente construction historique La notion de liberté est moderne, avant la renaissance, l’idée de liberté est rare.

A. Les prémices de l’antiquité au moyen-âge 1. La place de l’homme dans le monde antique Durant l’antiquité, la liberté a une signification beaucoup plus réduite, cela s’explique par la place de l’homme dans l’univers. L’homme n’existe pas en tant que catégorie universelle, les grecs et romains pratiques l'esclavage, l’étranger est un barbare, pas civilisé. Dans ce contexte on ne peut pas reconnaitre des droits universels. Sous l’antiquité seuls les citoyens possèdent des droits , seuls les pères de famille en possèdent, les autres doivent obéir. Par ailleurs la notion de droit subjectif n’existe pas. Les seules libertés sont la participation a la vie de la cité pour la certains citoyens et la gestion de leur patrimoine. Le terme liberté désigne l’autonomie politique. Pendant l’antiquité, pour les anciens l’univers donne a chacun sa place dans la nature, le destin confère a chacun sa position et ses devoirs. Les traditions définissent a l’avance les modes de vie et règles a suivre. Il n’y a pas de place pour les choix individuels. La morale consistait a s’accorder avec le cosmos, vivre en harmonie avec l’univers, suivre les lois de la nature. Le stoïcisme dans la cité antique : Va apporter une valorisation positive. Il apporte une conception universelle de l’homme, pour lui chaque homme est doué de raison, qui lui permet une certaine liberté. Mais cette liberté est assez limitée puisque pour les stoïciens chaque homme doit réaliser son devoir, remplir ses fonctions dans la société. La liberté permet de mieux jouer son rôle, comme maitriser ses passions, de faire preuve de plus d’excellence pour accomplir son devoir. Ils reconnaissent la liberté du suicide. 2. La subordination a dieu et a l’église pendant le moyen-âge a. La synthèse entre la bible et les philosophies antiques Les monothéismes juifs et chrétiens vont apporter l’idée de dignité de l’homme. Le christianisme apporte aussi une idée de liberté. Cependant au moyen-âge cette idée de liberté est faiblement développée, l’église va s’appuyer sur des philosophes de l’Antiquité pour justifier l’obéissance et la soumission. Par ex, l’église va reprendre a son compte la physique d’Aristote. Chaque chose a sa place dans l’univers, chaque chose déplacée revient spontanément a sa place. Platon aussi sera repris avec la théorie des idées. Il n’y a pas de place pour la liberté d’opinion, c’est ce qui explique le manque de tolérance durant le moyen-âge. b. L’individualisme dans la philosophie de Guillaume Occam Il a développé ses réflexions pour défendre les franciscains face au pape, puisqu’ils refusaient toute propriété afin de vivre humblement. Le pape voulait interdire cette pratique, il craignait que le christianisme originelle ne face école, justifie une contestation de l’ordre établit. Occam va répondre au pape en argumentant que la propriété n’existe pas en soi, les idées ne sont que des constructions humaines, ne précèdent pas les hommes. Les hommes peuvent choisir leur mode de vie.

B. La découverte des droits de l’homme de la renaissance au 20 e siècle 1. Le rôle de catalyseur de la renaissance Plusieurs éléments vont se rencontrer et accélérer la valorisation positive de l’idée de liberté. Vont avoir lieues des découvertes scientifiques et géographiques. Le protestantisme nait d’une critique de l’infaillibilité du pape, c’est 1

l’égalité entre les croyants pour interpréter la religion. Aucun homme n’a de pouvoir pour interpréter mieux qu’un autre la volonté divine, ça justifie une idée de tolérance, le pape n’est pas infaillible, personne n’est sûr d’avoir la vérité. Chaque croyant se voit reconnaitre le droit au libre arbitre. Au niveau politique ça implique la justification d’un espace public critique et la liberté d’opinion. La redéfinition du droit naturel est une autre évolution, il va changer de signification. Il n’est plus le droit de la nature extérieure a l’homme a laquelle l’homme doit se conformer, il devient le droit de la nature humaine, cad le droit qui découle de la nature libre et raisonnable de chaque être humain. L’idée de droit subjectif fait son apparition, chaque individu possède des droits subjectifs inaliénables qui découlent de sa nature libre et raisonnable. C’est ce qu’on appelle le nouveau jusnaturalisme. Hobbes : en 1651 il écrit le Léviathan, dans sa théorie, le léviathan est l’état, il incarne la puissance et est le seul a pouvoir utiliser la force. Il va partir de l’état de nature, sans société les hommes sont libres mais vivent dans l’insécurité. Il quitte l’état de nature, se dote d’un état pour accéder a la paix. L’état est légitimé car il assure la sécurité, les citoyens renoncent a la violence, acceptent l’obéissance et ont la paix et la sécurité en échange. D roit a la révolte si l’état devient oppresseur. John Locke : 2e traité du gouvernement civil en 1662, pour lui a l’état de nature les hommes sont libres et peuvent jouir du droit de propriété. Pour lui la propriété est la csq de la liberté, mais a l’état de nature règle la violence, le droit de propriété est menacé donc les hommes se fondent un état pour garder la paix et protéger la propriété. L’état n’est légitime que s’il protège le droit a la paix mais aussi le droit de propriété. Les citoyens doivent élire une assemblée représentative qui doit contrôler les décisions de l’état et l’empêcher de violer les libertés. Spinoza : traité politique de 1677, c’est un philosophe favorable a la démocratie. Pour lui la liberté est réduite, Spinoza est un matérialiste, pour lui tout est déterminé par des causes mécaniques. La liberté est possible par la connaissance des causes qui nous déterminent. Rien ne justifie l’oppression politique ni l’arbitraire des gouv. La plupart des monarques n’ont aucun droit a gouverner, il défend la démocratie. Pour lui, elle s’identifie au gouv dirigé par une assemblée élue, les décisions sont prises par délibérations, ce mode de décision est celui qui protège le mieux la paix et la modération du pouvoir. Rousseau : le contrat social 1762, défend l’idée de démocratie. Pour lui l’état de nature est un état de liberté et d’abondance, c’est un état heureux. Les hommes passent a l’état de société car ils pensent que ça va améliorer leur condition, mais c’est une illusion. Il est caractérisé par le manque de liberté, l’oppression et les guerres entre les états. Il engage les hommes a retrouver leurs libertés dans le cadre de l’état société. Au niveau politique, il faut la souveraineté du peuple, cad que le peuple fait la loi, le gouv n’a qu’un rôle d’exécution. Pour lui la meilleure démocratie est la directe, possible que dans un petit pays. Dans un pays comme la France il faut une démocratie représentative, la loi est voté par une assemblée élue. Il faut un mandat impératif et des législatures brèves. 2. Naissance du libéralisme au 18 et 19e siècle a. Le kantisme Kant philosophe important pour définir la liberté, il va essayer de créer une nouvelle façon de faire de la philo. Avant on pensait que par l’usage de la raison on pouvait découvrir des idées vraies, Kant est contre ça. Il va créer la philosophie critique. Pour lui la philo doit se contenter de délimiter ce que l’homme peut véritablement savoir. Il va distinguer 2 domaines dans l’esprit humain :  

L’entendement : permet a l’homme d’ordonner les infos données par les 5 sens, donc ça permet la connaissance, qui ne peut être qu’expérimentale. La raison : se contente de synthétiser les connaissances délivrées par l’entendement. C’est ce qui invente des finalités, donne du sens a nos connaissances qui viennent des sens.

La raison nous donne des règles mais qui ne sont pas des connaissances, c’est le domaine de la liberté. La tolérance est de mise car nous n’avons aucune certitude (morale, religion…) puisque les règles dont nous disposons viennent de la raison, qui sont des choix créer par la volonté. L’homme doit être tolérant puisque dans 2

ces domaines nous avons que notre liberté, aucune certitude. Le droit va revêtir une signification nouvelle, il est le prolongement de la morale (choix intérieur qui tente de concilier notre liberté avec celle des autres). Le droit essaye d’assurer la coexistence pacifique des différentes libertés entre elles. La morale est prolongée par le droit a un autre niveau, la morale consiste pour chacun a trouver des règles qui concilient les libertés, la vie politique doit aussi s’organiser de cette façon. Les citoyens doivent être gouvernés par des lois qui se sont données euxmêmes. Kant va défendre le régime représentatif, cad que la loi doit être décidée par une assemblée élue. Ce n’est pas les plus riches qui votent, mais les plus capables. Pour Maus la pensée politique de Kant débouche sur la démocratie car a l’époque seuls certains étaient capables de délibérer la loi. Elle pense qu’ajd il serait démocrate. b. Les libéralismes du 19e siècle Benjamin Constant : il va opposer 2 formes de liberté, celle des anciens et celle des modernes. Celle des anciens était la conception de la liberté dans l’antiquité, être libre était faire de la politique. Chez les modernes et notamment les libéraux, être libre c’est gérer les affaires, s’occuper de la famille, être laissé en paix par l’état. L’état doit respecter la vie privée des personnes, ainsi que la liberté d’opinion et d’entreprendre, droit de propriété et patrimoine des individus. En Allemagne des profs de droit vont défendre l’idée de liberté, comme Gierke qui critique la conception dominante en A selon lequel l’état est un fait politique. La csq est que sa domination est incontestable, les individus ne peuvent pas l’attaquer puisque c’est un fait. Gierke n’est pas d’accord, conteste cette souveraineté sans limite de l’état, dit que l’état est une personne juridique, il possède des droits mais aussi des obligations. Les limitations sot les libertés qu’il doit respecter. La théorie de Gierke va être poursuivie par Jellinek, pour lui les limites au pouvoir de l’état sont les libertés des individus. Si l’état outre passe ses limites alors les citoyens peuvent l’attaquer devant les tribunaux.

II.

Les débats relatifs aux droits de l’homme au 20e siècle

A. John Rawls 1971 théorie de la justice, il dit que pour qu’une société soit durable, viable, elle doit être acceptée par le plus grand nombre. Pour cela, le partage des fonctions et des richesses doit être justifié pour le plus grand nombre. Il utilise la théorie du voile d’ignorance qui permet d’évaluer si une société est acceptable pour le plus grand nombre. Elle simule une situation proche de l’état de nature, elle place chaque membre de cette société dans l’ignorance de sa situation future dans cette société. La communauté va s’entendre sur la façon de répartir les fonctions et les richesses. Les inégalités ne peuvent être justifiées que par l’intérêt du plus grand nombre.

B. Jugen Habermas Droit et démocratie. Pour lui c’est important de concilier la démocratie et la liberté individuelle, il va essayer de montrer que les 2 sont intimement liées, parle du caractère co originaire. Il définit la démocratie comme un processus, une suite de discussions, délibérations et compromis. Ce processus nécessite la reconnaissance des libertés. Pour lui, la démocratie créée par la pratique une communauté qui n’existait pas auparavant, renforce la culture des libertés.

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